Une Constituante, vite !
Les prises de position d'Arnaud Montebourg et  Benoit Hamon, suivies par la démission du gouvernement, les luttes de  pouvoir au sein de l'UMP, la démission de Jean-Luc Mélenchon de la  présidence du Parti de Gauche marquent cette rentrée politique.  Nombreuses sont déjà les déclarations qui parlent d'une crise politique,  feignant d'ignorer que la crise dure depuis longtemps déjà.
  Car, si le système politique semble doté depuis des décennies d'une  grande stabilité, c'est tout simplement parce que la légitimité de  l'exécutif ne résulte que d'une élection particulière –la  présidentielle-, donnant un pouvoir sans contrôle à une sorte de  monarque électif. C'est aussi parce que le système européen détruit  toute souveraineté populaire, ne laissant aux autorités nationales que  le droit d'appliquer les orientations de Bruxelles, aux citoyens et à  leurs élus que le droit de se soumettre à des obligations définies en  dehors d'eux. Le phénomène est encore accentué, comme l'élection de  Jean-Claude Junker à la tête de la Commission européenne l'a prouvé, par  la tendance des groupes politiques européens à rechercher le consensus  au détriment d'affrontements politiques pourtant bien normaux en  démocratie. Où est alors la légitimité des élus ?
   
  La vraie question politique aujourd'hui est celle de la démocratie.  Dans un vrai système démocratique, les pouvoirs exécutif et législatif  sont séparés et s'il y a solidarité gouvernementale, il y a aussi  responsabilité de l'exécutif vis-à-vis du Parlement. Certes, si ce  dernier principe est théoriquement en vigueur, chacun sait que les  parlementaires  de la majorité sont soumis aux diktats du Président, du  gouvernement et du parti -l'ensemble des acteurs politiques l'étant par  ailleurs désormais à une économie financiarisée sans contrôle - sans  possibilité de contester sous peine d'être sanctionnés comme traitres.
  La crise est donc bien celle du système politique et non celle créée  par les agitations de tel ou tel. Les évènements économiques et sociaux  lui donnent simplement plus de visibilité qu'auparavant. La sortie de  crise demande de redonner sens à la liberté des citoyens et à la  souveraineté populaire. C'est pourquoi nous demandons, depuis 2007,  l'élection au suffrage universel d'une Assemblée Constituante en France.  Celle-ci doit être l'expression de la dynamique collective des citoyens  et non l'expression d'un parti ou d'un individu, quelle que soit sa  valeur. Elle doit rassembler les démocrates autour d'un projet qui  permet l'expression des aspirations sociales des citoyens. La survie  même du pays et de nos libertés est à ce prix.
Lundi 25 août 2014 
  		 		par  Association pour une Constituante