samedi 9 juin 2018

INFO FRANCEINFO. Prix cassés, ristournes cachées : les petits arrangements de la campagne d’Emmanuel Macron

INFO FRANCEINFO. Prix cassés, ristournes cachées : les petits arrangements de la campagne d'Emmanuel Macron

INFO FRANCEINFO. Prix cassés, ristournes cachées : les petits arrangements de la campagne d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a bénéficié d'importantes ristournes pendant sa campagne, et pas seulement de la société GL Events. La Commission des comptes de campagne semble être passée à côté de factures potentiellement litigieuses, ainsi que le révèle franceinfo.

Emmanuel Macron, lors de son discours de présentation de son programme, le 2 mars 2017.
Emmanuel Macron, lors de son discours de présentation de son programme, le 2 mars 2017. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Des entreprises ont bien cassé les prix pour se mettre au service d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Mediapart et Le Monde ont déjà révélé que certaines remises accordées au candidat d'En Marche ont attiré l'attention de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), qui, après examen, a finalement jugé que ces ristournes étaient "normales et régulières". Cependant, l'enquête de la cellule investigation de franceinfo montre que ce ne sont pas les seules conditions avantageuses dont a bénéficié Emmanuel Macron. Certains rabais conséquents ont échappé à la vigilance de l'autorité de contrôle.

Jean-Marc Dumontet : des théâtres à prix d'ami

Drôles d'endroits pour une campagne présidentielle. À deux reprises, Emmanuel Macron est monté sur la scène de théâtres parisiens, le 6 février 2017 à Bobino, puis le 8 mars au Théâtre Antoine. Point commun des deux salles : leur propriétaire, Jean-Marc Dumontet (il est copropriétaire du Théâtre Antoine avec Laurent Ruquier). En quelques années, il a constitué un petit empire dans le secteur : JMD Prod. L'homme qui a notamment lancé Nicolas Canteloup est aujourd'hui un personnage incontournable du théâtre français. Il présidait le 28 mai dernier la cérémonie des Molières.

Lors de la campagne présidentielle, Jean-Marc Dumontet est devenu proche du couple Macron. Il s'est engagé publiquement en faveur de l'ancien ministre de l'Économie qu'il a alimenté en notes et en conseils. Le 8 mars 2017, à la fin d'une soirée consacrée à l'égalité hommes-femmes, Brigitte Macron le remercie chaleureusement d'avoir accueilli ce meeting de campagne.

Ce soir-là, le théâtre Antoine a été facturé 3 000 euros au candidat Emmanuel Macron. Un mois plus tôt, à Bobino, c'était le même tarif. Des prix très inférieurs à ceux habituellement pratiqués par la société de Jean-Marc Dumontet. Pour le vérifier, il suffit de consulter des sites spécialisés. Avec les options obligatoires, le tarif de base de la location de la salle avoisine les 13 000 euros TTC. Nous avons appelé directement JMD Prod pour obtenir un devis pour un événement du même format qu'un des meetings d'Emmanuel Macron. Au téléphone, un responsable de Bobino annonce : "On va partir sur du 11 000 euros hors taxes (13 000 euros TTC). Après si vous voulez de la vidéo-projection ou des machins comme ça, ce sera en supplément". L'équipe de campagne d'Emmanuel Macron a donc obtenu un tarif au minimum 75% moins cher que ce qui nous est annoncé.

Les deux factures de 3 000 euros adressées à En Marche pour la location des théâtres de Jean-Marc Dumontet
Les deux factures de 3 000 euros adressées à En Marche pour la location des théâtres de Jean-Marc Dumontet (Cellule investigation Radio France)

Le tarif n'est pas la seule chose intrigante dans ces factures. Elles sont aussi étonnamment succinctes, s'agissant de la location de salles de 700 places. Aucune mention n'est faite des prestations "obligatoires" comme l'éclairage, la régie son, la sécurité incendie, etc. "Cela paraît invraisemblable de présenter des factures aussi peu précises" s'étonne un proche d'un autre candidat à la présidentielle à qui nous avons présenté le document. La Commission des comptes de campagne n'a cependant pas tiqué et a validé ces deux factures.

Joint au téléphone, le propriétaire des théâtres, Jean-Marc Dumontet affirme qu'En Marche a surtout bien négocié : "Ils m'avaient bloqué plusieurs dates. J'avais un peu râlé. Finalement ils sont revenus vers moi à la dernière minute, au moment où ils pouvaient négocier." Pourtant, dans un mail issu des "Macron Leaks" (cette fuite de plus de 100 000 mails de l'équipe de campagne Macron), Jean-Marc Dumontet semble plutôt arrangeant avec l'équipe du candidat. Le 31 décembre 2016, l'actuel député Stanislas Guerini, alors responsable parisien d'En Marche, écrit : "Je m'étais mis sur une date où le propriétaire de Bobino était prêt à nous mettre la salle à disposition à très faible coût".

Quatre jours plus tard, dans un autre mail, le même Stanislas Guerini décrit un prestataire plutôt conciliant : "J'ai eu Jean-Marc Dumontet le propriétaire de Bobino au téléphone. Voici ses possibilités : - lundi 13/03 (date bloquée pour nous pour le moment) - lundi 20 ou lundi 27 février (il a un client qui a une option sur les deux dates, si l'une des deux nous parait bien, il essayera de le pousser sur l'autre date.)" Le producteur conteste pourtant avoir fait un "cadeau" à son candidat favori. Mais quand nous lui demandons combien il a facturé Bobino à la dernière entreprise qui a réservé la salle, afin de d'avoir un point de comparaison, Jean-Marc Dumontet élude : "Je n'en sais rien parce que nous le faisons très peu".

Jean-Marc Dumontet a également mis une autre de ses salles à disposition des soutiens d'Emmanuel Macron. Le Grand Point Virgule a accueilli le 17 janvier 2017 un débat sur la place de la culture dans le programme du candidat. Cette soirée n'a pas été considérée comme un événement de campagne. Impossible donc de savoir quelles conditions commerciales ont été accordées à En Marche qui a réglé la facture ce soir-là.

Après l'élection d'Emmanuel Macron, Jean-Marc Dumontet se serait bien vu ministre de la Culture. Son activisme n'a pourtant pas été récompensé, mais ces derniers jours encore, certains le voyaient partir rue de Valois pour remplacer Françoise Nyssen. Interrogée, la Commission des comptes de campagne admet que les factures des théâtres étaient peu précises. Elle explique s'être bornée à vérifier que ces événements avaient bien eu lieu afin d'en valider le remboursement.

La Bellevilloise : un tarif "spécial Macron" ?

Salle de concert située dans le nord-est de Paris, mi-bobo, mi-populaire, la Bellevilloise est aussi devenue ces dernières années un lieu très prisé des politiques de gauche comme de droite. L'association de campagne d'Emmanuel Macron l'a réservée le 2 mai 2017 pour une soirée de campagne à laquelle le candidat ne participait pas. Tarif de la location : 1 200 euros. La facture a attiré l'attention de la Commission des comptes de campagne en raison de la mention de deux remises pour un total de 900 euros HT. La réponse d'Oriza, la société propriétaire du lieu, semble l'avoir convaincue : elle affirme qu'il ne s'agit pas d'une "remise liée à la nature du client". Pourtant, certains éléments permettent d'en douter.

D'abord, Emmanuel Macron a bénéficié d'un tarif nettement plus avantageux que Benoît Hamon. Le 20 mars 2017, le candidat socialiste a lui aussi posé ses valises à La Bellevilloise pour une soirée assez similaire, à quelques détails près, à celle organisée par l'équipe Macron. Montant de la facture : 4 838,40 euros. Non seulement Benoît Hamon ne s'est pas vu offrir les "packs son et vidéo" comme Emmanuel Macron, mais il a tout payé plus cher : le service d'ordre, le personnel et surtout la location "brute" de la salle. Facturée 2 580 euros au candidat PS, elle n'a coûté que 200 euros (hors taxes) à son rival d'En Marche.

Comment expliquer une telle différence de traitement ? Le 8 avril, alors qu'il revient à La Bellevilloise, le candidat Hamon se voit de nouveau appliquer les mêmes bases tarifaires que le 20 mars pour la précédente location. Et quand En Marche loue à nouveau la salle pour une réunion publique le 5 avril, c'est de nouveau à 200 euros HT que la location de la salle lui est proposée, comme nous avons pu le constater dans un mail tiré des "Macron Leaks". Au total Benoît Hamon paie donc près de quatre fois plus cher – à prestations égales – qu'Emmanuel Macron. Si l'on se réfère au tarif "catalogue" de la salle, l'équipe Macron a bénéficié d'une remise de 85% à chaque fois qu'elle est venue à La Bellevilloise.

Malgré tout, le propriétaire des lieux, Oriza, affirme qu'il s'agit là d'une pratique "habituelle et normale" dans sa réponse à la Commission des comptes de campagne. L'autorité de contrôle s'est contentée de cette explication. Interrogée sur ce point, la CNCCFP, estime qu'il "paraît difficile d'affirmer, que les prestations fournies à Emmanuel Macron et Benoît Hamon sont sensiblement équivalentes". Les factures des deux candidats comportent pourtant de nombreux points communs faciles à comparer.

Contacté, Renaud Barillet, le patron de Bellevilloise se défend d'avoir accordé un tarif spécial à Emmanuel Macron. "Les usages de nos espaces et contenus sont tarifés en fonction de nombreux paramètres qui peuvent être la salle concernée, le jour de la semaine, l'horaire, les temps de montage… Nous construisons nos offres avec une constante recherche de justesse et d'équité", nous a-t-il écrit, sans pour autant pouvoir expliquer pourquoi les équipes d'Emmanuel Macron bénéficiaient toujours du même tarif lorsqu'elles organisaient un événement chez lui.

La Mutualité : Emmanuel Macron premier prix

Ce scénario semble s'être joué de nouveau à la Maison de la Mutualité à Paris. Emmanuel Macron y a bénéficié de conditions qu'aucun autre candidat n'a obtenues de la part de GL Events, le gestionnaire de la salle. Nos confrères de Mediapart l'ont déjà largement raconté : le numéro un français de l'événementiel a accordé une remise globale de l'ordre de 26% sur le total de la facture émise après le meeting du candidat Macron le 12 juillet 2016. Ni François Fillon le 14 janvier 2017, ni Benoît Hamon le 5 février 2017 n'ont obtenu les mêmes niveaux de remise. Pour sa défense, le groupe lyonnais a notamment expliqué qu'il s'agissait là d'une "remise usuelle en période estivale à Paris par les gestionnaires de sites événementiels, dans un contexte de concurrence très forte et de faible activité pendant la période d'été". Encore une fois, cette explication semble avoir satisfait la Commission des comptes de campagne qui n'a pas demandé plus de précisions.

Pourtant, si la CNCCFP avait jeté un œil à l'agenda politique, elle aurait remarqué que le 2 juillet 2016, dix jours avant Emmanuel Macron, Les Républicains ont tenu leur conseil national à La Mutualité. D'après nos informations, ce jour-là, LR a bien obtenu une remise, mais elle n'atteint que 12%, loin de celle du candidat En Marche. Au total, pour une occupation comparable de la Mutualité, LR a donc payé 37 000 euros de plus que l'équipe Macron.

Interrogée sur ce point, la Commission des comptes de campagne se réfugie une nouvelle fois derrière le fait que "les prestations correspondantes ne sont pas forcément identiques selon l'ampleur de l'événement (meeting, conseil national, convention d'investiture)". En tout état de cause, elle n'a pas demandé de précisions supplémentaires à GL Events.

Lyon : promo sur la péniche avec Gérard Collomb

Le 7 septembre 2016, les militants d'En Marche dans le Rhône sont invités à un rassemblement festif, avec apéro, sur une péniche à Lyon autour de Gérard Collomb, maire, président de la métropole et premier soutien d'Emmanuel Macron. Plusieurs centaines de personnes répondent à l'appel et passent la soirée sur La Plateforme, une péniche privatisée pour l'occasion. Dans un premier temps, la facture de l'événement est adressée par erreur à la métropole de Lyon qui la redirige vers En Marche, qui la verse aux comptes de campagne de l'élection présidentielle.    

Cette facture, d'un montant total de 996 euros TTC, a de quoi étonner. La seule location de la salle a coûté 785 euros HT. Un rapide coup d'œil au catalogue de l'établissement montre que les prix pratiqués avoisinent plutôt généralement les 3 000 euros la soirée. Interrogé sur ce point, le cabinet de Gérard Collomb nous fait remarquer que "ce prix catalogue de 3 000 euros" vaut "pour un événement de type mariage, de 15 heures à 4 heures du matin, un week-end, dans l'ensemble de la péniche, en incluant des prestations que nous n'avons pas sollicitées". Bref, ce prix catalogue ne serait pas comparable, selon le cabinet du ministre, "avec une location de 2h30 avec en appui, une vingtaine de bénévoles d'En Marche".

La CNCCFP nous a fait une réponse très similaire à celle du cabinet du ministre. "Le prix catalogue que vous évoquez semble se rapporter à l'organisation de mariages, pour une location du samedi 15 heures au dimanche 4 heures du matin."  Pour en avoir le cœur net, nous nous sommes fait établir un devis pour un événement fictif qui aurait lieu un soir de semaine, en septembre prochain, de 18 heures à minuit. La simple location de la péniche nous a été proposée à… 2 925 euros. Un autre point pose question. La facture de l'apéro des "marcheurs" de Lyon comporte une "remise commerciale" de 1 100 euros. Le montant de la ristourne accordée aux organisateurs d'En Marche est donc supérieur au montant total de la facture ! 

Facture de la péniche La Plateforme adressée à l\'équipe d\'En Marche.
Facture de la péniche La Plateforme adressée à l'équipe d'En Marche. (Cellule investigation Radio France)

En Marche a-t-il bénéficié d'un "cadeau" ? Le terme est impropre et inadapté nous répond le cabinet du ministre de l'Intérieur dans un mail : "Les participants à la soirée ont tous réglé eux-mêmes leurs consommations au bar, et c'est l'exploitant de 'La Plateforme' qui a récolté la recette de ces dernières ce qui explique très logiquement la remise commerciale sur la 'prestation bar' qui a été réalisée au bénéfice exclusif de l'exploitant et non de l'organisateur." 

La Commission des comptes de campagne le reconnaît, elle est passée à côté de cette importante ristourne. "La question de la remise commerciale de -1 100 euros n'a pas été posée par les rapporteurs", écrit la CNCCFP.

Eurydice : grands spectacles, grosses ristournes

Eurydice est un partenaire de la première heure pour Emmanuel Macron. Au début de la campagne, la société d'événementiel installée dans le Val d'Oise a pour directeur commercial Arnaud Jolens. Un homme qu'Emmanuel Macron embauchera à l'Elysée après l'élection

Comme l'ont déjà révélé Mediapart et Le Monde, Eurydice a accordé d'importantes ristournes au candidat Macron. Mais si la Commission des comptes de campagne a tiqué sur certains rabais, elle semble en avoir ignoré d'autres.

La Commission a par exemple interrogé le prestataire sur une "remise exceptionnelle" de 2 900 euros accordée à Emmanuel Macron pour son meeting d'Arras du 26 avril 2017. "Ces pratiques sont habituelles et ont pour objectif de fidéliser le client", a répondu le patron d'Eurydice. Une réponse qui a contenté la Commission. Pourtant, en épluchant la facture détaillée pour ce meeting d'Arras, nous avons découvert que la remise globale accordée au candidat est bien supérieure à 2 900 euros. Car à ce rabais "exceptionnel" s'ajoutent des ristournes systématiques, allant de 30 à 100%, sur de nombreux postes de dépenses. Ainsi par exemple, une remise de 100% est appliquée au candidat Macron pour la location de deux vidéoprojecteurs. Un "geste commercial" de 4 400 euros. En fait, selon nos calculs, le montant global des remises pour ce seul meeting d'Arras ne s'élève pas à 2 900 euros mais à plus de 22 000 euros pour une prestation totale facturée 61 521,47 euros HT.

Le cas du meeting d'Arras n'est pas isolé. Pour le meeting de Nantes, Eurydice a appliqué une remise totale – selon nos calculs – de 15 206,06 euros HT pour une facture de 47 369,62 euros HT. Ces ristournes, importantes et nombreuses, accordées par Eurydice au candidat Macron étaient-elles compatibles avec les règles électorales ? L'entreprise n'a pas donné suite à notre demande d'interview. Quant à la Commission nationale des comptes de campagne, elle n'a pris en compte, pour calculer le taux de ristourne, que les rabais indiqués comme exceptionnels sur les factures. Pas les autres types de rabais.

NationBuilder : quand la ristourne devient un argument commercial

C'était le logiciel fétiche des candidats à la présidentielle 2017. Donald Trump l'avait utilisé lors de sa campagne des primaires. Jean-Luc Mélenchon, François Fillon et Emmanuel Macron ont également adopté NationBuilder, cette plateforme multitâches qui permet de gérer un fichier de contacts militants, d'animer un site web ou d'envoyer des SMS automatiquement.

Proposition commerciale de NationBuilder adressée à l\'équipe d\'En Marche.
Proposition commerciale de NationBuilder adressée à l'équipe d'En Marche. (Cellule investigation Radio France)

Dans les "Macron Leaks", des échanges de mails semblent montrer que les discussions entre la société américaine et l'équipe de campagne Macron débutent fin décembre 2016. Après plusieurs réunions, le 20 décembre, Julien Tassy (le responsable de la stratégie digitale de la campagne, poste qu'il occupe aujourd'hui à l'Elysée) écrit au vice-président Europe de NationBuilder : "On se fait un dernier call pour s'arrêter sur la bonne méthode de déploiement et les conditions contractuelles, la négociation, la ristourne pour mes beaux yeux et ceux de Thomas etc. :-)" La réponse arrive quatre jours plus tard sous la forme d'une proposition commerciale alléchante : 30% de remise. "En toute transparence c'est le max que je peux donner" écrit Toni Cowan-Brown de NationBuilder. La facture passe de 74 000 dollars à 52 000 dollars. La proposition semble satisfaire les cadres d'En Marche qui signent le contrat trois jours plus tard.

D'après nos informations, les autres candidats utilisant NationBuilder n'ont pas obtenu les mêmes niveaux de remise. Chez Les Républicains, on affirme avoir eu juste droit à la remise classique prévue en cas de souscription d'un an : deux mois gratuits, soit environ 15%. L'équipe de Jean-Luc Mélenchon explique elle aussi avoir bénéficié de ce type de rabais, mais en aucun avoir eu droit à un tarif "personnalisé" comme celui accordé à En Marche. NationBuilder, que nous avons contacté, refuse de confirmer ces informations, invoquant le secret commercial. Ceci dit, la société admet : "Comme la plupart des entités commerciales, nous accordons des remises en fonction de la durée du contrat, de la taille du contrat et de la structure de paiement. C'est le cours normal des affaires."  L'équipe d'Emmanuel Macron semble avoir souscrit plus d'options auprès de l'éditeur de logiciels que ses adversaires politiques.

Cela valait-il une ristourne "max" ? La société semble en tout ne pas avoir à se plaindre de son geste commercial. Lorsque l'on va sur son site internet aujourd'hui, on aperçoit immédiatement le visage d'Emmanuel Macron, promu tête de gondole numérique. NationBuilder dément néanmoins avoir pratiqué un tarif "en échange de la tête du client" : "Dans ce cas, la réduction n'était pas liée à l'étude de cas", explique sobrement l'entreprise américaine.

Capture d\'écran de la page d\'accueil du site NationBuilder.com
Capture d'écran de la page d'accueil du site NationBuilder.com (CAPTURE D'ÉCRAN)
Concernant le recours à NationBuilder, la CNCCFP explique qu'elle "a constaté des stratégies de campagne différentes entre les candidats. Les prestations et les coûts diffèrent en conséquence et ne permettent pas de comparaison directe." Néanmoins, elle n'a posé aucune question aux candidats sur les remises éventuelles dont ils auraient bénéficié.

Le coup de pouce commercial d'un proche de la campagne

La société de design scénique Giglam and The Imagineers a, elle aussi, fait une jolie faveur au candidat Macron. une ristourne de 2 617 euros HT sur une facture de 4 743 euros HT (5 691,60 euros TTC) lui est accordée en février 2017, soit près de 36% de remise. Interrogé sur ce rabais par la Commission des comptes de campagne, le patron de Giglam, Vincent Rautureau, a expliqué que cela correspondait "à un principe de remise commerciale que nous avons avec des organisateurs ou des professionnels de l'événement."

La Commission n'a pas demandé, en revanche, à Vincent Rautureau s'il avait participé, de près ou de loin, à la campagne d'Emmanuel Macron. Dans un document issu des Macronleaks, son nom est pourtant cité le 24 novembre 2016, dans un projet d'organigramme.  

Extrait du projet d'organigramme de la campagne d\'Emmanuel Macron.
Extrait du projet d'organigramme de la campagne d'Emmanuel Macron. (Wikileaks / Cellule investigation Radio France)

Vincent Rautureau est aussi à la tête de Moa Consulting, un autre prestataire important de la campagne d'Emmanuel Macron. Cette société est l'auteur du thème musical des meetings d'En Marche. Vincent Rautureau n'a pas répondu à nos questions précises, faute de temps nous a-t-il expliqué par mail.

Quelles conséquences ?  

Selon notre enquête, certains fournisseurs semblent bien avoir accordé des conditions commerciales exceptionnelles au candidat Macron. L'article L52-8 du code électoral est pourtant clair : "Les personnes morales, à l'exception des partis ou groupements politiques, ne peuvent participer au financement de la campagne électorale d'un candidat, ni en lui consentant des dons sous quelque forme que ce soit, ni en lui fournissant des biens, services ou autres avantages directs ou indirects à des prix inférieurs à ceux qui sont habituellement pratiqués."

Cela dit, même si des irrégularités étaient aujourd'hui constatées, elles ne peuvent pas remettre en cause le scrutin si l'on croit Romain Rambaud, professeur de droit public et membre de l'observatoire de l'éthique publique : "Il n'est pas prévu dans la loi de 1962 qui régit l'élection présidentielle, de recours d'un tiers contre la décision de validation de la Commission des comptes de campagne. Par ailleurs, l'immunité du président de la République limite la possibilité d'une instruction, mais l'enquête peut avoir lieu autour du président. Son parti, son équipe de campagne, les entreprises prestataires peuvent tout à fait être concernés par une enquête judiciaire." Le code électoral prévoit des sanctions pénales pour les personnes morales (entreprises, associations…) qui auraient accordé des dons, sous quelque forme que ce soit, à un candidat. 

"Adressez-vous à la Commission des comptes" 

Emmanuel Macron n'a pas répondu aux 38 questions que nous lui avons adressées sur le financement de sa campagne. Par courriel, l'Elysée nous a néanmoins fait cette réponse : "Les comptes de campagne du candidat Emmanuel Macron ont été validés par les autorités compétentes en la matière. Pour toutes questions, nous vous invitons à vous rapprocher de la Commission nationale des comptes de campagne ou de la République en Marche. Nous ne souhaitons pas faire d'autres commentaires."

Sollicité, le mouvement En Marche dirigé par Christophe Castaner, nous a également invités à nous tourner vers la Commission des comptes de campagne. En précisant qu'il avait déjà publié un communiqué sur le sujet. Cédric O., trésorier de la campagne d'Emmanuel Macron, aujourd'hui en poste à l'Elysée, ne nous a pas répondu. La CNCCFP a répondu à certaines de nos interrogations. Tout en précisant que le délai légal dont elle disposait pour statuer sur les comptes était "écoulé". Et qu'elle n'a "plus compétence pour rouvrir a posteriori le dossier." Fermez le ban.

jeudi 7 juin 2018

Boisset et Gaujac
Démissions au Conseil Municipal




Dans le dernier journal du maire, « Le petit Boissetain », appelé improprement « journal Municipal » Monsieur Reverget s'en donne à cœur joie, mensonges et approximations constitue l'ossature de son journal dont il est le seul maitre à bord et refuse tout débat qui pourrait mettre à jour sa véritable nature.

 

Voici ci-dessous, quelques exemples, non exhaustifs, qui ont poussés plusieurs élus à démissionner, chacun avec ses motivations.

 

 

Parce que trop c'est trop, 9 des 15 élus de la liste de M. Reverget démissionnent du Conseil Municipal ainsi que 3 des 4 élus de la liste de M. Brousse.

 

Le Maire, M. Reverget à peine élu a fait de la rétention d'information et de l'autoritarisme afin d'obtenir du Conseil Municipal les votes qu'il souhaitait.

 

-      Il a commencé par brader le patrimoine communal, parfois à perte, alors que cela aurait permis de mettre en oeuvre un certain nombre de réalisations sans que cela coûte un sous aux contribuables.

 

-          Il a refusé de défendre la commune en ne prenant pas d'avocats dans un procès qui,

         selon lui ne devait coûter que 2 000 euros.

Nous en sommes aujourd'hui à 200 000 euros environ à la charge des Boissetains.

 

-       Plus de 500 Boissetains signent une pétition contre le quai de transfert des ordures ménagères devant être installé à Boisset, le maire refuse de signer cette pétition.

 

-       Plus de 900 Boissetains signent une pétition pour l'amélioration du réseau internet. Le maire refuse de signer cette pétition. Une grosse délégation de Boissetains s'est rendue à Montpellier chez Orange et a ensuite rencontré le sous préfet d'Alès, toujours sans le maire.

 

-       Au niveau de la démocratie, après quelques essais qui ne l'ont pas servi, le maire refuse de donner la parole au public qui assiste aux Conseils Municipaux et renie les engagements de la campagne électorale d'organiser périodiquement des réunions publiques  

 

-       Il a ensuite, ne voulant pas entendre les remarques des élus, dilapidé les sommes laissées  par l'ancienne équipe municipale. Son budget 2014 a ainsi connu un déficit de fonctionnement pour l'exercice de 163 445 euros.

 

-       Pour l'année 2015 avec les mêmes méthodes, c'est le budget d'investissement cette fois qui a connu un déficit de l'exercice de 253 281 euros. Ce qui lui a valu une mise en demeure du Préfet de rectifier ce budget. Ce qu'il fit. Dans le même courrier le Préfet lui rappela que le Conseil Municipal et la démocratie devaient être respectés.

 

-       2016 ne fut pas épargnée, le résultat de l'exercice ne permettait pas de couvrir le remboursement de l'emprunt, il fallut faire appel aux réserves cumulées. Dans la même année, il fait un faux sur le compte administratif, les restes à réaliser étaient insincères.

Les dépenses prévues en investissement ont dû être ramenées de 630 285 euros à         254 191 euros soit 400 000 euros non réalisés.

 

-       Le 6 avril 2017 le Conseil Municipal rejette le budget de l'année présenté par le maire. Celui-ci le représente légèrement modifié le 19 avril. Nouveau rejet. C'est la Chambre régionale des comptes qui doit réaménager, (pour plus de 800 000 euros), ce budget que le préfet rend  exécutoire.

Pour influencer la Chambre Régionale des Comptes, le maire fait établir par son notaire, une fausse attestation, qui certifie une vente n'ayant pas eu lieu.

 

-       Compte tenu de toutes ces dérives, le Conseil Municipal retire, le 6 juillet 2017, toutes les délégations qu'il avait confiées au maire le 29 avril 2014.

 

-       Le 18 avril 2018 le maire présente son projet de budget pour l'année. Le Conseil Municipal le rejette.

 

-       Plusieurs délibérations proposées par le maire sont illégales et malgré les protestations de plusieurs élus, le maire n'en tient aucun compte et les faits voter. Après l'intervention d'élus, le Préfet lui impose de les retirer.

 

-       Le 29 novembre 2016 le Conseil Municipal vote une délibération concernant les encarts publicitaires dans le bulletin municipal, spécifiant que la collectivité encaisserait les sommes concernées. Le maire n'en tient aucun compte et fait encaisser ces sommes par un prestataire de service.

 

-       Par deux fois, récemment, lors de conseils municipaux le maire a tenté d'utiliser de fausses procurations pour pouvoir être majoritaire. Mais compte tenu de la situation, le Conseil Municipal veillait et l'en a empêché.

 

 

Tout cela semble irréel, exagéré, mais pourquoi ne pas en débattre publiquement avec le maire devant les Boissetains.

Un peu de courage Monsieur le maire, organisez ce débat public. Mais M. Reverget n'aime pas trop être confronté à sa gestion des affaires de la commune. Il est plus facile pour lui d'écrire un tissu de contre vérités dans « Le petit Boissetain » car comme il est seul à pouvoir s'y exprimer, personne ne peut le contredire.

 

Bernard Lombardo

 

 

 

mercredi 6 juin 2018

SAINT-GENIES Encore un distributeur de billets attaqué au tracteur - Objectif Gard

http://www.objectifgard.com/2018/06/05/saint-genies-encore-un-distributeur-de-billets-attaque-au-tracteur/




Envoyé depuis mon smartphone Samsung Galaxy.

ENVIE DE PEINDRE ?


Bonjour,

Un concours de peinture ou de dessin (ou de macramé, ou de ce que vous voulez...) le 17 juin à Tornac
Un seul impératif : représenter tout ou partie du château.

mardi 5 juin 2018

Réforme de l’audiovisuel : nouvelles menaces sur la liberté d’expression ? | Contrepoints

Réforme de l'audiovisuel : nouvelles menaces sur la liberté d'expression ? | Contrepoints

Réforme de l'audiovisuel : nouvelles menaces sur la liberté d'expression ?

Par Frédéric Mas.

Françoise Nyssen a dévoilé ce lundi à la presse son projet de réforme de l'audiovisuel public, qui a étonné certains observateurs par sa tonalité « engagée ». Alors que le gouvernement prévoyait la réduction du budget alloué à un secteur très largement décrié et en perte de vitesse, le ministre a fait état de certaines propositions pour le moins déconcertantes, ce qui peut susciter l'interrogation sur les véritables motivations de cette opération de communication politique du gouvernement Macron.

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En effet, Madame Nyssen a déclaré que le pays des Lumières, sur le sujet de la diversité, était « hautement réactionnaire ». Jouant la connivence avec Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, la représentante de l'exécutif a clairement désigné l'ennemi, le « mâle blanc de plus de 50 ans », qui devra ainsi s'effacer pour laisser plus de visibilité aux minorités jusqu'à présent trop peu présentes dans les médias. Cette déclaration sur les « mâles blancs » n'est pas sans rappeler celle récente d'Emmanuel Macron à propos du Plan Borloo, et laisse entrevoir quel type d'engagement contre lesfake news le gouvernement Macron présentera aux Français.

Le mâle blanc désigné comme ennemi

Comme le notait le politologue Laurent Bouvet l'expression « mâle blanc » est un produit d'importation d'origine américaine1, qui désigne les hommes qui n'ont pas d'origine ethno-raciale minoritaire spécifique, et qui sont considérés comme majoritaires.

Le terme a bien entendu une connotation péjorative. Il est l'homme qui représente le monde d'hier, le conservateur attaché aux hiérarchies et aux injustices faites aux minorités sexuelles ou raciales, qu'il s'agit d'éradiquer pour atteindre la véritable égalité ou plutôt l'inclusion parfaite.

Comme l'explique Laurent Bouvet :

Le « mâle blanc » a ainsi peu à peu remplacé dans l'imaginaire commun des luttes identitaires depuis les années 1970-80, le bourgeois, le capitaliste, l'exploiteur… qui incarnaient les figures à abattre des luttes sociales depuis le XIXème siècle. Cette évolution s'est faite, politiquement, principalement par la gauche même si l'on retrouve toute une rhétorique symétrique et opposée, à droite, à l'extrême-droite en particulier, de défense de l'identité blanche et de la virilité.

Le mâle blanc est la fiction collectiviste qui sert aujourd'hui à la nouvelle gauche pour se présenter comme radicalement réformiste sur les campus, dans les grands médias et les entreprises de pointe.

L'idiome progressiste

L'exécutif reprend ainsi l'idiome moral progressiste et désigne clairement où vont ses allégeances dans la guerre culturelle qui est en train de se mener partout en Occident, et dont la première des victimes est la liberté. Depuis maintenant l'élection de Donald Trump et le Brexit, la cassure s'est accentuée entre le peuple et ses élites, les réactions populistes et ses réponses élitaires ou technocratiques, crispant l'une comme l'autre partie jusqu'à mettre en danger les démocraties libérales et l'Union européenne.

Si du point de vue d'une grande partie des populations, la défiance règne envers les dirigeants, l'inverse est également vrai : le propos de Françoise Nyssen sur la nécessité de « changer les mentalités » témoigne aussi de cette peur des gouvernants pour ce que Thomas Hobbes appelait « multitude », cette foule d'individus incontrôlables qui n'est pas encore totalement sortie de l'état de nature – et de la barbarie – et qu'il faut cornaquer pour la transformer en un peuple, ce sujet politique docile et disponible aux politiques publiques radieuses proposées par les gouvernants.

Ici, changer les mentalités signifie adopter la rhétorique racialiste et victimaire de la gauche post-moderne qui sévit sur les campus et dans certaines franges médiatiques, culturelles et politiques dominantes.

Et si on faisait confiance au marché ?

Reste à déterminer si cette saillie contre les hommes blancs ne vise pas, un peu comme les déclarations parfois tonitruantes de madame Schiappa dans ce gouvernement, ou celles de Frédéric Lefebvre dans celui de Sarkozy, à détourner l'attention des vrais problèmes. Dans le domaine de l'information et la communication en France, il y en a au moins trois.

Premièrement, ne s'agirait-il pas de susciter l'émotion et la colère pour détourner l'attention sur l'absence de réforme réelle dans le domaine de l'audiovisuel public ? Tout le monde attendait la réduction du train de vie de ces médias en déclin, rien n'a vraiment été proposé de révolutionnaire.

Deuxièmement, en matière d'information, pourquoi ne pas faire confiance au marché, et laisser les individus choisir ce qui leur convient sans recours à un paternalisme étatique qui est aux antipodes de l'esprit du libéralisme ? Bien entendu, la réponse qui pourra être avancée est connue : les citoyens français, ces incapables majeurs, sont distraits par les fausses nouvelles, le complotisme, les médias étrangers qui nous endoctrinent.

Mais dans ce cas, nous arrivons au troisième problème : mettre des millions dans une plateforme de rééducation idéologique assez peu soucieuse de la neutralité du service public n'est-il pas une manière de poser un paravent commode devant l'échec à intégrer et former de l'Éducation nationale ? Il y a fort à parier que ces questions resteront sans réponses.

  1. Il s'agit même d'une traduction littérale, qui n'a pas de sens en français.

Hulot annonce 100 millions d’euros pour l’hydrogène

Hulot annonce 100 millions d'euros pour l'hydrogène

Hulot annonce 100 millions d'euros pour l'hydrogène

Adobestock

Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, doit annoncer le lancement d'un plan visant à développer la filière hydrogène ce 1er juin. Mais il a déjà dévoilé une partie de ces mesures hier. Où en est-on aujourd'hui du développement de la mobilité hydrogène dans les flottes des collectivités ? Qu'attendent les acteurs de ce plan ?

Interrogé à l'Assemblée nationale mercredi 30 mai lors des questions au gouvernement, Nicolas Hulot a déclaré que l'hydrogène jouera un rôle important dans la transition énergétique. « C'est une révolution potentielle. Le plan pour l'hydrogène que je présenterai ce 1er juin vise à faire de la France un leader mondial dans ce secteur. J'ai décidé de mobiliser 100 millions d'euros pour accompagner les premiers déploiements de cette technologie dans les territoires » a annoncé le ministre de la Transition écologique, sous les applaudissements nourris des députés.

Montée en puissance dans les territoires

Depuis le projet Trifyl dans le Tarn, dont le pilote a été inauguré en 2014, jusqu'au lancement des vélos à hydrogène (Bhyke) dans la Manche cette année, de nombreuses collectivités se sont ...

dimanche 3 juin 2018

Crise budgétaire ou monétisation de la dette américaine ? | Contrepoints

Crise budgétaire ou monétisation de la dette américaine ? | Contrepoints

Crise budgétaire ou monétisation de la dette américaine ?

Par Nicolas Perrin.

La Fed projette de diviser son bilan par deux d'ici 2022 et la demande étrangère est « en grève » depuis quatre ans. Les autorités comptent sur les particuliers pour souscrire à la dette américaine.

Est-ce réaliste ?

Soutenabilité de la dette américaine

Les auteurs des différentes analyses sur la soutenabilité de la dette américaine s'accordent sur un point : si la Fed diminue la taille de son bilan, toute cette dette ne pourra pas être écoulée sans solliciter les particuliers.

Voici la conclusion que font Hamilton et le blog Economica :

Il reste donc au public national à acheter l'ensemble des nouvelles émissions (en croissance) de dette, ainsi que la part qu'est en train de laisser tomber la Fed (et, bientôt, les participations intra gouvernementales) […], et ce avec peu ou pas d'aide des étrangers (avec même la possibilité que leur grève se transforme en liquidation pure et simple !?!).

Le public national détient actuellement environ 6 000 milliards de dollars en dette du Trésor et devra acheter annuellement plus de 1 500 milliards de dollars (indéfiniment) pour absorber le rachat de la dette que la Fed laisse tomber et les nouvelles émissions.

Si le public le fait 'de son plein gré' à des taux d'intérêt bas, cela représentera 7,5% du PIB qui se dirigeront vers les achats de bons du Trésor dont les rendements sont bien inférieurs à ce qu'ils devraient être.

C'est également le scénario sur lequel tablaient les experts du Congressional Budget Office (CBO) au mois de mars.

Ces fonctionnaires verraient bien les particuliers détenir à nouveau autant de dette publique que… hé bien après la Seconde Guerre mondiale !

Les choses évoluent d'ailleurs déjà dans cette direction, puisque comme le fait remarquer Deutsche Bank, la dette publique américaine détenue par les particuliers a triplé en 10 ans.

D'accord, me direz-vous, mais quid si l'épargnant américain refuse de continuer à placer son épargne dans la dette américaine publique ? Car après tout, certains analystes, notamment chez Bank of America, commencent à s'interroger sur le statut de valeur refuge des bons du Trésor US

Si les particuliers américains se mettaient eux aussi en grève ?

Voici ce qu'en dit Hamilton :

Si le public ne le fait pas 'de son plein gré', les taux d'intérêt vont s'envoler beaucoup plus haut que ce que ce que nous avons montré précédemment (4%), et les États-Unis seront submergés par le service de la dette.

La seule autre option est que la Réserve fédérale fasse demi-tour et relance le QE pour ouvertement s'engager dans une monétisation sans fin.

Y a-t-il une lueur au bout du tunnel ? Qu'est-ce qui pourrait maintenir les taux longs à la baisse ?

C'est la question que s'est posée Natixis dans un Flash Économie en date du 25 avril. Pour la banque, il y a certes « normalisation monétaire progressive aux États-Unis et dans la Zone euro », mais il ne faut pas oublier qu'un certain nombre de forces vont maintenir les taux vers le bas : « l'aversion pour le risque a remonté ; la liquidité mondiale est en croissance rapide ; la croissance potentielle en volume est faible ; l'inflation reste faible ; la croissance a passé son pic ».

« Tout ceci plaidant pour une hausse lente et faible des taux d'intérêt à long terme », Natixis juge qu'il n'y aura « certainement pas une remontée forte des taux d'intérêt à long terme ».

Voilà donc un scénario diamétralement opposé à ceux que nous venons de passer en revue.

En cas de problème, la Fed réagira comme elle l'a toujours fait par le passé

À titre personnel, je penche plutôt pour un dénouement tel que l'envisage ZeroHedge :

Le point culminant et le résultat de ces processus est une crise budgétaire et de la dette souveraine… à moins que la Fed ne monétise à nouveau le déficit comme elle l'a fait sur la période 2009-2015, ce qui fera plonger les taux au fur et à mesure que le prochain et dernier épisode de QE sera dévoilé. Ce qui est d'ailleurs (…) la raison pour laquelle Goldman commence déjà à charger sa remorque avec tous les bons du Trésor qu'il peut acheter.

Quant au déclenchement de l' « option nucléaire » par les étrangers, c'est-à-dire la vente des stocks de bons du Trésor :

La question est alors de savoir si la Fed laissera tomber les faux-semblants de reprise économique et fera ce qu'elle a toujours fait face à un problème insurmontable de flux de capitaux américains : déclencher le QE et monétiser le déficit. En d'autres termes, alors qu'il reste à vérifier qu'en représailles les étrangers se dessaisiraient bien des bons du Trésor américains, il est aujourd'hui certain que le sort de l'administration Trump est entre les mains de la Réserve fédérale.

C'est sans doute pourquoi les positions spéculatives vendeuses des traders n'ont jamais été aussi élevées sur le 10 ans US, comme en témoigne ce graphique en date du 28 avril (1,1 million de contrats futures).

Source ZeroHedge

Vous voilà prévenus !

Pour plus d'informations, c'est ici.

Logement : les députés mettent fin à l'obligation de rendre 100% des logements accessibles aux handicapés

Logement : les députés mettent fin à l'obligation de rendre 100% des logements accessibles aux handicapés

Logement : les députés mettent fin à l'obligation de rendre 100% des logements accessibles aux handicapés

Le projet de loi, adopté par les députés, a suscité de nombreuses critiques à gauche comme à droite.

Photo de l\'Assemblée nationale, le 16 janvier 2018. 
Photo de l'Assemblée nationale, le 16 janvier 2018.  (S.CAILLET / AFP)

Les députés ont voté une baisse drastique des logements accessibles aux handicapés. Malgré des critiques de la droite et de la gauche, l'Assemblée nationale a adopté, vendredi 1 juin, le projet de loi "Elan", qui fait passer de 100% à 10% la part de logements accessibles aux personnes handicapées dans la construction neuve. Les 90% restants devant être "évolutifs".

Face aux critiques, Julien de Normandie a tenté de se justifier. "Le gouvernement est pleinement mobilisé" pour "la société d'inclusion" et la plupart des logements pourront évoluer tout au long de la vie via des travaux simples, en cas d'accident ou avec le vieillissement notamment, a justifié le secrétaire d'Etat auprès du ministre chargé de la Cohésion des territoires.

Une "grave régression sociale" selon les associations

Les associations représentant les personnes en situation de handicap ont dénoncé une "grave régression sociale". Plusieurs élus de droite et la gauche de la gauche ont relayé ces inquiétudes dans l'hémicycle et cherché en vain à faire supprimer la mesure. Constance Le Grip, députée Les Républicains des Hauts-de-Seine a pointé "une marche arrière sur le principe d'accessibilité universelle". De son côté, Emmanuelle Ménard, députée d'extrême droite, a aussi déploré un "signal extrêmement négatif".

A l'inverse, Jean-Christophe Lagarde, coprésident des députés UDI-Agir-Indépendants, s'est félicité du rétablissement d'un "équilibre" car le 100% accessible était un "excès" selon lui. Roland Lescure, le président LREM de la commission des Affaires économiques, a défendu le passage "de la taille unique au sur-mesure".