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Plus c'est gros, plus ça casseChère lectrice, cher lecteur,
N'oubliez jamais de laisser leur chance aux erreurs.
Surtout celles des autres, elles finissent toujours par arriver et souvent, c'est spectaculaire. Ce n'est certes pas très héroïque mais redoutable et demande pour seul courage celui d'attendre.
Le virus informatique "WannaCry" —envie de pleurer en Français— a infecté 200 000 ordinateurs au travers du monde avant d'être stoppé après 48h de carnage.
Il est un exemple de l'efficacité de ce précepte. Les pirates informatiques à l'origine de ce désastre ne pensaient sans doute pas faire autant de dégâts :
- Services d'urgences désorganisés au Royaume-Uni ;
- Pagailles dans les gares allemandes ;
- Des salles informatiques complètement gelées :
La liste des organisations infectées s'étend sans fin : le National Health Service au Royaume-Uni (le service public de santé britannique), les trains allemands de la Deutsche Bahn, la Banque Centrale de Russie, l'opérateur téléphonique espagnol Telefonica, l'entreprise de courrier FedEx aux États-Unis, des universités chinoises, Renault en France…
Ce sont des entreprises et services vitaux qui ont été durement atteints.
Et tout ça pourquoi ?
Parce que toutes ces organisations ont négligé de mettre à jour leurs ordinateurs.
C'est que pour être touché par ce virus dévastateur, il faut :
- Soit que vous ayez négligé d'installer une mise à jour de sécurité pendant plusieurs mois sur votre ordinateur (c'est généralement automatique);
- Soit que votre ordinateur soit tellement vieux qu'il ne reçoive même plus de mises-à-jour de sécurité de la part de Microsoft... Ce sont la majorité des ordinateurs atteints par le virus.
Comme si les urgence britanniques utilisaient encore des ambulances des années 1960 ... Alors même qu'elles n'étaient plus entretenues depuis des années.
Ce virus dévastateur a atteint principalement des ordinateurs utilisant des systèmes d'exploitation très anciens comme le logiciel très populaire à l'époque : Windows XP.
Windows XP est un système d'exploitation (le logiciel qui fait marcher votre ordinateur) lancé en 2001... Il y a plus de 16 ans. À cette époque-là, il n'y avait pas d'écran plat, pas de smartphone, et les ordinateurs étaient moins puissants que les téléphones d'entrée de gamme aujourd'hui.
Mais ce n'est pas le plus grave.
Ce qui relève de la faute, ce qui est injustifiable de la part des organisations touchées, c'est que Microsoft n'apporte plus de mise-à-jour à ce logiciel depuis le 8 avril 2014 soit il y a plus de 3 ans !
Imaginez votre garagiste qui vous explique qu'il ne peut plus entretenir votre voiture car elle est trop vieille mais que vous continuez à l'utiliser pendant des années et des années sans faire vérifier les freins, le niveau d'huile ou la pression des pneus.
Vous seriez étonné qu'elles fassent des accidents ?
Notez bien qu'il ne s'agit pas ici de particuliers mais de grandes entreprises, de groupes qui disposent de services informatiques de plusieurs dizaines et parfois même centaines de personnes.
Ces personnes dont le métier est de vous protéger ont été piégées par un pirate informatique —sans doute une personne seule— qui a utilisé un virus connu et neutralisé par Microsoft depuis plusieurs mois !
Ce virus a d'ailleurs été copié sur un autre virus créé... par les services de renseignements américains : il était bien connu de tout le monde. Cette attaque avait même été prédite par Julian Assange, le fondateur de Wikileaks.
À part vous et moi, PERSONNE N'A ÉTÉ PRIS PAR SURPRISE. Négligence oui, surprise non.
C'est vous dire le niveau d'amateurisme qui règne dans un certain nombre de grandes organisations partout autour du monde.
Et comprenez bien que ce sont des pirates "bienveillants" qui ont perpétré ce piratage massif, au pire des petites frappes à la recherche d'argent rapide et facile : une fois votre ordinateur infecté, ils ne demandent "que" 300 dollars de rançon pour retirer leur virus... Et sans doute la plupart de ces entreprises ont-elles payé, trop contentes de s'en sortir à si bon compte vu l'ampleur de leur faute.
Mais que se serait-il passé si au lieu de cela ils avaient effacé les informations vitales de tous les dossiers des patients anglais ? S'ils avaient détruit le système informatique de l'usine Renault ou piraté les systèmes d'aiguillages des trains allemands pour les faire entrer en collision ?
Heureusement le pire a été évité jusqu'à présent...
La vraie loi de la tartine beurrée
Vous connaissez sans doute la blague de potache qui dit qu'une tartine beurrée que vous faites tomber au petit déjeuner atterrira systématiquement du mauvais côté, face beurrée sur le carrelage de la cuisine...
C'est une variante de ce que l'on appelle aussi la loi de Murphy ou loi de l'emmer***ent maximum.
La loi originale est des plus sérieuses. Elle a été établie par l'ingénieur aérospatial américain Edward Murphy à la fin des années 1940 au cours d'une série d'expériences très dangereuses.
Lors d'une conférence de presse, un journaliste s'étonna que les expériences se soient passées sans accident majeur.
La réponse de l'équipe fusa, ils avaient appliqué « la loi de Murphy » ainsi qu'ils avaient appelé la règle d'or de leur patron :
« If anything can go wrong, it will »
Si ça peut mal se passer... Cela se passera mal.
C'est-à-dire que l'équipe avait considéré qu'elle devait prévoir tous les scénarios possibles, même les plus improbables, sans rien laisser au hasard.
Ce n'est pas une théorie pessimiste du pire, c'est l'application scrupuleuse d'une loi statistique :
Lorsque vous répétez un très grand nombre de fois une tâche ou une séquence (un avion qui décolle ou un employé trie ses emails). S'il y a une chance, ne serait-ce infime, qu'un désastre survienne, alors il surviendra au bout d'un moment. La seule inconnue est le temps qu'il faudra avant que le désastre se produise.
Cela est vrai dans les domaines d'excellence de l'aérospatial mais aussi dans la vie de tous les jours et dans la vie quotidienne des entreprises…
Ce qui est arrivé ce week-end devait arriver aussi sûrement qu'après la pluie vient le beau temps.
Pourquoi n'achètent-ils pas des machines convenables à leurs employés ?
Ce qui est plus étonnant, c'est que le coût pour remplacer un parc informatique obsolète ne semble pas très élevé.
Ces gens-là font-ils des économies de bouts de chandelles que les particuliers eux-mêmes n'ont pas besoin de faire ?
C'est bien sûr un peu plus compliqué. Il existe trois freins au remplacement du parc informatique d'une grande organisation :
- Le premier et plus important : ces organisations ont souvent développé leurs propres logiciels spécifiques et éprouvés. Changer le système d'exploitation imposerait de refaire tous ces logiciels maison et surtout des les réimplanter : les tester pour vérifier leur fiabilité, les éprouver, corriger les erreurs… Tout cela est très coûteux ;
- Si vous changez les logiciels de vos employés, il faut prévoir de les former, accepter une perte de temps voir une désorganisation passagère dans vos services afin d'éviter un mal plus grand ;
- Enfin, ce sont des tâches fastidieuses que personne ne veut faire car il n'y a que des coups à prendre pour les ambitieux qui peuplent les directions de grandes organisations : si vous faites bien votre travail, on vous reprochera d'avoir fait perdre un temps précieux à de nombreuses personnes pour rien... Et si ça dérape, tout le monde vous tombe dessus.
Malgré tous ces problèmes, il est certain que le renouvellement d'un parc informatique hors d'âge, pour peu qu'il soit fait sérieusement, permet des gains de productivité élevés : tâches informatiques plus faciles à réaliser, plus rapides grâce à des ordinateurs plus puissants, moins de fatigues grâce à de meilleurs écrans et des machines plus silencieuses...
Bref, les mêmes raisons qui font que les particuliers changent leurs ordinateurs généralement tous les 3 à 6 ans… Pas tous les 20 ans.
Mais voilà, nous vivons dans un monde de grosses organisations aussi agiles qu'un éléphant à bicyclette. Ce n'est as de la mauvaise volonté, c'est la taille : comme les dinosaures.
Vous avez beau les prévenir. Vous avez beau leur montrer comment faire et tout ce qu'elles ont à y gagner... La moindre commande de cuillères en plastique demandant 3 formulaires et 4 validations successives vous pouvez être sûr que changer quelques ordinateurs prendra une éternité et que tout sera fait à l'envers et en dépit du bon sens.
Le monde de l'entreprise est devenu tellement fastidieux que pour la première fois les particuliers se retrouvent équipés de meilleurs outils que les organisations que se soit en terme de machines ou de logiciels.
Il aura bien fallu 7 ans pour que des logiciels d'entreprises arrivent à proposer des fonctionnalités équivalentes à Facebook au sein des entreprises... Et il en faudra sans doute encore 7 autres pour que les entreprises s'en équipent.
C'est très important, nous avons tendance à surestimer massivement les capacités des grandes organisations... à bien s'organiser, y compris les plus avancées et élitistes telles que la NSA, l'agence de sécurité américaine qui a laissé son virus tomber dans de mauvaises mains.
Que ces organisation soient publiques ou privées je peux vous assurer que vous vous éviterez de nombreux ennuis en ne leur accordant qu'une confiance très modérée quand vous avez affaire à elles.
C'est le titre de cette lettre : plus c'est gros, plus ça casse.
Sans verser dans l'angoisse d'une guerre numérique dévastatrice, ce qui s'est passé ce week-end nous rappelle certaines règles essentielles.
La première règle à appliquer en toute situation : si votre instinct vous dit qu'il y a un risque, un problème ou que c'est un peu trop beau pour être vrai, ne soyez pas fainéant et creusez tout de suite, vous éviterez sans doute à peu de frais des problèmes importants.
Dans un magasin, une banque ou face à une administration, il s'agit souvent d'une simple question à poser, une confirmation à demander... quelque chose qui paraît si évident.
Et je peux vous assurer que les surprises sont proportionnelles à la taille de votre interlocuteur.
Je suis sûr que comme moi vous vous êtes dit de nombreuses fois "je le savais" ou vous vous êtes mordu les doigts à la suite d'un problème que vous aviez pourtant vu venir sans prendre les précautions qui s'imposaient.
Vous connaissez sans doute les morsures amères de ces administrations qui renvoient sans vergogne sur vos épaules les coûts de leurs fautes et incompétences.
Face à ces dérives, il ne s'agit pas de se couper du monde ou de devenir misanthrope mais simplement d'être prévoyant et de protéger votre indépendance.
À votre bonne fortune,
Olivier Perrin
Albert Einstein a dit : le monde est dangereux à vivre, Non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire
mardi 16 mai 2017
Plus c'est gros, plus ça CASSE
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