jeudi 1 avril 2021

Pouvoir d'achat : en colère, les retraités manifestent à Montpellier

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/retraite/pouvoir-d-achat-en-colere-les-retraites-manifestent-a-montpellier_4354411.html

1 commentaire:

Anonyme a dit…

QUAND PÔLE EMPLOI DÉPASSE LES BORNE(S)


Saucissonnage, anecdote et « mélange des angles »

"En introduction, Élise Lucet présente un « document déroutant » sur « l’envers du décor de Pôle Emploi ». Un reportage « en immersion», dont les images sont tournées par une journaliste qui s’est fait embaucher pendant quatre semaines comme conseillère Pôle Emploi dans une « petite agence » gérant 7 000 demandeurs d’emploi. Et dans la première partie de l’émission, on peut dire qu’« Envoyé Spécial » tient sa promesse, celle de montrer « les coulisses de ce grand recrutement ». La journaliste donne à voir les « formations expéditives » dont « bénéficient » les jeunes recrues. Des formations réalisées « sur le tas », dont on comprend qu’elles incombent à d’autres salariés, peu qualifiés pour ce faire, contraints d’improviser de nouvelles tâches à la va-vite et sur leur propre temps de travail. L’intérêt journalistique ne fait ici aucun doute, permettant en outre d’observer in situ les traductions de la communication de Pôle Emploi et du gouvernement autour des politiques de recrutement – chatoyantes sur le papier, mais visiblement peu reluisantes sur le terrain…

Mais à la moitié du reportage, l’affaire se corse ! « Aucun conseiller de cette agence n’aurait contacté ces chômeurs depuis des années, alors qu’ils devraient être parmi les plus suivis […]. Comment expliquer que ces chômeurs n’aient plus aucun contact avec Pôle Emploi ? ». C’est en effet sur cette question que le reportage change de braquet, pour se focaliser sur le manque de professionnalisme des conseillers. Pour le dire clairement, l’angle est désormais celui d’une traque des « tire-au-flanc ». Le reportage choisit ainsi de diffuser les rushs d’une séance d’observation, que la journaliste effectue auprès d’un « salarié qui a la réputation d’arriver souvent en retard ». Et la voix off d’ajouter : « Il arrive effectivement une demi-heure après tout le monde, à 9h30. Il a raté un premier entretien. » Journaliste ou contremaître ? Après avoir pointé du doigt le défaillant qui « nettoie son bureau et regarde son emploi du temps » au lieu de travailler ses dossiers, la voix off conclut: « Je l’ai vite compris ici, les pauses sont sacrées, surtout le vendredi […]. La pause va durer une heure vingt, alors que la majorité des conseillers n’a badgé que 45 minutes […]. Des pauses à rallonges, des matinées sans occupation, le temps de travail semble parfois inexploité ».

L’idée n’est pas de nier ces « réalités », mais de questionner une articulation pour le moins « déroutante ». Car en basculant ainsi sur le plan de « l’anecdotique », le cadrage fait in fine reposer la responsabilité des dysfonctionnements de l’agence… sur ses agents. Ainsi, nous ne saurons rien (ou presque) des contraintes structurelles qui pèsent sur eux. D’ailleurs, aucun échange avec la direction de Pôle Emploi ne sera donné à voir, le reportage focalisant toute son attention sur les conseillers eux-mêmes. Si quelques minutes sont bel et bien dédiées aux formations, ce cadrage initial ne semble pas appeler davantage de questions pour « Envoyé Spécial ». Ou plutôt si… mais ces dernières sont laissées en friche."
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https://www.acrimed.org/Recrutements-a-Pole-Emploi-Envoye-Special-tombe