Pourquoi nous devons dire non au grand Alès.
Nous sommes un certain nombre à avoir, en 1981 puis en 1986, voté pour Mitterrand, et une de nos motivations de l’époque, c’était la régionalisation.
Cette régionalisation devait rapprocher les centres de décisions du citoyen et de la vie locale (régions, départements, communes). C’est en partie chose faite, même si nous avons des raisons de ne pas trouver cela parfait.
Depuis nous assistons à la mutualisation d’un certain nombre de compétences au niveau des communautés de communes. La mairie sortante a mis en place celle "autour d’Anduze" , et c’est bien une des rares choses qu’il est possible de ne pas lui reprocher.
Une partie du pouvoir de décision est donc allé de la capitale vers le local.
Nous avons de multiples raisons de nous réjouir de cette mutualisation, dans la mesure où elle donne un autre poids, surtout pour les petites communes, permet une meilleure organisation de la collecte et du traitement des ordures ménagères, de la voirie, de la culture, de l’enfance, etc.
Mais pour mettre cela en commun, il faut avoir des choses à partager.
Anduze partage en effet avec un certain nombres de communes alentours une ruralité ainsi qu’une convivialité et j’espère, une certaine vision de la démocratie.
L’objectif à peine caché de l’Etat, est de recentrer le pouvoir sur trois ou quatre potentats locaux.. C’est l'architecture que l’Etat voudrait voir se dessiner par l’intermédiaire du préfet : des "méga" communautés d’agglomérations.
Cela se fera aux dépens du partage de l’expression politique.
Ces communautés d’agglomérations, si l’Etat arrive à ses fins, amélioreront peut-être « l’efficacité » des relations entre l’Etat et le département, mais elles porteraient un coup fatal à notre volonté de démocratie participative. Avoir comme seul souci l’efficacité, est incompatible avec l’esprit de dialogue et de concertation qui nous anime.
Dans une communauté de huit ou dix milles habitants, avec une petite dizaine de communes, la politique se fait nécessairement avec la recherche constante du consensus minimum.
Dans une communauté d’agglomération de plusieurs dizaines de millier de personnes, cela se passe tout à fait différemment. Pour exemple, celle qui nous menace, le grand Alès, comprend :
- 16 communes, 70 000 habitants, - 87 conseillers communautaires, - 222 agents,
- La ville d’Alès, 40 000 habitants environ.
- La couronne proche, 20 000 habitants.
- Et 10 000 habitants pour les 10 autres communes occupant plus de la moitié du territoire.
Avec de tels écarts, les petites communes perdent tout contrôle sur les politiques qui font partie des attributions du grand Alès, à savoir:
- Le développement économique
- Le tourisme (réalisation et aménagement d'équipements touristiques et mise en œuvre des actions touristiques)
- L'aménagement de l'espace
- La gestion de l'Ecole de musique
- La petite enfance (construction et gestion des crèches et haltes-garderies)
- Les transports urbains et scolaires
- La collecte des ordures ménagères
- Le logement social
- L'assainissement
- Les équipements culturels et sportifs d'intérêt communautaire (construction et gestion)
- La voirie d'intérêt communautaire
- La prévention des risques liés aux crues et inondations
- Le traitement des déchets.
Si nous choisissions le grand Alès, on pourrait supprimer tous ces points de la vie politique locale.
Ajoutons aussi que ce type d'organisation intercommunale, lorsqu'il comprend une commune dont l'importance politique et économique dépasse de loin celle de ses "satellites", offre à son président, souvent maire de cette commune phare, la possibilité d'un comportement régalien, les communes de second rang se voyant traitées en fonction de leur docilité.
Un tel déséquilibre n'est heureusement pas le fait de la communauté de communes d'Anduze. Mieux vaut donc en rester là et la cultiver le plus harmonieusement possible, sans négliger de possibles collaborations et rapprochement avec des structures voisines et comparables.
Dominique Sénécal
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