.../... «C’est une page de l’histoire du pays, compte tenu de la signification sociale du thème en cause. Les conséquences porteront loin. Et sûrement jusqu’en 2022. Je veux dire qu’un moment comme celui-ci aura une traduction politique lorsque l’occasion s’en présentera. Il y a peu d’indifférents. C’est bien. Un pays politisé est un pays bien vivant dont le peuple est une donnée active plutôt qu’un fond de scène comme l’espèreraient tous ceux qui rêvent d’un monde de « clients » au lieu d’usagers et d’opinion au lieu de citoyens. Je ne dissocie pas le mouvement français de la vague qui déferle sur le monde avec les révolutions citoyennes que l’on y observe. Le levier est le même. C’est-à-dire le sentiment que l’organisation sociale ne répond plus aux besoins élémentaires de la vie de chacun. Mais en France le sol social venait déjà d’être labouré par un mouvement d’une ampleur et d’une forme inconnue. Le mouvement des Gilets Jaunes. L’enchaînement de cette séquence avec la présente et leur interaction restent à penser. Mais l’évaluation du présent aussi. La sagesse enseigne d’observer beaucoup et de prendre son temps pour conclure.» .../...
«Le mouvement social en cours affronte donc un adversaire déterminé et préparé. Sur le terrain les gens le savent. La porosité entre les salariés concernés et les Gilets Jaunes est avérée. Il est moins assuré que les directions syndicales soient conscientes de la violence dont est capable le régime. Il y a un an, elles avaient fait un communiqué commun contre la violence alors attribuée aux Gilets Jaunes. Quoiqu’il en soit, ce mouvement prend une toute autre forme que celui des Gilets Jaunes. Il en est certes une sorte de continuation dans une autre dimension de la vie du pays. Mais sa propagation obéit à d’autres lois. Ceci en lien avec la composition sociale des secteurs en action, habitués aux actions de groupe et porteurs d’une histoire collective. Il se diffuse davantage qu’il n’explose. Il percole dans toute l’étendue du pays et toutes les strates de la population. Il engage ou construit une conscience sociale élargie et informée parce que la revendication est clairement délimitée comme c’est le cas dans les mouvements sociaux de salariés. Le mouvement Gilets Jaune a d’autres caractéristiques plus engagées dans le domaine proprement politique puisqu’il est passé d’une revendication sur le prix du carburant à des revendications comme le RIC. Il portait sur le mode de prise de décision. Le mouvement actuel porte sur le contenu de celle-ci et sur sa signification du point de vue du type de société qu’il implique. Le régime des retraites, c’est crucial dans la vie d’une personne.» .../...
« [...] Le régime macronien a mis au point une palette de tactique : des flots de mots qui veulent endormir ou abasourdir, la provocation à la violence pour diviser l’opinion et faire reculer la solidarité, puis le pourrissement et souvent les deux en même temps. Nous savons que c’est ce qui se joue à cette heure. Mais en toute hypothèse ce n’est qu’un début. La crise climatique va enclencher par dizaines les situations ou le recours au service public et a la mobilisation civique sera exigée par le grand nombre. L’inefficacité du marché éclatera à chaque occasion quand il faudra régler des situations où les réseaux d’eau potable, d’électricité, de gaz ou d’égout se disloqueront et devront être remis en état. Les gens ne permettront pas qu’au nom de la sacro-sainte règle de la « concurrence libre et non faussée », le profit sale la note ou qu’il empêche l’action d’urgence, la réquisition et le reste des outils de l’intérêt général. [...] »
2 commentaires:
Ils sont forts ces LaREM pour véhiculer autant de fake news...
C'est même à celà que l'on finit par les reconnaître!
Entre chien et loup, entre réveillon et action
.../...
«C’est une page de l’histoire du pays, compte tenu de la signification sociale du thème en cause. Les conséquences porteront loin. Et sûrement jusqu’en 2022. Je veux dire qu’un moment comme celui-ci aura une traduction politique lorsque l’occasion s’en présentera. Il y a peu d’indifférents. C’est bien. Un pays politisé est un pays bien vivant dont le peuple est une donnée active plutôt qu’un fond de scène comme l’espèreraient tous ceux qui rêvent d’un monde de « clients » au lieu d’usagers et d’opinion au lieu de citoyens. Je ne dissocie pas le mouvement français de la vague qui déferle sur le monde avec les révolutions citoyennes que l’on y observe. Le levier est le même. C’est-à-dire le sentiment que l’organisation sociale ne répond plus aux besoins élémentaires de la vie de chacun. Mais en France le sol social venait déjà d’être labouré par un mouvement d’une ampleur et d’une forme inconnue. Le mouvement des Gilets Jaunes. L’enchaînement de cette séquence avec la présente et leur interaction restent à penser. Mais l’évaluation du présent aussi. La sagesse enseigne d’observer beaucoup et de prendre son temps pour conclure.»
.../...
«Le mouvement social en cours affronte donc un adversaire déterminé et préparé. Sur le terrain les gens le savent. La porosité entre les salariés concernés et les Gilets Jaunes est avérée. Il est moins assuré que les directions syndicales soient conscientes de la violence dont est capable le régime. Il y a un an, elles avaient fait un communiqué commun contre la violence alors attribuée aux Gilets Jaunes. Quoiqu’il en soit, ce mouvement prend une toute autre forme que celui des Gilets Jaunes. Il en est certes une sorte de continuation dans une autre dimension de la vie du pays. Mais sa propagation obéit à d’autres lois. Ceci en lien avec la composition sociale des secteurs en action, habitués aux actions de groupe et porteurs d’une histoire collective. Il se diffuse davantage qu’il n’explose. Il percole dans toute l’étendue du pays et toutes les strates de la population. Il engage ou construit une conscience sociale élargie et informée parce que la revendication est clairement délimitée comme c’est le cas dans les mouvements sociaux de salariés. Le mouvement Gilets Jaune a d’autres caractéristiques plus engagées dans le domaine proprement politique puisqu’il est passé d’une revendication sur le prix du carburant à des revendications comme le RIC. Il portait sur le mode de prise de décision. Le mouvement actuel porte sur le contenu de celle-ci et sur sa signification du point de vue du type de société qu’il implique. Le régime des retraites, c’est crucial dans la vie d’une personne.»
.../...
« [...] Le régime macronien a mis au point une palette de tactique : des flots de mots qui veulent endormir ou abasourdir, la provocation à la violence pour diviser l’opinion et faire reculer la solidarité, puis le pourrissement et souvent les deux en même temps. Nous savons que c’est ce qui se joue à cette heure. Mais en toute hypothèse ce n’est qu’un début. La crise climatique va enclencher par dizaines les situations ou le recours au service public et a la mobilisation civique sera exigée par le grand nombre. L’inefficacité du marché éclatera à chaque occasion quand il faudra régler des situations où les réseaux d’eau potable, d’électricité, de gaz ou d’égout se disloqueront et devront être remis en état. Les gens ne permettront pas qu’au nom de la sacro-sainte règle de la « concurrence libre et non faussée », le profit sale la note ou qu’il empêche l’action d’urgence, la réquisition et le reste des outils de l’intérêt général. [...] »
https://melenchon.fr/2019/12/26/entre-chien-et-loup-entre-reveillon-et-action/
Enregistrer un commentaire