"Si le pont n’est pas directement lié aux Camisards, il est pourtant indirectement lié à l’histoire régionale. Car c’est en 1685 que Nicolas Lamignon de Basville est nommé intendant du Languedoc, l’année même de l’abrogation de l’Édit de Nantes. Pour faciliter la communication, et donc améliorer l’éventuel passage des troupes royales, il fait ouvrir 22 nouveaux chemins dans les Cévennes, en élargit d’autres, et quitte finalement sa fonction en 1718, alors que s’achève la construction du pont de Mialet.
Pourtant, la confusion d’une époque et d’un nom crée, encore aujourd’hui, des hypothèses historiques farfelues. Ainsi, revient souvent la légende d’une bataille épique, vers la fin de la guerre des Camisards, entre les troupes royales et celles de Rolland, à proximité de ce point de passage. « Il n’en est rien du tout, corrige Philippe Herbster. Je crois qu’on fait un amalgame avec l’exposition de têtes de Camisards, sur le pont d’Anduze, en 1702. D’ailleurs, très tôt, le village de Mialet s’est dépeuplé puisque le village est frappé d’interdit, en mars 1703, parce que la population est soupçonnée d’aider les Camisards, à juste titre d’ailleurs. » Un interdit tellement respecté que, quelques mois après sa mise en place, deux jeunes filles qui venaient « ramasser de la feuille » (*) sont abattues par des soldats.
« Comme celui de Cendras, les 4 ou 5 ponts dits des camisards dans les Cévennes n’existaient pas à l’époque. Avec le développement du tourisme, on assiste à une « camisardisation » de l’espace, constate Philippe Herbster, un peu à la façon des châteaux cathares de l’Aude, tous édifiés après les massacres de Parfaits. Il existe beaucoup de lieu dits Camisards en Cévennes, comme des grottes ou des lieux de refuge. On a beaucoup d’incertitudes, parce que les sources sont fragmentaires. Et quand il y a certitude, c’est qu’il y a eu condamnation. » Même sans son attache nominale forte, le pont des Camisards de Mialet a été classé monument historique en 1974."
"Un embouteillage sous le pont d’Arc, en plein cœur des gorges de l’Ardèche ? Cet été, la grande arche de pierre a vu défiler des touristes à pied, en canoë ou en kayak. Au point de ressembler au périphérique parisien à l’heure de pointe. Une fréquentation à l’extrême, difficilement croyable sur la petite rivière encaissée ardéchoise dont les images de Natacha de Mahieu apportent la preuve. Dans sa série Théâtre de l’authenticité, la jeune photographe belge utilise la technique du timelapse – sur une durée qui s’étend de quelques minutes à une heure et demie, elle répète puis superpose les photos prises au même emplacement afin de matérialiser le flux de visiteurs sur une seule et même composition. « Nous n’avons pas conscience que nous sommes parfois des milliers à passer sur un sentier, analyse-t-elle. Cette pression reste invisible, d’autant que nous prenons soin de l’effacer des photos que nous postons sur les réseaux sociaux… La bonne photo, c’est celle où il n’y a personne ! » (...)
Le four banal de Barre des Cévennes TÉLÉDRAILLE, LA WEBTV DES CÉVENNES
https://youtu.be/iemGpqarLO4
Depuis deux ans le four banal de Barre des Cévennes a repris du service. Des ateliers de fabrication de pains et de pâtisseries y sont organisés avec succès. Ces animations qui associent la population locale et les touristes de passage sont aussi prétextes à de grands moments d’échanges et de partage.
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"Si le pont n’est pas directement lié aux Camisards, il est pourtant indirectement lié à l’histoire régionale. Car c’est en 1685 que Nicolas Lamignon de Basville est nommé intendant du Languedoc, l’année même de l’abrogation de l’Édit de Nantes. Pour faciliter la communication, et donc améliorer l’éventuel passage des troupes royales, il fait ouvrir 22 nouveaux chemins dans les Cévennes, en élargit d’autres, et quitte finalement sa fonction en 1718, alors que s’achève la construction du pont de Mialet.
Pourtant, la confusion d’une époque et d’un nom crée, encore aujourd’hui, des hypothèses historiques farfelues. Ainsi, revient souvent la légende d’une bataille épique, vers la fin de la guerre des Camisards, entre les troupes royales et celles de Rolland, à proximité de ce point de passage. « Il n’en est rien du tout, corrige Philippe Herbster. Je crois qu’on fait un amalgame avec l’exposition de têtes de Camisards, sur le pont d’Anduze, en 1702. D’ailleurs, très tôt, le village de Mialet s’est dépeuplé puisque le village est frappé d’interdit, en mars 1703, parce que la population est soupçonnée d’aider les Camisards, à juste titre d’ailleurs. » Un interdit tellement respecté que, quelques mois après sa mise en place, deux jeunes filles qui venaient « ramasser de la feuille » (*) sont abattues par des soldats.
« Comme celui de Cendras, les 4 ou 5 ponts dits des camisards dans les Cévennes n’existaient pas à l’époque. Avec le développement du tourisme, on assiste à une « camisardisation » de l’espace, constate Philippe Herbster, un peu à la façon des châteaux cathares de l’Aude, tous édifiés après les massacres de Parfaits. Il existe beaucoup de lieu dits Camisards en Cévennes, comme des grottes ou des lieux de refuge. On a beaucoup d’incertitudes, parce que les sources sont fragmentaires. Et quand il y a certitude, c’est qu’il y a eu condamnation. » Même sans son attache nominale forte, le pont des Camisards de Mialet a été classé monument historique en 1974."
https://www.objectifgard.com/2022/08/16/histoires-de-ponts-le-pont-des-camisards-de-mialet-un-nom-qui-reecrit-lhistoire/
Instagram et le laps de temps
"Un embouteillage sous le pont d’Arc, en plein cœur des gorges de l’Ardèche ? Cet été, la grande arche de pierre a vu défiler des touristes à pied, en canoë ou en kayak. Au point de ressembler au périphérique parisien à l’heure de pointe. Une fréquentation à l’extrême, difficilement croyable sur la petite rivière encaissée ardéchoise dont les images de Natacha de Mahieu apportent la preuve. Dans sa série Théâtre de l’authenticité, la jeune photographe belge utilise la technique du timelapse – sur une durée qui s’étend de quelques minutes à une heure et demie, elle répète puis superpose les photos prises au même emplacement afin de matérialiser le flux de visiteurs sur une seule et même composition. « Nous n’avons pas conscience que nous sommes parfois des milliers à passer sur un sentier, analyse-t-elle. Cette pression reste invisible, d’autant que nous prenons soin de l’effacer des photos que nous postons sur les réseaux sociaux… La bonne photo, c’est celle où il n’y a personne ! »
(...)
https://www.telerama.fr/debats-reportages/surtourisme-instagram-va-t-il-tuer-les-derniers-paradis-terrestres-7011776.php
Le four banal de Barre des Cévennes
TÉLÉDRAILLE, LA WEBTV DES CÉVENNES
https://youtu.be/iemGpqarLO4
Depuis deux ans le four banal de Barre des Cévennes a repris du service. Des ateliers de fabrication de pains et de pâtisseries y sont organisés avec succès. Ces animations qui associent la population locale et les touristes de passage sont aussi prétextes à de grands moments d’échanges et de partage.
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