La "politique du chèque" rejetée après les émeutes
"Les difficultés de l'Education nationale rejaillissent aussi sur l'emploi dans ces quartiers prioritaires, où le taux de chômage est plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale. "L'écart n'a pas tendance à se réduire. Avant la crise sanitaire, il avait même légèrement augmenté", s'inquiétait la Cour des comptes en 2022, dénonçant le poids de la pauvreté et de décrochage scolaire.
S'interroger sur les manques de la politique de la ville pour expliquer les émeutes récentes présente cependant des limites aux yeux des chercheurs. "Ces révoltes, c'est avant tout l'échec de la police nationale", pointe Thomas Kirszbaum. Et l'action des forces de l'ordre dans les quartiers populaires n'est pas considérée comme faisant partie de la politique de la ville. En la matière, le ministère de l'Intérieur est souverain. Dans les années 1980, "il y a eu de nombreuses tentatives d'impliquer la police dans des partenariats locaux" avec d'autres services publics et des associations, mais cette logique s'est inversée au début des années 2000, avec pour symbole la fin de la police de proximité, résume le sociologue : "Aujourd'hui, la police fonctionne comme un acteur étranger au quartier, ce qui n'est pas de nature à créer des liens de confiance".
Alors, quelle sera la réponse prochaine de l'exécutif ? Difficile d'imaginer un investissement plus important dans les zones qui se sont embrasées, estime Thomas Kirszbaum : "Je vois mal ce qui ferait pencher Emmanuel Macron dans ce sens, alors qu'il est engagé dans une course avec la droite, qui est elle-même dans une course avec l'extrême droite". Ces deux forces politiques tirent dans le sens inverse : le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a rejeté la "politique du chèque" sur franceinfo, tandis que sur France 2, Marine Le Pen, cheffe du groupe RN à l'Assemblée, jugeait "profondément injuste" de "déverser des milliards d'argent public" sur les "quartiers difficiles".
Alors que le gouvernement devait présenter le 30 juin un plan baptisé "quartiers 2030", repoussé du fait des émeutes, Emmanuel Macron veut désormais temporiser. Des figures de la majorité comme Bruno Le Maire écartent, eux, d'emblée l'idée de nouveaux financements. Aux yeux du ministre de l'Economie, "l'unité de la nation ne s'achètera pas à coup de milliards"."
MORT DE NAHEL : L'AVOCAT DU POLICIER DÉRAPE, DE NOUVEAUX MENSONGES RÉVÉLÉS Le Média
https://youtu.be/WTjUw0wll5U
“La France peut-elle sortir de la crise dans laquelle elle est plongée sans remettre en cause le logiciel pour le moins problématique des syndicats de police, auquel se soumettent désormais un très grand nombre de politiques et l’essentiel des médias ? La question s’est encore posée aujourd’hui avec les derniers dérapages de Laurent-Franck Liénard, avocat du policier qui a donné la mort au jeune Nahel, 17 ans, à Nanterre. Car Laurent-Franck Liénard n’est pas un avocat comme un autre. Il est l’un des porte-paroles les plus puissants du lobby policier qui veut se couvrir d’impunité.” C’est ainsi qu’Irving Magi démarre ce nouvel épisode de notre bulletin d’info d’été.
En effet, dans l’expression de sa frustration suite à la décision de la Cour d’appel de Versailles de maintenir son client en détention provisoire, Laurent-Franck Liénard s’en est ouvertement pris à l’institution judiciaire, en se servant d’arguments souvent entendus dans la bouche de responsables du syndicat Alliance Police.
On parle de ce sujet, mais également de la coupe de France du racisme qui semble s’être ouverte avec de nombreux dérapages, notamment à la droite de l’échiquier politique ; de Mohammed, mort à Marseille suite à l’usage de LBD ; de nouveaux mensonges policiers dans l’affaire Nahel ; et de Macron à Pau…
"L’émission ne sort pas des sentiers battus, mais la discussion est érudite. Au XIXe siècle, les journaux commencent à informer les citoyens de ce qui se passe au-delà des frontières. Au courant des guerres voisines, on est plus à même d’accueillir chez soi le réfugié. Mais l’accueil, déjà, avait ses limites. Dès 1832, l’administration française distingue les réfugiés politiques des autres exilés. On invente des passeports spéciaux, et des dépôts d’internement, pendant que la peur de l’étranger vagabond tourne à l’obsession…
Bannis, réfugiés, réprouvés, le XIXᵉ siècle à l’épreuve de l’exil, dans « Histoires d’exils », série du Cours de l’histoire, sur France Culture. Réalisation : Laurence Millet. 58 mn." (…)
4 commentaires:
La régression du "bois taillis" est actée.
Celle de Ciotti ne fait pas de doute...
https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/bruno-retailleau-accuse-de-racisme-apres-avoir-pointe-une-regression-vers-les-origines-ethniques-en-banlieues_220209.html
La "politique du chèque" rejetée après les émeutes
"Les difficultés de l'Education nationale rejaillissent aussi sur l'emploi dans ces quartiers prioritaires, où le taux de chômage est plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale. "L'écart n'a pas tendance à se réduire. Avant la crise sanitaire, il avait même légèrement augmenté", s'inquiétait la Cour des comptes en 2022, dénonçant le poids de la pauvreté et de décrochage scolaire.
S'interroger sur les manques de la politique de la ville pour expliquer les émeutes récentes présente cependant des limites aux yeux des chercheurs. "Ces révoltes, c'est avant tout l'échec de la police nationale", pointe Thomas Kirszbaum. Et l'action des forces de l'ordre dans les quartiers populaires n'est pas considérée comme faisant partie de la politique de la ville. En la matière, le ministère de l'Intérieur est souverain. Dans les années 1980, "il y a eu de nombreuses tentatives d'impliquer la police dans des partenariats locaux" avec d'autres services publics et des associations, mais cette logique s'est inversée au début des années 2000, avec pour symbole la fin de la police de proximité, résume le sociologue : "Aujourd'hui, la police fonctionne comme un acteur étranger au quartier, ce qui n'est pas de nature à créer des liens de confiance".
Alors, quelle sera la réponse prochaine de l'exécutif ? Difficile d'imaginer un investissement plus important dans les zones qui se sont embrasées, estime Thomas Kirszbaum : "Je vois mal ce qui ferait pencher Emmanuel Macron dans ce sens, alors qu'il est engagé dans une course avec la droite, qui est elle-même dans une course avec l'extrême droite". Ces deux forces politiques tirent dans le sens inverse : le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a rejeté la "politique du chèque" sur franceinfo, tandis que sur France 2, Marine Le Pen, cheffe du groupe RN à l'Assemblée, jugeait "profondément injuste" de "déverser des milliards d'argent public" sur les "quartiers difficiles".
Alors que le gouvernement devait présenter le 30 juin un plan baptisé "quartiers 2030", repoussé du fait des émeutes, Emmanuel Macron veut désormais temporiser. Des figures de la majorité comme Bruno Le Maire écartent, eux, d'emblée l'idée de nouveaux financements. Aux yeux du ministre de l'Economie, "l'unité de la nation ne s'achètera pas à coup de milliards"."
https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre/emeutes-apres-la-mort-de-nahel-la-politique-de-la-ville-menee-dans-les-quartiers-depuis-plus-de-30-ans-n-a-t-elle-servi-a-rien_5932367.html
MORT DE NAHEL : L'AVOCAT DU POLICIER DÉRAPE, DE NOUVEAUX MENSONGES RÉVÉLÉS
Le Média
https://youtu.be/WTjUw0wll5U
“La France peut-elle sortir de la crise dans laquelle elle est plongée sans remettre en cause le logiciel pour le moins problématique des syndicats de police, auquel se soumettent désormais un très grand nombre de politiques et l’essentiel des médias ? La question s’est encore posée aujourd’hui avec les derniers dérapages de Laurent-Franck Liénard, avocat du policier qui a donné la mort au jeune Nahel, 17 ans, à Nanterre. Car Laurent-Franck Liénard n’est pas un avocat comme un autre. Il est l’un des porte-paroles les plus puissants du lobby policier qui veut se couvrir d’impunité.”
C’est ainsi qu’Irving Magi démarre ce nouvel épisode de notre bulletin d’info d’été.
En effet, dans l’expression de sa frustration suite à la décision de la Cour d’appel de Versailles de maintenir son client en détention provisoire, Laurent-Franck Liénard s’en est ouvertement pris à l’institution judiciaire, en se servant d’arguments souvent entendus dans la bouche de responsables du syndicat Alliance Police.
On parle de ce sujet, mais également de la coupe de France du racisme qui semble s’être ouverte avec de nombreux dérapages, notamment à la droite de l’échiquier politique ; de Mohammed, mort à Marseille suite à l’usage de LBD ; de nouveaux mensonges policiers dans l’affaire Nahel ; et de Macron à Pau…
"L’émission ne sort pas des sentiers battus, mais la discussion est érudite. Au XIXe siècle, les journaux commencent à informer les citoyens de ce qui se passe au-delà des frontières. Au courant des guerres voisines, on est plus à même d’accueillir chez soi le réfugié. Mais l’accueil, déjà, avait ses limites. Dès 1832, l’administration française distingue les réfugiés politiques des autres exilés. On invente des passeports spéciaux, et des dépôts d’internement, pendant que la peur de l’étranger vagabond tourne à l’obsession…
Bannis, réfugiés, réprouvés, le XIXᵉ siècle à l’épreuve de l’exil, dans
« Histoires d’exils », série du Cours de l’histoire, sur France Culture. Réalisation : Laurence Millet. 58 mn."
(…)
https://www.telerama.fr/radio/des-huguenots-aux-communards-une-tumultueuse-histoire-des-exiles-sur-france-culture-7016348.php
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