"Les magistrats de la rue Cambon regrettent parallèlement la “multiplication des changements de dernière minute” qui plombent les comptes et témoignent d’une “désorganisation”, voire parfois d’un “manque d’anticipation”...!
Un employeur (un peu trop) généreux
"Si les frais de personnel “restent maîtris[és]”, des avantages dévolus à certains de ses 813 employés sont à revoir d’après la Cour de comptes. Parmi la soixantaine de logements affectés, une dizaine, ne relevant pourtant pas d’une “nécessité absolue de service”, est occupée gratuitement — ce point préoccupait déjà l’autorité lors de ses précédents rapports, qui appelaient à une “régularisation” de cette situation.
Parmi les bénéficiaires de ces logements de fonction, ceux qui paient un loyer se voient tout de même gratifiés d’une décote de 70% par rapport aux prix du marché, alors que les textes ne prévoient pas plus de 50%.
Les magistrats se font également le relais de deux audits internes menés en 2022 et 2023 sur l’usage peu contrôlé des 77 cartes bancaires professionnelles attribuées à des directeurs et des agents. Chiffrées à 650 000 euros de dépenses en 2022, celles-ci représentent un “facteur de risque”, faute de justificatifs suffisamment étayés. De même, ce manque de suivi s’applique à la gratuité d’accès à la restauration collective, dont bénéficient sans raison certains visiteurs ou encore des agents du groupe de sécurité de la présidence.
MISE À JOUR : l’article a été actualisé avec la réponse de l’Elysée."
Des dépenses qui ont plus que doublé depuis 2019 pour indemniser ces chômeurs
L’organisme a tout de même pu estimer le montant de leurs droits. En moyenne, leur indemnité journalière est ressortie à 25 euros en 2023, soit 750 euros par mois. C’est bien moins que celle des autres allocataires (39 euros par jour ou 1 200 euros par mois), les apprentis pouvant être payés en dessous du Smic s’ils ont moins de 26 ans et percevant, de manière générale, une rémunération plus faible que la moyenne des salariés. Malgré tout, le montant de l’allocation chômage moyenne versée aux ex-apprentis a augmenté de 34% entre 2018 et 2023.
Dès lors, les dépenses engagées par le régime d’assurance chômage pour indemniser ce nouveau profil d’allocataires ont elles aussi fortement progressé. Elles ont ainsi été «quasiment multipliées par 2,5 depuis 2019, pour atteindre 770 millions d’euros en 2023», chiffre l’Unédic. Une part certes minoritaire dans le total des dépenses du régime (2%), mais qui a doublé en l’espace de quatre ans."
"Il reviendra au prochain gouvernement de décider des règles à compter du 1er novembre, alors que le Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives mais sans avoir de majorité absolue à l’Assemblée nationale, s’est engagé à abroger la réforme promise par le gouvernement Attal.
La réforme devait réduire à partir du 1er décembre la durée maximale d’indemnisation de 18 à 15 mois pour les personnes âgées de moins de 57 ans. Il aurait aussi fallu avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre six mois au cours des 24 derniers mois actuellement. Le camp présidentiel avait répété assumer cette réforme au nom du plein-emploi. Mi-juin, le président Emmanuel Macron l’avait qualifiée d’« indispensable » et jugé que le gouvernement avait « raison de l’assumer en campagne ».
Les syndicats ont toujours été farouchement opposés à cette réforme qui vient s’ajouter à celles de 2021 et de 2023, craignant une précarisation accrue des chômeurs, notamment parmi les jeunes et les seniors. Mi-juin, dans un communiqué conjoint, les huit confédérations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU) avaient exhorté le gouvernement à « renoncer à la réforme la plus inutile, la plus injuste et la plus violente jamais vue »."
"A l’extrême droite, les adversaires d’hier ne sont jamais loin de redevenir les amis d’aujourd’hui, surtout lorsqu’il s’agit de retrouver un emploi. Après avoir quitté avec perte et fracas le Rassemblement national (RN) à la suite de la campagne présidentielle de 2022 pour rejoindre Eric Zemmour et son parti Reconquête !, Philippe Vardon se rapproche à nouveau de son ancienne formation politique.
Mercredi 7 août, il est officiellement devenu le collaborateur parlementaire de trois députés apparentés au groupe RN. La promotion fait office de lot de consolation pour le militant d’extrême droite resté à la porte du Parlement européen, le 9 juin – il ne figurait qu’en dixième position sur la liste de Reconquête !.
« Je ne suis pas au RN », insiste toutefois Philippe Vardon, jurant au passage qu’il « n’aura pas particulièrement d’échanges avec les autres députés du groupe ». « Je n’ai pas cette prétention. » L’ancien candidat à la mairie de Nice en 2020 pour le parti lepéniste arrive au Palais-Bourbon dans la roue des députés investis sous pavillon RN aux législatives du 30 juin et 7 juillet, à la faveur de l’accord électoral conclu entre Marine Le Pen et sa nièce Marion Maréchal, au lendemain de la rupture de cette dernière avec Eric Zemmour.
A l’Assemblée nationale, Philippe Vardon assistera ainsi trois proches de l’eurodéputée : Thibaut Monnier (Drôme), l’ancien directeur de son école lyonnaise, l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques ; Anne Sicard (Val-d’Oise), son ex-cheffe de cabinet adjointe pour les européennes de 2024 et responsable du fonds de dotation du très radical Institut Iliade ; et Eddy Casterman (Aisne), l’un des soutiers de sa campagne des européennes.
La découverte que ces proches de Marion Maréchal étaient soutenus par le RN pour les récentes législatives avait laissé circonspects plusieurs cadres du parti. Les mêmes s’interrogent aujourd’hui sur la place qu’ils occuperont au sein du groupe parlementaire, où l’on craint « la reformation d’un clan Marion Maréchal, version institutionnelle » autour de ces députés apparentés. Avec en mémoire la mandature 2012-2017 lors de laquelle la petite-fille de Jean-Marie Le Pen siégeait au Palais-Bourbon et coalisait autour d’elle un courant catholique traditionaliste.
L’un des animateurs de la mouvance identitaire
Au lendemain des législatives anticipées, le député de la Somme et proche de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy, imputait dans le quotidien L’Opinion le score décevant du RN au second tour à l’« abîme entre nos positions réelles sur les sujets sociétaux et notre image dans la population ». Les droits des femmes et des LGBT+ en tête." (…)
4 commentaires:
AINSI GÈRE LA MACRONIE...
"Les magistrats de la rue Cambon regrettent parallèlement la “multiplication des changements de dernière minute” qui plombent les comptes et témoignent d’une “désorganisation”, voire parfois d’un “manque d’anticipation”...!
Un employeur (un peu trop) généreux
"Si les frais de personnel “restent maîtris[és]”, des avantages dévolus à certains de ses 813 employés sont à revoir d’après la Cour de comptes. Parmi la soixantaine de logements affectés, une dizaine, ne relevant pourtant pas d’une “nécessité absolue de service”, est occupée gratuitement — ce point préoccupait déjà l’autorité lors de ses précédents rapports, qui appelaient à une “régularisation” de cette situation.
Parmi les bénéficiaires de ces logements de fonction, ceux qui paient un loyer se voient tout de même gratifiés d’une décote de 70% par rapport aux prix du marché, alors que les textes ne prévoient pas plus de 50%.
Les magistrats se font également le relais de deux audits internes menés en 2022 et 2023 sur l’usage peu contrôlé des 77 cartes bancaires professionnelles attribuées à des directeurs et des agents. Chiffrées à 650 000 euros de dépenses en 2022, celles-ci représentent un “facteur de risque”, faute de justificatifs suffisamment étayés. De même, ce manque de suivi s’applique à la gratuité d’accès à la restauration collective, dont bénéficient sans raison certains visiteurs ou encore des agents du groupe de sécurité de la présidence.
MISE À JOUR : l’article a été actualisé avec la réponse de l’Elysée."
https://www.politico.eu/article/lelysee-a-depense-sans-compter-en-2023/
ELYSÉE ET UNEDIC DANS LA MÊME CHARETTE
Des dépenses qui ont plus que doublé depuis 2019 pour indemniser ces chômeurs
L’organisme a tout de même pu estimer le montant de leurs droits. En moyenne, leur indemnité journalière est ressortie à 25 euros en 2023, soit 750 euros par mois. C’est bien moins que celle des autres allocataires (39 euros par jour ou 1 200 euros par mois), les apprentis pouvant être payés en dessous du Smic s’ils ont moins de 26 ans et percevant, de manière générale, une rémunération plus faible que la moyenne des salariés. Malgré tout, le montant de l’allocation chômage moyenne versée aux ex-apprentis a augmenté de 34% entre 2018 et 2023.
Dès lors, les dépenses engagées par le régime d’assurance chômage pour indemniser ce nouveau profil d’allocataires ont elles aussi fortement progressé. Elles ont ainsi été «quasiment multipliées par 2,5 depuis 2019, pour atteindre 770 millions d’euros en 2023», chiffre l’Unédic. Une part certes minoritaire dans le total des dépenses du régime (2%), mais qui a doublé en l’espace de quatre ans."
https://www.capital.fr/economie-politique/france-travail-ex-pole-emploi-ce-nouveau-profil-qui-emerge-parmi-les-chomeurs-1500411
Un dossier confié au futur gouvernement
"Il reviendra au prochain gouvernement de décider des règles à compter du 1er novembre, alors que le Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives mais sans avoir de majorité absolue à l’Assemblée nationale, s’est engagé à abroger la réforme promise par le gouvernement Attal.
La réforme devait réduire à partir du 1er décembre la durée maximale d’indemnisation de 18 à 15 mois pour les personnes âgées de moins de 57 ans. Il aurait aussi fallu avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre six mois au cours des 24 derniers mois actuellement. Le camp présidentiel avait répété assumer cette réforme au nom du plein-emploi. Mi-juin, le président Emmanuel Macron l’avait qualifiée d’« indispensable » et jugé que le gouvernement avait « raison de l’assumer en campagne ».
Les syndicats ont toujours été farouchement opposés à cette réforme qui vient s’ajouter à celles de 2021 et de 2023, craignant une précarisation accrue des chômeurs, notamment parmi les jeunes et les seniors. Mi-juin, dans un communiqué conjoint, les huit confédérations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU) avaient exhorté le gouvernement à « renoncer à la réforme la plus inutile, la plus injuste et la plus violente jamais vue »."
https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/assurance-chomage-les-regles-actuelles-prolongees-au-dela-de-la-date-envisagee-initialement_237725.html
"A l’extrême droite, les adversaires d’hier ne sont jamais loin de redevenir les amis d’aujourd’hui, surtout lorsqu’il s’agit de retrouver un emploi. Après avoir quitté avec perte et fracas le Rassemblement national (RN) à la suite de la campagne présidentielle de 2022 pour rejoindre Eric Zemmour et son parti Reconquête !, Philippe Vardon se rapproche à nouveau de son ancienne formation politique.
Mercredi 7 août, il est officiellement devenu le collaborateur parlementaire de trois députés apparentés au groupe RN. La promotion fait office de lot de consolation pour le militant d’extrême droite resté à la porte du Parlement européen, le 9 juin – il ne figurait qu’en dixième position sur la liste de Reconquête !.
« Je ne suis pas au RN », insiste toutefois Philippe Vardon, jurant au passage qu’il « n’aura pas particulièrement d’échanges avec les autres députés du groupe ». « Je n’ai pas cette prétention. » L’ancien candidat à la mairie de Nice en 2020 pour le parti lepéniste arrive au Palais-Bourbon dans la roue des députés investis sous pavillon RN aux législatives du 30 juin et 7 juillet, à la faveur de l’accord électoral conclu entre Marine Le Pen et sa nièce Marion Maréchal, au lendemain de la rupture de cette dernière avec Eric Zemmour.
A l’Assemblée nationale, Philippe Vardon assistera ainsi trois proches de l’eurodéputée : Thibaut Monnier (Drôme), l’ancien directeur de son école lyonnaise, l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques ; Anne Sicard (Val-d’Oise), son ex-cheffe de cabinet adjointe pour les européennes de 2024 et responsable du fonds de dotation du très radical Institut Iliade ; et Eddy Casterman (Aisne), l’un des soutiers de sa campagne des européennes.
La découverte que ces proches de Marion Maréchal étaient soutenus par le RN pour les récentes législatives avait laissé circonspects plusieurs cadres du parti. Les mêmes s’interrogent aujourd’hui sur la place qu’ils occuperont au sein du groupe parlementaire, où l’on craint « la reformation d’un clan Marion Maréchal, version institutionnelle » autour de ces députés apparentés. Avec en mémoire la mandature 2012-2017 lors de laquelle la petite-fille de Jean-Marie Le Pen siégeait au Palais-Bourbon et coalisait autour d’elle un courant catholique traditionaliste.
L’un des animateurs de la mouvance identitaire
Au lendemain des législatives anticipées, le député de la Somme et proche de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy, imputait dans le quotidien L’Opinion le score décevant du RN au second tour à l’« abîme entre nos positions réelles sur les sujets sociétaux et notre image dans la population ». Les droits des femmes et des LGBT+ en tête."
(…)
https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/08/07/l-identitaire-philippe-vardon-de-retour-dans-l-orbite-du-rassemblement-national_6272268_823448.html
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