mardi 26 juin 2018

Ces 20 amendements montrent que la réforme constitutionnelle vire au "pot-pourri"

Ces 20 amendements montrent que la réforme constitutionnelle vire au "pot-pourri"

Ces 20 amendements montrent que la réforme constitutionnelle vire au "pot-pourri"

Rétablir le septennat, rendre le vote obligatoire, remplacer "droits de l'Homme" par "droits humains"... les députés sont inspirés.

smontgom65 via Getty Images
Ces 20 amendements montrent que la réforme constitutionnelle vire au "pot-pourri".

POLITIQUE - Réforme de la Constitution, acte 1. Ce mardi 26 juin s'engage à l'Assemblée nationale la première bataille sur le projet de révision constitutionnelle du gouvernement. Majorité et oppositions vont faire assaut de propositions en commission, les uns pour enrichir, les autres pour déconstruire certaines mesures voulues par Emmanuel Macron.

Réforme du Conseil supérieur de la magistrature, différenciations territoriales accrues, avec mention de la Corse, suppression de la Cour de justice de la République sont au (très large) menu du projet de loi "pour une démocratie plus représentative, responsable et efficace". Plus contestée, l'accélération de la procédure parlementaire d'adoption des textes est également à l'ordre du jour. La majorité invoque "l'efficacité", les oppositions de droite et de gauche dénoncent un "affaiblissement du Parlement", avec notamment un droit d'amendement restreint.

Si elle planchera jusqu'à jeudi sur 18 articles, la commission des Lois de l'Assemblée ne fera que des choix indicatifs sur environ 1300 amendements de tous bords. Du passage à l'octennat à la création d'un poste de vice-Premier ministre en passant par la féminisation de la Constitution, la réforme vire quelque peu au "pot-pourri", permettant notamment à certaines formations politiques de tenter de faire passer certaines de leurs promesses de campagne. Beaucoup n'ont d'ailleurs que très peu de chance d'être définitivement adoptée.

Les amendements institutionnels

Rétablir le septennat (ou créer un octennat)

Pour "régénérer l'exercice du pouvoir exécutif", les députés Les Constructifs proposent de revenir à un mandat de sept ans. "Non renouvelable", il permettrait selon eux au président de la République de faire des "réformes ambitieuses", sans penser à une éventuelle réélection. Julien Aubert et Éric Straumann, deux députés Les Républicains veulent même aller plus loin, en proposant un mandat de huit ans.

Limiter le nombre de ministres

"Alors que le nombre maximal de députés et de sénateurs est désormais fixé par la Constitution, il n'en est pas de même pour le nombre de membres du gouvernement", constate la députée LREM Claire O'Petit. C'est pourquoi elle propose de limiter à 35 le nombre de ministres dans un gouvernement, pour "rationaliser les coûts" et apporter "une meilleure lecture de la politique gouvernementale."

Organiser les élections législatives et présidentielle le même jour

Les élus Insoumis proposent d'organiser les élections législatives le même jour que la présidentielle pour mettre fin à la "prédominance marquée et préjudiciable" du pouvoir exécutif sur le législatif. Ainsi, l'élection des députés ne serait pas influencée par la couleur du président de la République tout juste élu.

Supprimer la grâce présidentielle

Le doit de grâce du président de la République avait déjà été modifié en 2008. Plusieurs élus Les Républicains proposent, à l'occasion de cette nouvelle révision constitutionnelle de purement et simplement supprimer cette prérogative présidentielle. D'autres, comme les députés Les Constructifs, souhaitent qu'il soit utilisable "pour les seuls crimes", quand les communistes veulent que le Conseil supérieur de la magistrature émette un avis avant la demande de grâce en question.

Supprimer le mot "race"

Plusieurs amendements déposés par les députés visent à supprimer le mot "race" du premier alinéa de l'article 1er de la Constitution. C'est la phrase "[La République] assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion" qui pose problème. Certains proposent de s'arrêter au mot "citoyens" quand d'autres souhaitent remplacer "de race" par "de sexe." Il s'agit d'une ancienne promesse de campagne de François Hollande, qui n'avait pu aboutir faute de majorité au Congrès.

Adosser une "Charte du numérique" à la Constitution

Des parlementaires de tous bords proposent d'adosser à la Constitution une "Charte du numérique", à l'instar de la Charte de l'environnement adoptée en 2004-2005. Les sept articles proposés stipulent notamment que "la loi garantit à toute personne un droit d'accès aux réseaux numériques libre, égal et sans discrimination", et que les réseaux numériques "respectent le principe de neutralité qui implique un trafic libre et l'égalité de traitement".

Les amendements "citoyens"

Rendre le vote obligatoire

Plusieurs députés de gauche, de la France insoumise au Parti socialiste, veulent instaurer le vote obligatoire. Les élus LFI estiment qu'il est nécessaire de "renforcer" et "d'élargir" la citoyenneté, "ce par l'intermédiaire de mesures fortes et d'avenir telle la reconnaissance du vote obligatoire à 16 ans, ainsi que la reconnaissance du vote blanc."

Créer la possibilité pour les citoyens de révoquer le Président

Promesse de campagne de Jean-Luc Mélenchon, la possibilité de révoquer le président de la République serait inscrite dans la Constitution. La révocation du chef de l'État pourrait ainsi être demandée par un référendum "organisé sur l'initiative d'un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales."

Permettre aux citoyens de soumettre au référendum une proposition de loi

Comme la possibilité de révoquer le président de la République, permettre aux citoyens de faire adopter une loi, via référendum, était une promesse de campagne de Jean-Luc Mélenchon, désormais transformée en amendement au projet de révision constitutionnelle. Pour organiser un référendum il faudrait qu'un dixième des électeurs inscrits sur les listes se prononcent en faveur du texte en question.

Donner le droit de vote aux étrangers

Les Insoumis, visiblement inspirés par ce projet de révision de la Constitution, veulent également accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections municipales et départementales, "sous condition de résidence régulière."

Les amendements "territoriaux"

Revoir le statut de La Réunion

Les Outre-mer disposent d'une diversité de statuts. Certains comme la Martinique, la Guadeloupe ou la Guyane sont régis par l'article 73 de la Constitution, qui les soumet aux mêmes règles juridiques que la métropole, avec des possibilités d'adaptations sur de nombreux champs, hormis le domaine régalien. L'amendement, déposé par les députés de la Délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale, de tous bords politiques, vise à inscrire la Réunion sous ce statut là, elle qui en est exclue depuis 2003 et l'amendement Virapoullé.

Reconnaître les langues régionales

Une série d'amendements vise à inscrire les langues régionales dans la Constitution. Majoritairement déposées par les députés de Corse (et les "marcheurs" Paul Molac et François Michel-Lambert) ces propositions vont de l'inscription du respect "de la diversité culturelle et linguistique du pays" dans l'article 1 à la reconnaissance des langues régionales dans l'article 2.

Faire de la Corse un territoire d'outre-mer

Également déposé par l'élu corse Jean-Félix Acquaviva, un amendement propose de faire de l'île de Beauté un "territoire d'outre-mer', "pouvant prétendre à l'autonomie dans un cadre démocratique et consenti."

Créer le statut de "Pays d'outre-mer"

Le député LREM de Guyane Lenaïck Adam propose de créer un statut de "Pays d'outre-mer." Dans un amendement déposé auprès de son groupe, il estime que cela permettra "une autonomie sur mesure pour chacun des territoires, où chaque population pourra choisir le modèle le plus adapté à ses spécificités".

Les amendements "féministes"

Intégrer l'écriture inclusive dans la Constitution

La lutte pour légalité entre les hommes et les femmes trouve également sa place dans le projet de révision de la Constitution. Pour en terminer avec "l'invisibilisation des femmes dans le droit", la députée Isabelle Rauch et plusieurs de ses collègues de la majorité proposent de "féminiser les terminologies dans la Constitution." Si l'amendement est adopté, le texte écrira désormais "le président, ou la présidente", "le candidat ou la candidate" etc.

Remplacer droits de l'Homme par "droits humains"

Dans le même esprit, une dizaine de députés LREM propose de remplacer le terme "droits de l'Homme" par "droits humains."

Faire que la Constitution "garantisse" et non plus "favorise" l'égalité hommes-femmes

L'importance de la nuance. L'amendement déposé par les députés LREM Alain Tourret, Christophe Blanchet et Sonia Krimi vise à remplacer un mot dans le second alinéa de l'article 1er de la Constitution. S'il est adopté, le mot "favorise" sera ainsi remplacé par "garantit" dans la phrase suivante: "La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales."

Inscrire dans le préambule un accès gratuit à la contraception et à l'IVG

Les députés Insoumis, appuyés par une petite dizaine d'élus de la majorité souhaitent ajouter "le droit à l'avortement des femmes ainsi que le droit à la contraception de toute personne" dans le préambule de la Constitution.

Les amendements "environnementaux"

Créer le poste de "vice-Premier ministre chargé du Développement durable"

C'était une proposition de Nicolas Hulot lui-même. Dans son Pacte pour l'écologie, le défenseur de l'environnement prônait la création du poste de "vice-Premier ministre chargé du Développement durable." Plus de dix ans plus tard, le député LREM François-Michel Lambert et dix-huit de ses collègues proposent la création de cette fonction. Le vice-Premier ministre serait alors responsable "de l'insertion de l'impératif écologique dans l'ensemble des politiques de l'État", et devrait rendre compte de sa politique tous les ans devant l'Assemblée nationale.

Inscrire la défense de l'environnement dès l'article 1 de la Constitution

C'est un symbole fort qui permettrait de mieux protéger la planète: Nicolas Hulot a annoncé que la défense de l'environnement serait inscrite dans l'article 1 de la Constitution, et non dans l'article 34 comme envisagé initialement, rejoignant la volonté de plusieurs parlementaires de la majorité. Reste à trouver la bonne formulation.

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Trump critique la décision de Harley-Davidson de délocaliser

Trump critique la décision de Harley-Davidson de délocaliser

Trump critique la décision de Harley-Davidson de délocaliser

« Surpris compagnies Harley-Davidson hisser drapeau blanc », tweeté locataire Maison Blanche
« Surpris que de toutes les compagnies Harley-Davidson soit la première à hisser le drapeau blanc », a tweeté le locataire de la Maison Blanche - Sean Rayford/Getty Images/AFP

La réponse de Trump n'aura pas tardé. Seulement quelques heures après l'annonce par Harley-Davidson de son intention de  délocaliser une partie de sa production  hors des Etats-Unis afin d'éviter les tarifs douaniers européens, Donald Trump a publiquement critiqué la décision du légendaire constructeur moto.

« Surpris que de toutes les entreprises, Harley-Davidson soit la première à hisser le drapeau blanc. Je me suis battu dur pour eux et finalement ils ne vont pas payer les droits de douane dans l'UE », a écrit Trump sur Twitter. Ajoutant : « Les taxes sont seulement une excuse pour Harley - soyez patients ! »

Surprised that Harley-Davidson, of all companies, would be the first to wave the White Flag. I fought hard for them and ultimately they will not pay tariffs selling into the E.U., which has hurt us badly on trade, down $151 Billion. Taxes just a Harley excuse - be patient!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump)
 

Harley-Davidson a choisi de délocaliser une partie de sa production, notamment en Asie, pour éviter les taxes adoptées par Bruxelles  à titre de représailles  contre les Washington. Les Européens ont choisi de manière ciblée les produits visés, notamment ceux qui touchent les Etats dirigés par les républicains.

Hausse de 2.200 dollars par moto

Le constructeur moto installé depuis 115 ans à Milwaukee (Wisconsin) a expliqué dans un document présenté lundi que les droits prévus par les Européens se traduiraient par une hausse de 2.200 dollars (1.900 euros) en moyenne par moto exportée depuis les Etats-Unis vers l'Union européenne.

Actuellement, le prix d'entrée de gamme de Harley-Davidson en France est de 7.490 euros. Harley estime que les tarifs douaniers européens vont se traduire par une hausse des coûts comprise entre 30 et 45 millions de dollars pour le reste de 2018 et d'une hausse de 80 à 100 millions de dollars en année pleine.

lundi 25 juin 2018

Collectif Solidarité Grèce Alès Cévennes


Les collectifs de solidarité avec le peuple grec d'Alès­, Avignon et Nîmes se réunissent pour à nouveau envoyer au mois d'août 2018 un fourgon sanitaire en Grèce, cette fois-ci à l'Hôpital de Filiates et à plusieurs dispensaires autogérés à Athènes.

La crise grecque est toujours là, ainsi que la pression des mesures d'austérité. Épuisé, le pays est au bord de l'effondrement financier, économique et moral.

La banque de Grèce, qu'on ne peut soupçonner de complaisance, a dressé un bilan grave sur la santé de la population grecque. Malgré une légère amélioration du système de santé les chiffres qu'elle donne sont accablants  : 13  % de la population sont exclus de tout soin médical ; 11,5 % ne peuvent acheter les médicaments prescrits ; les personnes souffrant de problèmes chroniques de santé sont en hausse de 24,2 %. Suicides, dépressions, maladies mentales enregistrent des hausses exponentielles.

Autre exemple terrible : en 2019 les pensions de retraite seront diminuées de 18%, pour la douzième fois.

En plus nous avons appris que le dispensaire autogéré de la première heure, d'Ellinikon à Athènes, est menacé par la fermeture.

Et c'est à ce pays que l'Europe demande en plus d'assumer seul ou presque l'accueil des réfugiés venant en Europe.

Plus que jamais la Grèce a besoin de vous,

parce que le voyage du fourgon sera financé par vos dons et assuré par des bénévoles de nos collectifs.

La brochure avec tous les renseignements et modalités vous sera envoyée sur simple demande : cevennes.grece@gmail.com

Merci pour eux.

Le Collectif Alès/Cévennes

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine - Objectif Gard

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine - Objectif Gard

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme tous les dimanches, Objectif Gard vous propose son cocktail d'indiscrétions politiques. Un digestif hebdomadaire à déguster sans modération !

Le bal des faux culs. Cette semaine, nous allons vous dévoiler la teneur véritable des relations qu'entretiennent nos cinq députés gardois du mouvement La République en marche ! Et vous allez le voir, c'est un sacré feuilleton car, derrière les bonnes manières de circonstance et la bienséance de façade, la réalité n'est pas celle que l'on pourrait imaginer. Accrochez-vous ! Commençons par Annie Chapelier : elle apprécie les députés Philippe Berta et Anthony Cellier, mais trouve Olivier Gaillard "un peu machiste sur les bords". Quant à Françoise Dumas, elle ne la voit jamais, "elle est toujours à l'étranger". Et bam, sur le bec ! Si officiellement, Françoise Dumas et Olivier Gaillard ne veulent pas réagir et souhaitent rester dignes, officieusement, ils ne peuvent pas se retenir et, croyez-nous, c'est beaucoup moins glorieux. On vous passera les noms d'oiseaux et l'on résumera ainsi : Françoise et Olivier détestent Annie. Seulement l'affaire se complique. En "off" toujours, selon des propos rapportés, Anthony Cellier n'aimerait pas beaucoup non plus Annie, alors que celle-ci l'apprécie. On vous l'avait dit, au sein du petit microcosme des députés gardois de la cohorte présidentielle, c'est un monde cruel. Dans cet univers impitoyable que n'auraient pas renié les fans de la série télévisée Dallas, seul Philippe Berta, plus sage ou plus chanceux, semble passer, pour le moment, à travers les fourches caudines de la critique. Fort heureusement, et pour finir sur une note plus positive, le sixième larron, Gilbert Collard, réussit à fédérer nos cinq députés autour d'un mépris unanime. Inutile de souligner que ce dernier en est certainement ravi. C'est bien connu, Gilbert ne danse pas au bal des faux-culs...

Jérémy Rosier au cabinet du maire ? C'est l'idée qui germe dans la tête de plusieurs élus à la ville de Nîmes. Une embauche pour pallier le départ de Jean-Albert Chièze, ex-directeur de cabinet du maire, Jean-Paul Fournier. Embauché depuis 2012 comme collaborateur de Franck Proust, cet homme de l'ombre est titulaire d'un master en droit juriste européen. Il a fait ses premières armes au cabinet de l'ex-ministre et président du CESE (Conseil économique sociale et environnemental), Jean-Paul Delevoye. Pour les partisans de M.Rosier, c'est surtout « sa connaissance du milieu local qui pourrait être un plus pour la préparation des prochaines Municipales. » Reste à savoir si son patron, Franck Proust, serait prêt à s'en séparer…

La fibre optique pour tous, bientôt dans le Gard. WiGard, c'est le nom du réseau très haut débit que le Département du Gard construit pour les Gardois. Il va signer la fin des inégalités entre communes gardoises grâce aux 269 millions d'euros investis par le Département. Les Gardois bénéficieront d'abord d'une montée en débit dans les territoires non ou peu desservis d'ici 2020, puis de l'accès au très haut débit grâce à la fibre optique d'ici 2022. C'est lors de la session du 11 juillet prochain que l'assemblée départementale validera le choix de l'opérateur après une étape en cours de négociation exclusive. Les premiers travaux pourraient débuter en fin d'année.

Municipales : ça pourrait « marcher » pour Les Républicains… C'est du moins ce qu'a laissé entendre Marc Taulelle, adjoint à la ville de Nîmes et farouche partisan d'un quatrième mandat de Jean-Paul Fournier. Comme l'a soumis la direction nationale d'En Marche !, le Républicain n'est pas contre l'idée d'intégrer quelques marcheurs dans la liste des prochaines Municipales. « Après ça dépend lesquels ! Ce qui m'intéresse, c'est la compétence. Stéphane Tortajada, qui est chef d'entreprise et l'attaché parlementaire du député Berta, François Courdil, le sont. »

L'amiante plombe la série TV au collège Bigot. Selon nos informations, la société de production qui devait louer les anciens locaux du Collège Bigot à Nîmes a fait machine arrière. Le projet de tournage d'une série TV est donc définitivement abandonné. La raison en est que l'ancien établissement scolaire recèle beaucoup d'amiante et que la dépollution du site entraînerait un surcoût trop important pour la production. Par contre, le Département, ayant toujours un coup d'avance, a cette fois déjà de nouveaux potentiels acheteurs. C'est une société immobilière qui proposerait le projet le plus séduisant comportant un volet social et économique. Affaire à suivre là aussi le 11 juillet prochain lors de l'assemblée départementale.

Lulu et les élus. Il y a plusieurs jours, un observateur de la vie politique nîmoise est entré en contact avec notre rédaction sous couvert d'anonymat et sans apporter de preuve aux infos qu'il pense détenir. Celui qui se fait appeler Lulu nous assure que les contacts se multiplient entre l'adjoint Les Républicains de Nîmes, Richard Tiberibo, et l'élu Rassemblement national (ex-Front national),Yoann Gillet, en vue des prochaines Municipales. Aux dires de notre nouvel ami,  "les deux élus, sur une ligne commune, préparent l'avenir et notamment l'après Fournier. Ils ne cachent d'ailleurs plus en public leur entente très cordiale"Une prise de guerre pour le RN ? Ce ne serait pas étonnant quand on sait à quel point Yoann Gillet, issu lui-même de l'UMP, entretient d'excellentes relations avec les élus LR (en dehors de Fournier, Proust et Burgoa). Info ou intox ? L'avenir le dira et d'ici là Lulu sera peut-être sorti de l'anonymat. En attendant, qu'on se le dise : Lulu est comme Dieu ou le sucre dans le café, il est partout mais on ne le voit pas... 

Bonne nouvelle pour Magna Porta. Le laboratoire Nîmois Phytocontrol, leader français des analyses de contaminants s'est associé avec Nîmes métropole dans le cadre d'un projet de plateforme technologique sur la sécurité alimentaire et la promotion de l'agriculture durable. À terme l'objectif est d'accueillir des chercheurs français et internationaux sur 1000 m2 sur le site Magna Porta de Manduel-Redessan. Ces chercheurs seraient accueillis à côté du futur hôtel d'entreprise du Mas Larrier. Il y a quelques jours, les porteurs du projet ont appris la bonne nouvelle : le projet est éligible dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA). Doté de près de 57 milliards d'euros, ce programme mis en place par l'État vise à financer des investissements innovants et prometteurs sur tous les territoires.

La rédaction


Vaisselle de l’Élysée, piscine de Brégançon et argent du contribuable | Contrepoints

Vaisselle de l'Élysée, piscine de Brégançon et argent du contribuable | Contrepoints
Note du reboussier:
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Vaisselle de l'Élysée, piscine de Brégançon et argent du contribuable

Au milieu de la polémique du renouvellement de la vaisselle ou la création d'une piscine pour le président, d'autres détails surprenants méritent une petite explication.

Par Nathalie MP.

Ainsi donc, nous apprenions récemment que le palais de l'Élysée avait commandé à la Manufacture nationale de Sèvres un service de table de 1200 pièces dont le coût pourrait atteindre 500 000 € selon les savants calculs du Canard enchaîné. Peu après, il était question de la construction d'une piscine hors-sol pour le fort de Brégançon, villégiature présidentielle dont Emmanuel Macron a fait sa résidence d'été privilégiée.

Évidemment, venant juste après les déclarations fracassantes – mais pas complètement injustifiées – du Président sur le « pognon de dingue » englouti dans notre modèle social, et tombant pile au moment où le gouvernement a annoncé que les APL ne seront pas revalorisées comme d'habitude au 1er octobre, ces révélations font désordre.

Il n'en fallait pas plus pour déclencher une jolie petite polémique comme on les aime sur les goûts extravagants de notre Président décidément fort peu « normal » et dont la « verticalité jupitérienne » finit par ressembler à des caprices de star.

Meneur de la fronde, le député Insoumis François Ruffin en a profité une fois de plus pour ironiser sur ce qui, selon lui, caractérise la politique d'Emmanuel Macron :

Quand on donne aux pauvres, c'est du gâchis. Quand on donne aux riches, c'est de l'in-ve-sti-sse-ment.

Sauf que la structure de nos comptes publics montre au contraire que notre modèle est fondé sur une très forte redistribution qui consiste à prendre aux « riches » par l'impôt (par exemple, 25% de l'IR est payé par 1% des ménages) et les cotisations sociales (très allégées sur les bas salaires) et à redonner aux « pauvres » via les prestations sociales, le tout aboutissant à des niveaux de dépenses (57% du PIB), de prélèvement (45,4%), de déficit (2,6%) et de dette (97%) parmi les plus élevés du monde développé.

Contrairement à ce que raconte M. Ruffin, quand un gouvernement décide contre l'opinion dominante de baisser les APL, il ne le fait pas dans le but spécifiquement cynique de « prendre » aux pauvres pour « enrichir les riches », mais pour essayer de mettre fin aux effets pervers d'un interventionnisme apparemment généreux mais en réalité délétère – en l'occurrence l'effet inflationniste sur les loyers.

Vaisselle, piscine : y a-t-il un scandale ?

D'ailleurs, renseignements pris, les deux affaires sus-mentionnées se présentent sous un jour légèrement différent de celui que Ruffin tente d'accréditer. Pour la piscine de Brégançon, les raisons avancées concernent la protection de la vie privée, les impératifs de sécurité qui se compliquent et donc se renchérissent nettement en cas de baignade en mer du Président et sa famille et la possibilité d'y recevoir des chefs d'État étrangers.

Le financement (peu élevé, s'agissant d'un bassin hors-sol) se ferait dans le cadre du budget annuel alloué à cette résidence présidentielle, soit 150 000 €. Il est de plus question d'y affecter des recettes qui proviendraient de la vente des produits (mugs, cravates, porte-clefs…) de la nouvelle boutique « Élysée – Présidence de la République ».

Ces recettes permettraient aussi d'avancer sur la rénovation du palais de l'Élysée. Son budget global de fonctionnement a été fixé à 104 millions d'euros pour 2018, soit une augmentation de 3% sur 2017, mais le budget séparé alloué aux travaux a été mis en suspens. Or il est de notoriété publique que certaines ailes ne sont pas entretenues depuis de nombreuses années.

Concernant directement la commande de vaisselle, le coût total serait de 50 000 € pour rémunérer les deux artistes finalistes qui ont participé au concours, à quoi il faut ajouter le coût de fabrication. C'est ce dernier que le Canard enchaîné a évalué à 500 000 € en se basant sur un prix moyen de 400 € par assiette. Selon la directrice de la Manufacture de Sèvres, le coût n'est pas encore parfaitement connu car chaque assiette est unique, mais il serait plus près de 200 € pièce, soit à peu près 250 000 €.

Évidemment, toute la question est de savoir ce que les Français sont prêts à payer pour assurer la représentation régalienne du chef d'un État qui figure quand même parmi les dix premières économies mondiales. Le misérabilisme qui consiste à s'indigner chaque fois que des travaux de modernisation sont entrepris n'est pas forcément très judicieux.

Il est à noter que tant la vaisselle que la piscine resteront à la Présidence de la République après le départ de M. Macron, tandis que (pour prendre un exemple) le petit aller-retour en avion aux frais du contribuable effectué par Manuel Valls en juin 2015 pour assister à un match de foot (FC Barcelone contre Juventus de Turin) à Berlin représentait bien un abus de bien public et traduisait incontestablement ce détestable sentiment qui fait qu'une fois élus par le peuple nos dirigeants se croient tout permis et n'hésitent pas à mélanger allègrement ce qui relève du service de ce peuple et ce qui relève de leur propre satisfaction.

Aussi, pour moi, remplacer certains éléments de la vaisselle de l'Élysée tous les quinze ou vingt ans ne me semble pas être un grave problème.

En revanche, on découvre à cette occasion que l'État est vraiment doué d'une extraordinaire polyvalence : parmi ses attributions, existe aussi celle de fabriquer de la vaisselle de luxe en porcelaine ! C'est là qu'il y a lieu de se poser quelques questions.

Vaisselle et ministère de la Culture

Pour faire retomber la polémique, le gouvernement a fait savoir que le coût de la commande n'impacterait nullement les comptes de l'Élysée puisqu'il relève entièrement des attributions de la Manufacture nationale de Sèvres, laquelle… est lourdement subventionnée par le ministère de la Culture.

En 2016, sur un budget total de 7 millions d'euros, les subventions représentaient 4 millions, les ventes de produits 1,8 million et les autres recettes type billetterie et mécénat 1,2 million (page 156 du PDF). D'après le Canard enchaîné, qui relève bien la charge pour le contribuable sans en tirer toutes les conséquences, les subventions 2018 seraient de 4,4 millions d'euros (voir ci-dessus).

Autrement dit, si les besoins de l'Élysée en matière de vaisselle de prestige en lien avec son rang de haut lieu régalien représentent des sommes pouvant aller jusqu'à 500 000 € tous les 15 ou 20 ans, il ne s'agit là que de la pointe émergée de l'iceberg car la Manufacture de Sèvres vit aux frais du contribuable à raison de 4,4 millions d'euros par an, ce qui constitue un tout autre niveau de dépenses. Encore un exemple de la façon dont le budget annuel du ministère de la Culture finit par atteindre 6 milliards d'euros en plus des 4 milliards consacrés à l'audio visuel public.

D'ailleurs, concernant les 50 000 € destinés à défrayer les artistes, la manufacture a demandé une petite « rallonge » au ministère de la Culture. Quels efforts de productivité et de créativité pourrait-elle faire dès lors qu'elle est assurée de recevoir sa subvention étatique et qu'elle se sait en mesure d'obtenir facilement des enveloppes supplémentaires dès lors qu'on pourra commodément les mettre sur le compte de la fameuse exception culturelle française ?

On pourrait fort bien imaginer que l'Élysée se fournisse auprès de fabricants privés mis en concurrence et ainsi toujours poussés à améliorer l'attractivité de leurs produits sur le plan du design comme sur celui de la fabrication.

Manufacture de Sèvres : subventions et commandes publiques

Mais l'on constate que perdure en 2018 le système économique très interventionniste mis au point par Colbert, Contrôleur général des Finances de Louis XIV, dans les années 1660. Selon les thèses du mercantilisme qui régissait alors l'action économique des monarchies absolues, toute son action pour renforcer la puissance économique de la France se déploya dans le triptyque « protectionnisme, subventions et commandes publiques. » On parlerait aujourd'hui d'État-stratège.

Datant de 1740, la Manufacture de Sèvres n'a évidemment pas été créée par Colbert lui-même, mais elle est correspond exactement à ce type de politique économique, poursuivie sous Louis XV, qui met toute la création de richesse au service de l'État plus qu'au service du consommateur. Emmanuel Macron n'en est évidemment pas plus le créateur, mais nombreux sont les traits de son action politique et économique qui visent à restaurer le pouvoir de l'État-stratège, notamment le fonds pour les start-up et le plan entreprises de Bruno Le Maire.

Nul doute qu'à l'abri des subventions et des petites « rallonges », la renommée et le savoir-faire de la Manufacture de Sèvres sont bien protégés. Mais on voit mal où elle va trouver les ressources entrepreneuriales et créatives pour s'adapter à un marché du luxe dont la branche « arts de la table » sort à peine de 10 ans de grandes difficultés, autrement qu'en continuant à faire ce qu'elle a toujours fait grâce à la manne d'un financement étatique assuré tandis que les consommateurs sont demandeurs d'autre chose.

Quant à François Ruffin, notons combien son ironie tombe à plat. En commandant ce service de table, Macron n'a rien fait d'autre que de s'inscrire exactement dans ce que la France insoumise, la CGT et pas mal d'autres attendent de l'État : qu'il soutienne des entreprises incapables de vivre par elles-mêmes. Si ce n'est pas au nom de notre modèle social ou de nos services publics, rassurez-vous, il reste encore notre exception culturelle à bichonner.

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Alès : l’école de musique devient conservatoire

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Alès : l'école de musique devient conservatoire
Brigitte Billault, directrice de l'école depuis douze ans.

A.B.

La force de l'école intercommunale de musique d'Alès Agglo, est sûrement sa diversité. Une difficulté en apparence puisqu'il a fallu agréger, avec la fusion à 73 communes, des écoles de musiques plus petites, avec des professeurs pas toujours diplômés comme ceux des conservatoires, mais un atout assurément aux yeux de Brigitte Billault la directrice.

"Ici, on a des parcours de vie très variés, et c'est une grande richesse. L'équipe pédagogique n'est pas formatée, les enseignants n'ont pas tous eu la même formation et c'est formidable", s'enthousiasme la directrice, à quelques jours du concert final des élèves. Une dynamique qui n'a pas échappé à l'inspectrice venue il y a quelques mois évaluer la capacité de l'école à devenir conservatoire à rayonnement intercommunal. "Cette inspectrice est venue après que notre dossier a été accepté par la Drac (direction régionale des affaires culturelles) qui fait une première sélection. Cette dame à l'habitude d'auditer des écoles dans toute la France. Elle a salué l'efficacité de notre équipe administrative, et a trouvé que nous étions tous très fédérés. C'est un mot que j'aime bien !".

Une classe de batucada et le projet de musiques trads

Sans trop de suspense, l'école de musique Maurice-André a donc reçu le titre de conservatoire. Qu'est-ce que ça change ? "Les tarifs restent inchangés, on rassure tout de suite les usagers. Nous avons même quelques coups de fils d'élèves de Nîmes que l'augmentation des prix interroge et qui se renseignent chez nous. Globalement, devenir conservatoire c'est une belle reconnaissance pour nous, ça montre que le travail de ces dernières années porte ses fruits."

Depuis son arrivée, il y a douze ans, Brigitte Billault a développé les pratiques collectives. Les master-class avec des pointures (du batteur Franck Agulhon au pianiste Gabriel Bianco) ont marqué les esprits des jeunes élèves. Et pour éviter le trio classique piano-guitare-batterie, la structure propose aux enfants de 6 ans une année découverte. La pratique de plusieurs instruments a permis d'orienter des enfants vers la trompette, le violoncelle, les flûtes. "C'est le seul moyen de nourrir les orchestres". Dans les cartons de la directrice, le projet d'une classe de contrebasse, et plus orignal, d'une autre de musiques traditionnelle. Après la classe de batucada, l'an dernier, le conservatoire maurice-André se sent pousser des ailes !

dimanche 24 juin 2018

Dix personnes liées à l'ultradroite soupçonnées de vouloir attaquer des mulsulmans ont été arrêtées en France

Dix personnes liées à l'ultradroite soupçonnées de vouloir attaquer des mulsulmans ont été arrêtées en France

Dix personnes liées à l'ultradroite soupçonnées de vouloir attaquer des mulsulmans ont été arrêtées en France

Les interpellations ont eu lieu samedi et dimanche. Les suspects ont été placés en garde à vue, et s'y trouvent encore dimanche soir.

Parmi les suspects placés en garde à vue dimanche 24 juin 2018 se trouvent des trentenaires, des quinquagénaires et des sexagenaires, selon les informations de France 2.
Parmi les suspects placés en garde à vue dimanche 24 juin 2018 se trouvent des trentenaires, des quinquagénaires et des sexagenaires, selon les informations de France 2. (MAXPPP)

Dix personnes liées à la mouvance de l'ultradroite radicale ont été interpellées par les services antiterroristes dans plusieurs endroits de France, a appris franceinfo dimanche 24 juin de source proche du dossier. Ces individus envisagaient un passage à l'acte violent "aux contours mal définis à ce stade", ajoute cette source. Ils envisageaient d'attaquer des musulmans, selon une source proche de l'enquête interrogée par France 2. Les interpellations ont eu lieu samedi et dimanche.

Les suspects, qui se regroupaient sous le sigle AFO (pour "Action des forces opérationnelles"), ont été placés en garde à vue, et s'y trouvent encore dimanche soir.

Une vingtaine d'armes à feu saisies

Parmi les suspects se trouvent des trentenaires, des quinquagénaires et des sexagenaires. Actifs depuis plusieurs mois, ils étaient surveillés depuis plusieurs semaines après avoir commencé à effectuer des repérages autour de mosquées et établi une liste d'imams à cibler, a indiqué à France 2 une source proche de l'enquête.

Une vingtaine d'armes à feu, dont certaines étaient détenues légalement, ont été saisies par les autorités. Les suspects auraient envisagé de passer à l'acte après un éventuel attentat islamiste commis sur le sol français, selon les informations de France 2.

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Le Brexit, du Shakespeare aux allures de Monty Python sur un générique de Benny Hill...

Le Brexit, du Shakespeare aux allures de Monty Python sur un générique de Benny Hill...

Le Brexit, du Shakespeare aux allures de Monty Python sur un générique de Benny Hill...

...qui nous emmène droit vers Alice au Pays des Merveilles. Tout ceci fournirait de la matière on ne peut plus adaptée à une comédie des plus improbables.

Getty Images/iStockphoto
"Le Brexit, du Shakespeare aux allures de Monty Python sur un générique de Benny Hill..."

Brexit or not Brexit, that is the question... Shakespeare se serait régalé. Déjà la distribution des principaux protagonistes se prête à une dramaturgie des plus palpitantes.

Vous avez à la tête des Conservateurs une Première Ministre qui avait fait campagne pour "Remain". Harcelée sans relâche par ses Brexitteurs les plus machiavéliques, la voilà qui se transforme devant nos yeux en héroïne la plus enflammée du Brexit le plus extrême. En face, un leader de l'Opposition travailliste, Jeremy Corbyn qui a passé sa vie à pester, et surtout voter contre la moindre proposition de loi dès lors que le mot "européen" figurait dedans. Le voilà contraint néanmoins à affecter un soutien au moins de façade pour "Remain", dans le souci de ne pas isoler les deux tiers de son électorat ainsi qu'une proportion encore plus importante de ses propres députés.

Puis, le clown! Nul doute pour savoir qui décroche le rôle, tant l'actuel Ministre des Affaires Étrangères se précipite dans la moindre audition afin de camper ce personnage-clé de toute tragédie shakespearienne. Boris dirigeait la campagne du leave, mais nullement pour gagner, juste dans l'espoir de déstabiliser puis déloger feu le Roi Cameron. On imagine avec délectation les soliloques, déclamés dans l'ombre de son immense solitude torturée, par un si turbulent trublion.

Ce qui s'est passé cette semaine à la Chambre des communes relève du pur Monty Python.

Ne nous limitons pas à Shakespeare. Ce qui s'est passé cette semaine à la Chambre des communes relève du pur Monty Python. Deux ans après le référendum, alors que l'UE attend de pied ferme la moindre proposition quant aux futures relations commerciales souhaitées par Londres, les députés de sa Majesté en sont toujours à débattre de points pour le moins hermétiques relevant de la simple procédure parlementaire. Mercredi par exemple, un énième vote "lame de rasoir" pour déterminer qui aurait le mot final en cas d'un "no-deal" avec Bruxelles, -le gouvernement ou les députés?

Theresa May sait pertinemment que les Communes sont majoritairement pour un Brexit "soft". Elle se bat bec et ongle pour leur enlever tout pouvoir. Après plusieurs parties de ping-pong avec les Lords, l'un de ses propres députés, brandissant le poignard façon "Et toi, Brutus?" de Jules César, avait proposé un amendement arrachant de force au gouvernement ce pouvoir existentiel. Après moult négociations à huis clos, celui-ci se mue en John Cleese et finit par voter, eh oui –contre son propre amendement!, extirpant in extremis et façon Deus ex Machina sa patronne malmenée d'une mort certaine à mi-parcours seulement de l'intrigue.

Des situations plus rocambolesques encore sont à mixer sur fond de générique de cette autre égérie de l'humour britannique, Benny Hill. Déjà le Ministre du Brexit, l'ineffable David Davis, en est le portrait craché. On imagine sinon le sketch hilarant inspiré par les agissements on ne peut plus burlesques des éleveurs de fruits de mer du port de Grimsby. Cette ville du Nord de l'Angleterre a voté massivement pour sortir de l'Union européenne. Ceci avant de se rendre compte, quelques mois après, que leur gagne-pain était pour le moins menacé si jamais la Grande-Bretagne quittait le marché unique.

Voilà une délégation de la ville qui se précipite illico presto vers Downing Street pour réclamer, if you please, qu'une exception soit faite dans toute négociation future -non pas pour les fruits de mer de manière générale, mais uniquement pour ceux de Grimsby!, les éleveurs tout d'un coup conscients du fait que les marchés de l'avenir tant miroités par les Brexitteurs, genre l'Inde et l'Australie, ne constituent peut-être pas la destination idéale pour leurs huîtres fraîches.

Encore des gags à gogo... Cette semaine le gouvernement, prenant conscience que les avions britanniques risquent tout simplement de ne pas pouvoir décoller en avril prochain en l'absence d'un accord, se fend d'une annonce pour recruter un responsable, ce "Brexit aviation chief" chargé de gérer le cataclysme chaotique in the skies. Annonce dans laquelle figure la phrase prononcée avec les mimiques dont seul Mister Bean a le secret -"no aviation experience necessary".

Toutes cette situations comiques ne manquent pas de personnages haut en couleur, avec des traits alternant entre le grotesque et le sombre.

Quant à l'Irlande du Nord, nous sommes carrément dans Alice au Pays des Merveilles. Tout tourne autour de la frontière entre cette partie de l'île, contrainte de brexitter malgré elle avec le reste du Royaume-Uni, et la République d'Irlande, plus que jamais partante pour rester dans l'UE. Theresa May ayant décidé de son propre chef que le Brexit signifie le fait de quitter l'Union Douanière (chose niée d'ailleurs par d'éminents Brexitteurs comme Johnson avant le référendum) –il va falloir contrôler tout ce qui y transite.

Comment gérer cette situation sans revenir vers les affres de ce qui fut, à peine il y a deux générations, l'une des frontières les plus armées du continent? Pour le moment les idées proposées par les Brexitteurs relèvent de ce que l'on appelle de façon charitable du "magical thinking", genre tout un escadron de drones sensés traquer le moindre camion suspect (solution nettement moins efficace la nuit déjà). Les pauvres Brexitteurs, poussés à bout, proposent que l'on "turn a blind eye" -que l'on fasse semblant de ne rien voir côté contrebande. Nous sommes carrément de l'autre côté du miroir pour des gens dont le mantra a toujours été "Reprenons le contrôle de nos frontières avec l'UE" et qui dans le même souffle affirment qu'ils ne veulent plus contrôler la seule frontière terrestre qui existe précisément... avec l'UE!

Toutes cette situations comiques ne manquent pas de personnages haut en couleur, avec des traits alternant entre le grotesque et le sombre. Prenez le très aristocrate et fervent Brexitteur Jacob Rees-Mogg, que l'on imagine avec un monocle tout droit sorti d'un roman de PG Wodehouse. C'est tout de même quelqu'un qui a donné à son sixième fils le nom latin de Sixtus Boniface. Il gère une société financière qui, on l'a appris également cette semaine, se délocalise vers Dublin afin d'éviter les méfaits du Brexit sur la City.

On accuse souvent les Britanniques d'hypocrisie. Lord Lawson, Ministre des Finances de Thatcher et ancien Président du Leave, en fournit un exemple des plus époustouflants. Après s'être tant battu pour que ses compatriotes ne bénéficient plus de la libre circulation des personnes dans l'UE, le voilà qui de façon dont on ne pourrait que saluer la pure effronterie, demande une carte de résidence permanente pour se réfugier des méfaits de son Brexit tant aimé... dans son manoir gascon!

Plus de cent mille emplois en jeu hier matin à la une du Times avec Airbus qui menace de ne plus investir en GB.

Tout ceci fournirait de la matière on ne peut plus adaptée à une comédie des plus improbables, si ce n'est que derrière les rideaux, c'est la Tragédie qui attend de faire son entrée fracassante. Plus de cent mille emplois en jeu hier matin à la une du Times avec Airbus qui menace de ne plus investir en GB. L'industrie automobile britannique décimée s'il y a la moindre entrave dans la circulation d'innombrables pièces dans ses chaînes de production des deux côtés de la Manche.

Puis nous avons plus de 5 millions de personnes, des Européens ayant fait leur vie au Royaume-Uni et vice-versa, toujours dans un état insoutenable d'incertitude quant à leur sort. Dans le genre réplique à couper le souffle, nous avons le nouveau Ministre de l'Intérieur britannique qui jeudi est allé jusqu'à sermonner le reste de l'UE qui ne "prend pas les mesures nécessaires pour régler le sort des Britanniques vivant sur le continent". Venant de la part d'un gouvernement qui a toujours refusé de rencontrer les représentants de plus d'un million de ces mêmes ressortissants, it takes the biscuit –(expression du cru pour "c'est fort de café").

Comédie? Tragédie? Plus on s'approche du dénouement, avec une sortie de la Grande-Bretagne de l'UE prévue dans seulement 9 mois, plus on se demande si l'on ne ferait pas mieux de confier l'intrigue à l'auteur britannique de loin le plus vendu dans le monde entier, Agatha Christie. Une fois le cadavre ensanglanté découvert, nous aurons tout le roman, hélas sans doute pendant de longues années, pour déterminer qui est le vrai responsable de ce crime des plus spectaculaires...

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