Ci-dessous, le courrier adressé aux maires concernés :
Madame, Monsieur le maire,
En début d’année 2009, nous nous adressions à vous pour vous alerter des graves effets relevant de la décision du Pays des Cévennes de la mise en œuvre de la technologie hertzienne de téléphonie / Internet destinée à couvrir 90% des zones blanches.
Certes, nous comprenons que vous soyez soucieux de permettre à vos administrés d’accéder aux technologies d’information et de communication.
Comme partout en France, la volonté de réduire la fracture numérique qui isole les territoires ruraux amène les élus locaux à suppléer à ce que faisait il y a encore quelques années, le service public France Télécom, alors entreprise publique.
Nous mesurons à quel point l’absence des services publics est cruciale, participe à l’inégalité de traitement des populations et des territoires.
Vous êtes nombreux à manifester cette inquiétude. La réaction qu’a suscitée la menace qui pèse sur le service public postal est éloquente.
S’agissant des choix opérés par la plupart des collectivités territoriales, il s’avère que la technologie hertzienne est très critiquée.
Pourquoi ? Cette technologie vous a été présenté comme étant une solution efficace et d’avenir. Or, c’est faux.
Ce système est inadapté aux zones géographiques à relief à cause des obstacles et des perturbations climatiques et les débits sont relativement faibles voire très faibles lors des connections simultanées d’usagers.
L’hertzien est donc mal adapté à l’Internet d’aujourd’hui et en aucun cas pour les évolutions vers le Très Haut Débit qui devient utile au monde professionnel.
Le filaire est incontestablement nettement supérieur en efficacité. Sous couvert d’un progrès, il s’agit en fait d’un procédé reconnu techniquement archaïque et donc appelé à être démantelé à brève échéance.
Force est de constater, madame, monsieur le maire, qu’en vous faisant accepter ce système, l’opérateur Meshnet et le Pays des Cévennes vous conduisent implicitement à abandonner de fait le réseau historique filaire.
C’est sa mise à mort.
En acceptant ce réseau hertzien en Cévennes, on vous exclue donc du dispositif de la région Languedoc-Roussillon en cours de mise en œuvre, fondé sur le filaire et le satellitaire mais aussi sur du hertzien, on le déplore, mais qui devra respecter le seuil d’innocuité (0,6 V/m).
Sous prétexte de gagner quelques mois sur le dispositif régional, ces territoires cévenols seront en réalité à la traîne pour très longtemps.
Par désinformation on vous fait conforter, malgré vous, les logiques de concurrence des opérateurs qui ont pour conséquences la multiplication anarchique et inutile des réseaux alternatifs que l’on fait payer très cher aux collectivités et l’abandon des territoires ruraux.
En effet, alors que les abonnés ont payé le réseau filaire pendant des décennies, on fait payer aujourd’hui au contribuable cette nouvelle installation (2,4 M d’€) au profit exclusif de l’opérateur.
Nos communes sont déjà irriguées majoritairement par le filaire.
Pour assurer le haut débit partout, les boucles locales en filaire suffisent dès lors que la section des fils est corrigée ou par la mise en œuvre de la technologie NRA ZO. Comment accepter de démolir ce réseau filaire aujourd’hui alors que la technologie de l’Internet et du téléphone nous obligera à le rebâtir demain ?
Voilà pourquoi des territoires, telle la Région PACA, renoncent au système hertzien après y avoir cru et l’avoir expérimenté.
C’est ce choix et leur résistance qui conduisent à l’investissement sur le réseau historique en concédant un complément satellitaire pour les endroits extrêmement inaccessibles.
On vous a dit que Meshnet investit et propose un tarif égal aux autres opérateurs. C’est Faux ! L’abonné cévenol devra payer 59 € au lieu de 29 € ailleurs (téléphone / Internet 2 Mo).
Sans oublier, les 155€ de frais d’installation (inexistant dans le système filaire).
Avec cette injustice c’est le principe de la péréquation qui est atteint.
A propos de la technologie satellitaire, pourquoi vous a-t-on caché l’existence et la disponibilité de celle-ci alors qu’elle permet l’accès à l’Internet Haut Débit dans toutes nos zones blanches et ce, sans aucun investissement en infrastructures ?
Cette solution répond pourtant aux attentes immédiates de votre population ; elle est préférable pour des raisons à la fois technologiques, sanitaires et tarifaires (abonnement Internet 3 Mo/téléphone à 49 €, location de la parabole incluse, contre 59 € chez Meshnet).
De plus, la technologie hertzienne à un impact sanitaire à prendre très au sérieux.
Nous touchons là à quelque chose de grave concernant la santé publique des habitants de votre commune.
Pour vous faire accepter ce projet, l’opérateur a dû dissimuler la dangerosité des hyperfréquences émises par les antennes relais qu’il installe sur votre commune.
Il vous a brouillé les pistes en osant user d’arguments fallacieux : «nos antennes consomment comme une ampoule de frigo » / « les ondes ne traversent pas les murs des maisons » / « seul les abonnés seront exposés aux ondes » / « on est bien plus exposé aux hyperfréquences avec son téléphone portable »...
L’opérateur brouille les pistes en confondant volontairement la consommation électrique de l’antenne, sa propre fréquence et les hyperfréquences subies par l’habitant ! Or, c’est cette dernière qui a un impact sur la santé. Le seuil inoffensif préconisé par la communauté scientifique et médicale étant de 0,6V/m, les antennes relais posées ici par Meshnet apparaissent hors normes.
Avec des maires concernés par ces installations, nous avons demandé à Meshnet et au Pays des Cévennes de procéder à des mesures pour garantir le seuil d’innocuité de 0,6V/m. Il vous faut savoir qu’ils refusent depuis des mois de le faire. L’opérateur a même refusé d’en réceptionner les courriers recommandés. Nous vous laissons juge de cette posture douteuse. Et c’est parce que Meshnet est incapable de prouver le respect du 0,6 v/m qu’il vient de démonter son antenne relais à Saint Christol lez Alès.
Vous le constatez peut être, les diverses publications d’informations des collectivités territoriales, l’Association des Maires de France et des Petites Villes de France s’en font l’écho depuis plusieurs mois : juges, médecins et scientifiques s’accordent pour faire démanteler ces antennes relais Wimax. Pourquoi ? Parce que les hyperfréquences émises par ces antennes attaquent gravement la santé des populations. Les preuves scientifiques sont désormais là et incontestées. Regroupées dans un rapport international récapitulatif de plus de 1500 travaux publiés : le Rapport Bio initiative, adopté par le Parlement européen en 2007. L’exposition permanente aux hyperfréquences provoque divers troubles et maladies graves : céphalées, insomnies, cancers (leucémies, tumeurs cérébrales …). L’épidémiologie permet d’en mesurer les dégâts. C’est d’ailleurs pour cela qu’aucune compagnie d’assurance ne prend en compte les risques liés aux hyperfréquences. Dans le cas d’une telle installation, tous les habitants de votre commune, abonnés ou non, seront exposés aux ondes car une antenne Wimax arrose en toutes directions. Il s’agit d’une antenne de type omnidirectionnelle. De plus, chaque connecté devient, à son tour, émetteur d’hyperfréquences supplémentaires, via les débits montants. Un utilisateur de téléphone mobile, a le choix de respecter les préconisations d’usage : une conversation ne doit pas excéder 4 minutes. Mais avec le Wimax dans votre commune, c’est une exposition dangereuse 24 H / 24 H. Là, on ne donne pas le choix à vos habitants. L’affaire est bien grave et les faits sont bien avérés aujourd’hui pour qu’on ne puisse pas dire demain « on ne savait pas » comme cela a été tristement le cas pour le sang contaminé, l’amiante, le dystilbène …
Comme la Charte de l’Environnement le prévoit dans son article 5, nous vous invitons, Monsieur le Maire, à appliquer le principe de précaution. Nous vous invitons de ce fait à exiger : • des mesures, avec contre-expertises, pour faire respecter à Meshnet le seuil de 0,6 V/m globalisé (toutes fréquences additionnées). Le CRIIREM ou Robin des Toits peuvent vous y aider, soutenus par le COFRAC (organisme certificateur et d’accréditation) • le remplacement immédiat des antennes dépassant ce seuil • l’implantation de ces antennes très éloignées de toute d’habitation • plus fondamentalement, nous vous demandons d’exiger la mise à niveau du réseau filaire.
Le débat entre élus, populations, acteurs associatifs, techniques, scientifiques indépendants de l’opérateur et syndicats s’imposait pour une décision aussi importante qui impacte l’aménagement du territoire, l’égalité de traitement et la santé publique. Cela a été réclamé depuis 2008 à maintes reprises mais a été refusé. Nous le déplorons et c’est dommageable. Il est encore temps, que vous ayez autorisé ou pas encore les travaux, de dire non aux exigences d’un opérateur dont la technologie n’apporte pas la réponse au besoin structurant et pérenne de votre commune en matière de technologie d’information et de communication.
Dire non à ce projet c’est également protéger votre population des risques encourus pour leur santé