Ce jeudi matin, à Alès, Nîmes et Bagnols-sur-Cèze, les syndicats se sont rassemblés devant les gares pour soutenir la cause des cheminots. Une manifestation inter-régionale de plus grande ampleur se tenait à partir de 13h30 à Montpellier.
À Alès, une grosse centaine de personnes, des membres de la FSU, de la CGT ou de FO, des retraités et même des maires comme celui de Cendras, Sylvain André, se sont réunis devant la gare. Parmi les manifestants, Alain Martin, le représentant local de la CGT, a rappelé qu'il était "contre l'ensemble de cette politique gouvernementale, contre cet ensemble de mesures qui ont pour but de casser tous les acquis". Il a enfin promis que "ce n'est pas parce que les beaux jours arrivent, que le mouvement va s'arrêter".
À Bagnols, une bonne soixantaine de manifestants avait répondu à l'appel à la mi-journée devant la gare de Bagnols, lieu plus symbolique qu'autre chose, la ville ne voyant plus passer de trains de voyageurs depuis quatre décennies... En la circonstance, le secrétaire de l'union locale Bagnols de la CGT, Patrick Lescure, offrira une prise de parole plutôt généraliste, dénonçant notamment la modernité revendiquée par l'exécutif : « en termes de modernité, nous avons eu droit à un remixage des idées de Miss Maggie (Margaret Thatcher, ndlr), à savoir tout pour les riches. » Au cours de cette dernière manifestation de l'été, Patrick Lescure affirmera que « les attaques contre les plus faibles font monter d'immenses colères » avant de promettre que « nous nous retrouverons, celles et ceux qui manifestent ne lâcheront rien. »
À Nîmes, l'appel intersyndical a été entendu par les représentants de la CGT, surnuméraires, mais aussi par ceux de Sud solidaires, de FO, de la FSU et de la seule formation politique présente, Ensemble-Front de gauche. Pour autant, cette énième manifestation n'a pas rameuté les foules puisque devant la gare de Nîmes les protestataires n'étaient pas très nombreux (moins de deux cents) et plutôt fatalistes quant à l'impact du rendez-vous.
"Je n'attends rien de cette énième manifestation. Je suis venue par solidarité, lâchait Nathalie Colpi de FO. J'attends septembre et ce qui va se passer à ce moment là. On verra comment ça tourne et on prendra les initiatives qui s'imposent". Pour Sud solidaires, Aïcha Terbeche se montrait beaucoup déterminée et radicale : " Depuis le début nous appelons à la grève générale.Même si il n'y a pas beaucoup de monde ici, je pense qu'il y aura plus de monde à Montpellier car l'appel à la manifestation est régional. Pour ma part je vais rester à Nîmes car il est aussi important de manifester notre solidarité avec les cheminots nîmois".
Porte-parole de la CGT, Gilles Besson soulignait quant à lui que cette journée de protestation était "un appel inter-professionnel à lutter contre la casse sociale, les mesures d'austérité et les contre-réformes du gouvernement Macron". Après que le contingent de cheminots grévistes a plus tard pris... le train pour rejoindre Montpellier, les manifestants restants ont pique-niqué devant le parvis de la gare avant de se déplacer d'une centaine de mètres vers 14 heures pour faire entendre leur colère devant la préfecture du Gard (où ils n'avaient pas demandé audience) via un klaxon de TGV. Le tout dans l'indifférence quasi générale des usagers. Aujourd'hui, à Nîmes, c'était les trains passent et la caravane aboie...
Tony Duret( à Alès), Thierry Allard (à Bagnols/Cèze) et Philippe Gavillet de Peney (à Nîmes)
Limitation à 80 km/h : les départements en première ligne
Vivement décriée par une partie des élus locaux, la vitesse limitée à 80 kilomètres par heure – et non plus 90 – sur les routes à double sens sans séparateur central prend effet ce dimanche 1er juillet. Ce sont 400 000 kilomètres de routes qui sont concernés, dont 98 % gérés par les départements et 2 % par l'Etat.
« Nous avons sondé une quinzaine de départements à la mi-juin et tous étaient dans le bon timing pour mettre en œuvre la mesure au 1er juillet, relate Anne-Marie Herbourg, présidente de l'ADTECH [Association des directeurs techniques des métropoles, des départements et des régions], ou au plus tard le 2 juillet – le 1er tombant un dimanche. » Et ce, en dépit des réticences fortes d'un certain nombre d'élus départementaux. Dans les faits, les panneaux à changer ne sont pas forcément nombreux et les situations sont très variées d'un département à l'autre : par exemple, 418 panneaux à changer dans le Nord, aucun dans le Gers !
Encore des zones à 90 km/h
Autre mission réalisée par les services départementaux : l'identification des zones restant à 90 kilomètres/heure. En effet, le décret du 17 juin concède une exception : « La vitesse sur les sections de routes comportant au moins deux voies affectées à un même sens de circulation est relevée, sur ces seules voies, à 90 kilomètres/heure ». Il s'agit de sections à trois voies, dont deux dans le même sens, qui permettent les dépassements.
Ainsi, en Côte-d'Or, il faut changer une douzaine de panneaux, et en implanter environ 80 sur ces fameuses sections à trois voies. « Il est illogique que l'on puisse rouler à 90 kilomètres/heure dans un sens, et à 80 dans l'autre, commente le président du département, François Sauvadet. La mesure est peu lisible, et pas du tout acceptée par les usagers ! » Cet élu avait été à l'initiative d'un courrier envoyé à Edouard Philippe en mars et signé par une trentaine de présidents de départements. En Côte-d'Or, la pose de 92 panneaux coûte 18 700 euros, que le département doit avancer. « Au niveau national, 11 000 panneaux ont dû être changés, pour un coût compris entre 6 et 12 millions d'euros », estime Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. L'Etat remboursera les départements le 1er janvier 2020.
Panneaux aux frontières
Un cas particulier se pose : celui des départements frontaliers. Des panneaux de grand format sont apposés aux frontières pour indiquer la limitation de vitesse sur les routes de France. Par exemple, « en Moselle, nous avons 23 grands panneaux aux frontières avec le Luxembourg et l'Allemagne, témoigne Anne-Marie Herbourg, qui est aussi directrice générale adjointe chargée du patrimoine et de l'aménagement des territoires dans ce département. Faut-il les changer ou simplement corriger la vitesse indiquée ? L'Etat ne nous a pas encore répondu ».
Et après ? Une « revoyure » pourrait avoir lieu dans deux ans, a indiqué le Premier ministre, si la mesure ne s'avère pas efficace pour réduire la mortalité routière.
Focus
Pas de perte de temps significative
La vitesse a un impact direct sur la mortalité routière : « 1 % de vitesse en moins engendre une baisse de 4 % de la mortalité », a martelé le délégué interministériel à la sécurité routière fin juin. A 90 km/h, il faut 13 mètres de plus qu'à 80 km/h pour s'arrêter face à un obstacle. Le gouvernement table sur une baisse du nombre annuel de tués sur les routes, de 350 à 400 (sur 3 684 tués en 2017). Autre argument, directement destiné à ceux qui fustigent une mesure qui va faire perdre du temps aux habitants du monde rural : un test réalisé au centre d'essais de Mortefontaine (Oise) montre que, sur un circuit de 40 kilomètres comportant des virages, un véhicule à 80 km/h a seulement une minute et 30 secondes de retard par rapport à un véhicule qui roule à 90 km/h. La perte de temps n'est donc pas significative.
Syrie : la société Lafarge mise en examen, notamment pour complicité de crimes contre l'humanité
L'entreprise est poursuivie pour violation d'un embargo, mise en danger de la vie d'autrui, financement d'une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l'humanité.
Convoquée jeudi 28 juin en tant que personne morale, la société Lafarge a été mise en examen dans l'affaire de financement de terrorisme présumé en Syrie, a appris franceinfo de source judiciaire. Lafarge SA est poursuivie des chefs de violation d'un embargo, mise en danger de la vie d'autrui, financement d'une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l'humanité.
Cette mise en examen est conforme aux réquisitions du parquet. La personne morale mise en examen a été placée sous contrôle judiciaire, comportant une obligation de cautionnement.
Des fonds versés à des groupes armés dont l'organisation Etat islamique
Lafarge SA, la holding actionnaire de la filiale syrienne, était convoquée jeudi devant les juges d'instruction. Lafarge a reconnu avoir versé 13 millions d'euros à des groupes armés, dont l'organisation État islamique, pour faire tourner son usine de Jalabiya (Syrie) en pleine guerre, et au moins jusqu'à sa prise par le groupe terroriste en septembre 2014.
Les juges n'excluent pas que les fonds versés par le cimentier à Daech aient pu financer les attentats de 2015 à Paris. En janvier dernier, les magistrats ont accepté que l'association Life for Paris, qui regroupe des victimes du 13 Novembre et leurs proches, soit partie civile dans ce dossier.
L'article à lire pour comprendre pourquoi les pays de l'Union européenne n'arrivent pas à s'entendre sur la question migratoire
Les Vingt-Huit se réunissent jeudi et vendredi lors d'un Conseil européen afin d'aborder, entre autres, l'épineuse question de l'immigration en Europe. Depuis deux semaines, les tensions n'ont cessé de croître entre les Etats membres. Franceinfo vous explique pourquoi.
De l'odyssée de l'Aquarius au blocage d'autres navires en Méditerranée, l'Union européenne se déchire depuis deux semaines autour de la question des migrants. Avant le sommet des Vingt-Huit, prévu jeudi 28 et vendredi 29 juin à Bruxelles, le commissaire européen aux Migrations a estimé que "le projet européen" était "en danger". Dimanche 24 juin, la tenue d'un mini-sommet d'urgence entre les dirigeants de 16 pays de l'UE n'a pas permis d'apaiser les tensions et aucune stratégie commune n'est ressortie de la réunion. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi aucun consensus ne se dégage-t-il ? Franceinfo vous aide à comprendre pourquoi l'Europe se divise sur l'immigration.
Pourquoi une nouvelle réunion de l'UE ? Il n'y en avait pas déjà eu une dimanche ?
Il y a bien eu un "mini-sommet" de crise à Bruxelles, le 24 juin, organisé à la dernière minute par la Commission européenne. Cette réunion a réuni 16 pays, dont la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, l'Autriche et Malte, afin de rechercher des "solutions européennes" sur l'accueil des migrants. Les quatre pays du groupe dit de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) n'ont pas participé à la réunion, refusant toute négociation avec les autres Etats, notamment le projet de quotas de répartition des réfugiés voulu par Angela Merkel.
De son côté, l'Italie a plaidé pour une plus grande solidarité des pays membres et a présenté une liste de propositions, comme la création de "centres de protection internationaux" dans les pays en transit, sans convaincre ses partenaires.
A l'issue de cette réunion, la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé qu'aucune "solution à 28" ne serait possible et a envisagé des accords "bilatéraux ou trilatéraux".
Elle a démarré quand, cette "crise" ?
La question migratoire est revenue au cœur des débats après le refus de l'Italie de laisser accoster le navire humanitaire Aquarius sur ses côtes, le 10 juin. Le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, chef de la formation d'extrême droite la Ligue, a annoncé la fermeture de ses ports, entraînant le blocage du navire entre Malte et l'Italie. Après quatre jours de tergiversations au sein de l'UE, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a finalement proposé à l'Aquarius de jeter l'ancre dans le port de Valence pour que les migrants à bord soient pris en charge.
Bien que critiqué pour son inaction, Emmanuel Macron a dénoncé la "part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien". Ce à quoi Rome a répliqué en fustigeant les "leçons hypocrites" de Paris. Au sein de l'UE, le ton est une nouvelle fois monté d'un cran entre les partisans d'une ligne dure et unilatérale et les défenseurs d'une "approche européenne et coordonnée".
A cette situation s'ajoute l'impossibilité pour les Etats d'établir "une politique migratoire commune, analyse le spécialiste des migrations internationales François Gemenne. Depuis vingt-cinq ans, c'est la logique du chacun pour soi qui a prévalu." Cette logique s'explique en partie parce que "chaque Etat membre a toujours eu seul la responsabilité de ses frontières extérieures", précise Marine De Haas, spécialiste des questions européennes à La Cimade, association de soutien politique aux migrants, réfugiés et déplacés.
On n'a pas du tout de politique migratoire en Europe, on a 28 politiques migratoires.François Gemenneà franceinfo
Toutefois, les Etats collaborent via l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (ex-Frontex), créée pour coordonner les politiques de gestion des frontières des Etats membres.
Mais les pays européens n'avaient donc rien fait jusqu'ici ?
Si. En mars 2016, l'Union européenne a passé un arrangement avec la Turquie pour que tous les migrants irréguliers (qui ne demandent pas l'asile ou ont été déboutés) qui ont traversé la Turquie vers l'UE soient renvoyés en Turquie, résume le site Touteleurope. Le coût de ces opérations est pris en charge par l'UE et Ankara reçoit une compensation de 3 miliards d'euros par an.
Conséquence : cet arrangement a participé à la diminution du nombre d'arrivées de migrants en Europe. Ils étaient "1,01 million en 2015" et "172 000 l'année dernière à passer par la Méditerranée, précise Matthieu Tardis, chercheur à l'Ifri (Institut français des relations internationales), citant des chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Pour l'Italie, la baisse a été de 80% depuis le début de l'année, avec seulement 16 000 arrivants au total."
Cette politique "externalisée" de contrôle des frontières n'a toutefois pas stoppé l'immigration et n'a fait que "déplacer le problème", estime François Gemenne. "D'autres routes migratoires se sont ouvertes, ou se sont réactivées. Il y a un passage beaucoup plus important par la Libye, par exemple." "Les migrants font appel à des réseaux criminels et on retrouve plus de morts et de disparus aux frontières", renchérit Marine De Haas.
Pourquoi les regards sont-ils concentrés aujourd'hui sur l'Italie ?
Parce que la position prise par le gouvernement italien est inédite. En décidant de fermer ses ports aux bateaux des ONG, "l'Italie est allée à l'encontre du consensus européen établi jusque-là, estime Ferruccio Pastore, directeur du Forum international et européen de recherche sur l'immigration (FIERI) de Turin. Jusqu'à présent, l'Italie assurait l'accueil humanitaire des migrants mais, le 1er juin, l'extrême droite a fait son entrée au gouvernement.
Le nouveau ministre de l'Intérieur Matteo Salvini est partisan d'une ligne anti-immigration et souhaite installer en Libye des centres d'accueil et d'identification, afin de "bloquer la migration", a-t-il plaidé lors d'un déplacement dans la capitale libyenne, mardi 25 juin.
De plus, l'Italie estime qu'elle a déjà beaucoup participé à l'accueil des migrants, sans le soutien de ses partenaires. En 2013, le naufrage d'une embarcation au large de l'île italienne de Lampedusa provoque la mort de 360 migrants et choque l'opinion publique italienne. L'Italie réagit en lançant l'opération "Mare Nostrum", un dispositif de sauvetage d'envergure. Elle permet de sauver 150 000 personnes en un an, soit 400 par jour, détaille Le Monde. L'opération coûte 9 millions d'euros à l'Italie mais s'arrête en 2014. Elle est remplacée par l'opération "Triton" menée par l'Agence européenne de garde-frontières (ex-Frontex). Dotée de moins de moyens, c'est une mission de surveillance et non plus de sauvetage.
Que répond la France face à cela ?
"Ça change toutes les 24 heures, analyse le chercheur François Gemenne. La France essaie de trouver un compromis, pour le moment, entre une posture plutôt humaniste, qui est la posture d'Angela Merkel, et la ligne dure de l'Autriche et de l'Italie, mais c'est surtout une position qui n'assume pas vraiment de responsabilités."
En 2016, Emmanuel Macron, alors candidat à la présidentielle, était pourtant plus affirmé sur la question : "Les réfugiés qui risquent leur vie pour des raisons politiques sont des héros", disait-il, cité par Europe 1. En avril, le projet de loi asile-immigration, jugé "dure", "inefficace" et "prématuré", y compris au sein de la majorité, a marqué un durcissement de la politique migratoire d'Emmanuel Macron. Le président s'est justifié en paraphrasant Michel Rocard, affirmant que la France ne pouvait pas "prendre toute la misère du monde."
Pour le moment, Paris a émis quelques propositions, comme l'instauration de sanctions financières envers les pays de l'UE qui refuseraient d'accueillir les migrants ou la mise en place de "centres fermés sur le sol européen dès le débarquement", dans lesquels les migrants attendraient l'examen de leur cas, essentiellement en Italie mais aussi en Espagne.
Et l'Allemagne ?
Pour le moment, "Angela Merkel assume sa position, reprend François Gemenne. La chancelière est toujours d'accord pour que les migrants puissent demander l'asile sur le sol européen, y compris en Allemagne". Cependant, elle fait face à une crise politique nationale inédite, l'empêchant de mener son projet à bien.
Angela Merkel a été sommée par ses alliés de l'Union chrétienne-sociale (CSU) de refouler aux frontières tout candidat à l'asile, explique Le Figaro. La CSU fait partie du gouvernement de "grande coalition" avec l'Union chrétienne-démocrate (CDU, parti de la chancelière) et le Parti social-démocrate (SPD). Son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer, président du CSU, a exigé qu'elle trouve un accord européen les 28 et 29 juin, sans quoi il appliquerait cette mesure de refoulement dès juillet. Par ce coup de force, la CSU espère ainsi contrer la menace de l'extrême droite lors des élections régionales d'octobre en Bavière, dans laquelle elle détient la majorité absolue.
En 2015, Angela Merkel a décidé d'ouvrir son pays aux migrants, permettant l'arrivée en Allemagne de plus d'un million et demi de personnes. Une décision remise en cause par le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), arrivé troisième aux élections législatives en septembre dernier, pour la première fois de son histoire.
Il n'y a donc aucun point d'accord pour le moment ?
Un point de convergence perdure malgré tout : empêcher les arrivées de migrants sur le continent. L'une des idées principales est la création de "plateformes régionales de débarquement" dans différents pays, y compris hors UE, pour que les migrants secourus en mer puissent être pris en charge hors du territoire européen. Le but est d'éviter les bras de fer diplomatiques à chaque débarquement après une opération de secours avec les pays d'Afrique du Nord et d'insister sur le fait que monter dans un bateau ne garantirait plus une arrivée en Europe.
Pour certains pays, ces plateformes pourraient être crées en Tunisie ou en Albanie. Pour d'autres, comme l'Italie, elles pourraient être installées à la frontière sud de la Libye. Une mesure critiquée par certaines associations : "Nous, on appelle ça de l'externalisation. C'est la première fois qu'on évoque vraiment l'idée d'intercepter les gens en mer et de les ramener vers le sud de la Méditerranée. Or, le non-refoulement d'un réfugié est garanti par la Convention de Genève", dénonce Marine De Haas.
Au final, que peut-on attendre de ce Conseil ?
Les avis sont unanimes : les Etats membres de l'Union européenne ne prendront pas de décision radicale lors du Conseil européen. "Je pense qu'il n'y aura pas de position commune, anticipe François Gemenne. S'il y en a une, ce sera pour accentuer la fermeture des frontières, renforcer les moyens de l'agence Frontex pour la surveillance des frontières."
Les pays membres pourraient adopter des positions au cas par cas, directement d'Etat à Etat. C'est ce qu'a évoqué Angela Merkel lors du mini-sommet de dimanche dernier. L'Allemagne pourrait par exemple discuter seule à seule avec l'Italie du nombre de réfugiés que Berlin renverrait à Rome.
Je n'ai pas pu tout lire. C'est possible de me faire un petit résumé ?
Le refus par l'Italie d'accueillir l'Aquarius dans ses ports, le 10 juin, a relancé le débat entre les pays européens sur la question migratoire. Cette décision inédite a été prise par le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini, président du parti d'extrême droite la Ligue, et partisan d'une ligne anti-immigration très stricte. En réponse, Emmanuel Macron a dénoncé un "nationalisme qui renaît", entraînant une passe d'armes avec l'Italie. Ces échanges sont symptomatiques de l'absence de politique commune en matière d'immigration qui prévaut depuis vingt-cinq ans.
De son côté, Angela Merkel s'est trouvée dans l'impossibilité de s'imposer, malmenée dans sa coalition par son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer, partisan d'un durcissement de la politique migratoire allemande. C'est dans ce contexte que s'ouvre un Conseil européen, jeudi 28 juin à Bruxelles, dont l'un des objectifs est de trouver une solution pérenne au problème. Mais Angela Merkel a d'ores et déjà prévenu que cette réunion "n'apporterait pas encore de solution globale" et que "des accords bilatéraux ou trilatéraux" pourraient être passés.
iPhone et MacBook Air moins chers, Watch plus grande… que nous réserve Apple pour cette fin d'année ?
Connu pour ses excellentes sources, l'analyste Ming-Chi Kuo publie régulièrement des informations exclusives sur les futurs projets d'Apple. Dans une toute récente note, il détaille le calendrier de la marque pour 2018-2019.
POLITIQUE - Depuis le début du quinquennat, l'opération de communication cherche encore son cadre idéal. Prenant modèle sur son homologue américain, Emmanuel Macron a instauré le principe de promulguer devant les caméras de télévision les textes de loi considérés comme les plus emblématiques de sa mandature. Jusqu'ici considérée comme un simple acte administratif, cette séquence signature est devenue la marque du sceau présidentiel, censé acter la "transformation" du pays promue par le chef de l'Etat depuis son élection.
Après la loi portant sur la moralisation de la vie publique début septembre 2017, puis la réforme du code du travail, Emmanuel Macron s'est donc à nouveau mis en scène ce mercredi 27 juin, aux côtés de la ministre des Transports Elisabeth Borne et le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, en train de promulguer la réforme de la SNCF. Un geste d'autorité après plusieurs mois de conflit social, et préparé jusque dans les moindres détails par les communicants de l'Elysée.
Comme l'a relevé un compte satirique sur Twitter, Benjamin Griveaux a en effet dû s'asseoir sur une chaise plus basse que celle du président afin de ne pas avoir l'air plus grand que lui à l'image, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus.
Pour vérifier ce détail cocasse de la mise en scène du pouvoir, il suffit de consulter les images des "coulisses" de cette opération de communication, diffusées par Benjamin Griveaux lui-même.
On y aperçoit le porte-parole de l'exécutif faisant son entrée dans le bureau présidentiel et dépassant d'une demi-tête Emmanuel Macron. Benjamin Griveaux s'assoit alors sur une chaise plus basse que celle du président et se voit contraint de croiser les jambes, faute de place.
Signature de la loi pour un nouveau pacte ferroviaire par le président @EmmanuelMacron avec @Elisabeth_Borne. Pour une #SNCF modernisée, mieux armée face à la concurrence et dotée de vrais moyens. La transformation est @enmarchefr
Networking : en quoi l'échauffement social (small talk) est si important
J'arrive en entretien Réseau. Mon interlocuteur du jour m'accueille dans son bureau. Il est courtois mais réservé. Il m'invite à m'asseoir et me demande si j'ai trouvé facilement mon chemin. Je lui réponds poliment par l'affirmative, en arborant un sourire XXL. J'avise que derrière lui, il y a plusieurs photos de nains de jardin. Aussi, je lui demande si, comme moi, il est fan de ces gnomes qui ornent les plus beaux jardins de France. Il me répond : Oui. Et son visage s'éclaire, il me sourit, le small talk a produit son effet, notre entretien démarre sur d'excellentes bases !
Le small talk ou comment débuter un entretien Le small talk, autrement appelé « échauffement social », désigne la façon habituelle de commencer un entretien avec un interlocuteur Réseau. C'est souvent un élément négligé dans les formations de Networking. Or cela constitue une phase essentielle pour démarrer de façon positive un rendez-vous avec une personne que l'on ne connait pas et qui accepte de nous recevoir. Par définition, le small talk est un échange court. Il ne doit pas durer plus de cinq minutes. Si le small talk devient un long talk, il y a de fortes chances pour que l'objectif de la réunion ne soit pas atteint.
L'importance du small talk Lors d'une première rencontre avec un inconnu, l'entrée en matière est cruciale car il faut mettre à l'aise la personne qui nous reçoit. Généralement, cette personne ne sait qui nous sommes et elle a souvent oublié de la part de qui nous venons. Elle a donc besoin d'être rassurée pour mieux nous écouter. Un de mes clients est ainsi arrivé à un entretien avec son casque de moto, le small talk s'est engagé aussitôt sur la pratique de la moto car l'hôte du jour était également motocycliste. L'échange sur les grosses cylindrées qui a suivi a permis de parfaitement briser la glace.
La préparation du small talk Pour que l'échauffement social se passe au mieux, il est important de préparer toutes les rencontres que l'on fait dans le cadre d'une démarche Réseau. Il faut donc se renseigner sur son interlocuteur en faisant appel à son réseau et en effectuant des recherches sur Google et sur LinkedIn. Il convient également de bien connaître les liens qui existent entre la personne qui nous reçoit et le connecteur. Sont-ils amis ou juste des relations professionnelles ? Ont-ils fait leurs études ensemble ou travaillé dans la même entreprise ? Se voient-ils souvent ou rarement ? Toutes ces informations sont utiles pour piloter au mieux le small talk qui peut commencer par la question suivante : « Ah, vous venez de la part de Robert, comment va-t-il ? »
Conseils de pro Si votre interlocuteur vous parle de la météo, ayez quelque chose d'intéressant et d'original à lui répondre car le small talk ne vous condamne pas automatiquement à débiter des banalités. Le mieux est de trouver vous-même le sujet de l'échauffement social. D'abord parce que cela vous permettra de maîtriser le début de l'échange. Ensuite, cela rendra service à votre hôte en lui évitant de se creuser la tête pour démarrer la discussion. Un conseil : évitez les sujets comme la religion, la politique, les catastrophes et votre dernière grippe… De même, abstenez-vous de ragoter, de dire du mal de personnes ou d'entreprises. Le small talk n'est pas le divan du psychanalyste, il constitue une occasion de trouver des affinités, d'allumer une étincelle d'intérêt et de créer une atmosphère d'échange professionnel entre deux individus dans un climat positif, constructif et de confiance.
La forme, c'est le fond qui remonte à la surface Dans le small talk, la forme est aussi importante que le fond. Votre attitude générale, votre poignée de main, les intonations de votre voix, votre communication non verbale constituent des éléments clés pour bien débuter l'échange. Souriez car une personne souriante devient automatiquement sympathique et dégage aussitôt des ondes positives qui facilitent et fluidifient le small talk. Respectez également les règles élémentaires de la politesse : soyez ponctuel, n'interrompez pas votre hôte, ne parlez pas trop fort, ne réclamez pas un café si on ne vous en propose pas. Last but not least, maniez l'humour avec beaucoup de finesse. Ce qui est hilarant pour vous ne l'est peut-être pas pour votre interlocuteur du jour. La grosse blague bien lourde peut vous emmener droit dans le mur !
En définitive, dans la mesure où vous n'aurez jamais une deuxième chance de produire une première bonne impression, il est clair qu'un small talk maîtrisé facilite grandement vos entretiens Réseau et vous rapproche de votre objectif. L'échauffement social réussi, synonyme de bonne entrée en matière, constitue l'étincelle qui déclenche l'effet magique du Réseau.
« Une déconnexion historique entre le pouvoir national et les territoires »
Un an après, que change la fin des parlementaires-maires dans les territoires ?
Pour la première fois de leur existence, des premiers magistrats de grande ville exercent leur mandat à temps plein. Dans ces collectivités, le patron de tous les salariés de la boutique n'est plus le directeur général des services, comme c'était le cas une partie de la semaine dans beaucoup de situations de cumul. Ce n'est plus non plus « la voix de son maire », le directeur de cabinet. On entendait des gens commander l'administration alors qu'ils n'étaient même pas élus. Souvent, les adjoints au maire n'existaient pas.
Pourquoi le système politique municipal est-il si centralisé ?
Historiquement, le maire était là pour défendre la République face à l'église. Il n'était pas question de partager le pouvoir. Le patron de l'exécutif est donc aussi le président de l'assemblée municipale et le représentant de l'Etat dans la commune. C'est lui, et lui seul, qui incarne l'autorité. Cela fait partie de notre code génétique.
Ce mode de fonctionnement correspond-il toujours aux aspirations d'une société plus horizontale ?
Il est toujours ancré dans la population. Le maire incarne le pouvoir local, ce qui pose aujourd'hui des difficultés, car cette représentation se révèle en grande partie fictive. Ce n'est plus la commune, mais l'intercommunalité qui définit la plupart des investissements. Le système communautaire est d'ailleurs très différent du pouvoir municipal. C'est, soit un régime d'assemblée, où les petites communes tirent les marrons du feu, soit un exécutif partagé.
L'intercommunalité ne ressemble-t-elle pas un peu à l'Europe ?
C'est certain. Le conseil communautaire, c'est le Parlement européen, la foire d'empoigne. Des intérêts divergents s'expriment. Le bureau communautaire, c'est le conseil européen. L'administration intercommunale, elle, c'est la Commission. Les DGS et les chargés de mission font tourner la boutique avec efficacité. Comme la Commission européenne, cette machine est parfois perçue comme un machin technocratique. Certains maires lui font porter leurs échecs pour mieux s'en attribuer ses succès.
La seule différence, en définitive avec l'Europe, c'est que l'intercommunalité ne fonctionne pas à l'unanimité. C'est justement pour cela que cela marche. Un peu partout, un intérêt communautaire émerge. C'est particulièrement vrai pour la France rurale qui, la première, a fait l'intercommunalité. Pour le monde urbain, il a fallu mettre une grosse carotte. Pour approfondir les intercommunalités, je préconise, à côté des représentants des communes, l'élection des membres de l'exécutif sur l'ensemble du territoire communautaire.
A défaut d'un tel système, le fléchage à l'occasion des municipales et la présence de l'opposition des communes les plus peuplées ne favorisent-ils pas une plus forte politisation des assemblées intercommunales ?
Cela ne produit pas d'effet de ce type. Ce sera encore plus vrai après les prochaines municipales où les étiquettes compteront moins que jamais. La faiblesse d'En Marche comme parti politique à l'échelle locale va entraîner des apparentements. Des maires de droite et de gauche concourront sous le label macroniste, tout en gardant d'autres attaches. Ces élections se dérouleront dans un climat de délitement des partis.
Des patrons de gros exécutifs, comme Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France, et dans une moindre mesure Valérie Pécresse en Ile-de-France, s'affranchissent déjà de leur parti. Ce phénomène est renforcé par la loi anti-cumul des mandats. Nous allons vers une déconnexion, pour la première fois en France, de la politique nationale et de la politique locale. Nous allons, je crois, assister à des élections municipales très dépolitisées, centrées sur le local. Les appartenances politiques vont, peu ou prou, disparaître.
Ce serait une sacrée rupture avec les dernières élections municipales, départementales et régionales au cours desquelles les électeurs ont surtout voté en fonction de considérations nationales…
Cela, c'était l'ancien système. Le nouveau pouvoir national ignore totalement les problématiques territoriales. Il transgresse toutes les règles. Il supprime d'un trait de plume la fiscalité locale et le lien entre les collectivités et les citoyens. Le Gouvernement ne cherche pas à renforcer quelque niveau territorial que ce soit.
La réforme de l'apprentissage se fait au détriment des régions. Les départements sont asphyxiés avec le vieillissement de la population et, dans certains territoires, par le RSA. Le redémarrage économique n'est en effet pas uniforme. La concentration des entreprises autour des métropoles s'accélère à vitesse grand V. Dans des départements de vieille industrie, comme l'Aisne et les Ardennes, il n'y a pas la moindre localisation d'activité. Les décentralisateurs forcenés et les ultra-libéraux ont détruit la DATAR. La question de la périphérie demande de l'argent. On n'en met aucun. Si on voulait abandonner la classe ouvrière à un Trump à la française, on ne s'y prendrait pas autrement…
Les députés l'ont décidé dans la nuit : les associations religieuses sortent de la liste des lobbies
La mobilisation a failli finir par payer, mais la nuit du 26 au 27 juin a finalement entériné un recul pour la laïcité. Les députés de l'Assemblée nationale ont voté, par 109 voix contre 39, l'adoption de l'article 38 du projet de loi de confiance entre l'administration et les citoyens. Entérinant ainsi l'une des dispositions les plus polémiques du texte : désormais, les associations religieuses bénéficieront d'un traitement de faveur, puisqu'elles sont retirées de la liste des groupes d'intérêt qui doivent informer la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de leurs rencontres et relations avec les autorités, depuis une loi de 2013. Toutes les associations à but cultuel pourront désormais rencontrer des administrations ou des élus, et faire avancer auprès d'eux leurs idées, sans que le public ne soit informé, puisqu'il est maintenant implicitement suggéré par la loi que les religions défendent l'intérêt général…
Division dans le camp macroniste
Pourtant, cette régression a bien failli être évitée. Dans le sillage de la députée LREM Stéphanie Kerbarh et de plusieurs autres parlementaires laïques, un amendement s'opposant au retrait des religions de la liste des lobbies avait réuni plus de 80 députés signataires. Le groupe socialiste avait déposé un texte similaire, réclamant "juste que les associations cultuelles soient placées dans la loi, sur le même rang que les autres représentants d'intérêts". Las : votés à 2 heures du matin, les deux textes ont été rejetés à une très courte majorité (88 contre 85) par les députés présents.
L'analyse du vote de ce fameux amendement est d'ailleurs assez éclairante. Premier constat : la majorité est clairement divisée sur la laïcité, quasiment à égalité. 64 députés macronistes ont souhaité conserver l'inscription des religions au registre des lobbies, quand 66 s'y sont opposés. Au rang des parlementaires laïques de LREM, on trouve quelques têtes connues, pour beaucoup issues de la gauche, à l'instar de Stella Dupont, Barbara Pompili, François-Michel Lambert ou encore Jean-Louis Touraine. On note également la présence d'Aurore Bergé, venue de la droite, du jeune député Pierre Person ou d'Hugues Renson, souvent cité comme candidat potentiel LREM à la mairie de Paris. En face, parmi les macronistes "accommodants" avec les associations religieuses, on retrouve le président du groupe des marcheurs, Richard Ferrand, mais aussi la déléguée nationale de La République en Marche, Laetitia Avia, ou encore Gabriel Attal, proche d'Emmanuel Macron. Le rapporteur de la loi sur la confiance, Stanislas Guérini, s'est également opposé à l'amendement de l'article 38.
L'amendement rejeté grâce à la mobilisation de la droite catholique
Le reste des députés présents a recréé un clivage très "IIIe République" : l'ensemble de la gauche s'est positionnée en faveur de la laïcité, quand la quasi-intégralité de la droite a voté pour retirer les associations religieuses de la liste des représentants d'intérêts. Tous les députés socialistes (dont Valérie Rabault, présidente du groupe Nouvelle Gauche), communistes et insoumis (parmi lesquels Danièle Obono) ont soutenu l'amendement, ainsi que quelques non-inscrits de gauche comme l'ex-PS Jean-Michel Clément, ou la radicale Sylvia Pinel. Mais ils étaient bien trop peu nombreux : 5 députés PS, 4 pour la FI, et 3 communistes, c'est maigre, d'autant que le vote de l'amendement s'est joué... à 3 voix près. C'est la mobilisation de la droite qui a permis son rejet. Les 13 députés Les Républicains présents ont voté comme un seul homme contre la disposition laïque. Preuve que, si le député Eric Ciotti (absent lors de ce vote) se pique de rajouter le mot "laïcité" à la devise nationale, et que les leaders de droite ne cessent d'invoquer cette valeur dans leurs discours, ce prétendu attachement a bien du mal à se traduire en actes.
On ne sera d'ailleurs pas forcément surpris de retrouver, parmi les députés LR défavorables à l'amendement, Marc Le Fur, Philippe Gosselin et Véronique Louwagie : en 2014, ces 3 députés LR avaient proposé de dérembourser l'IVG. Catholiques pratiquants, ils se sont tous fait particulièrement remarquer au sein de la Manif pour tous. Comme les deux députées non-inscrites qui ont veillé jusqu'à 2 heures du matin pour s'assurer que les associations religieuses ne soient pas considérées comme des lobbies : Emmanuelle Ménard, l'épouse du maire de Béziers Robert Ménard, s'était illustrée en inspirant à son mari l'installation d'une crèche dans l'hôtel de ville (depuis retirée par ordre de la justice), et l'organisation d'une messe chrétienne lors de la féria locale, au mépris de la laïcité. Marie-France Lohro, l'autre parlementaire non-inscrite à avoir rejeté l'amendement, est membre du parti d'extrême droite de la Ligue du Sud. Elle s'était fait remarquer en organisant à l'Assemblée nationale un congrès sur le transhumanisme, auquel était invité tout un aréopage d'opposants farouches à l'avortement.
Tout ce beau monde s'est donc uni à une courte majorité de marcheurs pour accorder un traitement de faveur aux associations cultuelles, pendant qu'Emmanuel Macron recevait le titre de chanoine de Latran à l'occasion d'une visite au Vatican. Pour les laïques de la majorité, c'est un nouveau constat d'échec à s'opposer aux visées accommodantes de l'exécutif, qui semble prêt à égratigner la laïcité pour installer un "climat de confiance" avec les religions.