mercredi 5 septembre 2018

Démission de Nicolas Hulot : aveu d'impuissance d'un illusionniste





Envoyé depuis mon smartphone Samsung Galaxy.


 

Stéphane Lhomme - Communiqué du 30 août 2019



Démission de Nicolas Hulot : aveu
d'impuissance d'un illusionniste


Comme son alter égo Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot n'a jamais
rien fait de concret contre les lobbies qu'il prétend combattre


 

Ce n'est pas par hasard que, ces dernières années, les lobbies comme ceux du nucléaire, des pesticides ou de la chasse ont désigné Nicolas Hulot comme leur "ennemi" principal car, en réalité, ils savent bien qu'ils ne risquent rien avec ce personnage qui parle beaucoup mais n'agit jamais.

Avez-vous déjà vu Nicolas Hulot respirer des gaz lacrymogènes devant une centrale nucléaire ? S'enchainer à un camion transportant des pesticides ? S'allonger devant les bulldozers d'un chantier d'autoroute ou de center parc ? Non car, à part faire sa propre promotion au travers d'émissions de télévision elles-mêmes très polluantes, le bonhomme n'a en réalité jamais rien fait de concret pour s'opposer aux destructions environnementales.

Pire, l'hélicologiste s'autorise un train de vie personnel totalement contraire à ses propres préconisations, dopé par les imposants revenus qui lui sont apportés par les produits cosmétiques fort polluants de la marque Ushuaia.

De même, sa fondation censée protéger "la nature et l'homme" est financée de très longue date par diverses multinationales extrêmement nuisible pour l'environnement et les droits sociaux, à commencer par l'entreprise EDF et ses centrales nucléaires.

Dernièrement,
M. Hulot s'est déclaré favorable aux compteurs Linky, sans une seule pensée pour les 35 millions de compteurs en parfait état de marche qu'Enedis a commencé à désinstaller et détruire : une des pires opérations d'obsolescences programmée (sans même parler de toutes les autres tares anti-environnementales et anti-sociales des ces compteurs nuisibles).

Par ailleurs, il est totalement injustifié de porter au crédit de Nicolas Hulot l'annulation de l'aéroport de Notre-Dames-des-Landes, laquelle n'est due qu'au courage des gens de divers horizons qui ont résisté sur place, et en aucun cas aux usuelles lamentations de M. Hulot.

Après avoir longtemps joué la starlette en faisant lanterner divers Présidents de la République, c'est finalement au plus anti-écologiste d'entre eux, le regrettable Emmanuel Macron, qu'il a servi de caution en acceptant d'être un ministre d'Etat sans l'ombre d'un pouvoir, pour le plus grand plaisir des lobbies les plus nuisibles.

Mais, d'ores et déjà, divers autres imposteurs comme les faux écolos (et vraies girouettes) De Rugy ou Pompili sont sur les rangs pour tenter de relever le défi : enterrer la défense de l'environnement et des droits sociaux tout en dopant leurs petites carrières politiciennes…

 

Google a 20 ans : voici les moteurs de recherche qu'il a enterrés

Google a 20 ans : voici les moteurs de recherche qu'il a enterrés

Google a 20 ans : voici les moteurs de recherche qu'il a enterrés

Avec son algorithme PageRank, Google a non seulement balayé les acteurs en place mais aussi réussi a préserver son avance. Petite rétrospective d'une hécatombe qui n'en finit plus.

Google a 20 ans : voici les moteurs de recherche qu'il a enterrés

Google fête aujourd'hui ses vingt ans d'existence. Créé le 4 septembre 1998 dans un garage de la Silicon Valley, la société créée par Sergueï Brin et Larry Page compte plus de 85.000 salariés et génère un chiffre d'affaire colossal de 66 milliards de dollars. A la base de ce succès, il y a un algorithme, PageRank, qui a révolutionné la recherche web. Plus rapide, plus complet, plus pertinent… le moteur de recherche de Google est devenu rapidement la principale porte d'accès de la Toile. Et c'est toujours plus ou moins le cas aujourd'hui. La firme a durablement écrasé toute la concurrence et, pour l'instant, il n'a aucun véritable concurrent en vue.

Pourtant, Google n'était pas le premier moteur de recherche. Avant son arrivée, les internautes utilisaient des services tels que Lycos, AltaVista, Excite, Yahoo ou Ask. Certains, comme Yahoo, regroupaient les sites de web de façon thématique sous la forme d'un portail. D'autres, comme AltaVista ou Lycos, proposaient déjà un moteur de recherche par mots clés. En 1999, Lycos a même été le site le plus visité de toute la Toile.

WayBackMachine - Lycos et AltaVista en 1999

Avec l'arrivée de Google, tous ces services ont été pulvérisés. La plupart de ces sites existent toujours, mais ils n'attirent plus grand monde. Lycos.com est désormais classé en 34.278ème position sur Alexa. La première position est détenue, évidemment, par Google. AltaVista n'existe plus. Seul Yahoo, classé en 6ème position, a réussi à garder la tête hors de l'eau. Mais ce n'est pas vraiment grâce à son moteur de recherche - un service désormais sous-traité à Bing de Microsoft - mais à sa messagerie email.   

Au-delà de cette vieille garde, d'autres ont essayé de relever le challenge. La mention spéciale est attribuée à Quaero, le moteur de recherche avec lequel Jacques Chirac et Gerhard Schröder voulaient enfin libérer l'Europe des griffes du méchant Google. Le projet de recherche a démarré en 2005, mais les Allemands se sont rapidement désolidarisés pour se concentrer sur un autre projet. Le programme Quaero s'est terminé en 2013 après avoir englouti 200 millions d'euros. Le développement n'a jamais dépassé le stade du démonstrateur.

Microsoft a également essayé d'exister. Au départ, son moteur de recherche s'appellait MSN Search. Ce nom a été remplacé par Windows Live Search, puis Live Search. En 2009, Microsoft choisit finalement le nom de Bing, une nouvelle identité censée faire oublier ses errements précédents et montrer le renouveau de l'offre. Sa rentabilité, toutefois, n'arrive qu'en 2015. Aujourd'hui encore, le service de Microsoft arrive à peine à la cheville de Google, avec 7,7 % de parts de marché selon NetMarketShare (auxquels on peut ajouter les 4 % de Yahoo).

NetMarketShare - Parts de marché en août 2018

Face à l'exploitation éhontée des données personnelles par Google, une nouvelle tendance a récemment émergé : les moteurs de recherche respectueux de la vie de privée de l'internaute. Ses principaux représentants sont DuckDuckGo et Qwant. L'approche est franchement intéressante, mais pour l'instant il est encore trop pour dire si l'essai pourra être transformé un jour. Ces services n'atteignent pour l'instant que 0,2 et 0,02 % de part de marché respectivement, toujours selon NetMarketShare. 

Le seul à dépasser les 10 % de parts de marché est Baidu, le moteur chinois. Mais ce n'est pas vraiment du jeu car Google n'est pas présent en Chine. Par ailleurs, la démographie chinoise gonfle mécaniquement les parts de marché de ce service. La performance de l'un par rapport à l'autre est donc difficile à évaluer.

En revanche, Yandex mérite une ola. Créé en 1997, ce site est aujourd'hui le moteur préféré des Russes en dépit de la présence de Google.ru. C'est finalement la seule entreprise qui ait réussi à battre la firme de Mountain View. Chapeau.

Le chômage recule moins vite en France qu’ailleurs en Europe | Contrepoints

Le chômage recule moins vite en France qu'ailleurs en Europe | Contrepoints

Le chômage recule moins vite en France qu'ailleurs en Europe

Par Nicolas Marques.

Un article de l'Institut économique Molinari.

Les dernières statistiques publiées par Eurostat montrent que la France reste parmi les pays les plus touchés par le chômage, avec un taux de chômage à 9,2 % en juillet 2018, contre 6,8 % en moyenne dans l'Union européenne à 28. Seuls l'Italie (10,4 %), l'Espagne (15,1 %) et la Grèce (19,5 %) enregistrent des taux de chômages plus élevés.

Elles montrent aussi que le chômage reflue deux fois moins vite en France que chez nos voisins. En un an le chômage français a baissé de 0,4 %, contre 0,8 % en moyenne dans l'UE. Le chômage a baissé bien plus vite dans tous les États membres frappés par un chômage significatif, avec des améliorations très marquées à Chypre (-3 %), en Grèce (-2,2 % entre mai 2017 et 2018) ou au Portugal (-2,1 %).

Embellie significative chez nos voisins

Tandis que nous peinons à réduire notre chômage, l'embellie est significative chez beaucoup de nos voisins. Dix pays enregistrent désormais des taux de chômage inférieurs à 5 %. Il s'agit de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Bulgarie, de la Hongrie, de Malte, des Pays-Bas, de la Pologne, de la République Tchèque, de la Roumanie et du Royaume-Uni.

La France est clairement à la traîne de l'Union européenne, alors qu'elle enregistre un chômage supérieur à la moyenne, elle est le seul pays où le chômage recule en moyenne moins vite qu'ailleurs.

mardi 4 septembre 2018

Affaire Benalla : des proches de Macron en ligne de mire

Affaire Benalla : des proches de Macron en ligne de mire

Affaire Benalla : des proches de Macron en ligne de mire

PREMIUM

Les juges d'instruction chargés de l'affaire Benalla pourraient convoquer trois des plus hauts collaborateurs de Emmanuel Macron.

Alexandre Benalla et Emmanuel Macron, en juin 2017 au Touquet.

Alexandre Benalla et Emmanuel Macron, en juin 2017 au Touquet. (Reuters)

Les démêlés de son ancien chargé de mission, Alexandre Benalla, ont pourri l'été du chef de l'État, ils peuvent perturber son automne. L'enquête sur l'intervention musclée d'Alexandre Benalla contre des manifestants, le 1er mai à Paris a mis en cause l'organisation interne de l'Élysée. Elle place aussi sur la sellette certains collaborateurs d'Emmanuel Macron. Selon des sources informées, le préfet Patrick Strozda, directeur de son cabinet, et François-­Xavier Lauch, chef de son cabinet, pourraient être convoqués par les juges d'instruction afin d'éclairer leur connaissance des agissements de leur subordonné.…

Vous avez lu 10% de cet article.
Pour lire la suite, veuillez choisir une option

Natacha Polony et le néolibéralisme introuvable | Contrepoints

Natacha Polony et le néolibéralisme introuvable | Contrepoints

Natacha Polony et le néolibéralisme introuvable

Par Frédéric Mas.

Natacha Polony a été nommée lundi 3 septembre directrice de la rédaction de l'hebdomadaire Marianne, succédant à Renaud Dély qui, lui, devrait arriver sur France Info. Quelques jours plus tôt, la souverainiste de choc a eu un échange un peu vif avec Brice Couturier au micro de France Inter sur la question du soi-disant « modèle néolibéral » qui détruirait la France et l'environnement. Avec bon sens, Brice Couturier a rappelé à l'antenne qu'on ne [pouvait] pas être libéral quand l'État dépense 57 % de la richesse produite dans un pays.

Quand @briceculturier montre l'absurdité de l'intox que Polony répète en boucle sur notre soi-disant modèle "néo-libéral" en la confrontant à la réalité des faits: "on ne peut pas être libéral quand l'Etat dépense 57% de la richesse produite dans un pays".
A revoir.

— Jean Louis (@JL7508)

De fait, accuser « la dérégulation, le libre-échange, les multinationales » en France quand on constate les progrès constants de la dépense publique, de l'État, de sa fiscalité délirante et de son personnel bureaucratique indéboulonnable paraît aberrant. Le sens que nous donnons aux mots en politique varie, et parfois masque davantage qu'il n'éclaire. Ayn Rand parlait à ce propos d'anticoncept.

La dérégulation ?

Soyons sérieux deux secondes @NPolony. Avez-vous seulement regardé l'évolution du code du travail, des impôts, de l'urbanisme, du code civil pour oser affirmer ça ?

Avez-vous vu le nombre incroyables de normes qui sont pondues chaque année par l'UE ?

— Rafaël A. (@_shadykun)

C'est le cas pour le terme « néolibéralisme », dont les définitions profanes et savantes, universitaires et polémiques, varient selon les auteurs et les sensibilités idéologiques. Ses utilisateurs se retrouvent toutefois sur une chose : le libéralisme, néo ou pas, est condamnable. Mais qu'est-ce qu'il y a de néo dans le néolibéralisme ? Telle est la question, donc la réponse est loin d'être assurée.

Dans l'immense littérature sur le néolibéralisme, il est possible de distinguer trois familles : la famille militante, la famille étatiste, et la famille économiciste. Dans le premier cas, c'est une stratégie visant à condamner le libéralisme, dans le deuxième cas on fait passer une politique mixte pour du libéralisme, et dans le troisième l'économie est présumée libérale jusqu'à preuve du contraire.

Le néolibéralisme comme stratégie militante

Une multitude de pamphlets apparaît à la fin des années 1990 pour condamner la réforme du modèle social français qui ne fonctionne plus. Le néolibéralisme apparaît comme cet ennemi imaginaire d'origine anglo-américaine visant à détruire les services publics nationaux et donner le pouvoir aux multinationales. Se construit alors un récit à l'origine cantonné à la gauche de la gauche, mais qui va se diffuser dans tout le débat public : la fin des années 1970 voit le triomphe de la dérégulation avec l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher et Ronald Reagan.

Cet article pourrait vous interesser

L'État social qui était le modèle dominant en Europe cède la place à l'État néolibéral qui s'appuie sur les marchés pour commander. En France, le néolibéralisme se serait installé avec le « tournant de la rigueur » de 1983, quand le programme commun de la gauche s'est fracassé sur le mur de la réalité économique. Dans Le Grand Méchant Marché, Augustin Landier et David Thesmar ont bien démontré que ce récit tricoté par l'extrême-gauche ne correspondait pas aux faits. La vague de nationalisations avait étouffé l'économie, attirer des capitaux devenait nécessaire pour éviter une catastrophe irrémédiable : pas d'idéologie ni même de libéralisme dans cette affaire, il s'agissait avant tout de réflexes comptables basiques pour éviter la faillite. Mais pour les marxistes orthodoxes, faire de l'économie, c'est déjà céder à la bourgeoisie néolibérale apatride.

Le libéralisme comme étatisme

La persistance de l'État régulateur, et sa croissance sans fin coexiste aujourd'hui avec une économie de marché forte et décentralisée. Cela fait dire à certains, à la suite de Pierre Dardot et Christian Laval, que la nouveauté du néolibéralisme repose sur l'intégration de cet État fort à la théorie et à la pratique du libéralisme. Hier, l'État intervenait en s'appuyant sur sa légitimité démocratique ou sur son expertise particulière, celle qui donnera naissance à l'idéologie des services publics.

Cet article pourrait vous interesser

À une époque où l'économie est valorisée, générant une véritable « rationalité néolibérale » diffuse dans la société, l'État lui emprunterait sa langue et ses pratiques pour régner. Là encore, ce qu'il y a de néo dans le libéralisme n'est pas vraiment libéral non plus : l'intervention de l'État, au nom de l'économie de marché, peut aussi bien désigner du keynésianisme, et ce que le libéralisme appelle le capitalisme de connivence, ce pouvoir politique illégitime donné aux grosses entreprises pour modifier le droit et la loi afin de favoriser leurs propres intérêts.

Le libéralisme comme économisme

Pour une troisième famille d'analystes politiques, qui suivent en général les travaux de Serge Audier, le néolibéralisme désigne ce renouveau du libéralisme qui s'appuie sur la discipline économique pour asseoir sa légitimité. Alors que les libéraux du 18e et du 19e siècle sont des juristes et des philosophes, ceux de la fin du 20e sont des enseignants en économie, et utilisent leur expertise pour critiquer et réformer l'État providence.

La gestation du néolibéralisme ainsi défini est assez ancienne, et remonte aux différentes tentatives de reformulation du libéralisme initiées entre les deux guerres, qui se voulaient à la fois à distance du « laissez faire » et de l'interventionnisme pur et simple. Comme l'a noté Vincent Valentin, la multitude des courants, des idées, et des positions désignées par le terme néolibéral, dans ce cas précis, rend problématique l'idée même de les rassembler en une même famille de pensée.

En effet, si aux yeux de beaucoup d'antilibéraux, le simple fait d'accepter le consensus existant dans le domaine de la science économique suffit à être néolibéral, cela se fait au prix de raccourcis et de contresens permanents.

Pour conclure, on peut se demander si le flou entourant le terme « néolibéralisme » n'est pas son principal atout pour les antilibéraux médiatiques. Sa grande plasticité permet de désigner vaguement tout ce qui s'oppose aux réformes en France, et commande le plus grand conservatisme étatiste, sans avoir à désigner nommément un responsable. Son aura universitaire décourage la discussion, là où au contraire, elle devrait être engagée.


lundi 3 septembre 2018

Jusqu'où Gérard Collomb est-il mouillé dans l'affaire Benalla ? Un syndicat policier s'interroge

Jusqu'où Gérard Collomb est-il mouillé dans l'affaire Benalla ? Un syndicat policier s'interroge

Jusqu'où Gérard Collomb est-il mouillé dans l'affaire Benalla ? Un syndicat policier s'interroge

Le ministre de l'Intérieur a-t-il laissé Alexandre Benalla violer la loi ? C'est ce qu'aimerait vérifier le syndicat Vigi (ex-CGT Police), selon Le Parisien de ce lundi 3 septembre. Ces représentants policiers s'interrogent en particulier sur la tenue d'une réunion à la préfecture de police, le 1er mai au soir, alors que Gérard Collomb et le préfet de police Michel Delpuech auraient pu se trouver sur les lieux en compagnie de l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron. Le garde du corps aurait alors été invité à... visualiser les images de son interpellation musclée, en dehors de tout cadre légal.

C'est en tout cas ce qu'a déclaré à la police Alexandre Benalla, le 20 juillet dernier. "Deux opérateurs suivaient en temps réel les réseaux sociaux et ils ont appelé le major en lui disant qu'il y avait manifestement un problème. Le major m'a alors fait venir", explique-t-il dans le procès-verbal. C'est après avoir appris qu'il existait une vidéo de son interpellation que le collaborateur du président aurait pu visionner les images de vidéosurveillance qui ont fini par causer sa perte, à la suite des révélations du Monde. Or, le chef de cabinet adjoint n'avait pas le droit de visionner de telles images car il ne disposait pas de l'habilitation nécessaire.

En garde à vue, le commissaire Maxence Creuzat, mis en examen, a expliqué que "personne n'a considéré que le fait, pour M. Benalla, de voir des images en direct et en différé du PVPP (plan de vidéoprotection pour Paris, ndlr.) posait une difficulté". A ce moment-là, le ministre de l'Intérieur et le préfet de police étaient présents dans la salle de commandement. Étaient-ils au courant qu'une personne non-habilitée visionnait ces images ? Vigi aimerait le savoir... et a donc demandé, par la voie de son avocat, l'audition des deux hommes d'Etat. "Il est indispensable d'établir en présence de quelles personnes ces images ont été diffusées et si toutes les personnes présentes étaient habilitées à les voir", note l'avocat du syndicat dans sa demande d'acte.

Macron vs retraités

https://youtu.be/9KYNKpExtxE

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine - Objectif Gard

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine - Objectif Gard

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme tous les dimanches, Objectif Gard vous propose son cocktail d'indiscrétions politiques. Un apéritif hebdomadaire à déguster sans modération !

Les Marcheurs dans le brouillard. L'été 2018 ne restera pas un bon souvenir pour Emmanuel Macron. L'affaire Benalla (du nom du coordinateur sécurité des déplacements officiels et privés du président de la République, accusé de violences lors des manifestations du 1er mai 2018 à Paris) et les mauvais présages économiques ont entamé le moral des Marcheurs et des Français en général. Localement, la situation n'est pas meilleure. Selon nos informations, la venue de l'ex-socialiste, aujourd'hui député LREM (La République en marche) des Hauts-de-Seine, Gabriel Attal lors de la fête départementale du 9 septembre prochain est compromise. Pire, le nombre de militants inscrits pour cette journée dans une manade à Générac a dû mal à progresser. À ce stade, seules 140 personnes ont validé leur présence. Trop peu par rapport aux 3 500 adhérents revendiqués par le parti présidentiel. Une désaffection mais peut-être aussi le début de la fin pour ce mouvement qui jusqu'alors revendiquait une forme de révolution politique et le rejet de l'ancien monde. Le défi face aux réalités économiques de la France et l'énorme challenge de réunir ses troupes quand le vent tourne démontra dans les semaines qui viennent si le nouveau monde est bien réel ou s'il a fait pschitt depuis longtemps.

Régis Vezon quitte le député Philippe Berta. Professeur d'histoire de droit à l'Institut d'Alzon, Régis Vezon accompagnait depuis un an environ Philippe Berta dans ses premiers pas en tant que député du Gard. "C'est d'un commun accord" que les deux hommes ont mis fin à leur collaboration de travail à temps partiel, dixit Philippe Berta qui, comme pour éviter toute polémique, en profite (sans que l'on pose la question) pour préciser : "nous sommes les meilleurs amis du monde depuis 30 ans. Il n'y a aucun problème entre nous." Pour le remplacer, c'est une jeune femme qui a travaillé six mois au cabinet de Nicolas Hulot qui tiendrait la corde. Manon Brunel, c'est son nom, sort de Sciences politiques. C'est son Master sur la thématique de l'Europe qui aurait fait pencher la balance à sa faveur.

Denis Bouad et la géographie. Le président du Département était présent, mercredi à Générac, lors de la signature de la charte des bonnes pratiques en matière de commercialisation des vins gardois. Ce dernier a pris la parole longuement et s'est lancé dans une tirade de promotion de nos vins gardois, quitte à oublier sa géographie. "Si tous les touristes qui viennent au Pont du Gard achètent une bouteille de vin, si tous ceux qui viennent à la Grande-Motte..." Pas le temps de terminer sa phrase que l'assistance bondissait de sa chaise. De même que le préfet du gard, Didier Lauga, et le président de la Chambre des métiers et de l'artisanat, Henri Brin. Mais notre cher Denis se défendait : "c'est parce que j'y étais il y a trois jours. Et puis le Grau-du-Roi, la Grande-Motte on ne sait pas où ça s'arrête." Peu convaincant mais on ne lui en veut pas. Si ça peut pousser les Héraultais à boire du vin gardois, tant mieux !

En marche oui, mais chacun de son côté. Il y a peu à Nîmes, l'ex-patron du Parti socialiste gardois passé depuis chez En marche !, Stéphane Tortajada, avait pour projet de faire fusionner le comité « Le Gard En Marche », au sein duquel il militait, avec celui de « Nîmes Agglo. » Une organisation animée par un certain Régis Vézon (voir plus haut), proche du président centriste de Nîmes métropole, Yvan Lachaud (probable candidat aux municipales de 2020). Le but ? Créer un super-comité d'environ 400 membres, capable de faire basculer le rapport de force en sa faveur, notamment sur le choix des candidats aux élections. Seulement voilà, les membres du comité de M. Tortajada semblent avoir rejeté cette demande, préférant conserver leur autonomie. La stratégie pour imposer aux Macronistes le Nîmois Yvan Lachaud n'est pas gagnée. Encore moins pour les "marcheurs" fidèles à Françoise Dumas... En attendant, Stéphane Tortajada a décidé de prendre du recul sur la ligne politique départementale du parti...

Le contournement Nîmes-Nord en discussion à Paris. Le 12 septembre prochain, les députés des circonscriptions de Nîmes, Françoise Dumas et Philippe Berta, accompagnés de Denis Bouad, le président du Gard, d'Yvan Lachaud pour Nîmes métropole, de Max Roustan et Christophe Rivenq, pour l'Agglo d'Alès, et de Jean-Luc Gibelin à la Région rencontreront les représentants du cabinet de la ministre des Transports pour avancer sur le dossier de la RN 106. Un sujet sur la table depuis de nombreuses années et qui pourrait enfin trouver son épilogue, à la condition que l'État se décide enfin à mettre la main à la poche...

Jean-Marc Roubaud épinglé. Le maire de Villeneuve et président du Grand Avignon, Jean-Marc Roubaud, a été fait chevalier de la Légion d'honneur par un décret du Premier ministre en date du 16 avril 2017. D'après nos informations, près d'un an et demi après ce décret, les insignes de la Légion d'honneur lui seront remis le 14 septembre prochain par le président de la région Provence-Alpes Côte d'Azur, Renaud Muselier, à Villeneuve.

La rédaction

dimanche 2 septembre 2018

"Ils sont partout, mais c'est la vie !" : d'anciens ministres racontent leurs rapports avec les lobbys

"Ils sont partout, mais c'est la vie !" : d'anciens ministres racontent leurs rapports avec les lobbys

"Ils sont partout, mais c'est la vie !" : d'anciens ministres racontent leurs rapports avec les lobbys

En démissionnant, Nicolas Hulot a mis en cause le poids des groupes de pression dans les décisions politiques. Logement, agriculture, commerce, santé… D'anciens ministres qui occupaient des postes cruciaux reviennent sur leur expérience face à ces spécialistes des relations publiques.

Représentants d\'entreprises, de secteurs d\'activité ou d\'associations, les lobbyistes sont chargés d\'influencer les décisions politiques en leur faveur.
Représentants d'entreprises, de secteurs d'activité ou d'associations, les lobbyistes sont chargés d'influencer les décisions politiques en leur faveur. (GREMLIN / GETTY IMAGES)

"C'est probablement un élément qui a achevé de me convaincre que ça ne fonctionne pas." Au moment d'évoquer son départ du gouvernement, mardi 28 août sur France Inter, Nicolas Hulot a pointé du doigt la présence du lobbyiste Thierry Coste à une réunion organisée la veille à l'Elysée pour évoquer la réforme de la chasse.

A l'issue de cette rencontre, les chasseurs sont repartis du palais avec le sourire : ils ont en effet obtenu une baisse de moitié du prix des permis de chasse nationaux (qui passe de 400 euros à 200 euros) et le maintien des chasses traditionnelles. Un désaveu pour Nicolas Hulot, mais également un événement symptomatique selon lui de la présence des lobbys dans les cercles du pouvoir. "C'est un problème de démocratie : qui a le pouvoir ? Qui gouverne ?" s'est-il interrogé.

Comment les membres de l'exécutif composent-ils avec les groupements d'intérêts qui gravitent autour d'eux ? Pour mieux le comprendre, franceinfo a posé la question à d'anciens ministres.

"Le décideur est le seul responsable de ses choix"

Lorsqu'on leur demande s'ils ont eu affaire à des représentants d'intérêts lorsqu'ils étaient en poste, tous les anciens ministres interrogés par franceinfo livrent une réponse identique à celle de Marisol Touraine. "Evidemment !" s'exclame l'ancienne ministre de la Santé du quinquennat Hollande. "Le problème n'est pas l'existence des lobbys, car il ne s'agit après tout que de la défense d'intérêts : cela ne choque personne qu'une association qui œuvre pour la défense de l'environnement fasse pression pour mettre en œuvre telle ou telle mesure."

Pour tous, le terme "lobby" s'applique en effet aussi bien au chargé de relations institutionnelles qui travaille pour le compte d'un géant pétrolier qu'à une association de défense des animaux. "Dans tous les cas, ils essaient de faire passer des messages, de faire évoluer la loi dans un sens qui leur serait favorable... Ils sont partout, mais c'est la vie, ça !" balaie Nicolas Forissier, ancien secrétaire d'Etat chargé de l'Agriculture dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. "Je ne vois d'ailleurs pas ce qu'il y a de surprenant à ce que Thierry Coste, qui est un défenseur patenté des chasseurs depuis plus de vingt ans, soit présent à une réunion à ce sujet", ajoute l'actuel député LR de l'Indre.

Nicolas Forissier, alors secrétaire d\'Etat à l\'Agriculture, le 1er avril 2004 lors du congrès de la FNSEA au Grand-Bornand (Haute-Savoie).
Nicolas Forissier, alors secrétaire d'Etat à l'Agriculture, le 1er avril 2004 lors du congrès de la FNSEA au Grand-Bornand (Haute-Savoie). (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Evoquant la FNSEA, que l'ancien ministre de l'Environnement Yves Cochet accusait sur franceinfo de "cogérer" le ministère de l'Agriculture "depuis cinquante ans", Stéphane Le Foll s'agace. "On peut dire ce que l'on veut, mais le syndicalisme agricole est représenté aujourd'hui à 60% par la FNSEA. Voilà la réalité !" s'écrie celui qui a occupé le ministère de la rue de Varenne durant la totalité du dernier quinquennat.

On ne peut pas faire comme si cela n'existait pas, ou alors on dit qu'il faut que les corps intermédiaires dégagent. Mais quand on fait de la politique, on doit écouter, tout en défendant sa ligne.Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture entre 2012 et 2017à franceinfo

Un avis partagé par Nicolas Forissier, pour qui entendre les représentants d'intérêts multiples fait partie du boulot. Il est de toute manière impossible de satisfaire tout le monde, selon lui. "Si vous vous pliez aux demandes de la FNSEA, vous pouvez être certain que la Coordination rurale et que la Confédération paysanne ne seront pas contentes et vous le feront savoir, explique l'ex-secrétaire d'Etat. Le fait que de nombreux interlocuteurs vous sollicitent avec des positions différentes rend logique le fait que le décideur soit obligé de prendre de la hauteur."

Stéphane Le Foll, alors ministre de l\'Agriculture, lors du congrès de la FNSEA organisé le 15 septembre 2016 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine).
Stéphane Le Foll, alors ministre de l'Agriculture, lors du congrès de la FNSEA organisé le 15 septembre 2016 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine). (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Pour la plupart des anciens ministres interrogés, il est trop simple d'expliquer la décision retenue par Emmanuel Macron en faveur des chasseurs par la présence de Thierry Coste à leurs côtés. "Pendant cinq ans, j'ai eu affaire aux chasseurs. J'ai rencontré Thierry Coste. Mais jamais je n'aurais choisi de diviser par deux le prix du permis de chasse ! Je veux bien qu'on pointe du doigt les lobbys, mais au bout du compte, il y a toujours un choix dont le décideur est le seul responsable !" martèle Stéphane Le Foll. Son prédécesseur Nicolas Forissier abonde en son sens. "Que vous soyez maire, président de région ou ministre, la noblesse du politique est d'être capable d'entendre tout le monde, puis de prendre le recul nécessaire pour prendre la meilleure décision possible."

"Les cadeaux, je n'imagine pas cela possible"

Invitations dans des restaurants chics, places en loge pour des rencontres sportives, cadeaux luxueux... "Je sais qu'on rêve de ces petites histoires-là", souffle un ancien ministre du Logement de droite interrogé au sujet des supposées approches des lobbys vers les politiques. "Je n'ai jamais connu, ni comme ministre, ni comme parlementaire, de menaces ou de propositions bizarroïdes, financières ou autres", assure-t-il.

"Quand on est ministre, les cadeaux, je n'imagine pas cela possible. Je n'en ai pas reçu un seul de la part des entreprises", assure Marisol Touraine, qui avait signé à son entrée au gouvernement, comme tous les ministres de Jean-Marc Ayrault, une charte de déontologie l'engageant notamment à remettre "au service des domaines, soit immédiatement, soit à l'issue de [ses] fonctions, les cadeaux d'une valeur supérieure à 150 euros".

Secrétaire d'Etat à la Santé du gouvernement Fillon, Nora Berra se souvient, elle, d'un présent "bizarre". Après lui avoir présenté leurs arguments, les représentants d'une fédération de cliniques "[lui] ont remis un iPad, en [lui] expliquant que tous les chiffres étaient dedans et que, comme ça, [elle] n'oublierai[t] pas". Désarçonnée, elle a finalement emporté la tablette et dit l'avoir offerte à une association.

Certains ministres estiment de leur côté être suffisamment bien lotis pour rester insensibles aux petites attentions intéressées de certains lobbys. "Quand j'étais parlementaire, des médias m'ont épinglé pour avoir reçu, au moment des vœux de début d'année, une bouteille de champagne de 32 euros… 32 euros !" s'indigne l'ancien ministre du Logement cité plus haut.

Vous pensez que je vais me faire acheter pour l'équivalent de trois paquets de clopes ?Un ancien ministre du Logement d'un gouvernement de droiteà franceinfo

En revanche, Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat au Commerce entre 1997 et 2000, se souvient d'une approche qui l'avait surprise. "Quand j'ai pris le poste, je ne m'étais pas posé la question des lobbys. J'ai compris tout de suite, raconte-t-elle. Sitôt en poste, un ancien ministre de droite, très connu, m'a demandé un rendez-vous. Quand je suis venue le chercher, il était accompagné. Il m'a présenté la personne : c'était un des hauts responsables de la grande distribution en France", un des domaines dont elle avait la responsabilité.

"J'ai demandé à cette personne de rester dans la salle d'attente. En fait, l'ancien ministre avait cru bon de la faire venir pour essayer de me convaincre que cette grande marque, qui faisait des solderies, était formidable, et qu'il fallait l'aider à ouvrir davantage de magasins ! J'étais sidérée. Je ne connaissais pas ce système, je tombais des nues." Elle assure que cette mauvaise expérience l'a vaccinée pour le reste de son passage au gouvernement : "Par la suite, je faisais systématiquement demander à mon cabinet qui voulait me voir et pourquoi."

Marylise Lebranchu, alors secrétaire d\'Etat chargée du Commerce, répond aux questions de la presse à Paris le 16 novembre 1999.
Marylise Lebranchu, alors secrétaire d'Etat chargée du Commerce, répond aux questions de la presse à Paris le 16 novembre 1999. (ERIC FEFERBERG / AFP)

A en croire certains ministres, de telles tentatives de lobbying masqué seraient de toute façon inutiles : on ne peut pas leur dicter quoi penser, et leur carrière en témoignerait. "Vous savez, moi, avant qu'on me fasse défendre quelque chose que je ne pense pas…" assure Marie-Noëlle Lienemann, secrétaire d'Etat au Logement à deux reprises, sous Bérégovoy puis Jospin. "On parle de l'influence de la FNSEA sur le ministère de l'Agriculture, mais j'ai été sifflé à chacun de ses congrès !" raconte Stéphane Le Foll comme témoignage de son imperméabilité à la pression du puissant syndicat agricole.

Quand les lobbys contournent les ministres

Reste que Marylise Lebranchu insiste sur la distinction "entre le lobbying dissimulé" – les "rencontres et déjeuners organisés avec une certaine arrière-pensée" – et "le lobbying transparent, qui est connu et figure sur les agendas des ministres""Il m'est d'ailleurs parfois arrivé, poursuit-elle, de recevoir officiellement des personnes que certains souhaitaient me présenter de manière plus indirecte". Dans un cadre choisi par la secrétaire d'Etat, "les choses étaient beaucoup plus faciles".

Mais les moyens plus détournés de faire passer un message, voire de faire pression, sont nombreux. Et certains n'hésitent pas à essayer de contourner les ministres. "Parfois, des acteurs comme Action logement vont directement voir le Premier ministre", se souvient Marie-Noëlle Lienemann. "Au niveau d'un gouvernement, on arbitre entre les différents intérêts publics, explique Marisol Touraine. Vous défendez la santé publique, mais, face à vous, des gens vont défendre l'industrie, par exemple. Et vous devez argumenter face au Premier ministre."

Parfois, ce sont plutôt des courriers qui sont envoyés à des parlementaires "dans les circonscriptions où l'entreprise en question est présente", ajoute l'ancienne ministre de la Santé. 

Le parlementaire vient alors vous solliciter, parce que 100 emplois en moins, c'est mauvais pour son territoire et pour lui. C'est important, et je ne le sous-estime pas. Mais il voit un enjeu précis, pas l'enjeu global.Marisol Touraine, ministre de la Santé de 2012 à 2017à franceinfo

Et quand les jeux d'influence ne fonctionnent pas, il existe d'autres moyens de faire pression, tout en restant dans un cadre tout à fait légal. "Des laboratoires ont parfois menacé de ne pas mettre sur le marché un médicament si le montant remboursé était trop bas", assure Marisol Touraine. "Mais il y a des structures pour débattre sur le sujet, ça ne se faisait pas auprès de moi directement", précise-t-elle.

Marisol Touraine, alors ministre de la Santé, à l\'hôpital Sainte-Périne à Paris, le 17 janvier 2017.
Marisol Touraine, alors ministre de la Santé, à l'hôpital Sainte-Périne à Paris, le 17 janvier 2017. (LAURENT CHAMUSSY / AFP)

Stéphane Le Foll se souvient de la levée de boucliers de l'industrie contre les certificats d'économie de produits phytosanitaires, expérimentés pour faire baisser de 20% l'utilisation de ces derniers, sous peine d'amende. "Leur argumentaire était le suivant : puisque les producteurs devront payer une amende, les industriels vont augmenter les prix de leurs produits, et in fine ce sont les agriculteurs qui paieront la facture. Ça, c'est du lobbying : une opposition à une mesure pour protéger leurs intérêts", estime l'ancien ministre. Le combat s'est poursuivi jusqu'en justice : "Ils ont formulé un recours devant le Conseil d'Etat, qu'ils ont gagné sur un point juridique", obligeant à réécrire une proposition de loi pour faire passer la mesure.

Des collaborateurs de ministres venus du privé 

L'entourage des ministres est également une des sources d'inquiétude des associations anticorruption. Outre le fait qu'ils puissent, eux aussi, être approchés de façon plus ou moins masquée par les lobbys, les hauts fonctionnaires et membres de cabinet sont souvent issus des mêmes milieux. Selon un décompte réalisé en juin par la cellule investigation de Radio France, sur 298 collaborateurs des ministres du gouvernement actuel, 43 ont travaillé, à un moment de leur carrière, dans le lobbying. Edouard Philippe lui-même a été directeur des affaires publiques chez Areva, entre 2007 et 2010.

"Ce qui peut poser problème, c'est qu'on imagine qu'il va devenir le messager d'Areva à Matignon ? C'est un fantasme", estime Nicolas Forissier.

On a besoin qu'il n'y ait pas seulement des fonctionnaires mais aussi des gens issus du secteur.Un ancien ministre du Logement dans un gouvernement de droiteà franceinfo

Marie-Noëlle Lienemann, en revanche, est "opposée aux allers-retours public-privé", tout comme Marylise Lebranchu, qui craint qu'ils ne menacent "l'objectivité" qu'elle attend des hauts fonctionnaires. 

"Les journalistes se sont faits les chantres d'une plus grande porosité entre la société civile et la politique, voilà le résultat", conclut l'ancien ministre du Logement. Et l'un de ces transfuges était justement… Nicolas Hulot. "Je l'ai connu comme associatif quand j'étais ministre de l'Ecologie, se souvient Roselyne Bachelot. Quand je disais quelque chose qui lui déplaisait, il pouvait être très éruptif au téléphone, même si on a toujours eu de bons rapports." Un associatif qui plaide sa cause directement auprès d'une ministre : aux yeux de tous les politiques que nous avons interrogés, ce n'est pas anormal, mais c'est ce qu'on appelle du lobbying.



Envoyé de mon iPad

samedi 1 septembre 2018

Prélèvement à la source : Gérald Darmanin évoque un possible "arrêt" de la réforme

Prélèvement à la source : Gérald Darmanin évoque un possible "arrêt" de la réforme

Prélèvement à la source : Gérald Darmanin évoque un possible "arrêt" de la réforme

"C'est une réforme, c'est vrai, complexe administrativement à mettre en place", a reconnu le ministre en charge de cette réforme, samedi 1er septembre sur France Inter.

Gérald Darmanin, ministre de l\'Action et des Comptes publics.
Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics. (MOLLO NICOLAS / MAXPPP)

Alors que le président de la République a évoqué la possibilité de reporter la mise en œuvre du prélèvement de l'impôt à la source, prévue le 1er janvier 2019, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin évoque, samedi 1er septembre sur France Inter, un possible "arrêt" de la réforme.

"Nous choisirons ensemble politiquement mardi lors d'une réunion avec le président l'avancée ou l'arrêt de la réforme, puisque le président de la République l'a évoqué. Est-ce que techniquement on est prêt ? Oui, on est prêt. Est-ce que psychologiquement les Français sont prêts ? C'est une question à laquelle collectivement nous devons répondre", estime Gérald Darmanin.

"Est-ce que techniquement on est prêt ? Oui on est prêt. Est-ce que psychologiquement les Français sont prêts ? C'est une question à laquelle collectivement nous devons répondre" @GDarmanin

— Alexandra Bensaid (@Alex_Bensaid)

Le ministre rappelle le précédent report de la réforme l'an dernier : "Il y a un an, le président de la République a considéré qu'il fallait reporter d'un an la réforme. Ce que nous avons fait et c'était une grande décision heureuse. Et c'est une réforme, c'est vrai, complexe administrativement à mettre en place. Cela touche 36 millions de foyers fiscaux et votre vie ainsi que la vie des entreprises et des collecteurs d'impôt. Donc, oui bien sûr, il fallait reporter."

Une séduisante cuvée 2018 s’annonce en Cévennes

Une séduisante cuvée 2018 s'annonce en Cévennes

Une séduisante cuvée 2018 s'annonce en Cévennes

À St-Alban, Loïc Evesque est optimiste sur la cuvée 2018.
À St-Alban, Loïc Evesque est optimiste sur la cuvée 2018. M. R.
Les vendanges ont démarré dans de nombreux domaines des Cévennes.

En Cévennes, la fin de l'été rime avec vendanges, qui ont déjà commencé depuis la fin de la semaine dernière pour plusieurs producteurs. Au domaine de Saint-Alban, à Saint-Privat-des-Vieux, c'est cette nuit que les premières grappes ont été ramassées. "Nous commençons par le grenache blanc et le gewurztraminer", annonce Loïc Evesque, fils de Christine et Jean-Luc. Il prend peu à peu la relève de cette entreprise familiale, transmise depuis quatre générations.

Sept cépages rouges et huit blancs

Cette année, Saint-Alban prend une autre ampleur avec l'achat d'un second domaine, La Quiétude de Saint-Hilaire-de-Brethmas, avec des vignes à Saint-Hippolyte-de-Caton. "Nous ajoutons donc 22 ha aux 35 que nous avions, avec sept cépages rouges et huit blancs, se réjouit Loïc Evesque. ça va être intense cette année !" Pour les vendanges, père et fils travaillent de nuit, avec une machine, et emploient trois saisonniers.

"Nous avons acquis une nouvelle machine, alors nous allons sûrement nous battre pour savoir qui conduit", sourit-il. Dès 3 heures, cette nuit, pour pouvoir garder la fraîcheur des grappes autour des 13° C, ils se sont donc mis au travail. Une date qui n'est pas choisie au hasard. "On regarde le degré d'alcool, le taux d'acidité dans le raisin, la qualité de la peau..." Le rouge haut de gamme va même bénéficier de quelques semaines de plus pour arriver à bonne maturation. "C'est un risque en cas d'orage, mais c'est un pari à relever pour avoir une bonne qualité." Les vendanges devraient donc durer jusqu'à la fin du mois d'octobre.

J'aurais pu tout perdre, alors je préfère voir le verre à moitié plein

Cette saison a été marquée par la bataille contre le mildiou au printemps, puis la pluie de l'été. "Nous avons dû continuer à passer le broyeur pour couper l'herbe entre les vignes jusqu'à il n'y a pas longtemps." Le vent de ces dernières semaines est, en revanche, bénéfique pour lutter contre la moisissure. "Au final, nous avons perdu un peu en bio et en conversion bio (il faut trois ans pour qu'une vigne passe au bio, NDLR), notamment sur le merlot. J'aurais pu tout perdre, alors je préfère voir le verre à moitié plein."

Si le viticulteur affiche volontiers son optimisme, c'est parce qu'il n'est pas inquiet quant à la qualité du millésime 2018. "L'an passé, nous avions eu beaucoup de chaleur et souffert sur la quantité, mais la qualité n'avait pas été touchée. Cette année, ce sera très bien aussi."

Nous augmentons constamment en qualité

Sa production sera essentiellement vendue au caveau, où la vente directe est proposée sept jours sur sept. "Nous avons aussi un super-soutien avec les restaurants alésiens qui nous ont choisis." Le domaine développe également sa présence chez les cavistes haut de gamme, à Paris, en Bretagne et même en Bourgogne, "à côté de bouteilles à 2 000 € !" L'exportation n'est pas en reste, notamment à Londres, où vit le frère de Loïc Evesque, aux états-Unis, en Belgique et au Canada.

De quoi promouvoir l'IGP Cévennes, que le domaine a totalement adoptée depuis trois ans. "Nous sommes très fiers de ce qui est fait, nous avons participé à la fête du vin d'Anduze et de Saint-Ambroix, où j'ai beaucoup aimé tout ce que j'ai goûté. L'IGP Cévennes a une bonne image auprès des gens et nous augmentons constamment en qualité." Une reconnaissance que le guide Hachette est tout juste en train de confirmer en attribuant une étoile au domaine de Saint-Alban.