"Jugeant insuffisantes les propositions de contribution avancées par la Commission européenne, notamment parce qu’elles se «limitent au seul secteur de l’énergie» alors que «d’autres secteurs comme les nouvelles technologies, l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire ou le transport maritime ont vu leurs entreprises réaliser des profits exceptionnels depuis deux ans», l’ONG Oxfam estime quand même qu’elles «montrent que la taxation des superprofits est une mesure de bon sens face à la crise de la vie chère». Elle a dressé une liste de critères. D’abord, l’ONG propose d’appliquer cet impôt exceptionnel à tous les secteurs. «Plusieurs [d’entre eux ayant] enregistré des bénéfices supplémentaires», justifie-t-elle. Elle milite, ensuite, pour que cette contribution soit «activable automatiquement» pendant «les périodes de bénéfices excessifs afin de garantir une mise en œuvre rapide et efficace». En outre, afin d’ajouter «de la certitude au cadre fiscal», poursuit Oxfam, cette taxe ne s’appliquerait qu’aux «superprofits d’une société dans une juridiction spécifique, plutôt que sur les bénéfices consolidés dans le pays du siège social», jugeant que «cette approche est plus facile à mettre en œuvre et permet d’éviter les situations de double imposition». Enfin, il s’agirait de s’assurer de la mise en place de mécanismes «pour garantir que le coût de la taxe ne soit pas répercuté sur les consommateurs sous la forme d’une hausse des prix.»
En s’appuyant sur les travaux des économistes Evgeniya Dubinina, Javier Garcia-Bernardo et Petr Janský réalisés pour le groupe de la gauche (The Left), dont font partie les insoumis français, au Parlement européen l’an dernier, Oxfam calcule qu’en France, en début de crise, «une telle taxe aurait pu rapporter au moins 10 milliards d’euros» et ajoute que «les dernières publications de profits de grandes entreprises suggèrent que le rendement pourrait désormais être supérieur». Même si cela n’est qu’un ordre de grandeur, cette estimation est bien supérieure aux montants des gestes consentis à la demande de Bercy par quelques entreprises françaises, comme Total sur les prix de l’essence, ou CMA CGM sur les tarifs sur les conteneurs, qui se chiffrent chacun en centaines de millions d’euros.
L’ONG insiste aussi pour que l’idée d’une taxe française ne soit pas écartée. «L’enjeu tient aussi au temps de négociation, explique Quentin Parrinello, responsable du plaidoyer justice fiscale chez Oxfam. Il ne faut pas que des pays comme la France utilisent la contribution européenne comme une excuse pour attendre d’instaurer une taxe sur les superprofits au niveau national. Si un accord européen n’aboutit qu’en 2023, alors les bénéfices réalisés cette année ne seront jamais taxés.»
JETS PRIVÉS : L'HOMME QUI A RENDU FOU BERNARD ARNAULT ET LES ULTRA RICHES Blast, le souffle de l'info
https://youtu.be/kBI9U5RGskU
Pour sa rentrée, Au Poste convoque un invité de choix : le tenancier (anonyme) du fameux compte twitter I Fly Bernard, qui a joliment foutu le feu aux poudres et au kérosène, dès son apparition printanière. Comment travaille-t-il ? Avec quelles finalités, quelle méthodologie ? Quid de la vie privée ? Et comment vit-il le séisme qu’il a gaiment provoqué ? Rarement un compte Twitter n’a réussi à imposer si vite et si haut un débat national.
2 commentaires:
«Mesure de bon sens»
"Jugeant insuffisantes les propositions de contribution avancées par la Commission européenne, notamment parce qu’elles se «limitent au seul secteur de l’énergie» alors que «d’autres secteurs comme les nouvelles technologies, l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire ou le transport maritime ont vu leurs entreprises réaliser des profits exceptionnels depuis deux ans», l’ONG Oxfam estime quand même qu’elles «montrent que la taxation des superprofits est une mesure de bon sens face à la crise de la vie chère». Elle a dressé une liste de critères. D’abord, l’ONG propose d’appliquer cet impôt exceptionnel à tous les secteurs. «Plusieurs [d’entre eux ayant] enregistré des bénéfices supplémentaires», justifie-t-elle. Elle milite, ensuite, pour que cette contribution soit «activable automatiquement» pendant «les périodes de bénéfices excessifs afin de garantir une mise en œuvre rapide et efficace». En outre, afin d’ajouter «de la certitude au cadre fiscal», poursuit Oxfam, cette taxe ne s’appliquerait qu’aux «superprofits d’une société dans une juridiction spécifique, plutôt que sur les bénéfices consolidés dans le pays du siège social», jugeant que «cette approche est plus facile à mettre en œuvre et permet d’éviter les situations de double imposition». Enfin, il s’agirait de s’assurer de la mise en place de mécanismes «pour garantir que le coût de la taxe ne soit pas répercuté sur les consommateurs sous la forme d’une hausse des prix.»
En s’appuyant sur les travaux des économistes Evgeniya Dubinina, Javier Garcia-Bernardo et Petr Janský réalisés pour le groupe de la gauche (The Left), dont font partie les insoumis français, au Parlement européen l’an dernier, Oxfam calcule qu’en France, en début de crise, «une telle taxe aurait pu rapporter au moins 10 milliards d’euros» et ajoute que «les dernières publications de profits de grandes entreprises suggèrent que le rendement pourrait désormais être supérieur». Même si cela n’est qu’un ordre de grandeur, cette estimation est bien supérieure aux montants des gestes consentis à la demande de Bercy par quelques entreprises françaises, comme Total sur les prix de l’essence, ou CMA CGM sur les tarifs sur les conteneurs, qui se chiffrent chacun en centaines de millions d’euros.
L’ONG insiste aussi pour que l’idée d’une taxe française ne soit pas écartée. «L’enjeu tient aussi au temps de négociation, explique Quentin Parrinello, responsable du plaidoyer justice fiscale chez Oxfam. Il ne faut pas que des pays comme la France utilisent la contribution européenne comme une excuse pour attendre d’instaurer une taxe sur les superprofits au niveau national. Si un accord européen n’aboutit qu’en 2023, alors les bénéfices réalisés cette année ne seront jamais taxés.»
https://www.liberation.fr/economie/contre-les-superprofits-oxfam-propose-une-taxe-a-10-milliards-20220909_6ZDEGV3VQZGMJKCZ25USUF2A5I/
JETS PRIVÉS : L'HOMME QUI A RENDU FOU BERNARD ARNAULT ET LES ULTRA RICHES
Blast, le souffle de l'info
https://youtu.be/kBI9U5RGskU
Pour sa rentrée, Au Poste convoque un invité de choix : le tenancier (anonyme) du fameux compte twitter I Fly Bernard, qui a joliment foutu le feu aux poudres et au kérosène, dès son apparition printanière. Comment travaille-t-il ? Avec quelles finalités, quelle méthodologie ? Quid de la vie privée ? Et comment vit-il le séisme qu’il a gaiment provoqué ? Rarement un compte Twitter n’a réussi à imposer si vite et si haut un débat national.
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