Anticor dépose une deuxième plainte contre Alexis Kohler
Anticor avait déjà déposé une plainte contre Alexis Kohler pour "prise illégale d'intérêt", "trafic d'influence" et "corruption passive" en juin.
L'association Anticor a déposé mercredi une plainte complémentaire pour "prise illégale d'intérêt" contre le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler. Mediapart a révélé lundi qu'il avait approuvé, comme haut-fonctionnaire, des contrats concernant l'armateur MSC, fondé et dirigé par des cousins de sa mère.
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Le média révèle qu'en 2010 et 2011, Alexis Kohler a pris la parole et voté en faveur de contrats à venir entre "Grand Port maritime du Havre" GPMH (où il siégeait au Conseil de surveillance) et Terminal Normandie MSC (TNMSC). Il s'agit de la filiale française de l'armateur italo-suisse et acteur majeur de l'extension considérable du port alors engagée.
Affaire Alexis Kohler (dans laquelle @anticor_org a déposé plainte) : @Mediapart apporte les preuves du mensonge du secrétaire général de l'@Elysee : https://www.mediapart.fr/journal/france/060818/msc-les-preuves-du-mensonge-d-alexis-kohler-numero-2-de-l-elysee?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67 …
— Anticor (@anticor_org)
Dans sa plainte, Anticor souligne notamment que, le 30 septembre 2011, Alexis Kohler vote, "contre l'avis du commissaire du gouvernement", en faveur de l'extension de la présence de TNMSC dans le nouveau terminal "Port 2000". Ce lien familial "a toujours été dissimulé par Monsieur Alexis Kohler jusqu'à sa révélation par le journal Mediapart", concluent les avocats d'Anticor, Jean-Baptiste Soufron et Patrick Rizzo.
Dans son communiqué, l'association Anticor s'appuie sur l'article 432-12 du Code Pénal disant que: le fait, pour une personne dépositaire de l'autorité publique, de "prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise" dont elle a "la charge d'assurer la surveillance, l'administration, la liquidation ou le paiement, est puni de cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de 500 000 €".
Une première plainte déposée en mai
L'association anticorruption avait déjà déposé fin mai une plainte initiale auprès du PNF (parquet national financier) contre le bras droit d'Emmanuel Macron pour "prise illégale d'intérêt", "trafic d'influence" et "corruption passive" après des premières révélations du site d'information. Ces révélations avaient déclenché l'ouverture d'une enquête judiciaire.
Interrogé en mai par Mediapart, le numéro deux de l'Élysée avait pourtant affirmé s'être "toujours déporté" [s'être écarté des débats] quand il avait eu à connaître, comme haut-fonctionnaire, des dossiers concernant MSC. Plus que le "mensonge" d'Alexis Kohler en mai, pour Anticor "cette affaire soulève, une nouvelle fois, la question des allers-retours entre le public et le privé, aujourd'hui peu, voire pas du tout, contrôlés".
L'Elysée n'a souhaité faire "aucun commentaire" mardi compte-tenu de l'enquête en cours. En juin, aux lendemains de la révélation de l'enquête du PNF, Emmanuel Macron avait loué la "probité exemplaire" de son secrétaire général.