Hadrien Mathoux
Directeur adjoint de la rédaction
Richard Ferrand au Conseil constitutionnel, le symbole d'une institution en déliquescence
C'est devenu un secret de polichinelle : Richard Ferrand devrait être le candidat choisi par Emmanuel Macron pour présider le Conseil constitutionnel. Si les députés et sénateurs membres des commissions des lois des deux chambres ne rejettent pas son nom, ce très proche du chef de l'Etat prendra la tête de cette instance au rôle décisif… et controversé. On ne peut pas dire que le profil de M. Ferrand, ancien journaliste et dirigeant d'une agence de graphisme, dépourvu de compétences particulières en matière de droit, qui doit essentiellement sa nomination à sa fidélité à Emmanuel Macron, aide à dissiper les soupçons de partialité qui entourent le Conseil constitutionnel.
Méfiant à l'égard du « gouvernement des juges », et de la tendance des grands clercs à vouloir limiter la souveraineté du peuple, le général de Gaulle avait consenti à la création de cette cour suprême à la française, mais en limitant fortement son influence. Tout a changé le 16 juillet 1971, lorsque les « sages » du Conseil constitutionnel décidèrent d'étendre considérablement leurs pouvoirs, en s'octroyant dans une décision le droit d'interpréter le « bloc de constitutionnalité » pour faire et défaire les lois à leur guise. Bien sûr, les défenseurs sourcilleux d'un « Etat de droit » subrepticement redéfini en droit des juges de contrecarrer toute mesure qui déplairait au consensus des élites pousseront de hauts cris. Mais il y a bien longtemps que le Conseil constitutionnel ne joue plus ce rôle essentiel de garant des droits fondamentaux contre d'éventuelles velléités autoritaires du législateur.
D'éminents juristes, allant de la professeure à la Sorbonne Lauréline Fontaine à l'ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel Jean-Éric Schoettl, ont pointé les biais et les insuffisances des « sages ». Leur partialité, qui les amène à systématiquement prendre des décisions dans le sens du libéralisme, qu'il s'agisse d'immigration ou d'économie. Leur soumission au pouvoir en place, intimement liée à leur mode de désignation qui écarte les experts au profit des proches des gouvernants. La presse bruisse ces jours-ci d'analyses liant la possibilité pour Marine Le Pen de se présenter à la prochaine présidentielle aux humeurs de Laurent Fabius, actuel président du Conseil nommé par François Hollande, et à celles de son successeur pressenti pour être choisi par Emmanuel Macron, Richard Ferrand. Est-ce vraiment digne d'une démocratie moderne ?Twitter @hadrienmathoux
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Albert Einstein a dit : le monde est dangereux à vivre, Non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire
vendredi 7 février 2025
Richard Ferrand au Conseil constitutionnel, le symbole d'une institution en déliquescence
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AGRICULTURE - "C’est une petite révolution dans le monde du syndicalisme agricole. La large percée de la Coordination rurale (CR) aux élections aux chambres d’agriculture bouscule l’hégémonie historique de l’alliance majoritaire FNSEA-JA, selon les résultats provisoires annoncés le jeudi 6 février tard dans la soirée.
Les « bonnets jaunes » de la CR se sont félicités jeudi dans un communiqué d’une « victoire historique ». Ils avaient appelé à un vote dégagiste contre la FNSEA, qui reste quand même – et de loin – la première force syndicale du monde agricole. « Les agriculteurs ont dit stop à la cogestion, responsable de la disparition d’un million de vaches et de 150 000 fermes en 10 ans », a clamé le syndicat, adepte des opérations coup de poing et des discours anti-normes.
Selon des résultats provisoires, la CR a remporté une majorité des voix parmi les chefs d’exploitation dans 14 départements, dont le Cher, les Ardennes, la Lozère, la Charente, l’Indre-et-Loire et le Gers. Dans son fief du Lot-et-Garonne, la CR triomphe avec près de 70 %.
La Confédération paysanne (CP), syndicat qui plaide pour une « réelle transition agroécologique », devrait s’imposer en Ardèche, selon les résultats provisoires publiés par les chambres. Ce serait le second département où la CP est en tête avec Mayotte, où les élections ont été repoussées d’un an après le cyclone Chido."
(…)
https://www.huffingtonpost.fr/france/article/les-elections-agricoles-font-vaciller-l-hegemonie-de-la-fnsea_245893.html
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