Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "" :
«Les gilets jaunes et la nécessité de reprendre le temps.
Le macronisme est une tentative d'achèvement à marche forcée de la mise aux normes ultra-libérales de la société française, dont la thatchérisation a sans cesse été ralentie en France par le fantôme de Mai 68. Ce mouvement d'insubordination de la société a eu, quoi que racontent les pleureuses qui n'y voient qu'une ouverture de nouveaux marchés de la consommation, quelques effets bénéfiques avec les accords de Grenelle et le départ, un an plus tard de De Gaulle. Même si les bénéfices concrets des accords ont été perdus par la suite, et si le général a été remplacé par des politiciens aussi néfastes, on a conservé la conscience, aussi bien du côté du peuple, que du côté des gouvernants qu'en descendant dans la rue, on pouvait ébranler l'État et contrer ses desseins.»
.../...
«La socialité née sur les ronds-points, qui échappe au temps de l'économie et aux rôles sociaux (notamment genrés), est déjà en elle-même une piste pour combattre ces normes et elle favorise aussi les échanges d'expérience qui permettent de dépasser l'opposition entre la question de la fin du monde et celle des fins de mois. Pour que nous ayons le temps d'avancer sur ces pistes là, il faut tenir bon sur les points forts du mouvement : sa magnifique solidarité face à la répression, et le refus obstiné de la représentation (malgré les porte-paroles médiatiquement fabriqués). Plutôt que de céder à la tentation du Grand Blabla national, du dialogue obligatoire avec les autorités comme s'il allait de soi qu'on leur déléguait la tâche de décider de tout à la fin, c'est à nous de continuer à avancer à notre rythme. Continuer à prendre le temps. C'est le propre de l'événement de nous obliger à repenser aussi bien nos outils de pensée que nos priorités d'action et, d'une façon très générale, au niveau des groupes comme de l'ensemble de la société, notre manière d'employer le temps.»
1 commentaire:
.../...
«Une répression policière et judiciaire d’une violence et d’un arbitraire jamais vus depuis la guerre d’Algérie, une loi scélérate pour étrangler le droit de manifester… L’absence de scrupules, la démesure et la férocité des moyens mis en œuvre pour juguler le mouvement des Gilets jaunes laissent perplexe. Pourquoi tant de haine ?
PEUR PANIQUE
La réponse est à chercher dans la question posée par notre journaliste de BFMTV: «Mais qu’est-ce que vous demandez en fait ?! »
À quoi les Gilets jaunes pourraient répondre : « TOUT ! ». Un « tout » dans le droit fil historique du célèbre pamphlet « Qu’est-ce que le Tiers-État ? », de l’abbé Sieyès, paru en janvier 1789 en prélude à la convocation des États généraux, et dont les mots, au prix d’une actualisation d’autant plus troublante qu’elle est aisée, sonnent en 2019 aussi forts, justes et clairs qu’alors :
«Qui donc oserait dire que le Tiers-État n’a pas en lui tout ce qu’il faut pour former une nation complète ? Il est l’homme fort et robuste dont un bras est enchainé. Si l’on ôtait l’ordre privilégié, la nation ne serait pas quelque chose de moins, mais quelque chose de plus. Ainsi qu’est-ce que le Tiers-État ? Tout, mais un tout entravé et opprimé. Que serait-il sans l’ordre privilégié ? Tout. Mais un tout riche et florissant. Rien ne peut aller sans lui, tout irait infiniment mieux sans les autres. »
De quoi glacer le sang de la France des riches, cette lie de la société qui a fait sécession ; de quoi faire paniquer leurs fondés de pouvoir et leurs affidés.»
.../...
https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-anselme/blog/040319/les-7-peches-capitaux-des-gilets-jaunes
Enregistrer un commentaire