Extrait:
« Le brevet protégeant le soja « Roundup Ready » de Monsanto est tombé dans le domaine public en début d'année 2015. La voie est donc libre, depuis, pour les sélectionneurs souhaitant commercialiser des « OGM génériques », mais aussi pour les agriculteurs souhaitant reproduire les semences de soja tolérantes au glyphosate mises au point par Monsanto. Or ces semences sont utilisées par des millions d'agriculteurs, sur des surfaces considérables. Le soja constitue en effet aujourd'hui la principale source de protéines entrant dans l'alimentation animale. Un marché colossal, pour l'instant soustrait, au moins pour partie, aux appétits de Monsanto.
Quant aux brevets sur les herbicides à base de glyphosate, y compris celui protégeant le Roundup lui-même, ils étaient déjà tombés dans le domaine public en 2000. Depuis cette date, les concurrents de Monsanto se sont donc taillés de larges parts dans son marché historique en commercialisant des génériques à moindre coût.
C'est dans ce contexte que, entre 2014 et 2016 seulement, Monsanto a enregistré une baisse de 2 Milliards de dollars de chiffre d'affaires. Son taux de croissance sur le secteur des semences, qui atteignait 9% de moyenne annuelle entre 2010 et 20143 est désormais négatif et décroit d'environ 3,5%4 par an depuis 2014. Un plan de restructuration a donc été lancé en 2015 et Monsanto a vu passer son taux d'endettement de 14% en 2013 à 67% en 20165. L'expiration de ses brevets a donc mis à mal la croissance et les profits de Monsanto. Un coup dur pour la multinationale et ses actionnaires, mais surtout un événement capital dans le débat sur le glyphosate, qui devrait faire l'objet de toute l'attention de ses détracteurs. »