vendredi 2 juin 2023

Dans l'ombre


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Soazig Quéméner
 

Soazig Quéméner

Rédactrice en chef politique

 

 
DANS L'OMBRE

Encore un psychodrame à l'Assemblée, encore une menace de motion de censure, encore une petite phrase d'Emmanuel Macron, encore des rumeurs de remaniement, encore un projet de loi dans les mains des Républicains…

Presque une année a passé depuis les dernières législatives et la vie sous majorité relative semble n'être qu'un éternel recommencement. Alors que le délai des 100 jours fixé par Emmanuel Macron s'achève le 14 juillet, les coulisses du pouvoir bruissent donc à nouveau d'une « accélération » du président de la République. Mais que changerait un éventuel départ d'Elisabeth Borne de Matignon, un remplacement de François Braun à la Santé ou de Pap Ndiaye à l'Education ?

Pas grand-chose, tant Emmanuel Macron relègue les membres du gouvernement au rang de figurants du spectacle de sa politique. Il l'a fait savoir vertement cette semaine à sa Première ministre qui avait assimilé le RN à un parti « héritier de Pétain », la riposte face à Marine Le Pen, c'est lui ! Ce matin, il est en déplacement dans le Gard. Car le lancement de la météo des forêts, c'est toujours lui. La semaine prochaine, qui célèbre le millénaire du Mont-Saint-Michel ? Encore lui. Les éventuels futurs ministres le savent bien, dans un gouvernement nommé par Emmanuel Macron, ils se contenteront des miettes. Ils resteront dans l'ombre d'un président de la République qui n'a qu'une hantise : disparaître.

 
 
 
Twitter @SoazQuem
Crédit photo : Lionel Antoni pour Marianne




 
 
 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et encore un éternel recommencement pour "les criminels en col blanc" ?

Contrôle formel

"Par ailleurs, d’ici la fin du quinquennat, les contrôles fiscaux sur «les plus gros patrimoines» augmenteront de 25 % et les cent plus grandes entreprises cotées en Bourse seront contrôlées «tous les deux ans», a détaillé le ministre délégué chargé des Comptes publics, Gabriel Attal. Les montages mis en place par les ultra-riches ou les grandes sociétés sont pourtant particulièrement complexes (trusts aux Etats-Unis ou sociétés offshore dans les Caraïbes, souvent détenues par des prête-noms). Contrôler les gros patrimoines est une lourde tâche, y compris avec l’embauche de salariés supplémentaires. Eu égard au contrôle des grosses sociétés, atteindre cet objectif suppose que plusieurs conditions soient réunies. Tout d’abord, ce travail nécessite d’avoir du temps permettant d’avoir accès à toute l’information utile et de pouvoir l’exploiter. Il s’agit notamment de solliciter des assistances administratives internationales potentiellement nombreuses et longues (en matière d’impôts directs, le délai moyen de retour des demandes envoyées aux administrations fiscales étrangères s’établissait à 274 jours…). Généralement, une ou deux personnes contrôlent quelques points en particulier. Procéder à un contrôle complet, «au fond» une revue complète, nécessiterait de mobiliser plusieurs agents simultanément sur un seul dossier. Le temps et les effectifs manquant, le principal risque est donc de ne procéder qu’à un contrôle formel alors que de réelles investigations seraient nécessaires.

Pour finir, le ministre annonce des privations de droit de vote et de crédits d’impôt pour les fraudeurs fiscaux. Cela ne peut être dissuasif que si le Conseil d’Etat valide la disposition, et s’il y a une véritable stratégie qui permet de renforcer la recherche de renseignements.

Quant aux travaux d’intérêt généraux pour les criminels en col blanc, l’annonce prête à sourire… Si nous ne pouvons que partager les objectifs du plan tels qu’annoncés, force est donc de constater que les moyens ne suivent pas et sont loin d’être à la hauteur des ambitions. Or, combattre résolument la fraude fiscale est plus qu’un enjeu budgétaire : c’est également décisif pour renforcer un consentement à l’impôt qui s’érode lentement alors qu’il constitue l’un des principaux piliers d’une société démocratique."


https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/le-plan-de-gabriel-attal-contre-la-fraude-fiscale-des-plus-riches-est-faussement-ambitieux-20230602_ZO43KL75DNBULO2WBNZZHJOQSY/

Anonyme a dit…

L'herméneutique selon Emmanuel M.

"Le revenu de solidarité active (RSA) porte un nom bien administratif pour désigner une aide essentielle, allouée aux personnes sans moyens, afin qu’elles puissent se vêtir, un peu, se nourrir, comme elles peuvent, et se loger, difficilement. Autrement dit, il reconnaît par une maigre compensation financière que le corps social doit s’assurer de la dignité de chacun de ses membres.

Le gouvernement discute actuellement d’un projet de loi qui devrait conditionner le versement du RSA à un « accompagnement intensif » de quinze à vingt heures par semaine composé, pour le dire simplement, de réunions et d’observations en entreprise. Partant du principe que la dignité se mesure au mérite, le gouvernement choisit, dans le cas d’une telle loi, d’indexer le droit de survivre à une activité factice, non rémunérée et déléguant toujours davantage le destin des pauvres aux mécanismes iniques de l’administration.

Vivre avec 600 euros n’étant pas une contrainte suffisante, il faudra désormais être stagiaire d’Etat pour les percevoir. Le droit à la dignité consacre, sans dérogations, que l’être humain, au moment où il est, ne peut être privé de subsistance. L’acquisition du savoir, la vie intime, l’éducation, le travail, la famille, la santé, autrement dit tout rapport au monde, se constituent à travers la reconnaissance de l’Autre. L’homme est social d’emblée. La dignité, conçue dans ce cadre, institue un réseau de respect dont il convient de garantir les conditions d’existence."
(…)


https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/03/rsa-vivre-avec-600-euros-n-etant-pas-une-contrainte-suffisante-il-faudra-desormais-etre-stagiaire-d-etat-pour-les-percevoir_6175998_3232.html