mardi 29 mai 2018

À Vittel, Nestlé privatise la nappe phréatique

À Vittel, Nestlé privatise la nappe phréatique

À Vittel, Nestlé privatise la nappe phréatique

  • Vittel (Vosges), reportage

Une longue file de camions coule à travers les rues de Vittel en direction de l'autoroute A31. Dans leurs immenses bennes, des milliers de bouteilles d'eau attendent de se déverser dans les rayons des supermarchés français et européens… D'Allemagne au Japon, on s'abreuve d'eau vosgienne. Qu'elles s'appellent Hépar®, Contrex®, Vittel®, chaque goutte provient de ces sous-sols vosgiens riches en minéraux. Et chaque centime revient dans le portefeuille de Nestlé Waters, propriétaire des marques.

Des centaines de millions de litres du précieux liquide sont ainsi extraits, chaque année, des profondeurs lorraines. Tant et si bien qu'une de ces nappes souterraines, la plus profonde et la plus importante, est menacée d'épuisement. Mais plutôt que d'exiger de la multinationale qu'elle réduise ses prélèvements, élus et industriels envisagent ni plus ni moins de serrer la ceinture hydrique des habitants. Bientôt, à Vittel, l'eau des robinets ne proviendra peut-être plus du sous-sol, mais sera acheminée par pipeline sur des dizaines de kilomètres. « Le géant international s'est approprié la ressource locale pour commercialiser l'eau en bouteille, dénonçait France nature environnement en mars dernier. L'entreprise s'octroie un réel monopole sur une ressource qui n'est censée appartenir à personne, si ce n'est aux populations locales pour subvenir à leurs besoins vitaux. » Joint par Reporterre, Christophe Klotz, directeur d'Agrivair, une filiale de Nestlé Waters, refuse d'endosser « le rôle du gros vilain : nous ne sommes pas contre ce territoire, nous sommes interconnectés avec lui. Et ce territoire vit autour et grâce à l'eau ».

Un hôtel art déco de Vittel.

« La commune de Vittel s'est construite autour de son eau, elle lui a tout sacrifié, raconte Bernard Schmidt, Vittellois et membre de l'association Oiseaux nature. Mais ce qui se passe aujourd'hui, c'est la prise en main coloniale d'un territoire et la privatisation du bien commun qu'est l'eau. »

Pour comprendre ce qui se joue dans ce village vosgien d'à peine 5.000 âmes, il faut remonter au XIXe siècle et aux balbutiements du thermalisme. Avocat dans le sud de la France, Louis Bouloumié souffre de calculs rénaux qu'il tente d'apaiser par des cures annuelles à Vittel. En 1851, il achète toutes les sources. « Dès le départ, son objectif principal n'était pas de créer une station thermale mais de vendre de l'eau en bouteille, explique M. Schmidt, qui s'est passionné pour l'histoire de sa commune. Le thermalisme a été développé comme une vitrine afin de promouvoir l'eau minérale : la station ne sert qu'à l'image. »

« Il n'y a qu'une seule courbe croissante à Vittel depuis la fin du XIXe siècle : celle de la vente de bouteilles d'eau » 

Mais quelle image ! Peu à peu, au fil des générations de Bouloumié et des époques, la bourgade rurale se pare d'hôtels, de casinos, de parcs. Un des deux fils de Louis, docteur, va obtenir l'agrément de l'Académie de médecine pour les sources : labellisation essentielle, car seule une eau reconnue comme bénéfique pour la santé peut être vendue sous l'appellation « eau minérale ». Bernard Schmidt, lui-même médecin, doute de la vertu thérapeutique de l'eau, « même s'il est évident que prendre un bon bol d'air à la montagne, boire de l'eau plutôt que de l'alcool et se faire pouponner ne peut faire que du bien », mais il reconnait l'efficacité publicitaire de cet atout santé : « C'est grâce à l'image médicale de l'eau que Vittel va vendre ses bouteilles. »

Une galerie art déco à Vittel.

Les clients se succèdent — aristocratie russe d'abord, puis oligarchie coloniale — et les bâtiments muent au gré des modes architecturales. Aujourd'hui, les allées boisées du parc thermal ont gardé un parfum suranné. Les grandes façades art déco et les fontaines rococo forment un décor de cinéma étrange. Car les rues sont désertes, les bâtiments restent vides, le golf et le casino se remplissent à peine à la belle saison. Le Club Med, qui gère la partie hôtelière depuis les années 1970, a menacé de claquer la porte ; il n'est resté que contre la promesse de la municipalité de financer un coûteux hippodrome.

« Il n'y a qu'une seule courbe croissante à Vittel depuis la fin du XIXe siècle : c'est celle de la vente de bouteilles d'eau », conclut Bernard Schmidt. Dès les années 1970, Nestlé Waters s'associe à la Société des eaux, dirigée par la famille Bouloumié. Alors que le thermalisme périclite, les entreprises misent tout sur l'embouteillage. En 1975, les premiers relevés effectués dans la nappe souterraine révèlent un déficit effarant, de 2,5 millions de mètres cubes par an ! Et une menace : si rien n'est fait, la nappe pourrait tout simplement s'assécher.

Cette nappe, que l'on appelle aquifère des grès du Trias inférieur (GTI), s'étend de l'Allemagne jusqu'aux Cornouailles en passant sous le bassin parisien. Au niveau de Vittel, elle se situe à près de 100 mètres de profondeur, et constitue un réservoir « captif », isolé : l'eau y est emprisonnée entre des couches géologiques relativement imperméables. Côté face, cet isolement permet de préserver sa qualité, car elle est ainsi protégée des pollutions. Côté pile, cette nappe se régénère très, très, très lentement. Et c'est précisément cette ressource peu renouvelable qui intéresse les habitants, pour leur consommation d'eau potable, mais surtout les industriels, qui sont à l'origine de près de la moitié des prélèvements.

Pourtant, il faudra attendre 2010 pour que le problème de l'épuisement soit pris au sérieux. Entre-temps, Nestlé Waters est devenu propriétaire des marques en 1992. La multinationale a augmenté le nombre de bouteilles et diminué le nombre d'employés (passés de 4.500 en 1975 à 900 aujourd'hui). Elle pompe désormais près de 800.000 m3 d'eau par an (soit 800 millions de litres) de la nappe GTI et exporte l'eau à l'étranger sous la marque Vittel Bonne source. Or, le déficit de la nappe est environ d'un million de mètres cubes par an. Ainsi « Nestlé serait responsable de 80 % du déficit », estime Jean-François Fleck, de Vosges nature environnement.

Un petit point de géologie locale s'impose ici. Les sous-sols de Vittel sont gorgés d'eau, répartie dans plusieurs « poches ». Les poches les plus superficielles, très riches en minéraux, sont exploitées par Nestlé Waters et commercialisées sous les marques Hépar, Contrex et Vittel Grande source. En revanche, elles ne peuvent pas servir à l'approvisionnement des habitants, car elles dépassent les seuils fixés de minéralisation.

« Nestlé crée le déficit, mais on fait payer les consommateurs, c'est le monde à l'envers » 

C'est donc dans la poche la plus profonde, la fameuse nappe GTI, que puisent les Vittellois pour boire. Mais c'est aussi dans cette poche que Nestlé Waters se sert pour remplir ses bouteilles de Vittel Bonne source. Cette marque est stratégique pour la multinationale : moins minéralisée que les autres eaux, Bonne source se vend très bien à l'étranger. Les millions de litres extraits chaque année sont donc exportés en totalité, vers les autres pays européens principalement. Une autre entreprise, la fromagerie l'Ermitage, se fournit également dans cette nappe. En 2010, 3,2 millions de mètres cubes ont ainsi été prélevés.

Répartition des usages de la ressource en eau de la nappe GTI, en milliers de mètre cube, d'après une estimation du BRGM en 2010.

En posant ses valises au creux des collines vosgiennes, Nestlé Waters ne s'est pas contentée de faire des forages. L'entreprise a maillé le territoire, « noyauté », dirait M. Schmidt. Outre les 900 emplois directs qu'elle génère grâce à l'embouteillage, elle régente le développement économique local. Sa filiale Agrivair finance le rachat de terres agricoles, la mise en place de compostage, et des conseils techniques à destination d'agriculteurs en échange du respect d'un cahier des charges visant le « zéro pesticide », afin de protéger les nappes peu profondes de la pollution chimique.

L'association Terre eau, aujourd'hui en pleine reconfiguration, qui vise à « faciliter le développement économique et social du territoire de la plaine des Vosges tout en continuant de garantir la qualité des eaux souterraines » ainsi que la société AEBV (Accompagnement économique du bassin de Vittel) sont gérées par un certain Bernard Pruvost, qui était jusqu'à récemment cadre dirigeant pour Nestlé International.

C'est ce même Bernard Pruvost qui a présidé une association au rôle pivot : la Vigie de l'eau. Officiellement, cet organisme installé au cœur du parc thermal vise l'éducation à l'environnement et la culture scientifique. Surtout, cette Vigie a été chargée de l'animation de la Commission locale de l'eau (CLE) de 2010 à 2016. La CLE réunit 45 membres — élus, associatifs, industriels, services de l'État — avec l'objectif de remédier au déficit chronique et inquiétant de la nappe souterraine.

Le siège de la Vigie de l'eau.

Et c'est là que le bât blesse. Car pendant cette période, la CLE a esquissé des décisions importantes… en faveur de Nestlé Waters et au détriment des populations locales. Et pendant cette période, de 2013 à fin 2016, la présidente de la CLE n'était autre que Claudie Pruvost, conseillère générale… et épouse de Bernard Pruvost.

« Les embrouilles ont commencé en 2013, quand le comité technique de la CLE a décidé d'exclure les industriels de tout effort de réduction des prélèvements », révèle Jean-François Fleck. C'est ce qu'indique le rapport du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) et de la Vigie de l'eau publié en 2014.

Extrait du rapport du BRGM de 2014.

De comité technique en réunion, les associations ont découvert qu'au lieu d'affiner et de débattre des différentes hypothèses possibles pour réduire le déficit de la nappe souterraine, une seule et unique solution semblait se dessiner. « On a vite compris qu'il n'était pas question de demander aux industriels de se serrer la ceinture, raconte Jean-François Fleck. Mais comme il fallait trouver un moyen pour moins pomper, ils ont décidé d'aller chercher de l'eau ailleurs pour les habitants. » C'est ce qu'on appelle pudiquement la « substitution ». « Ils veulent déshabiller Pierre pour que Paul puisse continuer à s'habiller comme avant », observe Bernard Schmidt.

Le 26 avril 2016, la Commission locale de l'eau s'est réunie avec pour objectif le « choix de la stratégie du schéma d'aménagement et de gestion des eaux [Sage] ». Autrement dit, les membres de la CLE étaient invités à valider le « scénario substitution ». « Ils sont venus avec le projet ficelé et ils nous ont demandé de voter, se rappelle Christiane Lecoanet, de l'antenne locale d'UFC Que choisir. J'ai trouvé ça choquant : si votre gamin tape dans le pot de confiture, vous n'allez pas donner une punition à son voisin. Nestlé crée le déficit, mais on fait payer les consommateurs, c'est le monde à l'envers ! »

Un forage d'alimentation en eau potable.

Interloquées, les associations ont répliqué. Fin 2016, aiguillé par Vosges nature environnement, le responsable local d'Anticor a signalé une possible prise illégale d'intérêts au tribunal d'Épinal. Une enquête préliminaire visant les époux Pruvost a été ouverte dans la foulée, et Claudie Pruvost a démissionné de son poste de présidente de la CLE. La Vigie de l'eau s'est retirée également de la Commission. Interrogée par Reporterre, sa vice-présidente n'a pas souhaité nous répondre, précisant cependant que l'association « n'a jamais participé ni à la gouvernance ni à aucune des réunions de bureau de la CLE », et qu'elle n'était donc pas en mesure de prendre « position sur le fond de cette question. Nous sommes des médiateurs et apportons des informations, validées par les scientifiques ». Du côté de Nestlé Waters, Christophe Klotz, le directeur d'Agrivair, réfute l'accusation et souligne que « l'entreprise n'a qu'un représentant et qu'une voix sur 45 membres de la CLE ».

« Il faut voir le territoire comme un écosystème ; si vous touchez à la première plus grande entreprise du coin, vous aurez des conséquences » 

En parallèle, les militants environnementaux multiplient les courriers pour réclamer l'examen d'autres solutions, qui prennent en compte la participation des industriels à l'effort collectif de réduction.

Mais le 15 mars dernier, une nouvelle réunion de la CLE n'a fait que confirmer leurs craintes : la stratégie proposée s'appuie sur un transfert d'eau (de 500.000 à un million de m³, selon les cas) en provenance des territoires voisins ; via des dizaines de kilomètres de canalisation, pour un coût de 15 millions d'euros à 30 millions sur 20 ans. Dans une lettre adressée le 29 mars à Nicolas Hulot, les associations ont dénoncé une solution incompatible avec la loi sur l'eau de 2006, qui stipule que « la priorité d'usage doit aller à l'alimentation en eau potable des populations ».

Du côté de Nestlé Waters, on met en avant les efforts volontaires consentis par la multinationale : « Nous avons une autorisation préfectorale pour prélever jusqu'à un million de mètres cubes, précise Christophe Klotz. Depuis dix ans, nous n'avons pas augmenté nos prélèvements, au contraire, nous les avons ramenés de 973.000 m3 en 2008 à 744.000 m3 en 2017. »

Jean-François Fleck, Renée Lise, Bernard Schmidt et Christiane Lecoanet contestent la privatisation de fait de l'eau par Nestlé Waters.

Pas question pour autant d'aller plus loin : « Il faut voir le territoire comme un écosystème ; si vous touchez à la première plus grande entreprise du coin, vous aurez des conséquences. Et Nestlé Waters reverse chaque année 7 millions d'euros aux collectivités locales, au nom de la surtaxe sur les eaux minérales. L'équilibre actuel est extrêmement fragile, avec la déprise agricole, la baisse démographique et peu d'emplois. Si on touche à cet équilibre de façon dogmatique avec une solution simpliste, quelles pourraient être les conséquences ? » Pour les associations, ce chantage économique est inadmissible : « Nestlé Waters n'a fait que diminuer le nombre de postes, avec l'automatisation de l'embouteillage, répond Bernard Schmidt. Et la robotisation continue d'avancer, donc il y aura de toute façon de moins en moins d'emplois. »

Selon Christophe Klotz, le scénario avancé — celui du transfert d'eau depuis d'autres territoires voisins — « nécessite d'être débattu, mais mérite d'être examiné » : « Il ne s'agit pas d'aller chercher de l'eau à l'autre bout du département, mais à quelques kilomètres de Vittel, insiste-t-il. Si on pense le développement économique non pas à l'échelle du village mais à l'échelle de la communauté de communes, il paraît logique de mettre en commun les ressources : les infrastructures, les activités, et donc, pourquoi pas, l'approvisionnement en eau. »

Le député insoumis Bastien Lachaud, joint par Reporterre, refuse ce scénario qui aboutit, selon lui, à un « accaparement par le privé du bien commun qu'est l'eau » puisque « seuls les industriels, et en premier lieu Nestlé Waters, pourront continuer à prélever dans la nappe. » Le 20 mars dernier à l'Assemblée nationale, il a d'ailleurs posé une question à ce sujet au gouvernement :« [Je voudrais] apprendre ce que le gouvernement compte faire pour faire cesser cet accaparement inacceptable du patrimoine commun par une entreprise privée, pour préserver la ressource en eau, et ainsi pour garantir que les populations locales continuent à avoir accès à l'eau potable sans surcoût. »

Le gouvernement n'a, à ce jour, pas répondu à M. Lachaud. Quant à la CLE, elle devrait se réunir en juin pour adopter définitivement (ou pas) le scénario proposé.

… nous avons une faveur à vous demander. Il n'y jamais eu autant de monde à lire Reporterre, mais nos revenus ne sont pourtant pas assurés.

Science décalée : s’énerver plus pour vivre plus

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Science décalée : s'énerver plus pour vivre plus

Manifester son mécontentement permettrait de vivre plus longtemps. Ce sont les conclusions étonnantes d'une étude allemande qui montre que ceux qui intériorisent leurs émotions ont davantage de risques de développer un cancer ou de souffrir d'hypertension...

Certains gardent leur calme quand d'autres se font entendre dès que le moindre désagrément les perturbe. Ceux-là détiendraient l'une des clés de la longévité. C'est du moins ce que montre une méta-analyse menée par deux chercheurs de l'université d'Iéna, en Allemagne.

Le contexte : la santé passe aussi par l'humeur

Le comportement influe sur la santé. En effet, les émotions s'expriment par un certain nombre d'hormones qui affectent la physiologie de l'organisme. Ainsi, l'anxieux de nature, à coup d'adrénaline et surtout de glucocorticoïdes, va abaisser son immunité et augmenter les risques de tomber malade.

Qu'en est-il de celui de réprimer sa colère ? La question a interpellé des scientifiques allemands qui ont fouillé dans les archives pour ressortir 22 études sur le sujet. Leurs conclusions, présentées dans le journal Health Psychologies, révèlent qu'il est meilleur pour la santé physique et morale de dire tout ce que l'on a sur le cœur !

L'étude : des répresseurs qui se font mal au cœur

À travers l'étude de 6.775 patients, les auteurs ont observé l'évolution de certains paramètres physiologiques dans une situation stressante, en fonction du tempérament de la personne. Les « répresseurs », comme les appelait Freud, ceux qui gardent leurs émotions négatives pour eux, voyaient leur rythme cardiaque s'emballer.

Manifester sa colère, ça a du bon pour la santé. On évite à son cœur de monter en régime, limitant les risques d'hypertension artérielle et de cancer. © Forca, StockFreeImages.com

Manifester sa colère, ça a du bon pour la santé. On évite à son cœur de monter en régime, limitant les risques d'hypertension artérielle et de cancer. © Forca, StockFreeImages.com 

Ils essaient de camoufler au mieux les signes attestant de la peur et se mettent sur la défensive. Plusieurs paramètres objectifs révèlent malgré tout leur anxiété. Ils souhaitent tout contrôler, aussi bien eux-mêmes que leur environnement.

À long terme, une telle situation favorise le développement de certaines maladies, surtout l'hypertension et, moins prévisible, le cancer. En revanche, les personnes qui arrivent à donner de la voix en situation crispante s'avèrent plus à risque de déclencher des maladies coronariennes. Aucune différence n'a été constatée pour les autres maladies cardiovasculaires, les attaques cardiaques ou l'asthme.

L'œil extérieur : l'espérance de vie expliquée par la colère

Pour les auteurs, c'est peut-être l'explication au fait qu'Espagnols et Italiens, réputés pour leur sang chaud, vivent en moyenne deux années de plus que les Britanniques, dont le flegme n'est pas qu'une légende. Un peu léger comme explication dans la mesure où l'espérance de vie ne tient pas qu'à un coup de gueule. L'alimentation, pour laquelle les pays latins sont bien plus réputés, y joue beaucoup, et les taux d'obésité, à l'origine de nombreux troubles cardiovasculaires, sont beaucoup plus élevés sur l'île de Sa Majesté. Par exemple.

Que tous les introvertis se rassurent quand même : leur comportement ne leur joue pas que des vilains tours. Si la moindre petite épreuve les secoue beaucoup, le retour à la sécurité est bien mieux vécu. Tout va bien quand on a le contrôle...

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lundi 28 mai 2018

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Homejacking à Nîmes : le couple avait été battu, ligoté et brûlé pour 1 400 €

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La défense soutenue par Mes Bruno et Hugo Ferri plaidera l'acquittement.

H. R.

Frappé, ligoté, bâillonné, aspergé de soude caustique et de javel. Un couple de Nîmois a vécu trois heures infernales lors d'un homejacking qui s'est produit le 28 janvier 2014 dans une maison cossue, proche des Jardins de la fontaine. Un patron de supermarché et sa compagne ont fait l'objet d'une longue séquence de violences. Car les deux malfrats cherchaient à vider le contenu d'un hypothétique coffre-fort. Ils sont repartis avec des bijoux, des cartes de crédit et des téléphones portables. Retour sur cette affaire terrifiante.

  • 1. Surpris à son arrivée chez lui

Le patron du supermarché vient de rentrer à son domicile, situé dans une impasse d'un quartier huppé de la ville. Il est presque 19 h 30 quand il s'apprête à dîner. Il sait que sa femme rentrera plus tard. Car ce soir-là, elle est allée faire du sport. Le mari entend du bruit dans la maison et se retrouve confronté à deux hommes encagoulés et gantés. Ils ont visiblement des renseignements sur cet homme et sont certains qu'il possède un coffre.

Le commerçant est roué de coups, frappé avec la crosse d'une arme de poing puis bâillonné. Sa compagne rentre une heure plus tard et est immédiatement ligotée et frappée. Leur calvaire durera près de trois heures. Trois heures de menaces, de coups et de brûlures gravissimes. En effet, le couple a été aspergé de produits ménagers terriblement corrosifs comme de la javel ou du Destop destinés à déboucher les canalisations.

Les deux braqueurs sont parvenus à retirer 1 400 euros avec les cartes de crédit et le code extorqué sous la menace, non sans avoir volé une voiture. Les deux agresseurs une fois partis, la femme a réussi à défaire ses liens et à prévenir les voisins qui ont alerté la police et les secours. La gravité du homejacking a conduit le parquet de Nîmes à confier l'enquête aux policiers du SRPJ de Montpellier. Ceux-ci se sont immédiatement rendus sur les lieux accompagnés des spécialistes de la police technique et scientifique (PTS).

Après avoir été auditionné le lendemain de l'attaque, le directeur de magasin devra être admis dans un service de grands brûlés. Il subira six interventions chirurgicales et des greffes pour tenter de soigner les assauts de la sauvagerie. Les brûlures ont touché près de 20 % de la surface corporelle. Ce qui a nécessité des traitements médicaux, de la rééducation et un arrêt de travail de trois mois. Séquelles un peu moins graves pour la compagne qui a également été brûlée par les produits ménagers. Mais elle a été autorisée à aller se doucher lors du homejacking, ce qui a sans doute limité la gravité des lésions. Comme son mari, elle a fait l'objet d'une interruption temporaire de travail (ITT, au sens pénal) de trois mois.

  • 2. La doyenne des juges et le SRPJ

Le dossier a finalement été confié à Évelyne Martin, la doyenne des juges d'instruction. Les équipes du SRPJ de Montpellier multipliaient les actes d'enquête qui conduisaient à la mise en cause de deux jeunes nîmois. Ils étaient placés en garde à vue et mis en examen pour leur participation à ce homejacking ultra-violent. "On m'a balancé ou quoi ?", demandait Michel Ramirez lors de son placement en garde à vue. Ensuite, l'homme n'a cessé de clamer son innocence. Comme son coaccusé. Le juge a notamment retenu la séquestration et les actes de torture et de barbarie, l'escroquerie, l'incendie de véhicule. Mais les charges du dossier sont débattues et contestées par la défense. D'ailleurs, les trois jours de débats seront déterminants pour étudier les indices et les charges accumulées au long du minutieux travail d'enquête de la police judiciaire. De son côté, une des victimes a formellement reconnu la voix de son agresseur.

  • 3. L'acquittement sera plaidé

Me Valérie Bach portera la voix des victimes lors du procès. Elle soulignera l'extrême violence et la barbarie des actes. Pour la défense, soutenue par Mes Bruno et Hugo Ferri, il s'agit bien de faits horribles mais pas commis par leur client. À cet égard, les avocats comptent plaider l'acquittement. Ils estiment en substance qu'il n'existe pas de preuve irréfutable permettant de condamner Michel Ramirez, âgé de 28 ans. Même analyse pour le défenseur de Samy El Allaly, âgé de 23 ans. Le profil des deux accusés sera passé au crible durant le procès présidé par la conseillère Geneviève Perrin. Ainsi, le cursus judiciaire des deux hommes condamnés chacun une dizaine de fois sera, lui aussi, détaillé lors d'un procès prévu pour durer trois jours devant la cour d'assises.

Le PLU D’ ANDUZE

dimanche 27 mai 2018

Manifestation anti Macron à Ales le 26 mai 2018

Réussite totale malgré le début de la manif sous la pluie (il est fort ce Macron, faire pleuvoir malgré  l' avis contraire des spécialistes météo)
Une partie du millier de manifestants ont ensuite pique-niqué à coté de la sous préfecture, en fin de manifestation très bon enfant , sans débordement et malheureusement sans le sous-préfet qui était aux champs


samedi 26 mai 2018

VIDEO. Élise Lucet pointe la connivence entre les journalistes politiques et les politiques

https://mobile.francetvinfo.fr/france/video-elise-lucet-pointe-la-connivence-entre-les-journalistes-politiques-et-les-politiques_2769851.html#xtor=EPR-502-[newslettervideo]-20180526-[video1]&xtref=acc_dir

Du nouveau à Boisset et Gaujac, réélection dans l'air ???

Anduze : une association gagne contre la mairie, mais...

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Le but était d'éviter d'avoir des piétons sur la route.

ARCHIVES

L'association pour la sauvegarde de la vallée du Gardon vient de remporter une victoire contre la commune d'Anduze, auprès de la cour administrative d'appel de Marseille. Une décision en date du 20 avril qui lui donne raison. Jusqu'ici, tout le monde est d'accord, mais jusqu'à quel point ? Telle est la question qui fâche. L'association est, en effet, persuadée que le Plan local d'urbanisme d'Anduze (PLU) est annulé dans son entièreté. Elle en conclut que la...
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Samedi 26 mai manif à Ales
C’ est l’ heure de la marée






LE PARCOURS



Départ Gare SNCF 10 H
Avenue Charles De Gaulle
Boulevard Gambetta
Rue Mistral
Rue Michelet
Boulevard Louis Blanc
Rue Saint Vincent , Abbaye, Place du Marché
Mairie
Rue Albert 1er
Place des Martyrs de la Résistance
Quai Boissier de Sauvages
Sous-Préfecture
Dissolution Colombier




RGPD : le jeu trouble de Google met le géant américain sous le feu des critiques | Contrepoints

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vendredi 25 mai 2018

Projet d'aéropole sur l'aérodrome ALES-DEAUX sur A.D.I.R.A.A.



Newsletter du 24 Mai 2018 - A.D.I.R.A.A.
La newsletter du 24 Mai 2018 du forum A.D.I.R.A.A.

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GARD L'opérateur SFR annonce l’ouverture de 17 nouvelles communes en 4G+ - Objectif Gard

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Isabelle SIMON, Directrice des Relations Régionales SFR en Méditerranée.

SFR confirme l'extension de sa couverture Haut Débit Mobile dans le Gard. Au total, ce sont désormais 74 communes Gardoises de plus de 500 habitants qui bénéficie d'un réseau en 4G+.

A début mai 2018, 17 nouvelles communes ont été ouvertes en 4G+ : Boisset-et-Gaujac, Carsan, Castillon-du-Gard, Connaux, Cornillon, Deaux, Goudargues, Meyrannes, Monteils, Robiac-Rochessadoule, Saint-Alexandre, Saint-André-de-Roquepertuis, Saint-Gervais, Saint-Nazaire, Tresques, Uzès et Saint-Paul-les-Fonts.

L'extension rapide de la couverture Très Haut Débit mobile permet de couvrir désormais 96% de la population en 4G au 1er trimestre 2018, et 97,4% de la population dans le Gard.

Au-delà de l'extension de la couverture en 4G/4G+, les déploiements massifs réalisés par SFR permettent l'amélioration de la qualité de service du réseau comme le souligne l'ARCEP* dans son enquête annuelle publiée en juin 2017. Les résultats de cette étude viennent confirmer la dynamique 4G/4G+ de SFR et sa détermination à fournir la meilleure qualité de service au plus grand nombre d'usagers sur le territoire.

En matière de qualité de service des usages voix et SMS, SFR revient au meilleur niveau sur l'ensemble du territoire. Dans les zones rurales, qui représentent plus de 50% du territoire national, la stratégie déployée par SFR lui permet de s'imposer comme numéro 1 pour les débits et les usages internet mobile.

Fibre : déjà 61 000 foyers éligibles dans le Gard

A ce jour, les services fibre de SFR sont disponibles dans plus de 1 800 communes françaises. Déjà doté de la première infrastructure fibre (FTTH/FTTB) en France avec plus de 11 millions de prises éligibles (au 31 mars 2017) - dont 61 000 foyers éligibles dans le Gard à ce jour, principalement sur Nîmes et Villeneuve-lez-Avignon - SFR confirme son leadership et continuera d'animer le marché grâce à sa dynamique de déploiements qui permettra d'apporter la fibre optique au coeur des territoires

« SFR commence à récolter les fruits des process mis en place pour améliorer la satisfaction de ses clients et de ses trois années d'investissements ininterrompus. Au 1er trimestre 2018, nous avons gagné 239 000 clients Mobile et 71 000 clients Fixe,. Nous ouvrons aujourd'hui la 4G+ dans 17 nouvelles Communes du Gard, dont Uzès. Avec 97% de la population gardoise desservie en Très Haut Débit mobile par SFR, je me réjouis de constater que le Département est désormais en avance sur la moyenne Française. D'ici fin 2018, nous continuerons d'améliorer la performance de nos réseaux 4G et contribuerons, aux côtés des Collectivités Locales et de l'Etat, au programme de couverture des zones blanches pour étendre et parfaire cette couverture mobile, essentielle à tous » déclare Isabelle SIMON, Directrice des Relations Régionales SFR en Méditerranée.

La 4G+ est accessible sans surcoût aux clients SFR bénéficiant d'un forfait 4G et d'un terminal compatible. L'éligibilité à la fibre, la couverture mobile ainsi que le contenu détaillé des offres sont disponibles sur sfr.fr.

* Source : www.arcep.fr



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Energies renouvelables : la Cour des comptes montre que c’est le bazar ! | Contrepoints

Energies renouvelables : la Cour des comptes montre que c'est le bazar ! | Contrepoints

Energies renouvelables : la Cour des comptes montre que c'est le bazar !

Par Michel Gay.

Le rapport de la Cour des comptes publié en mars 2018 s'alarme en termes feutrés des dépenses publiques incontrôlées versées en soutien aux énergies renouvelables (EnR), et notamment aux éoliennes et panneaux photovoltaïques.

Elle dénonce l'incohérence (l'incompétence ? l'aveuglement idéologique ?) des promoteurs de cette politique énergétique dispendieuse.

A la lecture de ce rapport, le citoyen est en droit de se demander qui a bien pu décider et laisser se développer cette dérive financière extravagante et ruineuse à long terme pour la majorité des Français.

En substance, la Cour des comptes écrit que la politique de soutien aux EnR s'est parfois écartée ces dernières années de la rationalité économique et du bon usage des deniers publics.

Elle montre que les subventions aux EnR, notamment électriques, coûtent très chères (plusieurs milliards d'euros chaque année), qu'elles vont coûter de plus en plus chères mais qu'il est difficile d'en avoir une idée précise tant les organismes étatiques impliqués sont épars et ne semblent pas eux même le savoir.

En somme, c'est « table ouverte » aux frais de tous les contribuables.

La Cour des comptes écrit notamment :

Page 7 (P7) : « Malgré les efforts entrepris dans le déploiement des énergies renouvelables, la Cour constate, comme en 20131, un décalage persistant au regard des objectifs affichés. Elle note également que, faute d'avoir établi une stratégie claire et des dispositifs de soutien stables et cohérents, le tissu industriel français a peu profité du développement des EnR.

Une clarification des ambitions industrielles françaises en matière d'EnR s'impose donc.

P8 : Ce bilan industriel décevant doit être mis en regard des moyens considérables qui sont consacrés au développement des énergies renouvelables, en particulier aux EnR électriques.

En France, la somme des dépenses publiques de soutien aux EnR est estimée pour 2016 à 5,3 milliards d'euros (Md€). Cette mobilisation financière va connaître une progression forte : si la France réalise la trajectoire qu'elle s'est fixée, les dépenses relatives aux EnR électriques pourraient ainsi atteindre 7,5 Md€ en 2023.Les EnR électriques bénéficient de l'essentiel de ces dépenses publiques avec, en 2016, 4,4 Md€ contre 567 M€ pour les EnR thermiques.

Les soutiens octroyés par l'État se sont aussi avérés disproportionnés par rapport à la contribution de certaines filières aux objectifs de développement des EnR : pour le photovoltaïque par exemple, les garanties accordées avant 2011 représenteront 2 Md€ par an jusqu'en 2030 (soit 38,4 Md€ en cumulé) pour un volume de production équivalent à 0,7 % du mix électrique.

Ainsi, la pleine réalisation des appels d'offres de 2011 et 2013 sur l'éolien offshore coûterait aux finances publiques 2 Md€ par an pendant 20 ans (soit 40,7 Md€ en cumulé) pour un volume équivalent à 2 % de la production électrique.

Afin d'éclairer les décisions publiques prises à l'avenir, la Cour considère désormais indispensable de calculer et révéler le coût complet du mix énergétique programmé et les soutiens publics induits, et d'asseoir les décisions de programmation énergétique sur ces informations.

P21 : Les objectifs français en matière d'EnR électriques sont d'autant plus ambitieux que la France se distingue parmi ses voisins européens par la place qu'occupent déjà les sources d'énergies non carbonées dans son mix énergétique. La prépondérance de l'énergie de source nucléaire conduit en effet à ce que l'électricité française produite soit décarbonée à 98 % et que les émissions de gaz à effet de serre françaises du fait de la production d'énergie soient donc limitées comparativement aux autres pays de l'UE.

P22 : Telle qu'elle a été construite en 2016, la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) n'a pas permis de rendre compatibles l'objectif de réduire la part du nucléaire à 50 % du mix électrique à horizon 2025 et la montée en puissance simultanée des énergies renouvelables électriques.

P24 : Faute de cohérence, la crédibilité de l'intégration des EnR à la politique de l'énergie française s'est trouvée remise en cause par cet exercice de programmation conduit en 2016. Les acteurs du monde de l'énergie – même au sein des administrations intéressées – sont nombreux à ne pas avoir cru dans les objectifs et la trajectoire définis par la PPE. Ce faisant, cet outil a failli à l'objectif qu'il s'était donné, celui d'offrir un cadre prévisible et consolidé de l'évolution de la politique énergétique jusqu'en 2023.

La PPE doit également être objectivée par des considérations économiques et reposer sur une analyse des coûts des différentes filières de production d'énergie, pour pouvoir mieux objectiver les choix de politique de soutien mis en œuvre au regard des objectifs à atteindre.

P43 : Les soutiens publics sont nécessaires en raison de l'absence, à ce jour, de compétitivité des EnR. Les montants concernés sont très importants, en particulier s'agissant des EnR électriques, et sont appelés à croître significativement du fait des ambitions françaises.

Les engagements pris jusque fin 2017 représenteront 121 Md€ – en euros courants – entre 2018 et l'échéance des contrats (la plus tardive intervenant en 2046).

P47 : le poids des engagements antérieurs à 2011 aura encore pendant de longues années un impact majeur sur les dépenses de soutien. Selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), les arrêtés antérieurs au moratoire de 2010 auront engendré un coût pour les finances publiques de 38,4 Md€, pour un productible annuel de 4 térawattheures (TWh), soit environ 0,7 % de la production électrique française. Cela représente un coût du soutien de l'ordre de 480 €/MWh2. Ces arrêtés pèseront encore à hauteur de 2 Md€ par an jusqu'en 2030, soit 30 % de l'ensemble des charges liées aux énergies renouvelables en 2018.

P50 : L'analyse du poids des décisions passées dans les charges futures conduit à s'interroger sur la place de l'évaluation préalable de l'impact sur les volumes de soutien des différents mix de production envisagés à court, moyen et long termes. Jusqu'à présent cette démarche n'a pas été au cœur de l'exercice de planification du mix énergique : la PPE se limite ainsi, pour l'évolution des dépenses, à un horizon relativement rapproché (2018-2023), alors que les soutiens engagés auront des répercussions sur les finances publiques pendant au moins 20 ans.

Le poids des dispositifs de soutien à la production d'électricité renouvelable ne cesse de croître. Ce montant est passé de 1,5 Md€ au titre des charges de 2011, à 4,4 Md€ au titre des charges de 2016, soit une multiplication par trois en l'espace de cinq ans.

D'après les estimations initiales réalisées dans le cadre de la PPE, ces charges devaient atteindre en 2023 entre 9,7 Md€ et 10,4 Md€ (fourchettes basse et haute).

P52 : Les impacts du mix retenu par la PPE en termes de besoin de soutien ne se limiteront pas aux cinq prochaines années : les soutiens engagés aujourd'hui auront des répercussions sur les finances publiques pendant au moins 20 ans. Il semble dès lors nécessaire d'étendre l'exercice de projection financière à des horizons beaucoup plus lointains que celui de la PPE (2023). Ces projections permettraient de réaliser des arbitrages énergétiques qui tiennent véritablement compte de la contrainte durable de moyens pesant sur les finances publiques.

P69 : La politique de soutien à la filière du solaire intégré au bâti (IAB), qui se voulait être une stratégie d'excellence technologique et d'innovation française, n'a quant à elle pas connu les résultats escomptés.

Dès sa mise en œuvre, la prime IAB a créé un fort appel d'air chez les producteurs qui a essentiellement profité aux entreprises existantes, la plupart allemandes. L'effet d'aubaine subi par le dispositif de soutien au bâti a eu pour conséquence une explosion des volumes financiers supportés par l'État.

L'IAB a ainsi créé des obligations d'achat pour l'État pour vingt ans, dont le montant total a été estimé par la Cour à 8,6 Md€ (dont 7,4 Md€ pour les engagements pris avant 2011). De nombreuses fraudes ont également été constatées dans l'attribution de la prime IAB et aucune évaluation de son efficacité économique ou énergétique n'a été établie.

Ces principes ne pourront être pleinement appliqués sans un cadre de gouvernance repensé. Le Parlement doit être mieux associé à la définition des objectifs de développement des énergies renouvelables (EnR) et des volumes financiers de soutien aux EnR. La définition de la programmation énergétique ne peut se faire que dans un cadre interministériel renforcé  sous l'égide du Premier ministre, apportant ainsi la légitimité nécessaire à la prise de décisions stratégiques et garantissant l'alignement des ministères dans leur mise en œuvre. Ce cadre renouvelé permettra également de mieux asseoir les critères de succès de la politique conduite et de clarifier les ambitions associées à sa mise en œuvre.

Les recommandations de la cour des comptes

La Cour formule les recommandations suivantes :

 – créer, à l'image du Conseil d'orientation des retraites (COR) et en remplacement d'autres instances existantes, un comité chargé d'éclairer les choix gouvernementaux relatifs à l'avenir de la politique de l'énergie ;

 – mettre en place une instance de pilotage interministériel de la politique énergétique placée auprès du Premier ministre ».

Il reste à espérer que ce rapport circonstancié, précis et constructif qui dénonce les dysfonctionnements ruineux des soutiens aux EnR, notamment à l'éolien et au photovoltaïque, ne finira pas simplement au fond d'un placard comme son prédécesseur en 2013 qui n'a pas été suivi d'effet (ou peu).

Post-scriptum : Pour ceux qui n'ont pas le temps ou ne souhaitent pas lire les 117 pages du rapport mais qui veulent cependant en savoir davantage, une compilation plus complète d'extraits essentiellement centrés sur les EnR électriques est fournie dans l'annexe de 7 pages à cet article ici (les références et les sources figurent dans le rapport. Les caractères gras sont de l'auteur).

  1. Cour des comptes, rapport public thématique, la politique de développement des énergies renouvelables, juillet 2013.
  2. Pour mémoire, le prix de vente moyen de l'électricité sur le marché est d'environ 40€/MWh (Remarque de Michel Gay)