Ils sont trop forts chez BFM TV... C'est pour ça qu'ils ont Ruth Elkrief et Apolline de Malherbe comme 'journalistes' en haut du podium... Et on ne peut que s'incliner face à un directeur de l'information qui précise : «Notre force, c’est l’actu chaude et la réflexion», affirme Marc-Olivier Fogiel !
Comme il s'agit d'un sondage à l'initiative de Sud Radio, ils vont dire que c'est d'eux que vient la (grosse) boulette. Savoir si c'est dans les 'oui' ou les 'non' que vient la méprise ?
Peu de qualificatifs politiques sont aujourd’hui d’usage aussi courant et pourtant aussi clivants que celui de populiste. Ce terme est communément employé pour désigner les partis contestataires européens, non seulement dans le champ médiatique mais également dans divers travaux scientifiques. Pourtant, peut-on réellement parler de «partis populistes» ? .../...
ÉTIQUETER POUR DISQUALIFIER LA CONTESTATION
"L’étiquette de populiste constitue pourtant toujours une accusation, un anathème disqualifiant, rejetant hors du champ de la représentation légitime des outsiders menaçants. Ces derniers semblent avoir pour seul point commun de contester l’hégémonie du personnel politique installé (l’establishment) ainsi que la tendance au bipartisme jusqu’ici dominante dans nombre de pays sud-européens. La délégitimation d’un personnel politique incapable de répondre aux aspirations montantes de différents secteurs de la société dans ces pays a effectivement ouvert une fenêtre d’opportunité pour divers outsiders. Ceux-ci disposent au départ de ressources extrêmement limitées, les poussant à privilégier la forme d’un mouvement en vue des échéances électorales stratégiques. Ces structures couplent une relative flexibilité organisationnelle à une importante concentration du pouvoir. La vie interne est alors marquée par la démocratie de l’action : l’autonomie maximale est privilégiée à chaque échelon, la direction comme la base entretenant un rapport vertical réduisant les lenteurs d’appareil et la formation de baronnies locales – mais limitant également drastiquement les leviers de contrôle des dirigeants par les adhérents. L’existence d’une personnalité charismatique incarnant le projet politique est due à la forte personnalisation des démocraties représentatives (poussée à son paroxysme dans le cas français), tout en renforçant en retour ce phénomène.
Si de tels acteurs politiques sont susceptibles d’être individuellement qualifiés par leurs adversaires de populistes, qu’ils se défendent de cette étiquette ou la revendiquent, la question de l’existence de partis populistes issus de la gauche radicale européenne reste posée.[...]" .../...
DES OBJETS POLITIQUES NON-IDENTIFIÉS ?
"Au regard de leurs caractéristiques communes, l’émergence de tels partis questionne les catégories partisanes existantes jusqu’alors. Ni authentiques mouvements, ni partis de masse achevés, ni réellement partis « attrape-tout », ces promoteurs d’un renouveau de la politique contestataire témoignent de la vitalité des aspirations au changement de cap en Europe. Leur simple existence s’inscrit dans un cadre temporel bien spécifique et pousse leurs concurrents à réévaluer leur propre rapport au politique.
Nous avons choisi de restreindre ce panorama aux acteurs rattachés à la gauche radicale, rompant avec les références traditionnelles de la gauche socialiste ou communiste au profit d’une stratégie dite populiste de gauche. [...]"
"Partant de là, l’étiquette de « parti populiste » ne peut être une catégorie analytique susceptible de décrire un phénomène contemporain. Le parti populiste reste un concept creux, d’usage politique ou médiatique courant mais sans valeur explicative probante pour décrire l’offre politique contemporaine. Ernesto Laclau, Chantal Mouffe et les personnes adhérant à leurs conceptions défendent la nécessité d’une stratégie populiste tenant compte du contexte socio-économique, de la démonétisation des étiquettes et symboles des gauches européennes traditionnelles, conduisant ces dernières dans une impasse, comme des succès des gauches latino-américaines au XXème et XXIeme siècle. Leur populisme est une stratégie visant à « construire le peuple », soit une majorité sociale et électorale, autour de thématiques transversales et d’attributs positifs constituant cette identité populaire : l’honnêteté, la modestie, le goût du travail, le courage etc." .../...
"La révolte marseillaise contre les nouvelles consignes sanitaires du gouvernement doit faire réfléchir. Nous avons encore de nombreux mois d’épidémie chronique devant nous. Par conséquent, sachons bien qu’il n’y a pas de discipline sanitaire possible sans consentement de la population. En démocratie, d’une manière générale, aucune autorité ne peut espérer être obéie sans légitimation de ses ordres. Ce consentement à l’autorité est précieux. Mais il est toujours fragile et délicat pour un peuple tumultueux comme le nôtre. Il doit donc être sans cesse reconquis. Gouverner est aussi une affaire de doigté. La bonne décision est celle qui est argumentée, justifiée par des raisons claires, et soutenue par une conduite cohérente des décideurs. A Marseille le point d’entrée fut trop brutal pour ne pas être suspect aux yeux de tous. Pourquoi tout fermer du jour au lendemain, sans délai d’alerte ? Où sont les chiffres qui rendent la décision compréhensible ? Et si c’est pour répondre à une tendance en évolution qui s’observait depuis plus d’une semaine, pourquoi n’avoir rien préparé ? Comment comprendre le caractère radical des mesures prises pour la fermeture des bars, restaurants, établissements de nuit, salle de sport si tout autour on ne pratique pas la même rigueur ? Pourquoi les restaurants mais ni le métro ni le bus ? Pourquoi les bars mais ni la fac ni les cantines ? Pourquoi Marseille mais pas Lyon ou Paris ? Et ainsi de suite. Du coup, les rectifications ultérieures ont aggravé le malaise. [...]" .../...
"Le danger que nous fait courir cette façon de gouverner à la hussarde est profond. Il ne se limite pas aux conséquences économiques de ses décisions. Ni même aux risques sanitaires de la désobéissance passive qui peut se répandre contre des ordres inacceptés. Non, le pire à mes yeux est la dégradation de l’esprit public quand plus rien n’est cru venant d’une bouche officielle. Car la construction d’un esprit de solidarité sanitaire est la responsabilité de l’Etat. Chacun sait que lui seul a une vue et une autorité complète sur tout le territoire. Il est donc réputé seul à savoir où on en est et que faire d’utile. Si sa parole est mise en doute, chacun est alors incité à déserter le champ de la solidarité, parce qu’il n’est plus perçu comme fiable. Chacun est incité au chacun pour soi. C’est-à-dire au contraire de ce qui est nécessaire, en toute hypothèse. C’est ce point qui a été atteint à Marseille. Là, bien peu nombreux sont ceux qui croient à la parole officielle. Mais c’est aussi le cas dans bien des départements et notamment dans les outre-mer. Là, d’aucuns ont cru que l’éloignement et la tradition de respect des consignes permettait toutes les brutalités. Il n’en est rien. Les aberrations n’y ont été que plus cruellement ressenties.
La crise sanitaire fonctionne comme une séquence dense d’éducation collective. La société et les individus sont poussés dans leurs retranchements. L’obligation d’assumer des règles de vie communes est interpellée. En définitive, la population va se remodeler par ses affects si violemment convoqués par la peur de la mort, la crainte des punitions brandies à tout bout de champ et les solidarités construites en souterrain. L’esprit public n’est pas mis entre parenthèse. A l’inverse, il cherche un centre de gravité, une nouvelle cohérence. En principe le caractère fondamentalement politisant de l’élection présidentielle devrait en être une séquence fondatrice. Mais l’addition des peurs, si bien cultivées, en ce moment rend le point de sortie de crise imprévisible. D’où l’urgence de construire l’idée qu’il y a des causes communes et un intérêt général humain qui doivent nous rassembler. Sinon comment faire face aux autres crises écologiques et sociales qui s’engagent ?"
7 commentaires:
Ils sont trop forts chez BFM TV...
C'est pour ça qu'ils ont Ruth Elkrief et Apolline de Malherbe comme 'journalistes' en haut du podium...
Et on ne peut que s'incliner face à un directeur de l'information qui précise : «Notre force, c’est l’actu chaude et la réflexion», affirme Marc-Olivier Fogiel !
Comme il s'agit d'un sondage à l'initiative de Sud Radio, ils vont dire que c'est d'eux que vient la (grosse) boulette.
Savoir si c'est dans les 'oui' ou les 'non' que vient la méprise ?
Emballez, c'est pesé... à la louche !
La manipulation est en marche !
LES « PARTIS POPULISTES » EXISTENT-T-ILS ?
Peu de qualificatifs politiques sont aujourd’hui d’usage aussi courant et pourtant aussi clivants que celui de populiste. Ce terme est communément employé pour désigner les partis contestataires européens, non seulement dans le champ médiatique mais également dans divers travaux scientifiques. Pourtant, peut-on réellement parler de
«partis populistes» ?
.../...
ÉTIQUETER POUR DISQUALIFIER LA CONTESTATION
"L’étiquette de populiste constitue pourtant toujours une accusation, un anathème disqualifiant, rejetant hors du champ de la représentation légitime des outsiders menaçants. Ces derniers semblent avoir pour seul point commun de contester l’hégémonie du personnel politique installé (l’establishment) ainsi que la tendance au bipartisme jusqu’ici dominante dans nombre de pays sud-européens. La délégitimation d’un personnel politique incapable de répondre aux aspirations montantes de différents secteurs de la société dans ces pays a effectivement ouvert une fenêtre d’opportunité pour divers outsiders. Ceux-ci disposent au départ de ressources extrêmement limitées, les poussant à privilégier la forme d’un mouvement en vue des échéances électorales stratégiques. Ces structures couplent une relative flexibilité organisationnelle à une importante concentration du pouvoir. La vie interne est alors marquée par la démocratie de l’action : l’autonomie maximale est privilégiée à chaque échelon, la direction comme la base entretenant un rapport vertical réduisant les lenteurs d’appareil et la formation de baronnies locales – mais limitant également drastiquement les leviers de contrôle des dirigeants par les adhérents. L’existence d’une personnalité charismatique incarnant le projet politique est due à la forte personnalisation des démocraties représentatives (poussée à son paroxysme dans le cas français), tout en renforçant en retour ce phénomène.
Si de tels acteurs politiques sont susceptibles d’être individuellement qualifiés par leurs adversaires de populistes, qu’ils se défendent de cette étiquette ou la revendiquent, la question de l’existence de partis populistes issus de la gauche radicale européenne reste posée.[...]"
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DES OBJETS POLITIQUES NON-IDENTIFIÉS ?
"Au regard de leurs caractéristiques communes, l’émergence de tels partis questionne les catégories partisanes existantes jusqu’alors. Ni authentiques mouvements, ni partis de masse achevés, ni réellement partis « attrape-tout », ces promoteurs d’un renouveau de la politique contestataire témoignent de la vitalité des aspirations au changement de cap en Europe. Leur simple existence s’inscrit dans un cadre temporel bien spécifique et pousse leurs concurrents à réévaluer leur propre rapport au politique.
Nous avons choisi de restreindre ce panorama aux acteurs rattachés à la gauche radicale, rompant avec les références traditionnelles de la gauche socialiste ou communiste au profit d’une stratégie dite populiste de gauche. [...]"
"Partant de là, l’étiquette de « parti populiste » ne peut être une catégorie analytique susceptible de décrire un phénomène contemporain. Le parti populiste reste un concept creux, d’usage politique ou médiatique courant mais sans valeur explicative probante pour décrire l’offre politique contemporaine. Ernesto Laclau, Chantal Mouffe et les personnes adhérant à leurs conceptions défendent la nécessité d’une stratégie populiste tenant compte du contexte socio-économique, de la démonétisation des étiquettes et symboles des gauches européennes traditionnelles, conduisant ces dernières dans une impasse, comme des succès des gauches latino-américaines au XXème et XXIeme siècle. Leur populisme est une stratégie visant à « construire le peuple », soit une majorité sociale et électorale, autour de thématiques transversales et d’attributs positifs constituant cette identité populaire : l’honnêteté, la modestie, le goût du travail, le courage etc."
.../...
https://lvsl.fr/les-partis-populistes-existent-t-ils/
La Covid sous la loupe de Marseille
"La révolte marseillaise contre les nouvelles consignes sanitaires du gouvernement doit faire réfléchir. Nous avons encore de nombreux mois d’épidémie chronique devant nous. Par conséquent, sachons bien qu’il n’y a pas de discipline sanitaire possible sans consentement de la population. En démocratie, d’une manière générale, aucune autorité ne peut espérer être obéie sans légitimation de ses ordres. Ce consentement à l’autorité est précieux. Mais il est toujours fragile et délicat pour un peuple tumultueux comme le nôtre. Il doit donc être sans cesse reconquis. Gouverner est aussi une affaire de doigté. La bonne décision est celle qui est argumentée, justifiée par des raisons claires, et soutenue par une conduite cohérente des décideurs. A Marseille le point d’entrée fut trop brutal pour ne pas être suspect aux yeux de tous. Pourquoi tout fermer du jour au lendemain, sans délai d’alerte ? Où sont les chiffres qui rendent la décision compréhensible ? Et si c’est pour répondre à une tendance en évolution qui s’observait depuis plus d’une semaine, pourquoi n’avoir rien préparé ? Comment comprendre le caractère radical des mesures prises pour la fermeture des bars, restaurants, établissements de nuit, salle de sport si tout autour on ne pratique pas la même rigueur ? Pourquoi les restaurants mais ni le métro ni le bus ? Pourquoi les bars mais ni la fac ni les cantines ? Pourquoi Marseille mais pas Lyon ou Paris ? Et ainsi de suite. Du coup, les rectifications ultérieures ont aggravé le malaise. [...]"
.../...
"Le danger que nous fait courir cette façon de gouverner à la hussarde est profond. Il ne se limite pas aux conséquences économiques de ses décisions. Ni même aux risques sanitaires de la désobéissance passive qui peut se répandre contre des ordres inacceptés. Non, le pire à mes yeux est la dégradation de l’esprit public quand plus rien n’est cru venant d’une bouche officielle. Car la construction d’un esprit de solidarité sanitaire est la responsabilité de l’Etat. Chacun sait que lui seul a une vue et une autorité complète sur tout le territoire. Il est donc réputé seul à savoir où on en est et que faire d’utile. Si sa parole est mise en doute, chacun est alors incité à déserter le champ de la solidarité, parce qu’il n’est plus perçu comme fiable. Chacun est incité au chacun pour soi. C’est-à-dire au contraire de ce qui est nécessaire, en toute hypothèse. C’est ce point qui a été atteint à Marseille. Là, bien peu nombreux sont ceux qui croient à la parole officielle. Mais c’est aussi le cas dans bien des départements et notamment dans les outre-mer. Là, d’aucuns ont cru que l’éloignement et la tradition de respect des consignes permettait toutes les brutalités. Il n’en est rien. Les aberrations n’y ont été que plus cruellement ressenties.
La crise sanitaire fonctionne comme une séquence dense d’éducation collective. La société et les individus sont poussés dans leurs retranchements. L’obligation d’assumer des règles de vie communes est interpellée. En définitive, la population va se remodeler par ses affects si violemment convoqués par la peur de la mort, la crainte des punitions brandies à tout bout de champ et les solidarités construites en souterrain. L’esprit public n’est pas mis entre parenthèse. A l’inverse, il cherche un centre de gravité, une nouvelle cohérence. En principe le caractère fondamentalement politisant de l’élection présidentielle devrait en être une séquence fondatrice. Mais l’addition des peurs, si bien cultivées, en ce moment rend le point de sortie de crise imprévisible. D’où l’urgence de construire l’idée qu’il y a des causes communes et un intérêt général humain qui doivent nous rassembler. Sinon comment faire face aux autres crises écologiques et sociales qui s’engagent ?"
https://melenchon.fr/2020/09/27/la-covid-sous-la-loupe-de-marseille/
MÉLENCHON - Le Problème C'est Celui De Ceux Qui Se Gavent (REMIX POLITIQUE)
Khaled Freak
https://youtu.be/RDTxeY7akNA
MC Mélenchon confirme sa position dans le rap game politique avec ce titre encore une fois très engagé, dans lequel il balance le vrai problème.
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