samedi 23 mai 2020

3 commentaires:

Anonyme a dit…

La semaine de "l'Ascension" réussit bien aux chevaliers des temps modernes : le bénévolat n'est pas leur priorité !


"Ainsi, les cinq premiers milliardaires américains, Jeff Bezos (Amazon), Bill Gates (Microsoft), Mark Zuckerberg (Facebook), Warren Buffett et Larry Ellison (Oracle Corporation), ont fait grimper leur richesse de 75,5 milliards de dollars au total."
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http://www.lefigaro.fr/conjoncture/ces-milliardaires-americains-qui-se-sont-enrichis-pendant-la-pandemie-20200522

Anonyme a dit…

Histoire du "philanthrocapitalisme" avec Bill Gates : le bénévolat qui ramène du sonnant et trébuchant !


Vandana Shiva : « Avec le coronavirus, Bill Gates met en place son agenda sur la santé »


"L’écologiste indienne, figure de la lutte contre les OGM et Monsanto, est très critique du « philanthrocapitalisme », incarné notamment par Bill Gates et sa fondation. Pour elle, cette générosité désintéressée cacherait une stratégie de domination bien rodée. Entretien.

« Le philanthrocapitalisme (…) ne relève guère de la charité ou du don, mais plutôt du profit, du contrôle et de l’accaparement. Il s’agit d’un modèle économique d’investissement et d’un modèle politique de contrôle qui étouffent la diversité, la démocratie et les solutions alternatives et qui, en attribuant des aides financières, exercent une domination et valent de nouveaux marchés et monopoles au milliardaire ».

C’est ainsi que Vandana Shiva définit le « philanthrocapitalisme », dans son dernier ouvrage paru à l’automne dernier, 1%, reprendre le pouvoir face à la toute-puissance des riches (éd. Rue de l’échiquier, 2019). Ce « philanthrocapitalisme » est symbolisé par Bill Gates, 2ème fortune mondiale. Sa Fondation Bill et Melinda Gates, son principal instrument pour les donations, est très active en Inde. Sa visibilité médiatique face à la crise actuelle, et les millions qu’il investit dans la recherche d’un vaccin, en fait une cible privilégiée des théories du complot. Il est cependant utile de s’interroger, et de critiquer, ce nouveau pouvoir que le fondateur de Microsoft a acquis, aux côtés d’autres milliardaires comme Jeff Bezos (Amazon, 1ère fortune mondiale), Mark Zuckerberg (Facebook, 7ème fortune mondiale) ou, en France, Bernard Arnault (LVMH, 3ème fortune mondiale). Un nouveau pouvoir loin de relever d’une générosité désintéressée.

Réalisé avant l’émergence de cette pandémie, cet entretien a été volontairement actualisé de deux questions au début, auxquelles Vandana Shiva a répondu par mail le 7 mai."
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https://www.bastamag.net/Vandana-Shiva-fondation-Bill-Gates-philanthropie-capitalisme-neo-colonialisme-covid-Inde

Anonyme a dit…

DÉCONFIRE LA PÉDAGOGIE
« Faire cours avec un bâillon m’indique assez bien l’importance qu’on accorde à ce que je peux bien vouloir dire en classe. »


déconfire (v. trans)
1. (militaire) Mettre en déroute l’ennemi lors d’ une bataille
2. (figuré) Réduire à ne plus savoir que dire ni quelle contenance tenir.

"Prise dans la déconfiture organisée, huilée par tous les rouages, je suis sommée de me rendre à nouveau sur mon lieu de travail (l’école-caserne) pour y faire preuve de sollicitude. Envers les classes les plus défavorisées qui ont besoin, paraît-il, de reprendre. C’est pour le bien des élèves, ceux qui sont les plus précaires. C’est pour lutter contre les inégalités qu’on doit re-produire par tous les bouts l’ordre social d’avant la-prison-chez-soi. On risque moins maintenant, ils l’ont dit. On risque moins en reprenant les RER bondés, la ligne 13, qu’en restant at home. Et puis depuis deux semaines les experts le répètent : les enfants ne sont plus contagieux. Il est donc tout à fait possible de s’adapter à cette nouvelle situation. Porter un masque en classe, respecter les distances sociales. C’est une question d’habitude et puis il faudra s’y faire à ces nouvelles coutumes. Par esprit de sacrifice, on est même prêt à perdre l’habitude bien française de la bise. Toute une culture à réinventer ! Tout le monde s’y met.

Donc c’est ça l’idée. Faire cours avec un bâillon m’indique assez bien l’importance qu’on accorde à ce que je peux bien vouloir dire en classe. Je m’imagine déjà postillonnant dans mon masque, bientôt imbibé de salive. Une prof admise à l’hôpital pour soupçon de rage humaine. Que suis-je censée transmettre dans ces conditions ? Ah, mais je suis bête ! On ne m’a jamais rien demandé. Il faut que je sois présente. Simplement présente à surveiller que les mômes soient bien éloignés, et que y ait pas un nid de virus qui se prépare dans un coin. C’est une nouvelle compétence à ajouter au PAF [1], « surveillante de foyer infectieux » (bien penser à cocher le motif « adaptation au métier »). Et je les entends déjà dire : « Ah mais c’est un métier où l’on ne s’ennuie jamais ! Chaque jour est différent, c’est pourquoi on ne s’y engage pas pour la paie ». La vocation tu l’aimes ou tu la quittes."
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"Je veux en finir avec la casernisation numérique de mon existence et de mon métier. A-t-on signé pour être maton à distance ? Ce qui conduit à se demander si on a bien signé pour être maton « en présentiel ». L’Éducation nous rappelle là ce qu’elle a de nationale : discipline des corps (corps enseignant ⊂ corps social ⊂ corps du Roi), comptabilité des déviants, voies hiérarchiques impénétrables mais pénétrantes. A moins qu’une hésitation ne soit née pendant cette télé-vie de deux mois que nous avons subie. Peut-être suffisait-il d’arrêter tous les secteurs d’activité non-essentiels, pour se rendre compte de qui faisait tenir la baraque. La crise sans précédent à laquelle le gouvernement français se prépare nous renseigne sur la fragilité du cancer libéral. En deux mois, les plus grosses entreprises françaises sont sommées de participer à l’effort de solidarité, la réforme des retraites est reportée, l’hôpital public devient cause nationale … cynisme sans fin d’un gouvernement qui navigue depuis longtemps à l’aveugle, sans autre politique que celle des courbes boursières. Au milieu de ce fatras, on nous chuchote que nous sommes essentiels, que sans nous, pas de reprise possible de l’économie. Mais attention pas trop fort, de peur que les masques tombent de nos mines déconfites : alors nous n’étions que des gardiens d’adolescents ? Depuis tout ce temps ?"

Jeanne d’Arc

[1] Plan Académique de Formation ou Police Aux Frontières ou Pilotage Aberrant des Fonctionnaires.


https://lundi.am/Deconfire-la-pedagogie