dimanche 2 septembre 2018

"Ils sont partout, mais c'est la vie !" : d'anciens ministres racontent leurs rapports avec les lobbys

"Ils sont partout, mais c'est la vie !" : d'anciens ministres racontent leurs rapports avec les lobbys

"Ils sont partout, mais c'est la vie !" : d'anciens ministres racontent leurs rapports avec les lobbys

En démissionnant, Nicolas Hulot a mis en cause le poids des groupes de pression dans les décisions politiques. Logement, agriculture, commerce, santé… D'anciens ministres qui occupaient des postes cruciaux reviennent sur leur expérience face à ces spécialistes des relations publiques.

Représentants d\'entreprises, de secteurs d\'activité ou d\'associations, les lobbyistes sont chargés d\'influencer les décisions politiques en leur faveur.
Représentants d'entreprises, de secteurs d'activité ou d'associations, les lobbyistes sont chargés d'influencer les décisions politiques en leur faveur. (GREMLIN / GETTY IMAGES)

"C'est probablement un élément qui a achevé de me convaincre que ça ne fonctionne pas." Au moment d'évoquer son départ du gouvernement, mardi 28 août sur France Inter, Nicolas Hulot a pointé du doigt la présence du lobbyiste Thierry Coste à une réunion organisée la veille à l'Elysée pour évoquer la réforme de la chasse.

A l'issue de cette rencontre, les chasseurs sont repartis du palais avec le sourire : ils ont en effet obtenu une baisse de moitié du prix des permis de chasse nationaux (qui passe de 400 euros à 200 euros) et le maintien des chasses traditionnelles. Un désaveu pour Nicolas Hulot, mais également un événement symptomatique selon lui de la présence des lobbys dans les cercles du pouvoir. "C'est un problème de démocratie : qui a le pouvoir ? Qui gouverne ?" s'est-il interrogé.

Comment les membres de l'exécutif composent-ils avec les groupements d'intérêts qui gravitent autour d'eux ? Pour mieux le comprendre, franceinfo a posé la question à d'anciens ministres.

"Le décideur est le seul responsable de ses choix"

Lorsqu'on leur demande s'ils ont eu affaire à des représentants d'intérêts lorsqu'ils étaient en poste, tous les anciens ministres interrogés par franceinfo livrent une réponse identique à celle de Marisol Touraine. "Evidemment !" s'exclame l'ancienne ministre de la Santé du quinquennat Hollande. "Le problème n'est pas l'existence des lobbys, car il ne s'agit après tout que de la défense d'intérêts : cela ne choque personne qu'une association qui œuvre pour la défense de l'environnement fasse pression pour mettre en œuvre telle ou telle mesure."

Pour tous, le terme "lobby" s'applique en effet aussi bien au chargé de relations institutionnelles qui travaille pour le compte d'un géant pétrolier qu'à une association de défense des animaux. "Dans tous les cas, ils essaient de faire passer des messages, de faire évoluer la loi dans un sens qui leur serait favorable... Ils sont partout, mais c'est la vie, ça !" balaie Nicolas Forissier, ancien secrétaire d'Etat chargé de l'Agriculture dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. "Je ne vois d'ailleurs pas ce qu'il y a de surprenant à ce que Thierry Coste, qui est un défenseur patenté des chasseurs depuis plus de vingt ans, soit présent à une réunion à ce sujet", ajoute l'actuel député LR de l'Indre.

Nicolas Forissier, alors secrétaire d\'Etat à l\'Agriculture, le 1er avril 2004 lors du congrès de la FNSEA au Grand-Bornand (Haute-Savoie).
Nicolas Forissier, alors secrétaire d'Etat à l'Agriculture, le 1er avril 2004 lors du congrès de la FNSEA au Grand-Bornand (Haute-Savoie). (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Evoquant la FNSEA, que l'ancien ministre de l'Environnement Yves Cochet accusait sur franceinfo de "cogérer" le ministère de l'Agriculture "depuis cinquante ans", Stéphane Le Foll s'agace. "On peut dire ce que l'on veut, mais le syndicalisme agricole est représenté aujourd'hui à 60% par la FNSEA. Voilà la réalité !" s'écrie celui qui a occupé le ministère de la rue de Varenne durant la totalité du dernier quinquennat.

On ne peut pas faire comme si cela n'existait pas, ou alors on dit qu'il faut que les corps intermédiaires dégagent. Mais quand on fait de la politique, on doit écouter, tout en défendant sa ligne.Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture entre 2012 et 2017à franceinfo

Un avis partagé par Nicolas Forissier, pour qui entendre les représentants d'intérêts multiples fait partie du boulot. Il est de toute manière impossible de satisfaire tout le monde, selon lui. "Si vous vous pliez aux demandes de la FNSEA, vous pouvez être certain que la Coordination rurale et que la Confédération paysanne ne seront pas contentes et vous le feront savoir, explique l'ex-secrétaire d'Etat. Le fait que de nombreux interlocuteurs vous sollicitent avec des positions différentes rend logique le fait que le décideur soit obligé de prendre de la hauteur."

Stéphane Le Foll, alors ministre de l\'Agriculture, lors du congrès de la FNSEA organisé le 15 septembre 2016 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine).
Stéphane Le Foll, alors ministre de l'Agriculture, lors du congrès de la FNSEA organisé le 15 septembre 2016 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine). (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Pour la plupart des anciens ministres interrogés, il est trop simple d'expliquer la décision retenue par Emmanuel Macron en faveur des chasseurs par la présence de Thierry Coste à leurs côtés. "Pendant cinq ans, j'ai eu affaire aux chasseurs. J'ai rencontré Thierry Coste. Mais jamais je n'aurais choisi de diviser par deux le prix du permis de chasse ! Je veux bien qu'on pointe du doigt les lobbys, mais au bout du compte, il y a toujours un choix dont le décideur est le seul responsable !" martèle Stéphane Le Foll. Son prédécesseur Nicolas Forissier abonde en son sens. "Que vous soyez maire, président de région ou ministre, la noblesse du politique est d'être capable d'entendre tout le monde, puis de prendre le recul nécessaire pour prendre la meilleure décision possible."

"Les cadeaux, je n'imagine pas cela possible"

Invitations dans des restaurants chics, places en loge pour des rencontres sportives, cadeaux luxueux... "Je sais qu'on rêve de ces petites histoires-là", souffle un ancien ministre du Logement de droite interrogé au sujet des supposées approches des lobbys vers les politiques. "Je n'ai jamais connu, ni comme ministre, ni comme parlementaire, de menaces ou de propositions bizarroïdes, financières ou autres", assure-t-il.

"Quand on est ministre, les cadeaux, je n'imagine pas cela possible. Je n'en ai pas reçu un seul de la part des entreprises", assure Marisol Touraine, qui avait signé à son entrée au gouvernement, comme tous les ministres de Jean-Marc Ayrault, une charte de déontologie l'engageant notamment à remettre "au service des domaines, soit immédiatement, soit à l'issue de [ses] fonctions, les cadeaux d'une valeur supérieure à 150 euros".

Secrétaire d'Etat à la Santé du gouvernement Fillon, Nora Berra se souvient, elle, d'un présent "bizarre". Après lui avoir présenté leurs arguments, les représentants d'une fédération de cliniques "[lui] ont remis un iPad, en [lui] expliquant que tous les chiffres étaient dedans et que, comme ça, [elle] n'oublierai[t] pas". Désarçonnée, elle a finalement emporté la tablette et dit l'avoir offerte à une association.

Certains ministres estiment de leur côté être suffisamment bien lotis pour rester insensibles aux petites attentions intéressées de certains lobbys. "Quand j'étais parlementaire, des médias m'ont épinglé pour avoir reçu, au moment des vœux de début d'année, une bouteille de champagne de 32 euros… 32 euros !" s'indigne l'ancien ministre du Logement cité plus haut.

Vous pensez que je vais me faire acheter pour l'équivalent de trois paquets de clopes ?Un ancien ministre du Logement d'un gouvernement de droiteà franceinfo

En revanche, Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat au Commerce entre 1997 et 2000, se souvient d'une approche qui l'avait surprise. "Quand j'ai pris le poste, je ne m'étais pas posé la question des lobbys. J'ai compris tout de suite, raconte-t-elle. Sitôt en poste, un ancien ministre de droite, très connu, m'a demandé un rendez-vous. Quand je suis venue le chercher, il était accompagné. Il m'a présenté la personne : c'était un des hauts responsables de la grande distribution en France", un des domaines dont elle avait la responsabilité.

"J'ai demandé à cette personne de rester dans la salle d'attente. En fait, l'ancien ministre avait cru bon de la faire venir pour essayer de me convaincre que cette grande marque, qui faisait des solderies, était formidable, et qu'il fallait l'aider à ouvrir davantage de magasins ! J'étais sidérée. Je ne connaissais pas ce système, je tombais des nues." Elle assure que cette mauvaise expérience l'a vaccinée pour le reste de son passage au gouvernement : "Par la suite, je faisais systématiquement demander à mon cabinet qui voulait me voir et pourquoi."

Marylise Lebranchu, alors secrétaire d\'Etat chargée du Commerce, répond aux questions de la presse à Paris le 16 novembre 1999.
Marylise Lebranchu, alors secrétaire d'Etat chargée du Commerce, répond aux questions de la presse à Paris le 16 novembre 1999. (ERIC FEFERBERG / AFP)

A en croire certains ministres, de telles tentatives de lobbying masqué seraient de toute façon inutiles : on ne peut pas leur dicter quoi penser, et leur carrière en témoignerait. "Vous savez, moi, avant qu'on me fasse défendre quelque chose que je ne pense pas…" assure Marie-Noëlle Lienemann, secrétaire d'Etat au Logement à deux reprises, sous Bérégovoy puis Jospin. "On parle de l'influence de la FNSEA sur le ministère de l'Agriculture, mais j'ai été sifflé à chacun de ses congrès !" raconte Stéphane Le Foll comme témoignage de son imperméabilité à la pression du puissant syndicat agricole.

Quand les lobbys contournent les ministres

Reste que Marylise Lebranchu insiste sur la distinction "entre le lobbying dissimulé" – les "rencontres et déjeuners organisés avec une certaine arrière-pensée" – et "le lobbying transparent, qui est connu et figure sur les agendas des ministres""Il m'est d'ailleurs parfois arrivé, poursuit-elle, de recevoir officiellement des personnes que certains souhaitaient me présenter de manière plus indirecte". Dans un cadre choisi par la secrétaire d'Etat, "les choses étaient beaucoup plus faciles".

Mais les moyens plus détournés de faire passer un message, voire de faire pression, sont nombreux. Et certains n'hésitent pas à essayer de contourner les ministres. "Parfois, des acteurs comme Action logement vont directement voir le Premier ministre", se souvient Marie-Noëlle Lienemann. "Au niveau d'un gouvernement, on arbitre entre les différents intérêts publics, explique Marisol Touraine. Vous défendez la santé publique, mais, face à vous, des gens vont défendre l'industrie, par exemple. Et vous devez argumenter face au Premier ministre."

Parfois, ce sont plutôt des courriers qui sont envoyés à des parlementaires "dans les circonscriptions où l'entreprise en question est présente", ajoute l'ancienne ministre de la Santé. 

Le parlementaire vient alors vous solliciter, parce que 100 emplois en moins, c'est mauvais pour son territoire et pour lui. C'est important, et je ne le sous-estime pas. Mais il voit un enjeu précis, pas l'enjeu global.Marisol Touraine, ministre de la Santé de 2012 à 2017à franceinfo

Et quand les jeux d'influence ne fonctionnent pas, il existe d'autres moyens de faire pression, tout en restant dans un cadre tout à fait légal. "Des laboratoires ont parfois menacé de ne pas mettre sur le marché un médicament si le montant remboursé était trop bas", assure Marisol Touraine. "Mais il y a des structures pour débattre sur le sujet, ça ne se faisait pas auprès de moi directement", précise-t-elle.

Marisol Touraine, alors ministre de la Santé, à l\'hôpital Sainte-Périne à Paris, le 17 janvier 2017.
Marisol Touraine, alors ministre de la Santé, à l'hôpital Sainte-Périne à Paris, le 17 janvier 2017. (LAURENT CHAMUSSY / AFP)

Stéphane Le Foll se souvient de la levée de boucliers de l'industrie contre les certificats d'économie de produits phytosanitaires, expérimentés pour faire baisser de 20% l'utilisation de ces derniers, sous peine d'amende. "Leur argumentaire était le suivant : puisque les producteurs devront payer une amende, les industriels vont augmenter les prix de leurs produits, et in fine ce sont les agriculteurs qui paieront la facture. Ça, c'est du lobbying : une opposition à une mesure pour protéger leurs intérêts", estime l'ancien ministre. Le combat s'est poursuivi jusqu'en justice : "Ils ont formulé un recours devant le Conseil d'Etat, qu'ils ont gagné sur un point juridique", obligeant à réécrire une proposition de loi pour faire passer la mesure.

Des collaborateurs de ministres venus du privé 

L'entourage des ministres est également une des sources d'inquiétude des associations anticorruption. Outre le fait qu'ils puissent, eux aussi, être approchés de façon plus ou moins masquée par les lobbys, les hauts fonctionnaires et membres de cabinet sont souvent issus des mêmes milieux. Selon un décompte réalisé en juin par la cellule investigation de Radio France, sur 298 collaborateurs des ministres du gouvernement actuel, 43 ont travaillé, à un moment de leur carrière, dans le lobbying. Edouard Philippe lui-même a été directeur des affaires publiques chez Areva, entre 2007 et 2010.

"Ce qui peut poser problème, c'est qu'on imagine qu'il va devenir le messager d'Areva à Matignon ? C'est un fantasme", estime Nicolas Forissier.

On a besoin qu'il n'y ait pas seulement des fonctionnaires mais aussi des gens issus du secteur.Un ancien ministre du Logement dans un gouvernement de droiteà franceinfo

Marie-Noëlle Lienemann, en revanche, est "opposée aux allers-retours public-privé", tout comme Marylise Lebranchu, qui craint qu'ils ne menacent "l'objectivité" qu'elle attend des hauts fonctionnaires. 

"Les journalistes se sont faits les chantres d'une plus grande porosité entre la société civile et la politique, voilà le résultat", conclut l'ancien ministre du Logement. Et l'un de ces transfuges était justement… Nicolas Hulot. "Je l'ai connu comme associatif quand j'étais ministre de l'Ecologie, se souvient Roselyne Bachelot. Quand je disais quelque chose qui lui déplaisait, il pouvait être très éruptif au téléphone, même si on a toujours eu de bons rapports." Un associatif qui plaide sa cause directement auprès d'une ministre : aux yeux de tous les politiques que nous avons interrogés, ce n'est pas anormal, mais c'est ce qu'on appelle du lobbying.



Envoyé de mon iPad

samedi 1 septembre 2018

Prélèvement à la source : Gérald Darmanin évoque un possible "arrêt" de la réforme

Prélèvement à la source : Gérald Darmanin évoque un possible "arrêt" de la réforme

Prélèvement à la source : Gérald Darmanin évoque un possible "arrêt" de la réforme

"C'est une réforme, c'est vrai, complexe administrativement à mettre en place", a reconnu le ministre en charge de cette réforme, samedi 1er septembre sur France Inter.

Gérald Darmanin, ministre de l\'Action et des Comptes publics.
Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics. (MOLLO NICOLAS / MAXPPP)

Alors que le président de la République a évoqué la possibilité de reporter la mise en œuvre du prélèvement de l'impôt à la source, prévue le 1er janvier 2019, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin évoque, samedi 1er septembre sur France Inter, un possible "arrêt" de la réforme.

"Nous choisirons ensemble politiquement mardi lors d'une réunion avec le président l'avancée ou l'arrêt de la réforme, puisque le président de la République l'a évoqué. Est-ce que techniquement on est prêt ? Oui, on est prêt. Est-ce que psychologiquement les Français sont prêts ? C'est une question à laquelle collectivement nous devons répondre", estime Gérald Darmanin.

"Est-ce que techniquement on est prêt ? Oui on est prêt. Est-ce que psychologiquement les Français sont prêts ? C'est une question à laquelle collectivement nous devons répondre" @GDarmanin

— Alexandra Bensaid (@Alex_Bensaid)

Le ministre rappelle le précédent report de la réforme l'an dernier : "Il y a un an, le président de la République a considéré qu'il fallait reporter d'un an la réforme. Ce que nous avons fait et c'était une grande décision heureuse. Et c'est une réforme, c'est vrai, complexe administrativement à mettre en place. Cela touche 36 millions de foyers fiscaux et votre vie ainsi que la vie des entreprises et des collecteurs d'impôt. Donc, oui bien sûr, il fallait reporter."

Une séduisante cuvée 2018 s’annonce en Cévennes

Une séduisante cuvée 2018 s'annonce en Cévennes

Une séduisante cuvée 2018 s'annonce en Cévennes

À St-Alban, Loïc Evesque est optimiste sur la cuvée 2018.
À St-Alban, Loïc Evesque est optimiste sur la cuvée 2018. M. R.
Les vendanges ont démarré dans de nombreux domaines des Cévennes.

En Cévennes, la fin de l'été rime avec vendanges, qui ont déjà commencé depuis la fin de la semaine dernière pour plusieurs producteurs. Au domaine de Saint-Alban, à Saint-Privat-des-Vieux, c'est cette nuit que les premières grappes ont été ramassées. "Nous commençons par le grenache blanc et le gewurztraminer", annonce Loïc Evesque, fils de Christine et Jean-Luc. Il prend peu à peu la relève de cette entreprise familiale, transmise depuis quatre générations.

Sept cépages rouges et huit blancs

Cette année, Saint-Alban prend une autre ampleur avec l'achat d'un second domaine, La Quiétude de Saint-Hilaire-de-Brethmas, avec des vignes à Saint-Hippolyte-de-Caton. "Nous ajoutons donc 22 ha aux 35 que nous avions, avec sept cépages rouges et huit blancs, se réjouit Loïc Evesque. ça va être intense cette année !" Pour les vendanges, père et fils travaillent de nuit, avec une machine, et emploient trois saisonniers.

"Nous avons acquis une nouvelle machine, alors nous allons sûrement nous battre pour savoir qui conduit", sourit-il. Dès 3 heures, cette nuit, pour pouvoir garder la fraîcheur des grappes autour des 13° C, ils se sont donc mis au travail. Une date qui n'est pas choisie au hasard. "On regarde le degré d'alcool, le taux d'acidité dans le raisin, la qualité de la peau..." Le rouge haut de gamme va même bénéficier de quelques semaines de plus pour arriver à bonne maturation. "C'est un risque en cas d'orage, mais c'est un pari à relever pour avoir une bonne qualité." Les vendanges devraient donc durer jusqu'à la fin du mois d'octobre.

J'aurais pu tout perdre, alors je préfère voir le verre à moitié plein

Cette saison a été marquée par la bataille contre le mildiou au printemps, puis la pluie de l'été. "Nous avons dû continuer à passer le broyeur pour couper l'herbe entre les vignes jusqu'à il n'y a pas longtemps." Le vent de ces dernières semaines est, en revanche, bénéfique pour lutter contre la moisissure. "Au final, nous avons perdu un peu en bio et en conversion bio (il faut trois ans pour qu'une vigne passe au bio, NDLR), notamment sur le merlot. J'aurais pu tout perdre, alors je préfère voir le verre à moitié plein."

Si le viticulteur affiche volontiers son optimisme, c'est parce qu'il n'est pas inquiet quant à la qualité du millésime 2018. "L'an passé, nous avions eu beaucoup de chaleur et souffert sur la quantité, mais la qualité n'avait pas été touchée. Cette année, ce sera très bien aussi."

Nous augmentons constamment en qualité

Sa production sera essentiellement vendue au caveau, où la vente directe est proposée sept jours sur sept. "Nous avons aussi un super-soutien avec les restaurants alésiens qui nous ont choisis." Le domaine développe également sa présence chez les cavistes haut de gamme, à Paris, en Bretagne et même en Bourgogne, "à côté de bouteilles à 2 000 € !" L'exportation n'est pas en reste, notamment à Londres, où vit le frère de Loïc Evesque, aux états-Unis, en Belgique et au Canada.

De quoi promouvoir l'IGP Cévennes, que le domaine a totalement adoptée depuis trois ans. "Nous sommes très fiers de ce qui est fait, nous avons participé à la fête du vin d'Anduze et de Saint-Ambroix, où j'ai beaucoup aimé tout ce que j'ai goûté. L'IGP Cévennes a une bonne image auprès des gens et nous augmentons constamment en qualité." Une reconnaissance que le guide Hachette est tout juste en train de confirmer en attribuant une étoile au domaine de Saint-Alban.

vendredi 31 août 2018

Nouveau commentaire sur Hulot épuisé par le conformisme des élites parisie....


Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "Hulot épuisé par le conformisme des élites parisie..." :

«On peut penser que Hulot a tort, qu'il aurait dû faire autrement. Il n'en demeure pas moins que sa déception face à la lenteur du président de la République et face à sa manière « à l'ancienne » de gouverner, conforteront beaucoup de Français dans le sentiment qu'Emmanuel Macron les a trompés sur sa véritable nature.

C'est ce qu'on appelle le désenchantement.»

Fallait pas être grand clerc pour s'apercevoir que Macron ne faisait que du «Hollandisme augmenté»... assorti d'un libéralisme échevelé qui ne pouvait aller qu'à contre-courant d'une démarche écologiquement responsable...
Le désenchantement qu'éprouve Nicolas Hulot à quitter son «ministère d'État» à la fin de la saison estivale plutôt qu'en pleine "affaire Benalla" est un réel manque de "courtoisie" envers les citoyens préoccupés par la centralité sur cette problématique.
Se tarauder le cerveau tout le mois d'août en se demandant si ce ne serait pas pire d'abandonner son poste est d'une puérilité de bas étage.
S'y maintenir sous les artifices de la "séduction" du Monarc depuis sa nomination est un triple aveu (visiblement retenu à 3 reprises) du peu de considération accordé par cet attelage gouvernemental. C'est même révélateur du jeu de bonneteau communicationnel qui entoure une personnalité sondagière essentielle mais figée dans un concept électoraliste.
Le Monarc ne s'y est pas trompé en apprenant cette démission peu "courtoise" il est vrai, mais hautement symbolique. Une douche écossaise, ou plutôt danoise pour la circonstance, sur laquelle il a rebondi en "proposant" au sieur Hulot une "mission", à l'image de celle qui lui a été confiée sous le mandat précédent...
Se retirer de la vie politique comme il l'a laissé entendre, serait un moindre mal.
Se partager l'observation des pôles arctique et antarctique avec Ségolène Royal risque de tourner au pugilat.
Reste à connaître le ou la prochain.e élu.e.? Une Brune Poirson qui voudrait une "finance durable" à l'image de l'écologie et qui en veut? Très improbable.
Un Pascal Canfin qui a pris la tête du WWF, une organisation non gouvernementale aux démarches parfois discutables? Peu probable.
Le désenchantement risque dans ce prochain remaniement de laisser la place à la désillusion.

De nouveaux rebondissements dans l'affaire Benalla — RT en français

https://francais.rt.com/france/53633-nouveaux-rebondissements-dans-affaire-benalla

La maison brûle et nous regardons Hulot - Libération

La maison brûle et nous regardons Hulot - Libération

La maison brûle et nous regardons Hulot

Nicolas Hulot a tenté d'infléchir la chute sans fin dans laquelle l'homme s'est engagé. Il a perdu, il part. Restent l'imbécillité morbide des climatosceptiques et les idées faisandées des apôtres de la fausse modernité.

Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique et solidaire, à Paris le 22 juin 2018 lors d'une réunion sur la sortie du glyphosate avec des acteurs du monde agricole et environnemental.
Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique et solidaire, à Paris le 22 juin 2018 lors d'une réunion sur la sortie du glyphosate avec des acteurs du monde agricole et environnemental. Photo Denis Allard pour Libération

jeudi 30 août 2018

Prélèvement à la source : Macron désavoue Darmanin

Prélèvement à la source : Macron désavoue Darmanin

Prélèvement à la source : Macron désavoue Darmanin

En quasi-sommeil depuis le quinquennat Hollande, la machine à couacs va-t-elle reprendre du service? Alors que la rentrée d'Emmanuel Macron est compliquée à de nombreux égards (record d'impopularité dans les sondages, démission surprise de Nicolas Hulot, conjoncture économique difficile...), un nouveau nuage vient de s'inviter dans ce ciel déjà gris: le prélèvement à la source. Cette mesure, initiée par François Hollande juste avant de quitter l'Élysée, met l'exécutif dans l'embarras depuis plusieurs mois.

Après une phase d'expérimentation qui a mis en lumière plusieurs difficultés courant 2017, le chef de l'État a en effet décidé de repousser la réforme et de reporter son application au mois de janvier 2019. Confié au ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, le chantier a semblé avancer depuis, à tel point que Bercy a récemment lancé une vaste opération de communication auprès des Français (publicité, courriers, etc) pour faire la pédagogie des changements impliqués par l'entrée en vigueur de la mesure.

Macron veut se laisser le temps nécessaire

Mais un article du Canard enchaîné est venu remettre le feu aux poudres mercredi. «On se donne jusqu'au 15 septembre pour voir si on le fait ou pas», aurait glissé Emmanuel Macron en privé, selon l'hebdomadaire satirique. Techniquement complexe et politiquement dangereuse, la réforme pourrait donc attendre. Une confidence présidentielle qui a immédiatement poussé Gérald Darmanin à se rendre sur Europe 1 - le jour même - pour venir éteindre le début d'incendie. «Nous ferons la réforme du prélèvement à la source, dès fin janvier 2019, les Français paieront les impôts à la source», a-t-il affirmé, sûr de lui.

Fermez le ban, donc? Non, à en croire les déclarations d'Emmanuel Macron, qui a désavoué son ministre ce jeudi. «J'ai plutôt l'intention de conduire cette réforme à son terme, mais j'ai demandé aux ministres compétents de répondre à toutes les questions qui se posent encore, avant de donner une directive finale», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en Finlande. «J'ai besoin d'une série de réponses très précises et d'être sûr de ce que nos concitoyens vivront le jour où on le mettra en place si on le met en place», a-t-il ajouté.

Le forcing de Darmanin

Bien décidé à ne pas rendre les armes, Gérald Darmanin a réaffirmé sa détermination ce jeudi après-midi depuis le Béarn. «J'ai encore eu le président de la République hier soir, j'ai eu encore un petit échange avec M. le premier ministre ce matin. Il se trouve que (je vais avoir l'occasion) la semaine prochaine (...) de pouvoir, avec M. le Directeur général des Finances publiques, démontrer et remontrer à quel point la modernisation de l'impôt est quelque chose de positif qui est d'ailleurs souhaité par l'ensemble de l'opinion publique», a-t-il martelé.

Rappelant que l'exécutif avait «choisi, il y a un an, de reporter la réforme d'un an», il a assuré que les problèmes du passé étaient désormais réglés. «Nous souhaitions (à l'époque) - et sur ma proposition -, montrer qu'il fallait être certain que les expérimentations soient positives et que, de manière générale, les choses marchent (...). Aujourd'hui je suis certain que les choses fonctionneront très bien, et j'aurai l'occasion, permettez-moi, de le dire au président et au premier ministre», a-t-il conclu.

Le bras de fer s'est ensuite poursuivi sur les réseaux sociaux, où le compte Twitter de la Direction générale des finances publiques, l'administration qui dépend de Gérald Darmanin, a posté un message qui semblait viser Emmanuel Macron. «Nous sommes confiants sur le fait que toutes les réponses à toutes les questions (du président) lui seront apportées et que le calendrier sera tenu», a écrit l'administration, signant son message du hashtag «#gauloispasréfractaire», référence à la sortie polémique du président depuis le Danemark. Preuve du malaise qu'il pouvait susciter, le message a ensuite été supprimé.

Rebelote quelques minutes plus tard, où c'est cette fois le ministre lui-même qui s'est mis en scène sur son propre compte Twitter. Photographié au téléphone, il a écrit le message suivant: «Au centre de contact de la Direction générale des Finances publiques de Pau, avec les agents qui répondent tous les jours à vos questions sur le prélèvement à la source». Le message est clair: Darmanin ne lâchera rien.

📞Au centre de contact de la @dgfip_officiel de Pau, avec les agents qui répondent tous les jours à vos questions sur le au 0811368368 !
En formation accélérée avec nos agents, qui font un travail formidable au service de tous les contribuables !

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) · Pau, France       

Le départ de M. Hulot n’est ni surprenant, ni courageux

Le départ de M. Hulot n'est ni surprenant, ni courageux

Le départ de M. Hulot n'est ni surprenant, ni courageux

Isabelle Attard a été députée écologiste du Calvados. Elle se présente comme « écoanarchiste ».

Isabelle Attard.

Ce mardi 28 août en écoutant les matinales, j'ai donc entendu comme tout le monde le ministre de l'Écologie annoncer qu'il démissionnait de son poste. De nombreux commentateurs parlent de « surprise », tandis que des femmes et hommes politiques de tous bords saluent son « courage ». Apparemment, d'après les confidences du ministre au journaliste de France Inter Thomas Legrand, la réunion avec le président de la fédération nationale des chasseurs Willy Schraen et le lobbyiste Thierry Coste, lundi à l'Élysée, aurait été la goutte d'eau pour Hulot.

Énième et dernière couleuvre donc.

Mais revenons sur les notions de « surprise » et de « courage ». À quel moment Nicolas Hulot a-t-il pu imaginer qu'Emmanuel Macron et son gouvernement allaient suivre ses idées pour sauver la biodiversité, la planète et nous avec ?

Déjà pendant la campagne électorale de la présidentielle, à cette fameuse audition de tous les candidats par la Fédération nationale des chasseurs, Macron avait raillé publiquement l'écologie et les écologistes, se faisant ovationner par les chasseurs conquis. On pourrait se passer cette scène en boucle tellement elle est révélatrice de l'état d'esprit méprisant de notre président.

Puis le choix d'Édouard Philippe comme Premier ministre aurait pu être un deuxième indice. VRP favori d'Areva et de l'industrie nucléaire dans son ensemble, Philippe n'allait pas soudainement virer sa cuti en prenant la tête du gouvernement.

De manière générale, le programme ultralibéral de croissance, de diminution des services publics, de cadeaux fiscaux aux privilégiés annoncés bien avant mai 2017 par Emmanuel Macron était connu de tous et de Nicolas Hulot en particulier. Ce dernier avait d'ailleurs écrit dans son livre Osons  : « Le libéralisme n'est pas compatible avec l'écologie. »

Dont acte, quelqu'un de cohérent et lucide n'aurait jamais mis un orteil dans ce gouvernement et aurait plutôt fui le plus loin possible. Pas Hulot. Lui, il y est allé et son fan club de reprendre en cœur des éléments de langage du style : « Il est important d'essayer de l'intérieur » ; « Au moins, Hulot, il est courageux, il essaie ! » ; « Avec Hulot au gouvernement, l'écologie est bien représentée » et j'en passe.

Mois après mois, renoncement après renoncement, il s'en trouvait toujours pour plaindre ce brave et sympathique Nicolas Hulot « coincé », « sans marge de manœuvre », « perdant ses arbitrages » !

Cessons ces simagrées hypocrites. La position libérale de ce gouvernement n'est pas une surprise et Nicolas Hulot n'est ni un naïf ni un perdreau de l'année.

Sa cote de popularité était en chute libre, entraînée par celle de Jupiter. Il lui fallait réagir avant que son image n'en sorte flétrie à jamais. Je ne vois dans cette séquence politique ni « surprise » ni « courage » mais simplement une histoire de « timing » et de « sauvetage d'image », à moins que nous n'ayons connaissance de motifs supplémentaires dans les semaines qui viennent.

Sale temps pour l'écologie en tout cas, car pourtant il y a urgence. Je ne parle pas comme Brune Poirson (potentielle candidate à la succession de Hulot ?) de l'urgence à réduire ses courriels, supprimer les pailles en plastique et couper l'eau en se lavant les dents. Non, je parle de l'urgence d'être lucide sur l'effondrement en cours.

Tout comme Vincent Mignerot et Arthur Keller au sein de l'association Adrastia, je pense qu'il est trop tard pour empêcher les dérèglements climatiques et l'extinction massive des espèces, que les sociétés du « capitalocène » ont provoqués.

Par contre, ce que j'attends de femmes et d'hommes politiques responsables et d'un·e ministre de l'Écologie en particulier, dès aujourd'hui, c'est de « limiter la casse », de tout miser sur la résilience des territoires urbains et ruraux, c'est-à-dire que les communes puissent être autonomes en production d'énergies renouvelables, qu'elles valorisent l'autonomie alimentaire et la prise de décisions en assemblée locale pour l'intérêt général et non celui des lobbies. J'attends également que les responsables politiques ne prennent pas la pollution de l'air et la question des pesticides à la légère. Que l'on réinvente des modes de vie compatibles avec ce que la planète peut endurer. Que nous puissions enfin nous passer de voitures même si l'on habite à la campagne, que nous apprenions à réduire notre consommation d'électricité grâce aux actions gouvernementales.

Bref vous l'aurez compris, nous devrions urgemment faire un 180 degrés dans nos façons de vivre en supprimant le capitalisme et cette société thermo-industrielle qui nous a menés dans le mur en nous gavant de publicités et de jeux télévisés.

Alors, si notre Premier ministre, qui cite souvent le livre Effondrement de Jared Diamond, pouvait tirer de ce livre les conclusions qui s'imposent, enfin je dirais que « c'est une belle surprise » et que « c'est extrêmement courageux » !

« L’idée de grève n’est jamais morte à la SNCF » - La Croix

« L'idée de grève n'est jamais morte à la SNCF » - La Croix

« L'idée de grève n'est jamais morte à la SNCF »

Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF se réuniront jeudi 30 août pour la première fois depuis la fin de la grève commune contre la réforme ferroviaire.

Entretien avec Dominique Andolfatto, professeur en Science Politique à l'Université de Bourgogne et spécialiste du syndicalisme. (1)

À l'occasion de la 29e journée de grève à la SNCF et de la journée de «  colère cheminote » une centaine de cheminots en grève se sont réunis devant le siège de la SNCF au CNIT à la Défense (Paris), le 12 juin 2018. 
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À l'occasion de la 29e journée de grève à la SNCF et de la journée de «  colère cheminote » une centaine de cheminots en grève se sont réunis devant le siège de la SNCF au CNIT à la Défense (Paris), le 12 juin 2018.  / Sadak Souici / Le Pictorium/MAXPPP

La Croix  : Où en est le mouvement de grève des cheminots de la SNCF ? L'adoption de la réforme a-t-elle démoralisé les grévistes et les syndicats ?

Dominique Andolfatto : Le mouvement de grève nationale du printemps dernier est terminé. Cependant l'idée de grève n'est jamais morte à la SNCF. Certains cheminots ont un sentiment d'amertume au vu des résultats financiers et politiques. Les grévistes les plus actifs ont perdu beaucoup d'argent car les jours de grèves n'ont pas été indemnisés. Seuls les agents affiliés à la CFDT ont été indemnisés, car le syndicat dispose d'une caisse de grève pour faire face à ce type d'événements.

Grâce au soutien de l'opinion publique, les cheminots ont reçu des dons pour les aider dans la poursuite du mouvement. Plus d'un million d'euros ont été récoltés, mais cela représente en réalité qu'une indemnisation symbolique. Sur le plan politique, la mobilisation est vécue comme un échec pour la majorité d'entre eux.

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Les syndicats seraient-ils prêts à reprendre le mouvement dès la rentrée ?

D. A. : Deux actualités brûlantes à la rentrée risquent d'attiser le mécontentement des cheminots et des syndicats. La première est le lancement cet automne des discussions sur la prochaine convention collective nationale. L'objectif est de définir le nouveau statut des futurs cheminots de la SNCF et des autres compagnies ferroviaires, puisque la réforme prévoit l'ouverture à la concurrence pour 2020. D'ailleurs l'intersyndicale se réunit jeudi 30 août pour la reprise des négociations.

La seconde actualité est le lancement de la campagne des élections syndicales organisées le 19 novembre. Ces élections, qui se tiennent tous les quatre ans, représentent un enjeu majeur car elles conditionnent la place des syndicats au sein de l'entreprise. Plus un syndicat est puissant, plus il dispose d'importantes ressources. À l'inverse, un syndicat qui se montre peu combatif peut être sanctionné par les salariés lors des votes. C'est le cas de la CFDT, qui est la quatrième organisation de la SNCF.

Y a-t-il encore une union syndicale ?

D. A. : Le passage de la réforme a impacté l'entente commune des syndicats. Après son adoption par le Parlement le 14 juin, la CFDT et l'UNSA ont plaidé pour la reprise du travail. En revanche, SUD Rail et la CGT appelaient à continuer le mouvement. De plus, avec l'approche des élections, les luttes intestines vont s'accentuer, car chacun souhaite renforcer sa position auprès des salariés.

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Quels sont les futurs grands enjeux pour les syndicats et les cheminots ?

D. A. : Il y aura évidemment une résistance des syndicats lors de la mise en place du nouveau statut des cheminots. Les questions des salaires, de la progression de carrière automatique ou encore l'âge du départ à la retraite promettent de vifs débats. Mais le gouvernement va tenter d'apaiser la situation.

En 2007, la réforme des retraites impulsée par Nicolas Sarkozy avait déclenché un important mouvement de grève. Les conditions du départ sont devenues moins avantageuses. L'âge a été repoussé. Par exemple avant 2007, un conducteur de train partait à la retraite à 50 ans. Aujourd'hui il part à 52 ans.

Recueilli par Clémence Barbier