L’ancienne « spécialiste agriculture » du RN condamnée pour des détournements à la FNSEA
"L’ancienne eurodéputée Maxette Pirbakas, que le RN présentait comme sa «spécialiste de l’agriculture», a été condamnée, jeudi 27 juin, dans une affaire de détournements au sein du syndicat agricole révélée par Mediapart.
Jordan Bardella n’aime tellement pas la « fraude » dans le monde agricole qu’il y a consacré une de ses rares interventions au Parlement européen. Le 18 décembre 2019, le patron du RN prend la parole dans l’hémicycle pour dénoncer un prétendu « détournement » qui consisterait à « utiliser les fonds agricoles pour installer des migrants ». La tirade a été préparée avec la « spécialiste de l’agriculture » du parti d’extrême droite, Maxette Pirbakas, élue en douzième position de la liste Bardella six mois plus tôt, qui semble effectivement s’y connaître en « fraude ».
L’ancienne eurodéputée, qui avait quitté le RN pour rejoindre Éric Zemmour en 2022 et ne s’est pas représentée aux dernières européennes, a été condamnée jeudi 27 juin pour avoir détourné 57 800 euros de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles), branche locale du premier syndicat agricole en Guadeloupe, pour des dépenses personnelles. Présidente de la section de 2017 à 2019, Maxette Pirbakas a été reconnue coupable d’abus de confiance, mais aussi de faux et usage de faux pour avoir établi des fausses factures. Elle a été condamnée à un an de prison avec sursis, 8 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité." (…)
"Un simple oubli ou un désaveu ? C’est que le rapport en question n ‘est pas tendre avec le gouvernement, qu’il charge d’» attentisme » depuis les attentats du Hamas, le 7 octobre en Israël. « Il s’est montré trop attentiste alors que les actes antisémites explosaient dans le pays à la suite du 7 octobre. Il aurait dû mobiliser tout de suite l’appareil de l’Etat, en accélérant la mise en œuvre du Plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations adopté par Elisabeth Borne début 2023 », lui reproche Jean-Marie Burguburu, président de la CNCDH. La commission note que le Comité de suivi du Plan s’est réuni et malgré les demandes de la CNCDH, évaluateur officiel de la mise en œuvre du Plan, aucun état d’avancement des mesures n’a été communiqué." (…)
"La rédaction de Marianne a réclamé à son actionnaire actuel de «se mettre en quête de nouveaux acquéreurs en mesure d’assurer l’indépendance éditoriale de Marianne et la pérennité économique du titre». La rédaction a ainsi fait volte-face par rapport à un premier vote. Le 21 juin, elle avait décidé à 60,3 % de ne pas s’opposer au rachat du titre par Pierre-Édouard Stérin, en négociations exclusives depuis mi-mai avec CMI France.
Lors de ce premier vote, la rédaction estimait avoir obtenu des avancées sur «les garanties d’indépendance» proposées par le milliardaire catholique conservateur, et libéral sur le plan économique. Dans le projet de Pierre-Édouard Stérin, l’ancien ministre et entrepreneur Arnaud Montebourg était pressenti pour présider le futur conseil d’administration de l’hebdomadaire. Son profil de gauche souverainiste semblait correspondre à la ligne éditoriale de Marianne, dont la directrice de la rédaction est Natacha Polony.
Parallèlement aux négociations exclusives avec le milliardaire d’extrême droite, un challenger a fait une autre offre de reprise pour Marianne : l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc, 62 ans, qui a fait carrière dans les jeux vidéo et avait repris le groupe de presse jeunesse Fleurus en 2009. Mais le montant de son offre, de 5 millions d’euros, est toutefois jugé insuffisant pour racheter et redresser Marianne, selon des sources internes."
"Puis, « faute de réponse », les salariés ont voté dans la soirée, à 80 %, en faveur d’une grève de 24 heures reconductible, qui débute vendredi matin.
Confiance dans les médias : l’opinion va-t-elle l’emporter sur l’information ?
Cette spectaculaire volte-face intervient au lendemain d’un article du Monde intitulé « Versailles connection : comment le milliardaire Pierre-Édouard Stérin place ses pions au RN ».
Dans cette enquête, le quotidien avance que plusieurs candidats aux élections législatives LR favorables à l’alliance avec le RN sont issus de la « galaxie Stérin ». Ils sont notamment liés au Fonds du bien commun, l’entreprise philanthropique du milliardaire de 50 ans, qui est à la tête du fonds d’investissement Otium Capital.
Le Monde cite aussi un autre article du magazine Challenges, selon lequel Pierre-Édouard Stérin et le numéro 2 d’Otium, François Durvye, ont racheté en novembre la propriété familiale des Le Pen à Rueil-Malmaison près de Paris, via une société civile immobilière (SCI).
Selon Challenges, cette propriété, où vit toujours le fondateur du FN Jean-Marie Le Pen, a été vendue 2,5 millions d’euros." (…)
"Malgré la fin de la campagne électorale ce vendredi à minuit, la bataille électorale ne va pas s'arrêter sur les réseaux sociaux. C'est l'objet d'une étude menée par le professeur d'économie Yann Algan, intitulée "La France sous nos tweets, portrait d'une France en colère" et publiée dans le magazine "L'Express". Pourquoi Twitter – renommé X depuis son rachat par Elon Musk ? "Cela reste un réseau social qui permet de prendre le pouls de la société, et en particulier parce que c'est là où se lancent les grands débats, et où se terminent les grandes conversations", explique l'enseignant.
Pour Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de l'Express, "la colère est le mot qui compte : la colère, ça provoque de l'adhésion, ça provoque une envie de retourner la table, contrairement à la peur qui est un sentiment plus conservateur et qui va faire que surtout on ne veut pas trop changer les choses". "Le populisme, c'est un opportunisme émitionnel : très hablement, ces partis ont étudié des préoccupations qui génèrent de la colère et les ont investies, sans trop se préoccuper d'avoir une cohérence". Résultat : "Il est très difficile d'aller récupérer par un discours raisonné quelque chose qui est dans l'émotionnel".
Pour le journaliste Thomas Huchon, Twitter, qui n'a "que" 300 millions d'utilisateurs dans le monde (soit dix fois moins que Facebook), a une particularité : "C'est le réseau social privilégié des politiques, des journalistes, des militants, des chercheurs. C'est le média de l'instant là où Facebook par exemple est le média de l'archive". Il ajoute que le réseau a beaucoup changé depuis sa reprise par Elon Musk. "Il a limité la modération, redonné beaucoup de poids à l'extrême droite politique en réinstituant des comptes qui avaient été supprimés (...) Ces réseaux, par la modification qu'ils ont entraîné dans notre manière de nous informer, ont changé la société. (...) Ces réseaux que nous consultons parfois 600 fois par jour, selon les chiffres, modifient notre perception : en passant systématiquement par notre émotion pour capter l'engagement et notre attention, c'est le temps de cerveau disponible, et bien finalement, ça change les êtres humains, ça change notre manière de discuter et ça change la société."
5 commentaires:
Mediapart en accès libre ce week-end !
L’ancienne « spécialiste agriculture » du RN condamnée pour des détournements à la FNSEA
"L’ancienne eurodéputée Maxette Pirbakas, que le RN présentait comme sa
«spécialiste de l’agriculture», a été condamnée, jeudi 27 juin, dans une affaire de détournements au sein du syndicat agricole révélée par Mediapart.
Jordan Bardella n’aime tellement pas la
« fraude » dans le monde agricole qu’il y a consacré une de ses rares interventions au Parlement européen. Le 18 décembre 2019, le patron du RN prend la parole dans l’hémicycle pour dénoncer un prétendu « détournement » qui consisterait à « utiliser les fonds agricoles pour installer des migrants ». La tirade a été préparée avec la « spécialiste de l’agriculture » du parti d’extrême droite, Maxette Pirbakas, élue en douzième position de la liste Bardella six mois plus tôt, qui semble effectivement s’y connaître en « fraude ».
L’ancienne eurodéputée, qui avait quitté le RN pour rejoindre Éric Zemmour en 2022 et ne s’est pas représentée aux dernières européennes, a été condamnée jeudi 27 juin pour avoir détourné 57 800 euros de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles), branche locale du premier syndicat agricole en Guadeloupe, pour des dépenses personnelles. Présidente de la section de 2017 à 2019, Maxette Pirbakas a été reconnue coupable d’abus de confiance, mais aussi de faux et usage de faux pour avoir établi des fausses factures. Elle a été condamnée à un an de prison avec sursis, 8 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité."
(…)
https://www.mediapart.fr/journal/france/280624/l-ancienne-specialiste-agriculture-du-rn-condamnee-pour-des-detournements-la-fnsea
https://www.liberation.fr/politique/elections/legislatives-76-des-electeurs-macronistes-veulent-un-front-republicain-au-second-tour-20240628_XHTR2XRRKFFH5MRR3JFLYQT3KA/
"Un simple oubli ou un désaveu ? C’est que le rapport en question n ‘est pas tendre avec le gouvernement, qu’il charge d’» attentisme » depuis les attentats du Hamas, le 7 octobre en Israël. « Il s’est montré trop attentiste alors que les actes antisémites explosaient dans le pays à la suite du 7 octobre. Il aurait dû mobiliser tout de suite l’appareil de l’Etat, en accélérant la mise en œuvre du Plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations adopté par Elisabeth Borne début 2023 », lui reproche Jean-Marie Burguburu, président de la CNCDH. La commission note que le Comité de suivi du Plan s’est réuni et malgré les demandes de la CNCDH, évaluateur officiel de la mise en œuvre du Plan, aucun état d’avancement des mesures n’a été communiqué."
(…)
https://www.lavoixdunord.fr/1477478/article/2024-06-27/l-antisemitisme-plus-ancre-droite-qu-gauche-indique-un-rapport-que-le
Une autre offre de reprise
"La rédaction de Marianne a réclamé à son actionnaire actuel de «se mettre en quête de nouveaux acquéreurs en mesure d’assurer l’indépendance éditoriale de Marianne et la pérennité économique du titre». La rédaction a ainsi fait volte-face par rapport à un premier vote. Le 21 juin, elle avait décidé à 60,3 % de ne pas s’opposer au rachat du titre par Pierre-Édouard Stérin, en négociations exclusives depuis mi-mai avec CMI France.
Lors de ce premier vote, la rédaction estimait avoir obtenu des avancées sur «les garanties d’indépendance» proposées par le milliardaire catholique conservateur, et libéral sur le plan économique. Dans le projet de Pierre-Édouard Stérin, l’ancien ministre et entrepreneur Arnaud Montebourg était pressenti pour présider le futur conseil d’administration de l’hebdomadaire. Son profil de gauche souverainiste semblait correspondre à la ligne éditoriale de Marianne, dont la directrice de la rédaction est Natacha Polony.
Parallèlement aux négociations exclusives avec le milliardaire d’extrême droite, un challenger a fait une autre offre de reprise pour Marianne : l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc, 62 ans, qui a fait carrière dans les jeux vidéo et avait repris le groupe de presse jeunesse Fleurus en 2009. Mais le montant de son offre, de 5 millions d’euros, est toutefois jugé insuffisant pour racheter et redresser Marianne, selon des sources internes."
https://www.liberation.fr/economie/medias/rachat-de-marianne-le-proprietaire-du-journal-et-pierre-edouard-sterin-annoncent-suspendre-leurs-discussions-20240628_WUWVQH4PFVHK7KOGH2XOIRURJU/
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STÉRIN DORT CHEZ LES LE PEN...
Grève reconductible
"Puis, « faute de réponse », les salariés ont voté dans la soirée, à 80 %, en faveur d’une grève de 24 heures reconductible, qui débute vendredi matin.
Confiance dans les médias : l’opinion va-t-elle l’emporter sur l’information ?
Cette spectaculaire volte-face intervient au lendemain d’un article du Monde intitulé « Versailles connection : comment le milliardaire Pierre-Édouard Stérin place ses pions au RN ».
Dans cette enquête, le quotidien avance que plusieurs candidats aux élections législatives LR favorables à l’alliance avec le RN sont issus de la « galaxie Stérin ». Ils sont notamment liés au Fonds du bien commun, l’entreprise philanthropique du milliardaire de 50 ans, qui est à la tête du fonds d’investissement Otium Capital.
Le Monde cite aussi un autre article du magazine Challenges, selon lequel Pierre-Édouard Stérin et le numéro 2 d’Otium, François Durvye, ont racheté en novembre la propriété familiale des Le Pen à Rueil-Malmaison près de Paris, via une société civile immobilière (SCI).
Selon Challenges, cette propriété, où vit toujours le fondateur du FN Jean-Marie Le Pen, a été vendue 2,5 millions d’euros."
(…)
https://www.la-croix.com/culture/marianne-refroidie-par-des-liens-entre-le-rn-et-sterin-la-redaction-en-greve-20240628
"Malgré la fin de la campagne électorale ce vendredi à minuit, la bataille électorale ne va pas s'arrêter sur les réseaux sociaux. C'est l'objet d'une étude menée par le professeur d'économie Yann Algan, intitulée "La France sous nos tweets, portrait d'une France en colère" et publiée dans le magazine "L'Express". Pourquoi Twitter – renommé X depuis son rachat par Elon Musk ? "Cela reste un réseau social qui permet de prendre le pouls de la société, et en particulier parce que c'est là où se lancent les grands débats, et où se terminent les grandes conversations", explique l'enseignant.
Pour Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de l'Express, "la colère est le mot qui compte : la colère, ça provoque de l'adhésion, ça provoque une envie de retourner la table, contrairement à la peur qui est un sentiment plus conservateur et qui va faire que surtout on ne veut pas trop changer les choses". "Le populisme, c'est un opportunisme émitionnel : très hablement, ces partis ont étudié des préoccupations qui génèrent de la colère et les ont investies, sans trop se préoccuper d'avoir une cohérence". Résultat : "Il est très difficile d'aller récupérer par un discours raisonné quelque chose qui est dans l'émotionnel".
Pour le journaliste Thomas Huchon, Twitter, qui n'a "que" 300 millions d'utilisateurs dans le monde (soit dix fois moins que Facebook), a une particularité : "C'est le réseau social privilégié des politiques, des journalistes, des militants, des chercheurs. C'est le média de l'instant là où Facebook par exemple est le média de l'archive". Il ajoute que le réseau a beaucoup changé depuis sa reprise par Elon Musk. "Il a limité la modération, redonné beaucoup de poids à l'extrême droite politique en réinstituant des comptes qui avaient été supprimés (...) Ces réseaux, par la modification qu'ils ont entraîné dans notre manière de nous informer, ont changé la société. (...) Ces réseaux que nous consultons parfois 600 fois par jour, selon les chiffres, modifient notre perception : en passant systématiquement par notre émotion pour capter l'engagement et notre attention, c'est le temps de cerveau disponible, et bien finalement, ça change les êtres humains, ça change notre manière de discuter et ça change la société."
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-du-we-du-vendredi-28-juin-2024-7597663
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