samedi 1 février 2020

La mortalité des chômeurs est trois fois supérieure à celle des travailleurs



 Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "Montpellier : « Acte national », un millier de Gil..." :

Salut Reb.
Je viens de lire cet article dans Wikipédia....!
Je ne suis pas un perdreaux de l'année mais je n'imaginais pas ce chiffre!
Aprés cela on ne pourra pas dire que les politiques ne font pas des choix !

"14 000 morts par an
Selon une étude de la revue International Archives of Occupational and Environmental Health, publiée en décembre 2014, la mortalité des chômeurs est trois fois supérieure à celle des travailleurs, ce qui représente 14 000 morts par an en France. Cette surmortalité s'expliquerait par des conditions sociales et de santé qui poussent au suicide et provoquent des maladies cardiovasculaires (risques plus élevés de 80 %). Le chercheur à l'INSERM Pierre Meneton a fait une longue étude déterminant environ 14 000 décès dus au chômage. « On a imposé de rouler à 80 km/h pour éviter 400 morts par an — c'est très bien —, mais là on parle de 10 000 à 15 000 morts par an ! Et qu'est-ce qu'on fait ? », tempête en septembre 2018 Michel Debout, professeur de médecine légale et psychiatre, auteur du livre Le Traumatisme du chômage. Il ajoute qu'en trois ans, « l'Inspection générale des affaires sociales n'a rien fait ». 

3 commentaires:

Anonyme a dit…

pareil, je n'imaginais pas un tel chiffre...
mais quelles sont les priorités des gouvernants ?
ne serait ce pas tout simplement de laisser perdurer une situation dramatique qui permet aux grandes entreprises d'avoir un réservoir permanent de personnes disponibles et corvéables à merci ?

Anonyme a dit…

Et l'on fait semblant de s'étonner de la désespérance ?

Anonyme a dit…

L’avenir s’invente aujourd’hui
Daniel Bensaïd

<< Dans cet article de décembre 1995, le philosophe et militant révolutionnaire Daniel Bensaïd revient sur la lutte contre le Plan Juppé. Les parallèles avec la grève de l’hiver 2019-2020 sont nombreux. Le mouvement de 1995 ouvre l’univers des possibles sur fond de crise de la représentation politique. Les manifestant.e.s demandent plus que le retrait de la contre-reforme gouvernementale : sans spécifier ses contours, ils et elles veulent une autre société.>>
.../...

<< L’irruption populaire a commencé sur fond d’exaspération, d’avoir trop subi en attendant des lendemains promis, aussi inaccessibles que la ligne d’horizon. On avait voulu croire en un progrès automatique et irréversible et l’on découvre, pour la première fois depuis un demi-siècle, que la nouvelle génération vivra probablement plus mal que les précédentes. Le refus de cet avenir qui n’en est plus un est parfaitement légitime, il est vite apparu que les grévistes se battaient pour tous, que leurs aspirations mettaient à l’ordre du jour un choix fondamental de société, que leur combat ressuscitait l’espérance.

Les clichés sur « la faillite des élites » rendent mal compte du divorce entre un microcosme politico-médiatique pourri de ses propres mythes et une société lacérée par le culte inhumain de la concurrence. À droite, les groupes dirigeants n’ont cessé d’osciller entre la tentation libérale et celle du repli sur une « grandeur française » révolue ; pour que la France continue à « tenir son rang », ils ont misé sur le nucléaire et l’industrie d’armement. À gauche, les gouvernements successifs se sont rapidement décolorés pour sombrer dans le culte du franc fort ; les dirigeants socialistes savent pertinemment que, après douze ans d’exercice du pouvoir de leur part, le « retard des réformes » est le prix de ce libéralisme tempéré.>>
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<< Ce sont bien deux droits qui s’affrontent. Les grévistes et leurs syndicats sont porteurs de propositions et de solutions : pour une politique de transport et d’aménagement du territoire, pour une participation des Télécoms à la révolution des communications qui n’oblige en rien à privatiser une entreprise publique rentable, pour une redéfinition de la santé publique. Les premiers « experts » sont ceux et celles qui connaissent les possibilités et les ressources de l’outil ou du service qu’ils pratiquent quotidiennement.
L’enjeu décisif est bien là, entre la contre-réforme libérale et un autre choix de société, indissociablement national et européen. La priorité aux besoins du plus grand nombre contre la concurrence débridée conduit en effet à remettre en cause la construction européenne telle qu’elle se fait, de l’acte unique à la monnaie unique. D’où les marges étroites de Juppé comme de Jospin. Le gouvernement s’obstine à sacrifier l’emploi et la consommation populaire, dans la continuité des gouvernements Rocard, Bérégovoy, Balladur. Quant à Jospin, s’il est aussi discret et invisible, c’est bien parce qu’il demeure prisonnier d’un traité, dont le Parti socialiste fut avec les libéraux le principal artisan.>>
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<< Les grévistes et les manifestants ont démontré que la lutte peut faire reculer le pouvoir et infliger un coup d’arrêt à l’offensive libérale. L’événement crée une situation nouvelle où se nouent l’ancien (la tradition et la mémoire retrouvées) et le nouveau d’un mouvement qui déchire la ligne d’horizon et invente son propre avenir. La mobilisation de décembre marque un début de renaissance d’une culture populaire en même temps que l’ébauche d’une alternative à la dictature des marchés financiers et au règne d’une compétition inhumaine.

Les spéculations vont déjà bon train sur le sens historique d’une grève qui serait la dernière d’une époque. Pourquoi pas aussi la première du siècle qui vient ? >>

Le Monde, 30 décembre 1995


https://www.revolutionpermanente.fr/L-avenir-s-invente-aujourd-hui