"Aujourd’hui donc, rebelote… À nouveau ils font mal leur dit-on, à nouveau ils sont archaïques, à nouveau on a décidé ailleurs qu’il fallait tout changer. Et cette fois-ci, libre-échange oblige, sans perspective de meilleur revenu. Comment ne pas comprendre leur défiance ? D’autant que de surcroît, ces « écolos » qui leur reprochent d’être ce qu’ils sont devenus, sont les mêmes, sociologiquement et dans leur posture altière, que ceux qui les ont amenés là.
Alors, comme tant de groupes sociaux, de haut en bas et de droite à gauche dans notre société archipélisée, ces paysans-là tombent dans le piège identitaire. À l’évidence, la chaleur que prodigue leur communauté syndicale leur rend une force et une fierté vitales dans le présent. Mais politiquement, sur le sujet des pesticides notamment, ils se positionnent avant tout contrel’ennemi qu’ils se donnent. Un peu grisés par leur réexistence communautaire ils ne veulent pas nous entendre, ou pas encore, nous autresles « bobos » de la petite Confédération paysanne de Lot-et-Garonne, drôles d’oiseaux certes sympathiques, mais de mauvais augure. Et ils refusent de voir le réquisitoire de leur condamnation définitive qui s’écrit discrètement, et cultivent à partir du sujet des pesticides un antagonisme identitaire qui leur sera fatal.
Car il y a quelques années déjà, le lobby français des pesticides a muté pour intégrer en son sein les entreprises de la robotique, de la biotech, et de la digitalisation agricoles, prêtes à recevoir les milliards du plan France 2030 pour une glaçante « révolution agroécologique » sans paysans. Elle est là, la répétition de leur histoire. Ils sont là, dans l’agencement oligarchique du complexe agro-industriel, leurs ennemis véritables. Prêts à exploiter l’égarement de ces paysans dans le champ identitaire, et à achever leur remplacement."
AGRICULTEURS : LES SOLUTIONS SONT LÀ, MAIS MACRON N’EN VEUT PAS BLAST, Le souffle de l'info
https://youtu.be/nhOpTPh57zA?si=ODvFNODsgpOPfOgO
Pour cette cinquième émission de "Comprendre l'éco", Gilles Raveaud a choisi de vous parler de l'agriculture. Un sujet d'actualité qui semble très compliqué, mais où, nous allons le voir, les solutions sont évidentes.
Les revendications des agriculteurs sont nombreuses : dénonciation des normes réglementaires et écologiques. Contestation de la politique de l'Union européenne et notamment de son "Green New Deal", c'est-à-dire en bon français, sa "nouvelle donne verte." Dénonciation aussi des marges excessives de la grande distribution. Et, le pire du pire bien sûr, des revenus trop faibles qui empêchent celles et ceux qui nous nourrissent de vivre dignement de leur travail. Travail qui est pourtant parmi les plus difficiles, les plus exigeants et les plus contraignants qu'ils soient. Et, le bilan c'est cet échec collectif incroyable, aujourd'hui, la moitié des fruits et des légumes que nous mangeons, qu'ils soient frais ou surgelés en France, sont importés.
Journaliste : Gilles Raveaud Recherche : Benjamin Cesari Son : Baptiste Veilhan Graphisme : Morgane Sabouret Production : Hugo Bot Delpérié Directeur des programmes : Mathias Enthoven Rédaction en chef : Soumaya Benaïssa Directeur de la rédaction : Denis Robert
Emmanuel Macron observe l’agitation parisienne et l’émoi de ses troupes, inquiètes de savoir si elles seront ou pas dans la deuxième vague de nominations du gouvernement. Le président de la République laisse entendre qu’il n’est guère pressé de finaliser l’équipe qui doit compléter le « pack » de ministres annoncés le 11 janvier. Mardi 6 février, après avoir déjeuné pendant plus de deux heures avec le premier ministre, Gabriel Attal, sans parvenir à finaliser une liste de noms permettant de remplir toutes les exigences requises (parité, représentation des forces politiques du camp présidentiel et d’une province trop oubliée dans le casting des quatorze ministres en place…), le chef de l’Etat a filé en catimini dans le Doubs pour, explique l’Elysée, « échanger en petit comité, avec différents agriculteurs sur une exploitation ».
Aucun journaliste n’avait été convié, et la visite éclair n’a été dévoilée que grâce à Marcel, gérant du bar-tabac de la petite commune de Roulans, sidéré, aux dires de l’Est républicain, de voir le président de la République, accoudé au comptoir lui réclamer un expresso. L’illustration, selon le palais présidentiel, de la répartition des rôles entre Emmanuel Macron et le chef de la majorité. Régulièrement accusé de se mêler de tout, y compris du détail, le premier entend rester en « surplomb ». Il tenait à cette virée en Bourgogne-Franche-Comté pour, explique son entourage, « voir sur le terrain comment se développent les politiques publiques ». « Ça l’obsède », assure un conseiller de l’Elysée." (…)
3 commentaires:
Macron et l'archaïsme de pensée...
UN ANTAGONISME IDENTITAIRE
"Aujourd’hui donc, rebelote… À nouveau ils font mal leur dit-on, à nouveau ils sont archaïques, à nouveau on a décidé ailleurs qu’il fallait tout changer. Et cette fois-ci, libre-échange oblige, sans perspective de meilleur revenu. Comment ne pas comprendre leur défiance ? D’autant que de surcroît, ces « écolos » qui leur reprochent d’être ce qu’ils sont devenus, sont les mêmes, sociologiquement et dans leur posture altière, que ceux qui les ont amenés là.
Alors, comme tant de groupes sociaux, de haut en bas et de droite à gauche dans notre société archipélisée, ces paysans-là tombent dans le piège identitaire. À l’évidence, la chaleur que prodigue leur communauté syndicale leur rend une force et une fierté vitales dans le présent. Mais politiquement, sur le sujet des pesticides notamment, ils se positionnent avant tout contrel’ennemi qu’ils se donnent. Un peu grisés par leur réexistence communautaire ils ne veulent pas nous entendre, ou pas encore, nous autresles « bobos » de la petite Confédération paysanne de Lot-et-Garonne, drôles d’oiseaux certes sympathiques, mais de mauvais augure. Et ils refusent de voir le réquisitoire de leur condamnation définitive qui s’écrit discrètement, et cultivent à partir du sujet des pesticides un antagonisme identitaire qui leur sera fatal.
Car il y a quelques années déjà, le lobby français des pesticides a muté pour intégrer en son sein les entreprises de la robotique, de la biotech, et de la digitalisation agricoles, prêtes à recevoir les milliards du plan France 2030 pour une glaçante « révolution agroécologique » sans paysans. Elle est là, la répétition de leur histoire. Ils sont là, dans l’agencement oligarchique du complexe agro-industriel, leurs ennemis véritables. Prêts à exploiter l’égarement de ces paysans dans le champ identitaire, et à achever leur remplacement."
https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/la-colere-paysanne-aura-ete-linstrument-du-complexe-agro-industriel
AGRICULTEURS : LES SOLUTIONS SONT LÀ, MAIS MACRON N’EN VEUT PAS
BLAST, Le souffle de l'info
https://youtu.be/nhOpTPh57zA?si=ODvFNODsgpOPfOgO
Pour cette cinquième émission de "Comprendre l'éco", Gilles Raveaud a choisi de vous parler de l'agriculture.
Un sujet d'actualité qui semble très compliqué, mais où, nous allons le voir, les solutions sont évidentes.
Les revendications des agriculteurs sont nombreuses : dénonciation des normes réglementaires et écologiques.
Contestation de la politique de l'Union européenne et notamment de son "Green New Deal", c'est-à-dire en bon français, sa "nouvelle donne verte."
Dénonciation aussi des marges excessives de la grande distribution. Et, le pire du pire bien sûr, des revenus trop faibles qui empêchent celles et ceux qui nous nourrissent de vivre dignement de leur travail.
Travail qui est pourtant parmi les plus difficiles, les plus exigeants et les plus contraignants qu'ils soient.
Et, le bilan c'est cet échec collectif incroyable, aujourd'hui, la moitié des fruits et des légumes que nous mangeons, qu'ils soient frais ou surgelés en France, sont importés.
Journaliste : Gilles Raveaud
Recherche : Benjamin Cesari
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Morgane Sabouret
Production : Hugo Bot Delpérié
Directeur des programmes : Mathias Enthoven
Rédaction en chef : Soumaya Benaïssa
Directeur de la rédaction : Denis Robert
MARCEL ET L'EXPRESSO
"Un remaniement ? Quel remaniement ?
Emmanuel Macron observe l’agitation parisienne et l’émoi de ses troupes, inquiètes de savoir si elles seront ou pas dans la deuxième vague de nominations du gouvernement. Le président de la République laisse entendre qu’il n’est guère pressé de finaliser l’équipe qui doit compléter le « pack » de ministres annoncés le 11 janvier. Mardi 6 février, après avoir déjeuné pendant plus de deux heures avec le premier ministre, Gabriel Attal, sans parvenir à finaliser une liste de noms permettant de remplir toutes les exigences requises (parité, représentation des forces politiques du camp présidentiel et d’une province trop oubliée dans le casting des quatorze ministres en place…), le chef de l’Etat a filé en catimini dans le Doubs pour, explique l’Elysée, « échanger en petit comité, avec différents agriculteurs sur une exploitation ».
Aucun journaliste n’avait été convié, et la visite éclair n’a été dévoilée que grâce à Marcel, gérant du bar-tabac de la petite commune de Roulans, sidéré, aux dires de l’Est républicain, de voir le président de la République, accoudé au comptoir lui réclamer un expresso. L’illustration, selon le palais présidentiel, de la répartition des rôles entre Emmanuel Macron et le chef de la majorité. Régulièrement accusé de se mêler de tout, y compris du détail, le premier entend rester en « surplomb ». Il tenait à cette virée en Bourgogne-Franche-Comté pour, explique son entourage, « voir sur le terrain comment se développent les politiques publiques ». « Ça l’obsède », assure un conseiller de l’Elysée."
(…)
https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/07/remaniement-francois-bayrou-complique-la-delicate-equation-d-emmanuel-macron-et-gabriel-attal_6215214_823448.html
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