dimanche 17 juin 2018

VIDEO. Les révoltés du Linky

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"On nous isole encore plus" : on est allé sur les routes de la Creuse où la limitation à 80 km/h est vécue comme une injustice

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Retraite : le magot de 165 milliards d'euros qui aiguise les appétits

https://www.lesechos.fr/economie-france/social/0301828934524-retraite-le-magot-de-165-milliards-deuros-qui-aiguise-les-appetits-2184682.php

vendredi 15 juin 2018

Fin des 35h à l'usine PSA de Vesoul

Fin des 35h à l'usine PSA de Vesoul

Fin des 35h à l'usine PSA de Vesoul

Les 35 heures, pour eux, c'est fini. Après plusieurs semaines de négociations, la direction et trois syndicats majoritaires de l'usine du groupe automobile PSA de Vesoul (Haute-Saône) ont signé un accord augmentant le temps de travail hebdomadaire de près de 8%, le portant à 37h45. Les 3.000 salaires seront augmentés de seulement 3,1%. Des changements qui entreront en vigueur au mois de septembre.

Les salariés auront alors à choisir entre accepter ou refuser cette augmentation du temps de travail. Mais s'ils refusent, ils se verront proposer une mutation sur un autre site PSA, indiquent les syndicats. Pour les autres, une "prime de performance" de 100 euros en fin d'année prochaine et la rémunération de leurs éventuelles heures supplémentaires, au-delà de 37h45, seront majorées de 40% jusqu'à 43 heures et de 50% ensuite, ont fait savoir les syndicats.

"Un message donné à l'ensemble des salariés"

La CGT a refusé de signer cet accord, considérant que la "compensation salariale" n'est pas à la hauteur et que cela induit un "travail gratuit". Mais les syndicats signataires (FO, CFTC et CFE/CGC), qui représentent 80% des salariés, affichent malgré tout leur satisfaction, citant notamment les différentes promesses obtenues de la part de PSA. D'abord celle d'embaucher 80 personnes d'ici à 2020, dont 30 avant la fin de l'année, justifiée par le rapatriement de l'activité du site d'Opel France de Gonesse, en région parisienne, vers Vesoul. La direction s'est également engagée à investir 20 millions d'euros dans la modernisation du site.

Ces dernières semaines, Jean-Pierre Mercier, représentant de la CGT, disait redouter la multiplication d'accords de ce type. "Cette remise en cause des 35 heures par un des plus grands groupes industriels est un message donné à l'ensemble des salariés de toutes les entreprises du pays", a-t-il déclaré sur Franceinfo le 17 mai. Des craintes que la direction n'a pas commentées.

Ce genre d'accord est permis par les ordonnances Macron ayant réformé le code du travail, mises en place en septembre 2017. La signature d'un accord collectif par les syndicats "représentatifs majoritaires" rend depuis lors possible un contournement de la durée légale du travail et ce, sans solliciter la Direction du travail (Direccte). En cas d'échec des négociations, l'employeur peut solliciter ses salariés via un référendum organisé au sein de l'entreprise. Si l'accord est approuvé par la majorité des suffrages exprimés, celui-ci peut être appliqué.

Coupe du monde : une IA connaît déjà le vainqueur

Coupe du monde : une IA connaît déjà le vainqueur

Coupe du monde : une IA connaît déjà le vainqueur

La banque d'affaires Goldman Sachs a eu recours à une IA pour analyser un million de combinaisons possibles pour la Coupe du monde de football. Et elle connaît déjà le nom du pays vainqueur ainsi que le parcours de la France.

Le coup d'envoi de la Coupe du monde de football vient d'être donné en Russie, les paris vont bon train sur les chances des équipes et les grands favoris. Chacun y va de son pronostic, forcément pas très objectif. Et si une intelligence artificielle mettait tout le monde d'accord ? La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a tenté l'expérience en confiant à un algorithme d'apprentissage automatique la tâche de déterminer l'issue de la compétition.

Avant de dévoiler les résultats, voici comment le programme a travaillé. Alimenté par des données sur les équipes et les statistiques individuelles de chaque joueur, il a exécuté 200.000 modèles et simulé un million de variations du tournoi pour calculer la probabilité d'avancement pour chaque équipe.

L'IA de Goldman Sachs est loin d'être infaillible

Résultat : l'IA de Goldman Sachs prédit que l'Arabie saoudite créera la surprise en sortant de la phase de groupes, contrairement à la Russie qui ne franchira pas ce cap. L'Espagne et l'Argentine, en petite forme, ne passeraient pas le stade des quarts de finale. L'Angleterre ira aussi en quart mais sera éliminée par l'Allemagne. Quant à la France, elle est censée affronter le Brésil en demi-finale et perdre la rencontre.

La finale se jouera entre l'Allemagne et le Brésil. Et c'est la Seleçao qui l'emportera, offrant au Brésil son sixième titre mondial. Mais que les passionnés de ballon rond effarés par ces prédictions se rassurent, l'algorithme n'a pas pris en compte de nombreux facteurs décisifs qui peuvent changer radicalement l'issue de la compétition : l'état de forme des joueurs, les aléas de l'arbitrage, la cohésion de l'équipe... Rappelons aussi qu'en 2002, Goldman Sachs avait retenu la France, l'Italie, l'Espagne et l'Argentine comme favoris pour le titre. Il fut finalement remporté par le Brésil face à l'Allemagne...

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Est-ce le baroud d'honneur des sénateurs républicains avant la réforme constitutionnelle ? Ce nouveau coup de corne dans la loi Notre a en tout cas peu de chances d'être voté en l'état à l'Assemblée nationale, tant il va à l'encontre de l'action gouvernementale.

Tout en affirmant « ne pas vouloir de chamboulement territorial », les sénateurs LR, auteurs d'une proposition de loi relative à l'équilibre territorial et à la vitalité de la démocratie locale, adoptée hier par 178 voix contre 124, se proposent tout simplement de détricoter l'essentiel de la loi Notre et d'enfoncer un coin sur le dossier fantomatique de l'Agence des territoires (lire encadré).

Car même si pour Mathieu Darnaud, rapporteur de la commission des lois, le but est simplement de « traiter avec pragmatisme les problématiques identifiées sur le terrain » et « de supprimer les entraves et les culs-de-sac juridiques pour rendre aux élus la liberté d'administrer leurs collectivités », il s'agit en réalité de remettre en avant le couple commune-département, principale victime de la loi Notre.

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Par Dominique Philos.

 

Nous avons tous assisté à la rencontre, à Singapour, entre le dictateur de l'un des pays les plus fermés du monde, et le représentant de la première puissance mondiale.

Au-delà de la mise en scène évidente, on nous présente la signature d'un document comme un accord historique …

Examinons la situation.

D'un côté, nous avons M Kim qui dirige d'une main de fer un tout petit pays de 25 millions d'habitants mis au banc des nations où l'on sait à peine ce qui s'y passe et qui, à force d'efforts engagés déjà du temps de son père (M Kim) et de privations pour son peuple, a réussi le double objectif d'une part d'obtenir l'arme nucléaire et d'autre part des missiles intercontinentaux qui lui permettraient de porter le feu nucléaire sur le territoire des USA.

De ce fait, la Corée du Nord est entrée dans le club très fermé des puissances nucléaires et a provoqué, si ce n'est la sympathie, au moins un respect craintif dû aux méchants.

La démarche de M Kim ne s'est pas faite par hasard et résulte du fait qu'il a tiré les conséquences de ce qui est arrivé à Saddam Hussein et Kadhafi. Il a voulu sécuriser son régime, sa personne et son pouvoir et il sait qu'il n'y a qu'une seule chose qui le lui permette : l'arme nucléaire.

Il faut reconnaître qu'il y est parfaitement arrivé !

De l'autre côté, nous avons un individu que j'ai du mal à qualifier tant il semble incohérent, imprévisible, grossier mais qui dirige la première puissance mondiale. M Trump.

Et M Trump vient d'accorder à la Corée du nord ce qu'il vient de refuser à l'Iran … alors qu'il ns'est pas établi que ce dernier soit en mesure de posséder l'arme nucléaire, et alors même qu'il était prêt à toutes les concessions et tous les contrôles de sécurité.

Est-ce bien raisonnable ou même simplement cohérent ?

Une partie d'échecs

Cet étrange arrangement est en fait une partie d'échecs dans laquelle il y a surtout beaucoup d'arrières pensées.

– M Kim acquiert à l'occasion une stature internationale en se hissant à la hauteur des USA et sécurise son régime… sans rien céder,

– M Trump, qui vient d'infliger un véritable camouflet à ses partenaires du G7, essentiellement Européens et Canadiens, veut entrer dans l'Histoire comme celui qui aura obtenu un accord historique et fait rentrer dans le rang un régime voyou.

Tout cela n'est en fait au mieux que de la gesticulation médiatique et au pire un marché de dupes.

En effet, M Kim ne concède rien et ne concèdera rien… ni maintenant ni demain ni plus tard, car les moyens militaires et logistiques dont il dispose sont son assurance sur la vie pour les 50 prochaines années.

M Trump n'a rien obtenu mais il fait comme à son habitude : il fanfaronne et crie victoire après avoir menacé (il appelait M Kim rocketman), puis négocié, puis à nouveau vitupéré à l'encontre de M Kim. En fait, ces gesticulations sont essentiellement à usage électoraliste et à destination de son électorat car des élections de mi-mandat se tiennent à la fin de l'année aux USA. Le but est avant tout de faire croire à son électorat qu'il agit et qu'il est efficace.

Or, concernant M Kim, rien ne nous dit qu'il possède réellement les vecteurs stratégiques de nature à lui permettre de frapper en n'importe quel endroit de la planète car une chose est d'avoir une bombe nucléaire et un missile et autre chose est de faire entrer la bombe dans le missile car il faut pouvoir la miniaturiser.

Un missile ne peut emporter qu'une charge de quelques centaines de kilos (300) alors que nous devons nous rappeler que les premières bombes nucléaires américaines lancées sur le Japon en 1945 pesaient plusieurs tonnes ! (Fat man 4.54 tonnes et Little Boy 4.40 tonnes).

Il n'y a pas de difficulté technique particulière à fabriquer une grosse bombe à partir du moment où vous disposez du combustible enrichi ; par contre il en existe une, et sérieuse, à en obtenir la miniaturisation pour qu'elle puisse ensuite être expédiée par un vecteur autonome de type missile.

La Corée gagne la première manche

M Kim a donc joué aux échecs et il a remporté la première manche car il a gagné une stature mondiale en négociant d'égal à égal avec la première puissance mondiale, tout en laissant Trump fanfaronner et crier victoire, sans que l'on sache exactement ce qu'il a entre les mains, ni si cela est utilisable dans le cadre d'un conflit.

Et on attendra longtemps pour savoir exactement ce qu'il en est… sauf trahison d'un membre de son entourage.

Question subsidiaire : pourquoi donner un tel statut à la Corée du nord et avoir refusé toute négociation avec l'Iran ?

La Corée du nord ne représente rien, elle n'a rien à vendre et ne possède pas de ressources cachées dans son sous sol. Elle est juste un avatar anachronique de la Guerre froide, une espèce de satellite indocile de la Chine ; laquelle préfère l'avoir à sa frontière plutôt que des bataillons US (il y a 28.000 soldats américains en Corée du sud). Elle a une attitude menaçante mais, en fait, elle ne menace personne ; elle veut juste se protéger.

La situation est toute différente pour l'Iran  :

– l'Iran est impliqué dans le conflit syrien et fournit des troupes et des armes à plusieurs pays de la région. Il tend donc à étendre son influence dans tout le Moyen-Orient et représente de ce fait une menace très importante pour Israël et pour l'Arabie saoudite ; notamment parce que ses dirigeants n'ont jamais fait mystère de leur souhait de la destruction de l'État hébreu et parce que, chiites, ils détestent tout autant la monarchie sunnite d'Arabie qu'ils voudraient aussi détruire.

– Or, Israël, qui peut compter sur l'aide indéfectible des USA, ne peut pas accepter que l'Iran possède la bombe atomique (bien qu'il la possède lui-même) au nom de la menace sous-jacente représentée par le régime des mollahs ; sans que l'on connaisse d'ailleurs exactement les buts poursuivis par l'Iran qui a toujours prétendu ne vouloir développer sa technologie nucléaire que dans un but exclusivement civil.

On peut évidemment en douter et on ne peut donc que donner raison à Israël car les contrôles effectués par l'AIEA (agence internationale de l'énergie atomique) peuvent fort bien ne pas détecter les sites de construction d'une arme nucléaire. Les Israéliens ont d'ailleurs une très bonne expérience en la matière puisqu'ils ont eux-mêmes réussi à berner tous les contrôleurs expédiés chez eux pour s'en assurer et ont donc réussi à fabriquer leur armement nucléaire avec l'aide des Français !

– la volonté des Européens de maintenir en vigueur le traité passé avec l'Iran peut d'ailleurs apparaître, dans une certaine mesure, comme relativement angélique pour les raisons exposées ci-dessus car c'est finalement prendre un grand risque que de parier sur la bonne foi et la bonne volonté des dirigeants iraniens de « jouer le jeu » et de faire preuve de transparence alors que les sites utilisés sont secrets, disséminés et enterrés.

Silence sur le problème économique

Toutefois, dans cette affaire, l'aspect économique est totalement passé sous silence alors qu'il est fondamental.

Les Européens avaient un intérêt économique évident à renouer des relations commerciales avec l'Iran pour acheter son gaz, son pétrole et lui vendre des biens de consommation et d'équipement.

Or, M Trump, qui a décidé de rendre l'Amérique great again, a décidé que cela ne se ferait pas…

On sait qu'il veut utiliser les rapports de force pour imposer sa volonté, n'ayons pas peur des mots, à la planète entière ! Il n'envisage d'ailleurs ses relations avec les autres pays qu'en termes de rapports de force.

Il a donc décidé d'imposer ses vues aux Chinois (mais là c'est assez difficile), aux Mexicains, aux Canadiens et aux Européens qu'il considère d'ailleurs avec mépris au mieux comme quantité négligeable et au pire comme des concurrents qu'il faut éliminer par… tous les moyens.

De ce fait, il n'hésite pas à exploiter la loi américaine qui présente une caractéristique unique au monde : son applicabilité en dehors du territoire des USA pour des motifs variables mais dont le principal est celui de l'utilisation du dollar dans les échanges internationaux.

En effet, les USA considèrent que tout dollar utilisé ou dépensé à quelque endroit de la planète sera compensé un jour ou l'autre aux USA ; c'est-à-dire qu'il reviendra aux USA. C'est ce qu'on appelle l'application extra –territoriale de la loi US ; laquelle stipule que l'utilisation de la monnaie américaine emporte de facto l'obligation implicite de se soumettre à la loi américaine.

Or, l'Iran faisait l'objet de sanctions internationales sur lesquelles le président Obama avait consenti à revenir parce que… lui aussi il voulait laisser sa place dans l'histoire.

La loi du plus fort

Dès lors, Trump n'a pas hésité à s'asseoir sur la signature de son pays (les USA avaient donné leur accord pour la fin des sanctions) au mépris du droit international pour n'appliquer que la loi du plus fort.

Évidemment, en raison du maintien ou plus exactement de la réactivation des sanctions américaines, aucune entreprise au monde ne peut, sans encourir d'énormes sanctions financières ainsi que la fermeture du marché US, se permettre de contrevenir à cet embargo décrété unilatéralement par les USA ; et ce risque n'est pas une vue de l'esprit car l'amende colossale de 11 Md$ appliquée à la BNP est encore dans toutes les mémoires (la BNP était intervenue dans des opérations commerciales avec l'Irak, l'Iran, le Soudan qui étaient sous embargo).

On en connaît le résultat immédiat : le pétrolier Total et le constructeur Peugeot vont cesser toutes activités avec l'Iran.

Trump a éliminé deux concurrents d'un coup sur une simple signature.

Mais ce n'est pas tout.

L'Allemagne, qui est un gros exportateur vers les USA et que Trump voudrait faire plier, se trouve aussi pénalisée, avec Total qui a beaucoup investi sur ce projet (1 Md€), parce qu'elle comptait mettre en service un gazoduc entre l'Iran et l'Europe de l'ouest, (dénommé South Pars), qui lui aurait permis d'échapper au monopole du gaz russe, et à un éventuel chantage russe.

En fait, cela entre parfaitement dans le cadre de la stratégie de Trump de casser les reins de ses concurrents et, pour cela, tous les coups sont permis puisque, du fait la décision unilatérale des USA, l'Iran, qui possède l'un des plus gros sites gaziers de la planète, ne peut plus exporter ni son gaz ni son pétrole ; et les Européens ne peuvent pas diversifier leur approvisionnement, ou alors avec… les producteurs américains de gaz de schiste.

Accessoirement, Trump escompte que la population iranienne va se lasser de ces sanctions et renverser ce régime des mollahs honni des Américains, notamment parce qu'ils ont été humiliés en 1979 (M Carter était alors président) lors de la prise d'otages de l'ambassade US de Téhéran.

Vous le voyez donc, les intérêts sont complexes, il convient de toujours rechercher les véritables motivations des actions des États.

Trump d'un côté veut se faire passer pour le sauveur de la planète avec ses gesticulations coréennes pendant qu'il use de tous les coups tordus pour éliminer des concurrents réels ou seulement potentiels en brandissant une hypothétique menace nucléaire alors que le but poursuivi est surtout de bloquer les concurrents européens sur le marché mondial du gaz et du pétrole.

On a beau nous parler de transition énergétique, la guerre du pétrole et de l'énergie a encore de beaux jours devant elle…

Nous assistons clairement à un changement, à la fois dans les relations entre États et règles du commerce international avec ce résultat pour l'instant peu satisfaisant qu'il n'y a désormais plus aucune règle hormis la volonté de domination absolue des USA par application de la loi du plus fort.

Il ne faut pas se faire d'illusions et nous devons apprendre à ne plus compter sur les Américains (du moins pour l'instant). Il nous appartient, Européens, de nous organiser aussi bien politiquement, économiquement que militairement pour faire bloc face à cette nouvelle adversité car individuellement nous ne représentons rien, et cela Trump le sait.

America is back mais il n'est pas certain que ce soit une bonne chose que cela se passe dans ces conditions.

La Bajon député

https://www.facebook.com/LaBajonOfficiel/videos/1813353535419707/

Manip de manif ! | Reportages | Là-bas si j'y suis

Manip de manif ! | Reportages | Là-bas si j'y suis

MANIP DE MANIFS ! Abonnés


Les « invididus cagoulés », idiots utiles de Macron ? Une enquête de Dillah Teibi

Des policiers « en civil » interpellent un manifestant le 1er mai 2016, place de la Nation à Paris (photo : Alain Jocard/AFP)

[EXTRAIT] Manip de manifs ! [RADIO]
Écouter dans une nouvelle fenêtre
Police casseur ? Et oui, l'histoire du flic déguisé en black bloc, vous la connaissez ? Et l'histoire du flic en civil avec un badge syndical ou avec une carte de presse ? Et l'histoire du flic qui lançait des pavés, vous la connaissez ? Et l'histoire des CRS qui ont ordre de laisser les casseurs casser ?
Des histoires vieilles comme la police, des ficelles grosses comme un cordon de gardes mobiles. Dans son poste de commandement, le grand super-chef de la police a un tableau de bord avec deux boutons. Seulement deux boutons : les casser ou les laisser casser. Voilà. Face à la manif, le pouvoir a toujours le même but, faire diversion. Et pour ça, il peut compter sur les médias : « regardez, regardez, les individus cagoulés mettre le feu au McDo. » Et aussitôt, les « individus cagoulés » sont sur tous les réseaux, et dans toutes les télés.
« — Mais hum… c'était pour quoi la manif déjà, chef ?
— Ah, on ne sait plus trop…
— Les retraites ?
— Ah non non, c'est pas les retraites.
— Les cheminots peut-être ?
— Ah oui, peut-être les cheminots.
— Mais alors, si c'est ça chef, les individus cagoulés serviraient à faire diversion, chef ? Les black blocs seraient les alliés du pouvoir, les amis de Macron ?
— Et oui mon petit Cricri… »
C'est un CRS de base qui s'appelle Christophe, mais ses copains l'appellent Cricri :
« — Et oui mon petit Cricri… les individus cagoulés sont les idiots utiles de Macron !
— Ça alors chef. Vous êtes trop fort. Ça fait mal ce que vous dites, chef !
— Et oui, et c'est pas tout mon petit Cricri. Écoute le reportage de Dillah Teibi, tu vas voir. Et puis, rends-moi ma cagoule s'il te plaît. »
En 2016, Là-bas filmait les affrontements avec les forces de l'ordre pendant la manifestation du 14 juin contre la Loi Travail :


Programmation musicale :
- ACHAB : Black bloc
- La Fanfare Invisible : Esperanza l'Aranesa (musique d'André Minvielle et Marc Perrone)

jeudi 14 juin 2018

Promesses déçues : comment les étudiants boursiers ont été lésés par Parcoursup

Promesses déçues : comment les étudiants boursiers ont été lésés par Parcoursup

Promesses déçues : comment les étudiants boursiers ont été lésés par Parcoursup

Le gouvernement les présente comme l'une des grandes avancées sociales de Parcoursup : désormais, des quotas minimaux de boursiers sont fixés dans chaque filière publique sélective ou en tension. L'objectif avec cette mesure, arrivée dans la loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants (ORE) à la faveur d'un amendement du groupe socialiste à l'Assemblée, est de "favoriser l'accession du plus grand nombre à un diplôme d'enseignement supérieur". A la manière d'un "bonus", les taux décidés par les recteurs de chaque académie doivent assurer aux lycéens les moins favorisés de ne pas être éliminés dès le début de la sélection. Parcoursup formalise ici ce qui relevait de la "petite cuisine" interne avec Admission Post-Bac (APB). L'ancien système permettait parfois, à dossier égal, de privilégier les candidats boursiers dans certaines filières. Problème : plus organisés, les quotas version Parcoursup ne sont pas plus égalitaires.

Trouver l'ensemble des quotas de boursiers de chaque formation n'est pas chose aisée. Pour avoir une idée de la tendance générale, il faut relever les seuils de chacune des formations proposées sur le site de Parcoursup. Ce colossal travail de fourmi a été mené pour l'Île-de-France par les chercheurs Milan Bouchet-Valat, Marie Paule Couto et Léonard Moulin, et le constat est sans appel : les différences entre universités - et parfois même entre filières - sont criantes. Si, pour beaucoup d'entre elles, les taux de boursiers oscillent entre 10 et 20%, certaines doivent à peine en accepter 5%.

Moins de boursiers pour les universités parisiennes

Autre constat : les universités du centre de la capitale, comme Paris 2 Panthéon-Assas, ou Paris 3 Sorbonne Nouvelle, sont libres d'accepter moins de 6% de boursiers. A l'inverse, celles de banlieue, comme Paris Est-Créteil (11,2%) ou Paris 13 Nord (15,4%) doivent en accueillir au minimum 12%. "C'est un phénomène que l'on constate particulièrement à Paris, précise Léonard Moulin, chargé de recherche à l'institut national d'études démographiques. La capitale est l'un des seuls endroits en France où les universités sont extrêmement rapprochées géographiquement et où les écarts sont les plus flagrants".

Ces différences de taux s'accroissent encore davantage lorsque l'on se penche sur les filières de droit parisiennes, championnes toutes catégories des inégalités entre boursiers. Ainsi, l'université Paris 13 Villetaneuse-Bobigny accueillera l'année prochaine plus de 18% de boursiers, tandis que celle de Paris 1 Panthéon Sorbonne ne doit en recevoir… que 2%. Et l'écart devient de plus en plus aberrant lorsqu'on compare deux filières d'une même université, situées dans deux zones géographiques différentes. Si la filière de Droit-Economie-Gestion de Panthéon-Assas s'est vu attribuer un taux minimum de 2%, son antenne en banlieue, à Melun, doit, quant à elle, impérativement accepter plus de 10% de boursiers.

"Hypocrisie du message gouvernemental"

Devant ce gouffre, les enseignants du supérieur sont nombreux à pointer, à l'exemple d'Anne Bory, maîtresse de conférences en sociologie à la Faculté des Sciences économiques et sociales, "l'hypocrisie du message gouvernemental" : "Ce n'est pas en intégrant 2% de boursiers que l'on va favoriser les étudiants des classes populaires ! s'étrangle-t-elle. Si le gouvernement veut permettre la discrimination positive des boursiers, pourquoi il y en aurait-il moins à Assas qu'à Roubaix ? A Paris qu'à Melun ?"

Pourquoi une telle différence entre les universités ? Beaucoup d'enseignants ne s'avancent pas, pointant seulement "le manque de transparence" du processus d'affectation de Parcoursup. "Il n'y a pas réellement d'information sur la manière dont ces taux ont été fixés, confirme Leïla Frouillou, maîtresse de conférences en sociologie à l'université Paris-Nanterre. Aucune règle n'a été publiée, aucune consigne. On ne sait pas si ça résulte de choix des académies, des recteurs, on ne peut que faire des hypothèses..."

Autocensure des étudiants

Il existe tout de même quelques pistes d'explication. La première est inscrite dans le texte de la loi ORE qui indique que, dans les filières en tension, "l'autorité académique fixe un pourcentage minimal de bacheliers" boursiers, "en fonction du rapport entre le nombre" de candidats à la formation "et le nombre total de demandes". Les 2, 10 ou 20% ne sont donc pas tirés d'un chapeau et sont, du moins en partie, issus d'un calcul mathématique. En clair, cela signifie que pour trouver leurs taux, les recteurs doivent effectuer un simple produit en croix : le nombre de dossiers de boursiers s'y présentant divisé par le nombre total de candidatures, multiplié par cent. En théorie, le rectorat n'a donc eu qu'à automatiser ce processus pour fixer l'ensemble des quotas dans chaque filière. Contactée, l'académie de Paris nie l'existence de tout "processus mécanique" et affirme que plusieurs facteurs ont été pris en compte : le nombre de candidats, mais aussi la situation de la filière l'an passé ainsi que les souhaits des présidents d'université, certains souhaitant moins et d'autres plus de boursiers.

"Le lycéen va rationaliser son choix. Il va estimer que cette université est trop difficile à atteindre et refuser d'y aller"

Pour Léonard Moulin, l'hypothèse la plus probable est celle d'un calcul, qui découle du comportement des lycéens eux-mêmes : "Ces disparités que l'on observe sont au départ moins le fait des facs que des disparités dans les candidatures, dès le départ", estime-t-il. C'est ici que se trouverait la raison fondamentale des disparités entre les universités : "Dans l'idéal, on devrait évidemment avoir le même nombre de boursiers dans toutes les universités, mais souvent, ils se censurent", remarque-t-il. Par peur de s'aventurer dans des universités dites "prestigieuses", de devoir louer un studio à Paris, même aidé d'une bourse, les lycéens de banlieue renoncent à candidater. "Le lycéen va rationaliser son choix, développe Léonard Moulin. Il va estimer que cette université est trop difficile à atteindre et refuser d'y aller".

Résultat : seuls les meilleurs des meilleurs boursiers, qui ont vaincu l'autocensure, parviendront peut-être à avoir une place dans les universités parisiennes les plus prisées. Les autres resteront chez eux. "Avec Parcoursup, les étudiants sont en principe libres d'aller où ils veulent, remarque Pierre Chantelot, du syndicat SNESUP-FSU. Mais le gouvernement joue clairement sur l'autocensure des étudiants pour mieux gérer leurs flux : les étudiants de banlieue restent en banlieue et les plus aisés restent ou s'installent à Paris."

Le choix aux facs

Reste que les universités sont en réalité loin d'être démunies face à cet effet pervers. Assas ou la Sorbonne auraient très bien pu faire le choix d'augmenter leur taux minimum de boursiers : rien ne l'interdit dans la loi ORE, au contraire. "J'ignore s'ils ont uniquement choisi de se référer aux demandes minimum, mais il y a quand même sans doute une grande marge de manoeuvre, regrette Leïla Frouillou. On pourrait avoir une interprétation plus large de ce minimum, en se disant qu'il s'agit d'un taux d'affichage, d'un taux objectif. S'il ne peut pas être atteint, ce n'est pas un problème : on affectera d'autres personnes". Une manière de créer un appel d'air et d'inciter les candidats boursiers à davantage candidater l'année suivante : "Cela permettrait d'assurer une meilleure mixité sociale". De quoi, à ce moment, apporter un vrai "bonus" aux candidatures des bacheliers boursiers.

Retraites : la fin des pensions de réversion ?

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Retraites : la fin des pensions de réversion ?

La réforme des retraites est le prochain gros chantier du gouvernement. Les partenaires sociaux sont très inquiets sur les conséquences qu'elle pourrait avoir pour les femmes. Le haut-commissaire à la réforme des retraites envisage la suspension des pensions de réversion.

La réforme des retraites sera-t-elle défavorable aux femmes ? La suppression ou la modification des pensions de réversion est en débat. Il s'agit de la partie de la retraite du conjoint décédé qui est reversée à sa veuve ou son veuf. Aujourd'hui, 3,8 millions de personnes en bénéficient. Ce sont des femmes à 89%. Cette pension représente 33 milliards d'euros.

Plusieurs syndicats s'insurgent

Le gouvernement veut réviser ce système, car, les femmes travaillant plus qu'avant, les différences de retraite avec les hommes diminuent. Pour plusieurs syndicats, il est cependant hors de question de supprimer les pensions de réversion. Globalement, cette réforme des retraites risque de pénaliser les femmes. Aujourd'hui, pour les salariés, les pensions prennent en compte les 25 meilleures années. Mais le gouvernement envisage une retraite à points calculée sur toute la vie professionnelle. Le haut-commissaire à la réforme des retraites présentera ses premières préconisations en décembre prochain.

Le JT