Mégabassines : que dit la science ? L'Argumentarium #1
https://youtu.be/2r_iBGdjpjU?si=1rYPcSHQWYXqy-0x
Depuis quelques mois, vous n'avez pas pu y échapper : les mégabassines, ces ouvrages de stockage de l'eau pour l'agriculture, ont été mis à l'agenda politique. Comme toujours, on fait souvent parler la science pour valider telle ou telle position politique.
Mais qu'en est-il vraiment ? Que dit la science sur ces aménagements controversés ? Entre science, société et politique, on fait le point sur les bassines : bienvenue dans l'Argumentarium...
#Megabassines #eau #sécheresse #science #politique
CHAPITRES :
00:00 Introduction
01:50 Générique
02:05 Qu'est-ce qu'une bassine ?
02:49 Bassine : pour quoi faire ?
04:34 La caution scientifique
06:13 La caution démocratique
07:05 Argumentaire en faveur des bassines
08:03 La(pré)caution scientifique
11:37 Le rapport d'étude du BRGM
18:13 Conclusion
19:15 Conclusion ?
ERRATUMS :
3:22 : Il ne pleut pas forcément moins en hiver qu'en été partout en France, même si c'est le cas dans certaines régions : c'est surtout l'importante évapotranspiration qui est à l'origine du déficit d'eau en été.
6:10 : Il s'agit du label Haute Valeur Environnementale, et non Haute Qualité Environnementale (qui est un autre label dans le bâtiment)
SOURCES (entre autres) :
Quelques contributions de scientifiques au débat médiatique :
https://bonpote.com/les-mega-bassines...
https://bonpote.com/analyse-peut-on-s...
https://www.radiofrance.fr/franceinte...
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/...
https://www.lemonde.fr/planete/articl...
https://france3-regions.francetvinfo....
https://www.ouest-france.fr/nouvelle-...
https://www.ouest-france.fr/environne...
Florence Habets sur Twitter : https://twitter.com/florencehabets
Emma Haziza sur Twitter : https://twitter.com/HazizaEmma
Magali Reghezza sur Twitter : https://twitter.com/MagaliReghezza
https://basta.media/megabassines-ce-t...
https://france3-regions.francetvinfo....
https://reporterre.net/La-pertinence-...
Albert Einstein a dit : le monde est dangereux à vivre, Non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire
dimanche 10 septembre 2023
Mégabassines : que dit la science ? L'Argumentarium #1
Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "450 kilomètres parcourus pour se heurter à «un gouvernement avec lequel on ne peut pas dialoguer" :
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3 commentaires:
LES SAFER ET L'ENTRE-SOI DU COPINAGE
Un marché du foncier parallèle
"Les Safer : les dérives d’un outil de politique d’aménagement agricole et rural, titre la Cour des comptes en 2014. Les auteurs du rapport pointent, comme leurs prédécesseurs depuis trente ans, le poids néfaste du syndicalisme agricole au sein des sociétés d’aménagement. Malgré des efforts, « la gestion des Safer reste très contrôlée par le monde agricole, notamment par le syndicat majoritaire (la FNSEA). »
Une dynamique que confirme un ancien cadre de la Safer Bretagne : « Dans les années 1980, les comités techniques Safer, c’était vraiment les copains. Les magouilles étaient à l’échelle de l’humain et des pouvoirs locaux, avec une possibilité de décider à un petit nombre comment allaient être redistribuées les terres. Aujourd’hui, le contrôle de l’État est beaucoup plus important. »
Mais les habitudes ont la vie dure. Cinq jours avant une réunion du comité technique, les avis sont envoyés à ses membres. L’un d’entre eux témoigne : « On se rend bien compte que la FNSEA et la Safer s’appellent avant les comités techniques car quand on entre en réunion, ils ont déjà harmonisé leurs arguments. C’est sûr que ça pèse dans les décisions qui sont prises. »
Chercheur au CNRS au sein de l’université Grenoble Alpes, le géographe Adrien Baysse-Lainé résume : « La Safer reste marquée par un clientélisme syndical. Sur le papier, il n’y a pas de surreprésentation du syndicat majoritaire; mais dans les faits, oui. Des représentants de la FNSEA sont élus au conseil d’administration de Groupama, du Crédit Agricole, de la chambre d’agriculture. Ils sont ensuite élus par le conseil d’administration de ces organisations pour les représenter dans les comités techniques de la Safer. » Ainsi, dans la Région Bretagne, trois des quatre présidents des comités techniques de la Safer sont adhérents à la FNSEA. Certains sont également élus à la Chambre d’agriculture, elle aussi conduite par la FNSEA.
Dans une étude publiée en 2022, Adrien Baysse-Lainé détaille cette proximité. « Les hebdomadaires départementaux édités par les FDSEA étaient les seuls habilités à publier les annonces légales des Safer, en plus d’un affichage en mairie qui ne bénéficie qu’à des réseaux très localisés. » Ces petites annonces sont le meilleur moyen pour savoir ce qui est à vendre. Sans cette information, impossible de se positionner. Depuis 2016 et la loi d’avenir agricole, ces annonces sont également publiées sur internet, ce qui rend le marché un peu plus transparent.
[...]
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a été créée en 1946 et a longtemps été le seul syndicat de la profession. Forte de son histoire, elle possède un vaste réseau de représentants locaux, capables de transmettre à ses adhérents les offres de vente. Ce n’est pas le cas des autres syndicats, plus jeunes, avec une présence plus faible sur le territoire. La Confédération paysanne a vu le jour en 1987 ; la Coordination rurale en 1992. Adhérer à un syndicat est le sésame pour avoir accès aux petites annonces et bons plans fonciers.
C’est le mur auquel se heurte Chantal, 60 ans, dans les Côtes-d’Armor. Elle cherche des terres depuis plusieurs années pour son exploitation de vaches laitières. Elle s’étonne de ne jamais voir passer d’annonce de vente. Elle contacte la Safer, puis la chambre d’agriculture et finalement la FDSEA. La personne au bout du fil lui explique qu’elle doit être syndiquée pour les recevoir. Chantal, éleveuse depuis quarante ans, aime son métier « mais pas le milieu agricole où il faut copiner avec les bonnes personnes, se syndiquer au bon syndicat. »
(…)
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/cotes-d-armor/saint-brieuc/enquete-sur-des-terres-agricoles-la-safer-l-outil-rouille-de-la-regulation-fonciere-2837204.html
L’agriculture familiale, garante de la souveraineté alimentaire
"Quand on demande au directeur de la Safer Bretagne, Thierry Couteller, pourquoi miser sur les installations et vouloir favoriser l’agriculture familiale, il convoque les Nations unies : « Elles disent bien que l’agriculture familiale est la plus résiliente du point de vue des crises climatiques mais aussi face aux aléas économiques. C’est celle qui résiste le mieux et apporte un dynamisme dans les territoires ruraux. Un agriculteur qui s’installe, ce sont sept emplois induits. Ce sont aussi des familles, des enfants, donc des écoles, des commerces, des services. C’est aussi une question de souveraineté alimentaire. Avec l’agriculture de firme, la priorité ce sont les capitaux. Ce qu’il y a dans votre assiette est secondaire.»
L’agriculture de firme, c’est quand l’agriculture n’est plus aux mains des agriculteurs eux-mêmes. Cette tendance est peu visible en Bretagne pour le moment. Néanmoins, l’association Terre de liens cite le cas d’un rachat de terres par un groupe industriel breton, dans un rapport publié en février 2023 . Altho est le numéro 2 du marché français des chips. Implantée à Saint-Gérand dans le Morbihan, cette société a acheté quatre fermes à l’occasion du départ à la retraite des exploitants. Bien que ces acquisitions ôtent des terres des mains des agriculteurs, le directeur d’Altho, Laurent Carvard, admet, dans un entretien avec Libération , que l’enjeu de l’installation agricole, « ne nous a pas traversé l’esprit ».
De l’autre côté du spectre, le modèle de l’agriculture familiale est de plus en plus mis à mal. Entre 2010 et 2020, le nombre d’exploitations de plus de 200 hectares a été multiplié par 2,5 dans chaque département breton. 200 hectares, c’est trois fois la taille d’une ferme bretonne moyenne (62 hectares en 2020).
Mais ce tableau est incomplet. Il recense les exploitations une à une. Une surface est associée à un siège d’exploitation. Or, l’exemple des holdings agricoles détenues par François Le Bihan, Dominique Kerdoncuff, Michel Crespel ou encore Laurent Dartois démontre l’existence de montages sociétaires où plusieurs entreprises sont imbriquées les unes dans les autres. C’est en emboîtant les différentes pièces de ce puzzle juridique qu’apparaissent les surfaces exploitées par ces « groupes agricoles ». 1.000 hectares et plus. Combien sont-ils ? Combien de groupes agricoles détiennent et exploitent plus de 1.000 hectares en Bretagne ?
Nous avons posé la question à la Safer de Bretagne : « Nous n’en savons rien. » Nous avons posé la question à la DDTM des Côtes-d’Armor : « Nous ne disposons pas du nombre d’exploitants qui possèdent et/ou exploitent plus de 1.000 hectares, et nous n’en avons jamais vu dans les demandes d’autorisation d’exploiter. » Nous avons posé la question à la Draaf : « Les informations sur la surface agricole dont nous disposons sont celles qui sont comptabilisées au siège de l’exploitation. Au regard de ces éléments, toutes les exploitations bretonnes sont bien en deçà de 1.000 hectares de surface agricole utile. » Les services de l’État se refusent à évaluer et quantifier ces « groupes agricoles ». Impossible alors de lutter réellement contre l’accaparement des terres, pourtant affiché comme un objectif prioritaire."
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/cotes-d-armor/enquete-sur-des-terres-agricoles-empires-fonciers-intimidations-contournements-pour-quelques-hectares-de-plus-2836505.html
AFFAIRE MONTAGNAC : AINSI SOIT L'OR BLEU POUR ENRICHIR ALMA !
"On aurait pu trouver l'argent ailleurs pour sécuriser et exploiter le forage plutôt que de le brader à une entreprise privée"
"L'inquiétude des habitants, c'est que le géant de l'eau en bouteille qui souhaite exploiter le forage ne s'arrête pas là. "On sait très bien que ce genre d'entreprises, une fois qu'elles sont en place, elles demandent de plus en plus de droits d'exploitation. Le risque c'est donc de tout assécher. Les agriculteurs seront les premiers sont impactés. Mais bientôt, il n'y aura pas que les agriculteurs." ajoute Christophe Savary. "On souffre du manque d'eau à tous les niveaux. Il y a une eau qui s'en va ailleurs. Cette réserve d'eau est colossale. Elle pourrait alimenter plusieurs villages.** C'est une aberration*** de faire partir cette eau ailleurs en bouteille et d'avoir une usine sur ce vallon qui est très, très protégé."*
***"*On nous dit que le problème, ça va être d'entretenir ce forage. Aujourd'hui, la mairie n'a pas les moyens, je l'entends, mais je pense qu'il faut qu'on trouve collectivement une solution. Je suis d'accord que ce n'est pas forcément à la mairie de s'occuper de ça à 100 %. Je pense qu'on peut vraiment tous intervenir et proposer autre chose pour garder l'eau pour les habitants. Dans le futur, on aura besoin d'eau. Cette année en est vraiment la preuve. On voit certaines vignes qui sont implantées depuis longtemps, il y a trois petites grappes, ça fait peur. On vit ici dans ce cadre. On a tout intérêt à ce qu'il reste joli et vert." explique Anaïs Ricome, viticultrice à Montagnac et membre de l'association "Veille eau grain".
L'exploitation du forage est encore soumise à des études d'impact. L'association "Veille au grain" compte surveiller sa réalisation, confiée à une société privée financée par le groupe Alma.
Malgré nos sollicitations, le maire de Montagnac n'a pas souhaité répondre à nos questions."
https://www.francebleu.fr/infos/environnement/l-eau-qui-manque-cruellement-aux-habitants-de-montagnac-vendue-a-un-exploitant-prive-4771038
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