samedi 19 septembre 2020

Les manifestations rituelles, une impasse manifeste - Le Poing


https://lepoing.net/les-manifestations-rituelles-une-impasse-manifeste/

2 commentaires:

Anonyme a dit…

« ON NE FABRIQUE PAS DE L’ÉMANCIPATION AVEC DES ARGUMENTS RÉACTIONNAIRES » – ENTRETIEN AVEC STÉPHANIE ROZA


"Stéphanie Roza est historienne des idées et philosophe politique. Elle est chargée de recherche au CNRS, membre du Conseil scientifique du think tank Intérêt Général et travaille actuellement à interroger l’héritage des Lumières au sein des gauches depuis la Révolution française jusqu’à nos jours. Son dernier ouvrage, La gauche contre les Lumières (Fayard, 2020), soutient la thèse selon laquelle une partie de la gauche contemporaine s’est retournée contre ce qui constituait sa matrice historique commune – un projet humaniste, forgé depuis les Lumières, orienté par l’universalisme, le progressisme et le rationalisme – au point d’emprunter à la grammaire réactionnaire. Elle propose alors de retracer les différentes étapes intellectuelles qui ont pu conduire à ce basculement et livre une critique politique des nouvelles approches identitaires, attachées à rejeter leur héritage, davantage qu’à le renégocier. Derrière les vives polémiques entre gauche universaliste et gauche déconstructrice, souvent amplifiées et caricaturées par les attaques numériques, se tient pourtant une question fondamentale : comment reconstruire un projet d’émancipation pour tous ?

Entretien réalisé par Laëtitia Riss."
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LVSL – Vous défendez l’idée paradoxale selon laquelle les plus hostiles à la tradition des Lumières, loin de proposer un renouveau théorique, renouent avec « la vieille critique conservatrice et contre-révolutionnaire ». Quelles proximités identifiez-vous entre ces deux attaques ?

S. R. – "On trouve, par exemple, des réhabilitations extrêmement surprenantes des traditions collectives des peuples, des spécificités ethniques, religieuses, culturelles auxquelles on redonne une fonction identitaire. On revient en arrière par rapport au projet de la modernité : celui de définir l’identité, non pas selon des données préexistantes, mais dans la perspective d’une citoyenneté politique, fondée dans des droits fondamentaux, garants d’égalité et de réciprocité. On met aussi de côté toutes les identifications propres au mouvement ouvrier : celle, par exemple, de se penser comme travailleur, comme membre du corps salarié.

« La gauche est plus volontiers dans la réaction que dans le projet de société, ce qui renverse son schéma historique. »

Or, les défenseurs de l’ethnie et de la religion, historiquement ne se trouvent pas à gauche… Aussi, il faut mesurer combien, aujourd’hui, la gauche est en panne de projet véritablement collectif et de réflexion idéologique et stratégique. Elle est plus volontiers dans la réaction que dans le projet de société, ce qui, là encore, renverse son schéma historique."
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« À gauche, la querelle de chapelle fait parfois oublier le véritable danger, qui est celui d’une radicalisation à droite de l’ensemble de l’électorat. »
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https://lvsl.fr/on-ne-fabrique-pas-de-lemancipation-avec-des-arguments-reactionnaires-entretien-avec-stephanie-roza/

Anonyme a dit…

"En 1871, Victor Hugo lançait aux puissants de l'époque, au nom du peuple révolté par les inégalités : « Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ; c'est qu'ils n'ont pas senti votre fraternité. » Si les temps ont changé, la fraternité affichée sur les frontons officiels a toujours autant de mal à devenir réalité."
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https://www.marianne.net/debattons/editos/le-gilet-jaune-est-mort-vive-le-gilet-jaune