lundi 2 juillet 2018

Mexique : le candidat de gauche Lopez Obrador remporte la présidentielle - Le Point

Mexique : le candidat de gauche Lopez Obrador remporte la présidentielle - Le Point

Mexique : le candidat de gauche Lopez Obrador remporte la présidentielle

« AMLO » a obtenu dimanche 53 % des suffrages, permettant ainsi à la gauche de prendre le pouvoir pour la première fois de l'histoire moderne du Mexique.

Lopez Obrador devra affronter des défis gigantesques : en plus de lutter contre la corruption, il devra tenir sa promesse de « remettre à sa place » le président Trump

Lopez Obrador devra affronter des défis gigantesques : en plus de lutter contre la corruption, il devra tenir sa promesse de « remettre à sa place » le président Trump

© AFP/ ALFREDO ESTRELLA

Le Mexique s'est doté d'un nouveau président. Le candidat de la gauche Andres Manuel Lopez Obrador a obtenu dimanche 1er juillet entre 53 % et 53,8 % des suffrages lors de l'élection reine, selon une estimation officielle de l'Institut national électoral mexicain (INE). Lorenzo Cordova, président de l'INE, a annoncé dans un message que Lopez Obrador devançait le conservateur Ricardo Anaya, crédité entre 22,1 % et 22,8 % des voix, et devant José Antonio Meade, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir, crédité entre 15,7 % et 16,3 % des voix. Ses deux rivaux ont rapidement reconnu leur défaite et l'ont félicité pour sa victoire.

Le président américain Donald Trump a également félicité Lopez Obrador et s'est dit « prêt à travailler » avec lui. « Il y a beaucoup à faire pour le bien à la fois des États-Unis et du Mexique ! » a tweeté Trump, dont la politique commerciale et sur l'immigration a plongé les relations avec son voisin mexicain au plus bas de leur histoire. Lopez Obrador lui a répondu qu'il souhaitait une relation d'« amitié et de coopération » avec les États-Unis, après avoir promis au pays « des changements profonds » et « sans dictature ».

Congratulations to Andres Manuel Lopez Obrador on becoming the next President of Mexico. I look very much forward to working with him. There is much to be done that will benefit both the United States and Mexico!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump)

Une journée « historique »

Pour la première fois de l'histoire moderne du Mexique, la gauche accède à la présidence. « C'est un jour historique », avait lancé dans la matinée à la presse le futur président, surnommé « AMLO », ses initiales, avant de voter à Mexico, promettant de lutter contre la corruption et chasser la « mafia du pouvoir ». Après deux échecs successifs, ce vétéran de la gauche, âgé de 64 ans, obtient un succès sans précédent au niveau national, mais également régional et local, en décrochant au moins six postes de gouverneur sur les neuf en jeu, avec son parti, le Mouvement de régénération nationale (Morena).

Le Morena s'imposerait dans les États de Veracruz, Morelos, Puebla, Chiapas, Tabasco ainsi qu'à Mexico. Et pour la première fois, une femme, Claudia Sheinbaum, scientifique de 56 ans et fidèle de « AMLO », sera à la tête de la mégapole mexicaine aux plus de 20 millions d'habitants. Avec ses alliés, Lopez Obrador, qui prendra ses fonctions en décembre prochain, obtiendrait une majorité à l'Assemblée, avec au moins 250 sièges de députés. Plus de 18 000 mandats, dont 128 sénateurs, étaient également en jeu. Il s'agit d'un « ouragan national », commentait sur la chaîne Televisa le politologue Jesus Silva Herzog Marquez.

Défis gigantesques

Après l'annonce des résultats, Lopez Obrador est apparu au balcon de son parti pour saluer ses partisans, vêtu d'un costume sombre, avant de se rendre en voiture à son QG de campagne, suivi de nombreuses motos de presse. « Président ! Président ! » scandaient ses supporteurs dans le centre historique de la capitale, agitant des drapeaux mexicains. Au siège du PRI régnait au contraire une ambiance pesante. « Oh mon Dieu ! » s'est exclamée une retraitée à l'annonce des résultats, tandis que plusieurs autres à ses côtés fondaient en larmes. « Un Mexique de tristesse et de déception nous attend », pronostiquait Concepcion Vazquez, 34 ans.

Lopez Obrador aura su capitaliser sur l'exaspération d'une grande partie des Mexicains, et se présenter en candidat des plus modestes, bien décidé à chasser « la mafia du pouvoir », incarnée par l'impopulaire président Enrique Peña Nieto. « Pour la première fois, l'histoire s'écrira du côté des pauvres », se réjouissait Salvador Sanchez, 82 ans, devant le bureau de vote du candidat, plus tôt dans la journée.

« Les choses ne changent pas de façon magique »

Le principal défi du président « sera d'accomplir ce qu'il a promis, et ce qu'il a promis est une utopie », a commenté à l'Agence France-Presse (AFP) l'analyste politique Jose Antonio Crespo. « Il n'y arrivera pas, mais on verra ce qu'il obtient. » « Il va pouvoir compter sur l'appui du Congrès, une grande légitimité, mais les choses ne changent pas de façon magique », poursuit l'expert.

Lopez Obrador devra affronter des défis gigantesques : en plus de lutter contre la corruption, il devra tenir sa promesse de « remettre à sa place » le président Trump, qui a menacé de rompre l'Accord de libre-échange avec le Mexique (Aléna) et qui estime que le Mexique « ne fait rien » contre l'immigration clandestine venue d'Amérique centrale.

Sanglante campagne

Tout au long de la campagne, la violence a été au cœur des débats, mais elle a aussi touché de nombreux candidats ou militants sur le terrain. Le processus électoral est déjà considéré comme « le plus sanglant » de l'Histoire du Mexique, avec au moins 145 assassinats d'hommes politiques – dont 48 candidats ou pré-candidats –, selon le cabinet d'études Etellekt. Dimanche, au moins deux militants ont été abattus, une militante du Parti des travailleurs (PT, opposition) dans l'État du Michoacán (Ouest), et un autre du PRI, dans l'État de Puebla (Centre).

Plus de 200 000 personnes ont été tuées dans le pays depuis 2006 et le lancement de la guerre contre le narcotrafic à l'aide de l'armée. « AMLO » a promis d'éradiquer la pauvreté qui alimente ces violences, et promis une amnistie controversée aux petites mains des groupes criminels, dans l'espoir de ramener la paix sociale dans le pays.

Lire aussi. Mexique : le maire, les narcos et les charniers

Réflexions sur la liberté, la gauche, le désir et le peuple avec le philosophe Michael Foessel.


Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "PenicaudEquilibre.jpg" :

Michael Foessel : «Faire naître notre désir de gauche, c'est quitter notre position mélancolique.»
Les Midinales.

https://youtu.be/80aSuvNRxF4

Réflexions sur la liberté, la gauche, le désir et le peuple avec le philosophe Michael Foessel.

Sur le néolibéralisme.
«Macron place la liberté essentiellement et fondamentalement dans le champ économique.»

«Ce n'est pas seulement la dimension anti-égalitaire du néolibéralisme qui pose problème, c'est son rapport à la liberté.»

«Le néolibéralisme est un facteur d'autoritarisme.»

«Il y a une perversion du concept même de liberté pour le néolibéralisme qui fait qu'il se retourne contre les libertés de droits, les libertés politiques qui sont généralement sacrifiées sur le dogme d'un commerce libre et non faussé.»

Sur la notion de peuple et de citoyen.

«Un peuple n'est pas une donnée naturelle - sauf si on a une notion ethniciste du peuple -, ce n'est pas une entité culturelle fondée sur la langue ou la tradition c'est vraiment - et je reste en ça fidèle à Rousseau -, une entité politique.»

«Tant que l'on n'aura pas reconquis l'idée selon laquelle la politique suppose pour exister une émancipation par rapport à tout ce qui peut nous déterminer dans notre genre, dans notre origine, dans notre provenance et dans notre situation sociale, je pense que la gauche se trouvera dans une situation idéologique affaiblie.»

«Si on arrive à réarticuler l'idée d'un progrès social à des expériences intimes, si on arrive à réconcilier la gauche avec le plaisir et la joie, et pas forcément avec une position normative et mélancolique (parce que la mélancolie, c'est la grande passion de la gauche aujourd'hui), alors on arrivera peut-être à toucher -je dis les choses un peu naïvement- au coeur des gens.»

dimanche 1 juillet 2018

Bravo Max , il y a quelques années vous nous aviez promis Môssieu une relance spectaculaire de ce site des fumades
Vos proposition étaient fumeuses
Mais le fumeur part toujours en fumée n’est il pas très cher …


Je
Aujourd'hui Dimanche 1 juillet 17 h LES FUMADES station thermale
LE DESERT

Un incendie menace la bambouseraie d'Anduze

Un incendie menace la bambouseraie d'Anduze

Un incendie menace la bambouseraie d'Anduze

dimanche 1 juillet 2018 à 11:18 Par Fabien Fourel, France Bleu Gard Lozère

Un feu a pris près de la Bambouseraie d'Anduze ce samedi soir. Il a fallu six heures pour éteindre les flammes.

Pompiers (illustration)
Pompiers (illustration) © Radio France - Oanna Favennec

Gard, France

Les sapeurs-pompiers du Gard sont intervenus pour un feu de forêt qui s'est propagé à proximité de la bambouseraie d'Anduze ce samedi soir. 

Les secours ont permis de limiter cette propagation à 2 hectares de végétation basse et de broussaille.

Il a fallu faire appel au commando feux de forêts pour parfaire l'extinction des lisières du sinistre. L'intervention a duré plus de six heures. 


Note du reboussier:
Il espère que notre vaillant petit train des Cévennes à vapeur n'y est pour rien contrairement au passé



PenicaudEquilibre.jpg

Le gaz augmente de 7,45% au 1er juillet : vive la transition énergétique ! | Contrepoints

Le gaz augmente de 7,45% au 1er juillet : vive la transition énergétique ! | Contrepoints

Le gaz augmente de 7,45% au 1er juillet : vive la transition énergétique !

Par Michel Gay.

Après une hausse de 2% en juin, le tarif réglementé du gaz augmentera de 7,5% à partir du 1er juillet. Le gouvernement a été au-delà des 6,5% proposés par la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

Pour un ménage moyen se chauffant au gaz (20.000 kWh par an avec une facture de 1300 €), cette hausse se traduira par un surcoût annuel d'environ 100 € (tout de même…).

Après avoir poussé les Français à se chauffer au gaz par la réglementation thermique 2012 (RT 2012) qui, en pratique, bannit l'électricité (à 75% nucléaire, horreur…), le gouvernement augmente les taxes sur les énergies fossiles dont le gaz (mais aussi sur le diesel et l'essence).

Hausse de la fiscalité

Cette augmentation s'ajoute aux hausses précédentes, particulièrement celle de janvier, qui visait à intégrer dans les tarifs la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (TICGN), en hausse de… 44 %, et qui sert aussi à subventionner les énergies renouvelables.

Cette hausse, votée par le Parlement en 2017, va se poursuivre pendant les cinq prochaines années, pour atteindre… 172 % (!) d'augmentation cumulée en 2022.

Cette taxe finance notamment le chèque énergie de 150 euros, destiné aux 4 millions de foyers les plus modestes et la hausse importante de la contribution climat-énergie, aussi appelée « taxe carbone », qui est l'une de ses composantes.

« Pour un certain nombre de ménages, c'est déjà trop élevé, et pourtant, la facture continue d'augmenter », déplore Nicolas Mouchnino, chargé de l'énergie à l'UFC-Que choisir. Il faut aussi intégrer le fait que les tarifs de l'électricité ou du gaz vont continuer à augmenter et que les consommateurs ont intérêt à réduire leur consommation ».

La sobriété forcée et heureuse est en marche !

Le gouvernement déclare à qui veut bien le croire (notamment la plupart des journalistes volontairement crédules pour être dans le sens du vent politique) que cette augmentation résulte de la hausse des prix du gaz.

Mais, dans la facture de gaz des Français, pour une consommation de 143 € hors taxes de gaz (par exemple) de mars à mai 2018 (tarif B1 réglementé), il faut ajouter 106 € de taxes diverses et d'abonnement, soit plus de… 42%.

Au 1er juillet 2018, ce pourcentage augmentera de nouveau…

Les associations de consommateurs s'inquiètent pour les foyers modestes. L'Observatoire nationale de la précarité énergétique (ONPE) estime que 6 millions de ménages sont dans une situation de précarité, et la hausse des tarifs pourrait peser l'hiver prochain et effacer le bénéfice du chèque énergie déjà payé par tous les contribuables.

De manière bien hypocrite, le gouvernement se dit « vigilant aux coûts d'Engie et rappelle la nécessité de leur maîtrise ». Mais Engie ne fait pas répercuter les coûts des taxes décidés par le gouvernement et voté par le Parlement !

Ces taxes sont mêmes souhaitées par le ministère de la Transition écologique… et solidaire pour subventionner les chères énergies renouvelables et pour rendre inabordables les énergies fossiles afin que chacun s'en détourne !

Nicolas Hulot déclare le 29 juin au Conseil économique social et environnemental (CESE) que « la transition énergétique doit être solidaire, juste et équitable » mais il applique le contraire de ce qu'il prétend faire et cette schizophrénie ne semble pas le fatiguer.

Il déclare aussi que « l'énergie est le moteur de l'économie » et donc de l'emploi, mais il ne craint pas de la renchérir en appuyant sur l'accélérateur pour « passer à 40% d'énergies renouvelables en 2030 en levant les incertitudes sur le stockage d'électricité »

Les Français commencent (et ce n'est pas fini) à découvrir dans leur portefeuille les conséquences des décisions malheureuses qui ont été prises et qui vont continuer à être prise pour « accélérer » la transition énergétique vers le Nirvana des énergies renouvelables.

Dogme antinucléaire et foi absolue dans les renouvelables

Il est triste de constater que de nombreux responsables de la politique énergétique de ce pays obéissent à des dogmes ou à du politiquement correct. Ils oublient l'intérêt général et le bien être des Français sous couvert de discours doucereux et mielleux.

Le plus important pour eux semble être la réduction coûte que coûte du nucléaire. Pourtant, cette politique énergétique présente de nombreux inconvénients :

  • pas de réduction des émissions de CO2
  • forte augmentation du coût de l'électricité
  • forte augmentation des taxes sur les énergies fossiles pour subventionner les renouvelables
  • pari fou sur la résolution de l'intermittence de l'éolien et du solaire, loin d'être gagné et ne le sera peut-être jamais

Il est triste de constater que les avertissements répétés des structures compétentes comme l'Académie des Sciences ou l'Académie de Technologie ne sont pas prises en compte en priorité afin d'alimenter les propositions faites aux décideurs politiques. Toutes les opinions ne se valent pas, surtout dans des domaines aussi techniques que l'énergie, même en démocratie.

Le pire ennemi de la vérité n'est pas le mensonge mais la croyance. (Nietzsche)

Beaucoup de Français semblent séduits par la perspective de systèmes de réseaux locaux de chaleur, d'hydrogène et d'électricité, combinant des productions réparties chez les consommateurs (les prosumers ) sans voir les conséquences financières globales.

Les industriels sont aux aguets pour ramasser de juteuses subventions sur le dos des contribuables (100 M€ jetés pour promouvoir une utopique civilisation hydrogène) et les sociologues voient là de beaux champs de recherches.

L'argument suprême qui soutient cette vision étant que l'évolution vers la responsabilisation individuelle, la montée du « local », est inéluctable car portée par un mouvement de fond. C'est pourtant, au contraire, la mise en commun centralisée qui est solidaire et économique.

Cette  « connaissance commune immanente », ce consensus mou non argumenté ne serait plus discutable car « il va de soi ». Cette « évidence » est sans doute aussi puissante et toute aussi difficile à combattre que la peur de l'accident nucléaire.

Tout va très bien Madame la Marquise, le docteur Folamour est aux manettes du bateau France.

Un peuple peut courir à la catastrophe vers un gouffre (financier) comme les moutons de Panurge, mais à la condition d'être bien informé sur les dépenses et les conséquences.

Or, qui présente au peuple des scénarios qui cherchent à minimiser les dépenses, notamment de gaz et d'électricité, et à maximiser le bien-être des Français ?

samedi 30 juin 2018

Quand philanthropie rime avec supercherie | Le Club de Mediapart

Quand philanthropie rime avec supercherie | Le Club de Mediapart

Quand philanthropie rime avec supercherie

Un vice-président du Medef joue les philanthropes tout en taxant de « supercherie » la fiscalité des entreprises. Un patron d'une agence de notation, ultra-libéral par excellence, joue un « rôle social » en banlieue. Et un Américain millionnaire cache des billets dans la rue. La philanthropie serait-elle une supercherie, sachant allier la pitié (et donc le mépris), le narcissisme du philanthrope et, surtout, le silence absolue sur les raisons de sa fortune.

Un vice-président du Medef joue les philanthropes tout en taxant de « supercherie » la fiscalité des entreprises. Un patron d'une agence de notation, ultra-libéral par excellence, joue un « rôle social » en banlieue. Et un Américain millionnaire cache des billets dans la rue. La philanthropie serait-elle une supercherie, sachant allier la pitié (et donc le mépris), le narcissisme du philanthrope et, surtout, le silence absolue sur les raisons de sa fortune.

Araok

Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef, a déclaré début juin que « la baisse annoncée de la fiscalité des entreprises est une supercherie complète ». D'autres patrons de l'industrie lui emboîtent le pas, prétendant que finalement les mesures prises par le gouvernement compensent à peine les hausses d'impôts de ces dernières années, y compris sous Nicolas Sarkozy.

L'ancien commando marine n'y va pas de main morte. Il se plaint de la situation économique de la France et constate que «  la France est toujours sur surveillance renforcée pour déficit excessif ». L'objectif à peine dissimulé est le suivant : plus on accusera le gouvernement de ne pas en faire assez pour le patronat, plus ce gouvernement lâchera du lest.  Pourtant, des dirigeants d'entreprises s'étonnent de ce jusqu'au-boutisme : certains ont reçu leur chèque du CICE cinq jours après avoir déposé leur dossier. Et la moyenne est de 17 jours. Tous ne considèrent pas qu'il faille forcément accabler un gouvernement qui sert à ce point leurs intérêts.

Le ministre des finances ne s'y est pas trompé quand il rétorque à de Bézieux qu'« il ne faut pas vouloir jouer au plus fin trop longtemps. Il y a des petits jeux qui sont contraires à l'intérêt général, il y a des petits jeux préjudiciables aux entreprises elles-mêmes ». Effectivement c'est un jeu, une petite tactique. Car 10 milliards d'euros seront versés cette année aux entreprises, 20 Mds en 2016, et, en ajoutant les 10 Mds d'allègements de cotisations sociales, l'économie pour les entreprises atteindra 30 Mds en 2017. Une peccadille ?

La supercherie c'est Roux de Bézieux lui-même : ce dirigeant du patronat était en bonne place pour prendre la tête du Medef l'an dernier (il était majoritaire au conseil exécutif), finalement à la dernière minute, à la surprise générale, il se désiste au profit de Pierre Gattaz, pour être seulement son adjoint, sans que la véritable raison de ce recul ne soit donnée.

Pourtant, il avait pris les moyens pour sa campagne électorale en vue de la direction du Medef, jusqu'à obtenir de la Fondation de France, supposée indépendante, qu'elle publie à l'époque un encadré publicitaire dans la presse vantant les mérites de Madame Roux de Bézieux, qui anime la Fondation de Monsieur, Araok (« en avant ! », en breton), grâce à la vente de sa start-up The Phone House. La Fondation de France se gardait bien de préciser que le repreneur américain avait aussitôt fermé la boîte et licencié les 1200 employés. Bonjour la philanthropie !

Sur le plateau de l'émission Mots croisés, de France 2 le 29 avril 2013 il avait reconnu gagner 300 000 € par an, avant impôts. Il réclamait moins de fiscalité, déjà, surtout pour pouvoir jouer le généreux avec sa fondation (dont les sommes qu'il lui consacre sont déductibles en partie de son impôt sur le revenu, de l'impôt sur les sociétés et de l'impôt sur la fortune). Pas bête.

 Araok.jpg

Ajoutons que la Fondation Araok prend en charge des projets très éclectiques : un peu au Niger, et beaucoup pour la Fondation Saint-Matthieu, qui, reconnue d'utilité publique grâce à Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, en février 2010, collecte des fonds, en contournant la loi de séparation de l'Église et de l'État, pour financer directement l'Enseignement Catholique (donc M. Roux de Bézieux se permet de soutenir l'école catholique non pas avec ses propres fonds mais en partie avec les deniers publics, du fait de ses déductions fiscales).

La Fondation sollicite tous les Roux de Bézieux potentiels à verser leur obole jusqu'à 50 000 €, leur assurant, s'ils sont assujettis à l'ISF, de récupérer 75 % de cette somme ! A noter en passant que le secrétariat général de l'Enseignement Catholique fut en pointe dans la lutte contre le mariage pour tous. Notre PDG, dirigeant du Medef, contribuait ainsi, à sa manière, à ce combat : c'est son droit, mais pas avec des fonds retirés au secteur public. C'est le même homme qui gémit sur la fiscalité et qui manœuvre pour lui échapper, sous couvert de générosité.

Araok verse également sa contribution à JES-Franklin, un fonds qui dit soutenir toutes les actions visant « à promouvoir l'égalité des chances et la promotion sociale de la jeunesse défavorisée » mais qui, en fait, apporte son concours financier à des « établissements jésuites ou catholiques dans le monde » (ce « jésuite ou catholique » est étrange mais c'est ce que disent les documents de JES-Franklin). Et aussi une communauté religieuse de Garges-lès-Gonesse, et également à RCF (Radios chrétiennes francophones) pour aider à son développement mais aussi pour sensibiliser les auditeurs « sur les exclus » : ouf, la morale est sauve. Mais imagine-t-on un grand patron financer de la sorte des organisations musulmanes sinon islamistes ? Quel tollé immédiat cela provoquerait, à juste titre.

Agence de notation : Culture et diversité

De son côté, Marc Ladreit de Lacharrière, fils d'une grande famille, financier qui a fait l'ENA tout en essayant de ne pas passer pour un énarque, jouant à l' « aristo self made man » a fondé une société Fimalac (Financière Marc Ladreit de Lacharrière), qui gère, entre autres, l'agence de notation Fitch (troisième agence internationale après Standard and Poors et Modys). Donc cet homme, qui est producteur de Johnny Halliday, de Vanessa Paradis, de Stromae, de Julien Doré, qui possède quatre Zénith, des casinos, les hôtels du Groupe Barrière, qui est la 58ème fortune française, note tranquillement l'Etat français (AA+) et bien d'autres états. C'est fort, non ?

Tout de même, il a fondé l'association Agir contre l'exclusion, jadis, avec Martine Aubry, et a créé une Fondation Culture et Diversité. Dans une interview donnée aux Echos (24 février), interrogé pour savoir si on va « vers un modèle de philanthropie privée à l'anglo-saxonne », le patron de Fimalac répond : « Il n'y a pas encore cette culture là en France contrairement aux Etats Unis, peuple d'immigrés qui a à cœur de rendre à la terre qui l'a accueilli. Pour moi un entrepreneur qui réussit, n'a pas comme seule responsabilité de développer son chiffre d'affaires, ses résultats et de veiller au bien-être de ses collaborateurs. Il a un rôle social, doit mettre ses compétences au service de la cité. Nous devons tout faire pour que les fondations se multiplient. »

Trappes.jpg Finale du trophée d'improvisation culture et diversité, en présence du Président François Hollande, du philanthrope Marc Ladreit de Lacharrière, de la ministre de la culture Aurélie Filippetti et de Djamel Debbouze [Photo site de l'Elysée]

Cette fondation a permis à 17000 jeunes des collèges de ZEP de pouvoir bénéficier de formation artistique. Il soutient le travail que fait Djamel Debbouze dans l'improvisation théâtrale, et récemment il a assisté aux côtés de François Hollande, venu à l'improviste, et de Djamel, à une représentation à Trappes.

C'est beau la philanthropie : bien sûr, on va me dire que cette générosité est préférable à l'attitude de certains patrons ou milliardaires goujats, qui font preuve d'un cynisme à toute épreuve, qui considèrent que chacun est responsable de sa destinée, et que ceux qui sont rejetés hors de la route l'ont bien cherché. Certes, mais je ne peux m'empêcher de trouver cocasse cette proximité entre ce Président qui disait avoir la « Finance » pour ennemie et ce PDG qui, dans une interview du Monde (23 octobre 2012) prenait la défense des investisseurs (« certains investisseurs gèrent des portefeuilles supérieurs au PIB de la France. Ils savent ce qu'ils font »), déclamait que « l'économie de marché est la seule connue pour sortir un pays de la pauvreté. Voyez les anciens pays communistes et la Chine. », accusait les pouvoirs publics d'être responsables de la crise des subprimes (moyen de dédouaner les agences de notation qui n'ont rien, ou rien voulu voir), et, enfin, qui reprochait à la puissance publique de trop dépenser (alors qu'une partie de la dette est justement due à la crise financière et aux exactions des banques).

Un article de Libération (28 octobre 2012) disait que c'était « un prédateur » et citait un observateur qui le connaît bien : « c'est homme de coups qui n'hésite jamais à prendre sa plus-value. En cela, il ressemble un peu à Vincent Bolloré. Il est totalement adapté à l'état actuel de la finance ». Et néanmoins philanthrope ! Dont le bénéfice net de2013 a progressé de 52 % (lerevenu.com). Confirmation que la crise est sélective : bien que financière, elle sait obligeamment épargner les financiers. Etonnant, non ?

Hidden Cash

Pour conclure, on ne peut négliger ce millionnaire américain, Jason Busi, qui dissémine des dollars dans les lieux publics, avec une sorte de jeu de piste pour permettre de les rechercher. On a vu des Américains courir aussi vite que possible pour arriver les premiers et empocher cet argent gratuit. Ceux qui trouvent les liasses de billets postent ensuite leur photo sur un compte Twitter. Il menace d'importer cette course à l'argent caché dans les capitales européennes dont Paris.

Et nos médias de parler d'un millionnaire altruiste. Il serait donc lui aussi un philanthrope ? Il paraît qu'il a été ému par une adolescente qui a versé sa petite larme en trouvant 200 dollars, qu'évidemment elle a décidé de remettre à sa grand-mère. L'histoire ne fonctionnerait pas si on ne pouvait pas un peu pleurer dans les chaumières. Il est vraisemblable qu'il soit cynique (un peu dans la lignée d'On n'achève bien les chevaux). Il se délecte peut-être à la vue de tous ces gens qui se défoncent pour quelques billets. Mais aussi on peut y voir la caricature parfaite de la philanthropie : la pitié, comme forme absolue du mépris, le narcissisme du généreux donateur, le silence total sur les sources de la fortune.

Billet n°123 

Contact : yves.faucoup.mediapart@sfr.fr

 [Le blog Social en question est consacré aux questions sociales et à leur traitement politique et médiatique. Voir présentation dans billet n°100. L'ensemble des billets est consultable en cliquant sur le nom du blog, Social en question]


Pourquoi les automobilistes français freinent-ils des quatre fers dès qu'on leur parle de limitation de vitesse ?

Pourquoi les automobilistes français freinent-ils des quatre fers dès qu'on leur parle de limitation de vitesse ?

Pourquoi les automobilistes français freinent-ils des quatre fers dès qu'on leur parle de limitation de vitesse ?

La limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, qui entre en vigueur le 1er juillet, suscite une forte opposition chez une bonne partie des automobilistes et chez certains élus locaux. Pour comprendre cette fronde, franceinfo a interrogé le sociologue Jean-Marie Renouard. 

A Thionville (Moselle), sur une portion de route où la vitesse est limitée à 80 km/h, le 31 janvier 2018. 
A Thionville (Moselle), sur une portion de route où la vitesse est limitée à 80 km/h, le 31 janvier 2018.  (PIERRE HECKLER / MAXPPP)

"Des questionnements, des interrogations, des critiques, peut-être même à certains égards des agacements, voire de la colère." Même s'il affiche sa fermeté sur le sujet, le Premier ministre, Edouard Philippe, a bien conscience des réticences, voire plus, d'une bonne partie des automobilistes au sujet de la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. 

C'est peu dire que la mesure, qui entre en vigueur le dimanche 1er juillet, est impopulaire. Des manifestations de protestation sont organisées partout dans l'Hexagone et les Français étaient 76%, début avril, à s'opposer à l'abaissement de la limitation de vitesse, selon le baromètre annuel AXA Prévention sur le comportement des Français au volant. Une constante quand on se souvient de l'opposition soulevée par d'autres mesures pour la sécurité routière, comme le port de la ceinture obligatoire (1973) ou la généralisation des radars automatiques (2003). Pourquoi ces mesures, destinées selon les gouvernements successifs à sauver des vies sur la route, ont autant de mal à être acceptées ? Franceinfo a posé la question à Jean-Marie Renouard, sociologue et auteur de l'ouvrage As du volant et chauffards : sociologie de la circulation routière (éd. L'Harmattan, 2000).

Franceinfo : Pourquoi la décision du gouvernement d'abaisser la limite de la vitesse à 80 km/h suscite-t-elle tant d'opposition ?

Jean-Marie Renouard : Il y a plusieurs niveaux de compréhension à la colère contre cette mesure. L'abaissement de la vitesse de 90 à 80 km/h concerne le réseau secondaire. De facto, les autoroutes, les villes et leurs agglomérations ne sont pas concernées. Les élus des zones rurales (députés, maires et sénateurs) sont donc montés au front pour exprimer leur mécontentement. Or, depuis un certain temps, ces élus se plaignent d'un Etat trop centralisateur qui ne prend pas en compte leur avis. 

Cette réduction de la vitesse est l'occasion de mettre en scène le conflit entre la ville et la campagne, entre les élites urbaines et le peuple des périphéries. On s'élève contre ce qui est décidé "d'en haut". Ce conflit se joue aussi sur des questions écologiques : la ville ne veut plus de voitures, elle privilégie les transports en commun, la marche à pied ou le vélo... Or, lorsqu'on habite loin des grands centres périphériques, la voiture est indispensable. Les transports en commun ne sont pas ou peu organisés. Certaines familles ont besoin de deux voitures, il faut transporter ses enfants à l'école, pour leurs activités de loisirs, faire ses courses car il n'y a plus de magasins à proximité... Il y a donc un effet d'accumulation derrière ce mécontentement.

Il y a aussi une colère directement liée à l'objet même de la mesure, c'est-à-dire la réduction de la vitesse... 

On sait tous que si on passe de 90 à 80 km/h, il y aura peut-être moins d'accidents, mais surtout qu'ils seront moins violents. Toutefois, ce genre de décisions suscitent toujours une certaine résistance chez les automobilistes, qui reprochent souvent au Code de la route de ne pas tenir compte des situations particulières. 

Les automobilistes ont l'impression que ces règles sont décidées par des technocrates, des ingénieurs de la sécurité routière qui ne se déplacent pas en voiture.

Les usagers de la route font une distinction entre vitesse légale et vitesse 'normale'.Jean-Marie Renouard, sociologue à franceinfo

La vitesse légale est indiquée par le Code de la route, mais ce n'est pas la seule information prise en compte par les automobilistes. La vitesse "normale", quant à elle, est adoptée après qu'ils aient apprécié la situation (topographie des lieux, état de la chaussée, météo, fréquentation de la route...).

Avec cette vitesse "normale", les automobilistes se permettent-ils d'enfreindre les limitations de vitesse ?

Sur une route déserte, en ligne droite, on considère parfois que l'on peut s'affranchir des limitations de vitesse. En revanche, sur une route limitée à 50 km/h, où des piétons et des cyclistes partagent la chaussée, l'automobiliste s'adapte et ralentit. Dans ce cas, la règle des 50 km/h est légale, mais pas "normale".

Tous les automobilistes font cette distinction et interprètent les situations pour adapter leur conduite. Ils considèrent donc qu'en matière de vitesse, il faut leur laisser une certaine marge d'appréciation. Plus que le feu rouge ou le stop, qui sont des règles respectées, la vitesse est quelque chose que l'on adapte.

De nombreuses décisions en matière de sécurité routière (port de la ceinture, alcool au volant, vitesse...) ont suscité des protestations par le passé, avant d'être complètement intégrées. Comment l'expliquez-vous ? 

Les messages de la sécurité routière se heurtent à un paradoxe. La conduite automobile est à la fois un comportement individuel dans un espace qui est vécu comme privatif – la voiture où l'on ferait "ce que l'on veut" – mais qui se déroule collectivement dans l'espace public. De telle sorte que tout le monde échange. C'est une forme de tension permanente entre activité collective, la conduite sur les routes, et espace que l'on considère de liberté, le véhicule personnel. 

Toutefois, le cas de l'alcool au volant est intéressant. Quand on conduit, on communique avec les autres usagers de la route (automobilistes, deux-roues, piétons) : chacun envoie des informations sur son comportement et on en recueille également. Untel roule trop vite, circule au milieu de la route, est malhabile dans sa manœuvre, etc. En fonction de ces paramètres, on s'adapte en prenant ses distances par exemple, ou en renforçant son attention. En revanche, on ignore si celui que l'on croise a bu. Cette crainte, liée au manque d'informations sur ce danger potentiel représenté par les autres automobilistes, a permis un changement notable de comportement. On peut aussi citer un exemple : lorsqu'on est seul, sur une autoroute, en pleine nuit, un automobiliste s'attend à en croiser un autre. Il y a bien une conscience de l'autre.

C'est un paradoxe : nous sommes des automobilistes, mais aussi des piétons et des usagers de deux-roues. Nous avons donc la capacité à nous mettre à la place de l'autre et à le comprendre.Jean-Marie Renouard, sociologueà franceinfo

La vitesse, en particulier, est également souvent associée à la liberté... 

Cela prolonge ce paradoxe entre activité individuelle et collective. Certes, on peut prendre du plaisir à rouler vite mais si, dans un souci de liberté, on abolissait toutes les limitations de vitesse, ce serait le chaos, tout le monde aurait peur et protesterait. Les règles sont donc nécessaires et d'ailleurs, tout le monde est finalement d'accord pour qu'il y ait des limitations.

Il y a un cas intéressant de "liberté restreinte" par les règles : le port obligatoire de la ceinture, qui a suscité une vive opposition en 1973. Contrairement à la vitesse ou à l'alcool, si on ne la met pas, on ne porte pas de tort à l'autre. Mais cela a finalement été adopté petit à petit car les gens se sont dit : "On ne sait jamais, si j'ai un accident, si on me rentre dedans, avec cette ceinture, je suis mieux protégé."

Pensez-vous que l'abaissement de la vitesse limite de 90 à 80 km/h sera respecté ? 

Pour y arriver, il faut des contrôles via les gendarmes sur les routes ou avec les radars. Le législateur s'attend toujours à ce que la norme ait un effet pédagogique. Avec les précédentes limitations de vitesse, on a pu constater une baisse moyenne des vitesses pratiquées par les automobilistes. 

Toutefois, les conducteurs savent très bien qu'à chaque fois qu'ils n'ont pas respecté une règle (marquer un stop, franchir une ligne blanche, rouler trop vite, griller un feu rouge...), cela n'a pas forcément provoqué un accident. Il n'y a pas d'automaticité dans l'effet négatif. C'est toute la difficulté pour le message de la sécurité routière, qui communique sur le fait que si on respecte les règles du Code, on ne provoque pas d'accident.

Toutes ces mesures prises pour améliorer la politique de sécurité routière depuis quarante ans ont-elles été efficaces ? 

En 1972, il y avait 18 000 décès par an sur les routes en France. Nous sommes aujourd'hui passés sous les 4 000 morts. C'est donc un énorme succès. Cela est dû aux mesures de sécurité routière, principalement à l'aggravation des sanctions concernant l'alcool au volant. 

Mais on peut également citer l'amélioration des infrastructures routières. La signalisation est désormais compréhensible par tout le monde, les voitures sont bien sécurisées (carrosserie, composition des matériaux, système anti-dérapant, airbags...). Sans parler de la formation à la conduite, qui fait que les automobilistes sont plus habiles aujourd'hui. C'est donc un phénomène global qui a entraîné cette baisse, mais on peut encore faire un peu mieux.

VERNISSAGE

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Ce 28 juin, les 113 élus communautaires ont voté à l'unanimité le nouveau projet de territoire qui définit les priorités de ces dix prochaines années pour développer Alès Agglomération.

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vendredi 29 juin 2018

Le favori à la présidence du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ne connaît pas... le montant du Smic

Le favori à la présidence du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ne connaît pas... le montant du Smic

Le favori à la présidence du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ne connaît pas... le montant du Smic

Il est le grand favori pour succéder à Pierre Gattaz à la tête du Medef et devenir le patron des patrons. Pourtant, Geoffroy Roux de Bézieux n'est pas vraiment au point sur les fondamentaux. Invité de la matinale de RTL ce vendredi 29 juin, l'ex-vice-président en charge de la fiscalité et du numérique du syndicat s'est essayé, d'un ton très assuré, à une estimation du montant du Smic. Selon lui, son montant mensuel net est actuellement de 1.280 euros... Or, malgré une hausse en janvier, celui-ci est actuellement de 1.170,69 euros. Soit une différence de 110 euros par mois.

Le candidat à la tête du Medef était alors interrogé sur la proposition de Guillaume Peltier, l'un des vice-président de LR, d'augmenter le Smic de 20%. Une hérésie à ses yeux : "Je crois que ce n'est pas sérieux !", lance-t-il à Elisabeth Martichoux, qui lui pose ensuite la question du montant du Smic horaire. "En horaire, je ne sais pas, avoue-t-il, avant de se lancer. En mensuel, 1.280 net, quelque chose comme ça..."

100€ de différence

Quelque chose comme ça ? Raté. Le "juste prix" étant donc de 1.170 euros depuis janvier contre 1.149 l'année passée. Le montant du Smic horaire net, lui, est établi à 7,72 euros. Une erreur loin d'être anecdotique. Pour un salarié au Smic, 110 euros de moins sur sa fiche de paie représentent un manque à gagner annuel de 1.320 euros.

Notons qu'une prochaine hausse doit avoir lieu en octobre avec une nouvelle baisse des charges. Le Smic horaire devra alors s'établir à 7.83 euros net, soit 1.188 euros mensuels. On ne parvient toujours pas aux 1.280€ de Geoffroy Roux de Bézieux.

Sur RTL, celui qui est aussi le créateur du groupe de gastronomie haut de gamme Notus enchaîne, déjà un peu moins sûr de son chiffre : "Bien sûr, c'est difficile de vivre avec 1.200, surtout quand on est dans une grande métropole en région parisienne. Mais le problème, c'est quoi ? C'est le coût des charges sociales. 1.200 et des brouettes, ça coûte presque 1.800 à l'entreprise, c'est ça le sujet."

Geoffroy Roux de Bézieux espère remplacer Pierre Gattaz à la tête de principale organisation patronale française. Un personnage qui s'était, lui aussi, illustrer sur ce sujet. En 2016, sur France Inter, il avait déclaré que la France détenait le Smic le plus coûteux d'Europe. Là aussi, c'était faux. Au moment de cette déclaration, l'Irlande, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg proposaient des salaires minimums plus élevés...

Son successeur doit être désigné le 3 juillet prochain par le vote des 566 délégués de l'assemblée permanente issus des fédérations professionnelles et des Medef territoriaux. Mais le conseil exécutif vient de rendre un avis qui laisse entrevoir l'issue du scrutin. Geoffroy Roux de Bézieux, déjà candidat en 2013, a recueilli 22 voix, caracolant en tête, loin devant son principal concurrent Alexandre Saubot, ex-patron de la puissante fédération de la métallurgie et de l'industrie UIMM.

GARD Manifestations devant les gares en soutien aux cheminots - Objectif Gard

GARD Manifestations devant les gares en soutien aux cheminots - Objectif Gard

GARD Manifestations devant les gares en soutien aux cheminots

Manifestation devant la gare d'Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Ce jeudi matin, à Alès, Nîmes et Bagnols-sur-Cèze, les syndicats se sont rassemblés devant les gares pour soutenir la cause des cheminots. Une manifestation inter-régionale de plus grande ampleur se tenait à partir de 13h30 à Montpellier. 

À Alès, une grosse centaine de personnes, des membres de la FSU, de la CGT ou de FO, des retraités et même des maires comme celui de Cendras, Sylvain André, se sont réunis devant la gare. Parmi les manifestants, Alain Martin, le représentant local de la CGT, a rappelé qu'il était "contre l'ensemble de cette politique gouvernementale, contre cet ensemble de mesures qui ont pour but de casser tous les acquis". Il a enfin promis que "ce n'est pas parce que les beaux jours arrivent, que le mouvement va s'arrêter".

Ce midi, devant la gare de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

À Bagnols, une bonne soixantaine de manifestants avait répondu à l'appel à la mi-journée devant la gare de Bagnols, lieu plus symbolique qu'autre chose, la ville ne voyant plus passer de trains de voyageurs depuis quatre décennies... En la circonstance, le secrétaire de l'union locale Bagnols de la CGT, Patrick Lescure, offrira une prise de parole plutôt généraliste, dénonçant notamment la modernité revendiquée par l'exécutif : « en termes de modernité, nous avons eu droit à un remixage des idées de Miss Maggie (Margaret Thatcher, ndlr), à savoir tout pour les riches. » Au cours de cette dernière manifestation de l'été, Patrick Lescure affirmera que « les attaques contre les plus faibles font monter d'immenses colères » avant de promettre que « nous nous retrouverons, celles et ceux qui manifestent ne lâcheront rien. »

Environ 150 personnes s'étaient mobilisées devant la gare de Nîmes (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

À Nîmes, l'appel intersyndical a été entendu par les représentants de la CGT, surnuméraires, mais aussi par ceux de Sud solidaires, de FO, de la FSU et de la seule formation politique présente, Ensemble-Front de gauche. Pour autant, cette énième manifestation n'a pas rameuté les foules puisque devant la gare de Nîmes les protestataires n'étaient pas très nombreux (moins de deux cents) et plutôt fatalistes quant à l'impact du rendez-vous.

"Je n'attends rien de cette énième manifestation. Je suis venue par solidarité, lâchait Nathalie Colpi de FO. J'attends septembre et ce qui va se passer à ce moment là. On verra comment ça tourne et on prendra les initiatives qui s'imposent". Pour Sud solidaires, Aïcha Terbeche se montrait beaucoup déterminée et radicale : " Depuis le début nous appelons à la grève générale.Même si il n'y a pas beaucoup de monde ici, je pense qu'il y aura plus de monde à Montpellier car l'appel à la manifestation est régional. Pour ma part je vais rester à Nîmes car il est aussi important de manifester notre solidarité avec les cheminots nîmois".

Un commando de choc et de charme pour FO (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Porte-parole de la CGT, Gilles Besson soulignait quant à lui que cette journée de protestation était "un appel inter-professionnel à lutter contre la casse sociale, les mesures d'austérité et les contre-réformes du gouvernement Macron". Après que le contingent de cheminots grévistes a plus tard pris... le train pour rejoindre Montpellier, les manifestants restants ont pique-niqué devant le parvis de la gare avant de se déplacer d'une centaine de mètres vers 14 heures pour faire entendre leur colère devant la préfecture du Gard (où ils n'avaient pas demandé audience) via un klaxon de TGV. Le tout dans l'indifférence quasi générale des usagers. Aujourd'hui, à Nîmes, c'était les trains passent et la caravane aboie...

Tony Duret( à Alès), Thierry Allard (à Bagnols/Cèze) et Philippe Gavillet de Peney (à Nîmes)

Limitation à 80 km/h : les départements en première ligne

Limitation à 80 km/h : les départements en première ligne

Limitation à 80 km/h : les départements en première ligne

Vivement décriée par une partie des élus locaux, la vitesse limitée à 80 kilomètres par heure – et non plus 90 – sur les routes à double sens sans séparateur central prend effet ce dimanche 1er juillet. Ce sont 400 000 kilomètres de routes qui sont concernés, dont 98 % gérés par les départements et 2 % par l'Etat.

« Nous avons sondé une quinzaine de départements à la mi-juin et tous étaient dans le bon timing pour mettre en œuvre la mesure au 1er juillet, relate Anne-Marie Herbourg, présidente de l'ADTECH [Association des directeurs techniques des métropoles, des départements et des régions], ou au plus tard le 2 juillet – le 1er tombant un dimanche. » Et ce, en dépit des réticences fortes d'un certain nombre d'élus départementaux. Dans les faits, les panneaux à changer ne sont pas forcément nombreux et les situations sont très variées d'un département à l'autre : par exemple, 418 panneaux à changer dans le Nord, aucun dans le Gers !

Encore des zones à 90 km/h

Autre mission réalisée par les services départementaux : l'identification des zones restant à 90 kilomètres/heure. En effet, le décret du 17 juin concède une exception : « La vitesse sur les sections de routes comportant au moins deux voies affectées à un même sens de circulation est relevée, sur ces seules voies, à 90 kilomètres/heure ». Il s'agit de sections à trois voies, dont deux dans le même sens, qui permettent les dépassements.

Ainsi, en Côte-d'Or, il faut changer une douzaine de panneaux, et en implanter environ 80 sur ces fameuses sections à trois voies. « Il est illogique que l'on puisse rouler à 90 kilomètres/heure dans un sens, et à 80 dans l'autre, commente le président du département, François Sauvadet. La mesure est peu lisible, et pas du tout acceptée par les usagers ! » Cet élu avait été à l'initiative d'un courrier envoyé à Edouard Philippe en mars et signé par une trentaine de présidents de départements. En Côte-d'Or, la pose de 92 panneaux coûte 18 700 euros, que le département doit avancer. « Au niveau national, 11 000 panneaux ont dû être changés, pour un coût compris entre 6 et 12 millions d'euros », estime Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. L'Etat remboursera les départements le 1er janvier 2020.

Panneaux aux frontières

Un cas particulier se pose : celui des départements frontaliers. Des panneaux de grand format sont apposés aux frontières pour indiquer la limitation de vitesse sur les routes de France. Par exemple, « en Moselle, nous avons 23 grands panneaux aux frontières avec le Luxembourg et l'Allemagne, témoigne Anne-Marie Herbourg, qui est aussi directrice générale adjointe chargée du patrimoine et de l'aménagement des territoires dans ce département. Faut-il les changer ou simplement corriger la vitesse indiquée ? L'Etat ne nous a pas encore répondu ».

Et après ? Une « revoyure » pourrait avoir lieu dans deux ans, a indiqué le Premier ministre, si la mesure ne s'avère pas efficace pour réduire la mortalité routière.

Focus

Pas de perte de temps significative

La vitesse a un impact direct sur la mortalité routière : « 1 % de vitesse en moins engendre une baisse de 4 % de la mortalité », a martelé le délégué interministériel à la sécurité routière fin juin. A 90 km/h, il faut 13 mètres de plus qu'à 80 km/h pour s'arrêter face à un obstacle. Le gouvernement table sur une baisse du nombre annuel de tués sur les routes, de 350 à 400 (sur 3 684 tués en 2017). Autre argument, directement destiné à ceux qui fustigent une mesure qui va faire perdre du temps aux habitants du monde rural : un test réalisé au centre d'essais de Mortefontaine (Oise) montre que, sur un circuit de 40 kilomètres comportant des virages, un véhicule à 80 km/h a seulement une minute et 30 secondes de retard par rapport à un véhicule qui roule à 90 km/h. La perte de temps n'est donc pas significative.

jeudi 28 juin 2018

Syrie : la société Lafarge mise en examen, notamment pour complicité de crimes contre l'humanité

Syrie : la société Lafarge mise en examen, notamment pour complicité de crimes contre l'humanité

Syrie : la société Lafarge mise en examen, notamment pour complicité de crimes contre l'humanité

L'entreprise est poursuivie pour violation d'un embargo, mise en danger de la vie d'autrui, financement d'une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l'humanité.

(THOMAS SAMSON / AFP)

Convoquée jeudi 28 juin en tant que personne morale, la société Lafarge a été mise en examen dans l'affaire de financement de terrorisme présumé en Syrie, a appris franceinfo de source judiciaire. Lafarge SA est poursuivie des chefs de violation d'un embargo, mise en danger de la vie d'autrui, financement d'une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l'humanité.

Cette mise en examen est conforme aux réquisitions du parquet. La personne morale mise en examen a été placée sous contrôle judiciaire, comportant une obligation de cautionnement.

Des fonds versés à des groupes armés dont l'organisation Etat islamique

Lafarge SA, la holding actionnaire de la filiale syrienne, était convoquée jeudi devant les juges d'instruction. Lafarge a reconnu avoir versé 13 millions d'euros à des groupes armés, dont l'organisation État islamique, pour faire tourner son usine de Jalabiya (Syrie) en pleine guerre, et au moins jusqu'à sa prise par le groupe terroriste en septembre 2014.

Les juges n'excluent pas que les fonds versés par le cimentier à Daech aient pu financer les attentats de 2015 à Paris. En janvier dernier, les magistrats ont accepté que l'association Life for Paris, qui regroupe des victimes du 13 Novembre et leurs proches, soit partie civile dans ce dossier.