J’en ai marre des commémorations.
Et surtout des commémorations de commémorations : ces cérémonies qui s’empilent comme des poupées russes, jusqu’à ce qu’on ne sache plus ce qu’on célèbre — la mémoire des victimes ou l’habileté des officiels à recycler leurs discours
Chaque année, c’est la même liturgie :
• Les élus se drapent de gravité comme d’un uniforme,
• Les caméras captent les mines compassées,
• Les réseaux sociaux recyclent les hashtags de l’an dernier.
On nous vend de la mémoire en kit, prête à l’emploi, calibrée pour les journaux télévisés.
Le quotidien est suspendu, mais pas pour réfléchir : pour consommer du rituel.
On nous inquiète pour mieux nous soumettre à coups de trompettes officielles, comme si l’angoisse devait être un outil du pouvoir
Évidemment, nous sommes horrifiés par ce qui est arrivé aux victimes elles ne disparaissent pas, elles restent là, dans nos consciences, comme une cicatrice.
On ne les oublie pas.
Mais faut-il pour autant transformer leur mémoire en calendrier ?
À force de commémorer, on finit par anesthésier.
La commémoration devient spectacle.
Un théâtre où l’on joue la gravité, où l’on répète la douleur, où l’on recycle l’émotion.
Et nous, spectateurs fatigués, nous finissons par nous demander : est-ce encore de la mémoire, ou déjà du marketing ?
La mémoire n’a pas besoin de podium ni de rubans tricolores.
Elle a besoin de vigilance, de conscience, de refus de l’oubli.
Lereboussierquilarealiséaveclaidedesoniapreferé

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire