lundi 14 mai 2018

Benoît Hamon se pose en rival de la France insoumise à gauche

Benoît Hamon se pose en rival de la France insoumise à gauche

Benoît Hamon se pose en rival de la France insoumise à gauche

Benoît Hamon estime être, "alternativement avec Jean-Luc Mélenchon, la personnalité la plus populaire à gauche".

Benoît Hamon estime être, "alternativement avec Jean-Luc Mélenchon, la personnalité la plus populaire à gauche". - ISA HARSIN/SIPA

Dans une interview à "Libération", l'ancien candidat socialiste à la présidentielle affirme que Jean-Luc Mélenchon a "décliné la responsabilité" de "rassembler la gauche", privilégiant une "stratégie populiste". Le fondateur du mouvement Génération.s cherche à s'imposer comme le nouveau chef de file de la gauche.

Voilà un nouvel épisode qui ne va pas améliorer les relations - déjà tumultueuses - entre Benoît Hamon et la France insoumise. Le leader du mouvement Génération.s, qu'il a fondé après son départ du Parti socialiste, a donné ce dimanche 13 mai une interview à Libération. Et dès ses premiers mots, on sent chez le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle (6,36% des voix au premier tour) une volonté de se distinguer clairement de Jean-Luc Mélenchon. "A l'issue de la présidentielle, il y avait une personne qui se trouvait en situation de rassembler la gauche, qui par le suffrage universel avait la légitimité et l'autorité pour le faire, argue Benoît Hamon en parlant de celui qui lui a siphonné une bonne partie de son électorat en avril 2017. Mais il a décliné cette responsabilité. Il me semble que parmi les dirigeants de son mouvement, ils sont une majorité à penser que la conquête du pouvoir ne passera pas par le rassemblement de la gauche mais par une stratégie populiste. Je respecte ce choix."

Il est ici fait référence à un débat récurrent au sein de la France insoumise, entre ceux qui souhaitent former une "union de la gauche" traditionnelle et d'autres qui préfèrent abandonner le clivage droite-gauche et toutes les références qui y sont associées pour faire des Insoumis le parti du peuple. Considérant que Jean-Luc Mélenchon a opté pour la deuxième option, Benoît Hamon l'utilise comme argument pour "assumer" cette "responsabilité du rassemblement", et se prévaloir du leadership sur la gauche dont il estime être, "alternativement avec Jean-Luc Mélenchon, la personnalité la plus populaire".

Ce faisant, le fondateur de Génération.s se pose en opposition avec Emmanuel Macron qui avait théorisé l'effacement du clivage droite-gauche ; un positionnement que Hamon qualifie d'"imposture", jugeant que la politique du président relève de "la droite libérale et conservatrice". L'ancien socialiste se livre aussi à une forme d'autocritique, confiant non sans humour qu'"on ne peut pas gagner une présidentielle dans la France de la Ve République en faisant une campagne de Premier ministre suédois". Un exercice d'introspection tout de même limité, puisqu'il affirme également qu'il ne retrancherait rien de son programme présidentiel de 2017...

La fracture sur l'Europe

Et lorsqu'il donne la définition de "sa gauche", on mesure tout ce qui sépare Benoît Hamon de la France insoumise. Lorsque Benoît Hamon évoque la nécessité de "lever des passions positives", il cite spontanément "la question écologique, les migrants ou l'Europe". Et c'est sur ce dernier thème que les fractures sont les plus fortes : "Comme homme de gauche, je reste un internationaliste et je pense que la coopération entre les peuples, c'est mieux que la compétition tous azimuts. Donc l'idéal européen reste le mien", affirme Benoît Hamon. Même s'il affirme, comme les Insoumis, qu'il souhaite rompre avec le "libéralisme pro-business" qui a cours dans l'Union européenne, son projet de "Printemps européen" est bien loin de la remise en cause radicale de l'UE portée par la FI. L'alliance entre Hamon et Mélenchon évoquée durant la présidentielle devrait donc rester à jamais une chimère.

Puisque vous êtes là...

… on aimerait vous dire un dernier mot. Vous êtes de plus en plus nombreux à lire Marianne sur le web, et nous nous en réjouissons. Nous souhaitons qu'une grande partie des articles de notre site soit accessible à tous, gratuitement, mais l'information de qualité a un coût. En n'étant rattaché à aucun groupe industriel, aucun lobby, aucun politique, Marianne prouve chaque jour son indépendance éditoriale. Pour nous aider à garder notre liberté de ton et notre exigence journalistique, votre soutien est précieux.

Je m'abonne Nous soutenir

CAC 40 : les dividendes de la discorde - Le Point

CAC 40 : les dividendes de la discorde - Le Point

CAC 40 : les dividendes de la discorde

D'après une étude d'Oxfam, la France serait championne d'Europe de la redistribution des bénéfices vers les actionnaires. Décryptage.

Salle de Bourse montrant l'incide CAC 40, l'incide boursier parisien (illustration).

Salle de Bourse montrant l'incide CAC 40, l'incide boursier parisien (illustration).

© HAMILTON/REA

Qui prend place dans des salons scintillants de grands hôtels, qui s'installe dans d'anonymes grandes salles de pavillons parisiens : le rituel est annuel. Nous y sommes. C'est la saison des assemblées générales ordinaires, qui, grosso modo, se déroule d'avril à juin. C'est une époque que les actionnaires, petits ou gros, de groupes du CAC 40 traversent avec fébrilité, car d'une AG à l'autre, ils valident le montant des dividendes versés, c'est-à-dire de la part du bénéfice qu'il leur revient.

Entre deux résolutions à étudier, avant d'assister à ces grands raouts très réglementés, ces actionnaires potasseront-ils également la dernière étude Oxfam France en partenariat avec le Basic (Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne) qui vient de paraître, intitulée « Des profits sans partage » (1) ? Pas sûr qu'ils apprécient…

L'ONG Oxfam, très engagée contre la pauvreté et les inégalités, a décortiqué les résultats des entreprises du CAC 40 entre 2009 et 2016, pour mettre en avant l'évolution du partage des bénéfices entre actionnaires, dirigeants et salariés. Et elle en est convaincue, « la répartition inégale des richesses s'organise d'abord là où elle se crée : au sein des entreprises ». Sa conclusion est sans appel : « Les choix économiques des entreprises du CAC 40 nourrissent une véritable spirale des inégalités. »

L'État-actionnaire bien servi

D'après l'étude, depuis 2009, ces grands groupes auraient versé 407 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires. Sur 100 euros de bénéfices, 67,4 euros seraient revenus aux actionnaires sous forme de dividende, 27,3 pour les réinvestissements et 5,3 pour les salariés. La France serait ainsi « le plus gros payeur de dividendes d'Europe continentale », tandis que dans les années 2000, les entreprises tricolores versaient deux fois moins de dividendes par rapport à leurs bénéfices.

Sur le podium des entreprises les plus généreuses avec leurs actionnaires, on trouve au sommet Total (43,5 milliards d'euros redistribués), Sanofi (37,9 milliards) et Engie (27,6 milliards). Cette dernière, dont l'État détenait 24,2 % du capital fin septembre, a versé depuis 2009 des dividendes trois fois supérieurs à ses bénéfices, mais assume. « L'objectif principal du groupe en termes de sa structure financière est de maximiser sa valeur pour les actionnaires », répond-elle.

De manière globale, les dividendes dans les entreprises où l'État est actionnaire (il détient 3 % du CAC) s'élevaient à 86 % des bénéfices, contre 67 % en moyenne pour l'ensemble CAC 40, en 2016. Il y a aussi le cas d'entreprises ne dégageant aucun bénéfice, mais versant des dividendes à leurs actionnaires, comme Arcelor.

Le dividende n'est pas l'ennemi de l'investissement

Selon Oxfam France, tout cela profiterait essentiellement aux hyper-riches, dont le patrimoine est composé de 90 % d'actifs financiers, et se ferait au détriment de l'investissement et des salariés. Il est souligné le changement de structure de l'actionnariat du CAC 40, plus internationalisé et avec une montée en puissance des hedge funds ou des fonds de gestion active, dont les fortes exigences en termes de rendement ne sont un secret pour personne.

Cette étude nourrit l'idée qu'il faudrait mieux investir à la place de distribuer des dividendes. Mais tout n'est pas aussi simple. Bien au contraire. La situation n'est pas figée et n'est pas centrée sur une entreprise. Chacune d'elle a son propre niveau de maturité, qui implique un besoin différent d'investissement ; chacune a traversé la crise avec plus ou moins de difficultés. Investir, donc, pour quoi faire ? Dans du matériel, de l'immatériel ? Surtout une fois leurs dividendes en leur possession, que font les actionnaires ? Agissent-ils comme des rentiers ? Beaucoup d'entre eux choisissent de réinjecter leurs liquidités en achetant de nouvelles actions sur le marché. Ou, parfois, tel l'État avec EDF par exemple, ils assument directement des investissements dans du physique. Bref, le dividende n'est pas l'ennemi de l'investissement. D'ailleurs, il progresse en France, même dans les rangs du CAC 40, d'après des données du site spécialisé Vernimmen.net.

Concepts difficilement comparables

Oxfam France ne s'arrête pas là. En faveur d'une plus forte redistribution vers les salariés, l'ONG ose une comparaison, qui fera bondir plus d'un économiste : selon elle, si les entreprises avaient maintenu leur niveau de redistribution de 2009, chaque salarié du CAC 40 aurait pu être augmenté de 2 000 euros par an sur la période 2009-2016 ! Quant à ceux de Sanofi, plus particulièrement, ils auraient pu percevoir 13 267 euros de plus par an... Oxfam France exagère la réalité, en mettant en parallèle des concepts – dividendes et rémunération – difficilement comparables. Soit...

Malgré ses exemples parfois caricaturaux et sa méthodologie remise en cause par plusieurs entreprises du CAC 40, cette étude pose la question de la redistribution des bénéfices des entreprises. Doit-on remodeler le système pour les flécher davantage vers les caisses d'impôt, les poches des salariés, des dispositifs de recherche et développement, laisser le marché s'autoréguler, etc. ? Chez nous, le gouvernement planche sur le Pacte – Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises –, qui comprend entre autres un volet consacré à l'épargne salariale – intéressement, participation, etc. Le calendrier de cette réforme n'est pas encore connu. 

(1) L'analyse se concentre sur les 30 entreprises qui ont appartenu à l'indice CAC 40 de 2009 à 2016, auquel se rajoute le groupe PSA qui a été intégré à l'échantillon bien qu'il soit sorti de l'indice CAC 40 pendant 3 années entre 2009 et 2016. 
Pour 2016, l'étude a porté sur l'ensemble des 40 entreprises du CAC 40.

La rémunération des dirigeants dans le viseur

Autre cible de l'étude d'Oxfam France : les dirigeants et leur rémunération – salaire, valorisation de leurs options et actions, rémunération variable, et celle liée au cours de la Bourse. L'ONG a également évalué le salaire moyen dans les sociétés du CAC 40. Et elle les compare. La rémunération des PDG a crû de 46 % depuis 2009, quand les bénéfices du CAC ont augmenté de 61 %. En 2016, les PDG du CAC 40 ont gagné 119 fois plus que la moyenne de leurs salariés à travers le monde – en 2009, cet écart s'élevait à 96.

Réforme de la sncf : le document qui sème le trouble - Le Parisien

Réforme de la sncf : le document qui sème le trouble - Le Parisien

Réforme de la SNCF : le document qui sème le trouble

Alors que la 9e séquence de grève commence ce dimanche, une note de travail interne que nous avons consultée ouvre une brèche pour une possible privatisation de l'entreprise. La SNCF et le ministère des Transports démentent.

picto exclusif
Selon le document que nous avons pu consulter, la SNCF souhaite déposer un amendement pour filialiser l'activité des trains régionaux, les TER.

A quoi joue la direction de la SNCF ? Dans le compte rendu interne d'une réunion de travail qui s'est tenue le 4 mai entre des cadres de la compagnie et le cabinet du ministère des Transports, que nous avons pu consulter, on apprend que la compagnie ferroviaire a demandé au gouvernement de limiter l'incessibilité des titres de l'entreprise publique à la seule holding. Une petite phrase qui fait l'effet d'une bombe.

LIRE AUSSI >Grève SNCF : 50 % des TGV et Transilien dimanche, deux TER sur cinq

« Si seule la holding est protégée, rien n'empêchera la direction de céder ou d'ouvrir le capital de SNCF Mobilités (qui gère les trains) ou de SNCF Réseau (qui gère l'infrastructure), s'agace Fabien Villedieu, délégué syndicat de SUD Rail. Concrètement, cette demande ouvre la voie à une privatisation de l'entreprise publique alors que depuis des semaines le gouvernement et la direction nous répètent en chœur que cette réforme ferroviaire n'est pas la privatisation de la SNCF. »

Les responsables syndicaux « tombent de l'armoire »

En effet, vendredi, dans une interview accordée à notre journal, Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF, avait répété : « il n'y a pas UN élément dans la réforme qui rend possible une privatisation totale ou partielle de la SNCF. C'est même l'inverse ». Contactés, plusieurs responsables syndicaux, qui participaient encore aux négociations sur les amendements, vendredi, au ministère des Transports, n'en reviennent pas. « Je tombe de l'armoire, confie l'un d'eux.

Cette possibilité était l'une de nos craintes. Mais comme nous avons eu quelques garanties, nous pensions qu'elle était écartée ». Même consternation chez cet autre syndicaliste : « Si c'est cette vision-là qui l'emporte auprès du gouvernement, ça ne va pas très bien se passer avec nous ».

La SNCF et le ministère invoquent un document de travail

Du côté de la compagnie comme du gouvernement, on coupe court à tout début de polémique. « Il n'y a pas de sujet, balaient d'un revers de main le ministère des Transports et la compagnie ferroviaire. C'est une réunion de travail. Notre position n'a pas changé. L'incessibilité des titres de la SNCF concerne aussi bien la holding que SNCF Mobilité et Réseau ».

La filialisation des TER en question

Reste que dans ce compte rendu de six pages, on apprend également que l'entreprise publique souhaite déposer un amendement pour filialiser l'activité des trains régionaux, les TER. « Cela impliquerait que les cheminots de TER ne seraient plus aux conditions sociales de la SNCF », s'étrangle Fabien Villedieu.

Là aussi, l'entreprise publique dément : « Le but technique de la réunion était que la rédaction (NDLR : de la loi) n'ait pas pour effet d'empêcher ce que la SNCF fait actuellement : avoir des filiales lorsqu'un marché a un caractère spécifique et l'exige, comme un marché transfrontalier. En aucun cas, cela ne concerne les marchés régionaux de TER ».

Un rapport sur les lignes les moins fréquentées

Par ailleurs, le ministère des Transports n'est pas en reste. Le compte rendu détaille les amendements qu'il pourrait déposer. Ainsi, la gestion des gares serait confiée à une filiale détenue par SNCF Réseau ; la date d'ouverture à la concurrence en Ile-de-France, prévue en 2033, serait avancée d'un an ; enfin, pour les petites lignes un amendement prévoit un rapport gouvernemental sur l'état du réseau et les lignes les moins circulées.

« Quoi de mieux qu'un rapport pour justifier la fermeture de ces lignes », prédit Fabien Villedieu. « C'est une réunion de travail, répète le ministère des Transports. Tout cela n'est pas arbitré ». Bref, un document bien troublant. « Cela montre qu'il faudra rester vigilant jusqu'au vote de la loi au Sénat début juin », prévient un syndicaliste.

dimanche 13 mai 2018

ALÈS : Les anti-corridas dans les rues - TV Languedoc

ALÈS : Les anti-corridas dans les rues - TV Languedoc

ALÈS : Les anti-corridas dans les rues

Pendant plus de deux heures, pendant la Féria d'Alès, les anti-corridas ont manifesté contre les corridas au sein de cette ville aux traditions Cévenoles et non taurines. Effectivement ce samedi après-midi, plus d'une centaine de membres du CRAC Europe (Comité Radicalement Anti-Corrida) s'est réunie pour protester contre le déroulement des corridas. Un hommage à été rendu à Jean-Pierre Garrigues, ancien président du mouvement, décédé en novembre dernier.

L'Alliance Anti-corrida, est une association fondée en mai 1994 à Nîmes, qui œuvre pour l'abolition des corridas, la suppression des blessures et mutilations infligées aux animaux utilisés au cours de spectacles taurins ainsi que la protection des mineurs.

Si dans ce contexte d'activité lucrative pour les villes recevant les férias accompagnés des corridas, symbole de tradition espagnole et non provençale et encore moins languedocienne, d'autres questions peuvent surgir comme l'interdiction d'amener des enfants de moins de 14 ans voir des mises à mort d'animaux dans une arène.

(Visited 15 times, 20 visits today)

Occitanie : pluie intense et neige en abondance en plein mois de mai

Occitanie : pluie intense et neige en abondance en plein mois de mai

Occitanie : pluie intense et neige en abondance en plein mois de mai

On approche des 50 cm sur le à 12h30. Et il fortement. Épisode record en cours pour un 13 mai.

— Météo Languedoc (@MeteoLanguedoc)
 

C'est un week-end pour le moins mouvementé en Occitanie. Pour un plein mois de mai, la météo est étrangement capricieuse. Si la pluie tombe depuis plusieurs heures sans discontinuer sur l'Hérault et le Gard notamment, un épisode neigeux de grande ampleur touche également la Lozère depuis ce dimanche matin. Par endroits, c'est près de 20 cm qui sont déjà tombés, comme sur la station du Bleymard.

Ce dimanche matin, la neige est également tombée fortement du côté de Camprieu, un petit village gardois à quelques kilomètres du Mont Aigoual. 

Camprieu, petit village gardois à quelques kilomètres du mont aigoual.

Laetitia Souche

Ou bien du côté des Amourettes, dans le Nord-Lozère

Amourettes, petit village du nord-Lozère.

MIDI LIBRE

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Météo Languedoc

Des éoliennes sur votre terrain ? Attention aux ennuis ! | Contrepoints

Des éoliennes sur votre terrain ? Attention aux ennuis ! | Contrepoints

Des éoliennes sur votre terrain ? Attention aux ennuis !

Le démantèlement des éoliennes est un problème qui risque de devenir un véritable scandale.

Par Michel Gay.

Sur le projet de centrale éolienne en mer entre l'île de Noirmoutier et l'île d'Yeu, le collectif « Touche pas à nos îles » a reçu par erreur un e-mail injurieux d'un commissaire enquêteur qui qualifie les opposants de « personnes sans scrupules et au QI qui n'est pas celui du Géranium« .

Pourtant, les opposants aux éoliennes sur terre ou en mer (appelées aussi off-shore) ont quelques raisons à faire valoir pour faire couler ces projets nuisibles reposant davantage sur le business et l'idéologie que sur l'écologie.

Éoliennes abandonnées

Les racines du mal peuvent être profondes sur terre et en mer comme le montre un passé récent.

Des milliers d'éoliennes sont actuellement abandonnées aux États-Unis et à Hawaï. Les recherches de responsabilité sont difficiles ou impossibles car les entreprises se sont évaporées dans l'air du temps qui passe. Ce scandale éclatera bientôt aussi en France et en Europe car les techniques financières reposant sur l'aspiration massive de subventions, notamment pour les éoliennes en mer, sont les mêmes.

En France, des propriétaires ont loué leurs terrains aux promoteurs éoliens qui leur ont assuré prendre en charge le démantèlement et leur restituer le terrain en l'état. Ils ignorent que les éoliennes sont souvent revendues et gérées par des sociétés qui constituent pour chaque projet des coquilles vides au capital de quelques milliers d'euros. Les actionnaires changent au fil des années, selon des ramifications compliquées, y compris dans des paradis fiscaux.

En cas de problème sur terre comme en mer, la recherche des responsabilités risque de ne jamais aboutir.

Des menaces planent sur les propriétaires

Beaucoup de contrats de location de terrain ont été signés à l'amiable avec les promoteurs éoliens. Ils devraient faire relire leur bail par des experts, car selon la règle « pollueur-payeur », ce sont eux que les jurisprudences frappent.

La DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) a émis des doutes sur la légalité de certaines de ces opérations par rapport à la législation sur la vente à domicile. De nombreux baux risquent d'être non valables en cas de litige.

Deux menaces, en forme de bombes à retardement, planent sur les propriétaires des terrains :

1) les insuffisantes provisions de démantèlement qui couvrent la défaillance de la société avec laquelle ils ont contracté.

(Malgré les dispositions légales contraignantes, il est souvent impossible de vérifier que ces sommes sont effectivement constituées. Plusieurs défaillances sont déjà survenues).

2) les socles en béton ferraillé dont les propriétaires restent responsables à vie.

Chaque grande éolienne standard (2 mégawatt et plus) nécessite en sous-sol plus de 1000 tonnes de béton (400 m3) et environ 60 tonnes de ferraille, qui constituent potentiellement une source de pollution du terrain et des nappes phréatiques.

En cas de problème écologique, les propriétaires des terrains (et non le promoteur éolien) seront recherchés et pénalisés. Sans le savoir, ils vont hériter des immenses socles en béton implantés dans leurs terrains. Si les baux de location signés par les promoteurs ne le précisent pas, leur enlèvement restera probablement à leur charge (soit 250 000 euros par éolienne).

Le coût environnemental

Le Décret 2011-985 du 23 aout 2011, prévoit le démantèlement uniquement jusqu'au ras du sol.

Mais cette astuce occulte les obligations imposées par les articles L162-9 et suivants de la loi n° 2008-757 du 1er août 2008 relative à la responsabilité environnementale et à diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de l'environnement.

Le coût complet de démantèlement d'une éolienne peut-être supérieur à 600.000 €. Le devis de la société Cardem pour le démantèlement de l'éolienne seule est déjà supérieur à 410.000 €. Les sommes provisionnées (quand elles le sont) ne sont jamais de ce niveau.

Le coût d'enlèvement du socle en béton hautement ferraillé serait au minimum de 250.000 €.

Si le promoteur fait faillite, comme malheureusement cela c'est déjà produit, l'intégralité du coût de démantèlement des éoliennes (jusqu'à 850 000 € par éolienne)… sera à la charge du propriétaire foncier… et de ses enfants !

En Allemagne, plusieurs tribunaux ont confirmé que les fondations en béton doivent être retirées, ce qui a un sens écologique. De nombreux exploitants d'énergie éolienne n'ont pris aucune disposition dans ce sens. Si les fondations ont provoqué une pollution de l'aquifère comme cela commence à être le cas en Allemagne, ce coût augmentera.

L'éolien : une source calamiteuse d'énergie

L'Écosse et l'Allemagne figurent parmi les premiers pays à être confrontés au casse-tête de la gestion des déchets d'éoliennes dans les prochaines années.

Selon le Scottish Natural Heritage, cité par la BBC, les seuls déchets de pales d'éoliennes atteindront 225.000 tonnes par an au niveau mondial au-delà de 2030. Les adorateurs des éoliennes n'avaient pas pensé à ce bilan calamiteux.

Bill Gates a confirmé au Financial Times qu'il excluait à présent tout investissement dans l'éolien, non efficace et non rentable.

Sur terre ou en mer, l'éolien a cessé d'être une énergie renouvelable écologique avec les leçons décevantes des dix dernières années.

Oui, les géraniums ont de bonnes raisons à faire valoir pour s'opposer aux nuisibles et coûteuses  éoliennes, qu'elles soient situées sur terre ou en mer.

samedi 12 mai 2018

La nouvelle vie des anciens ministres de François Hollande

La nouvelle vie des anciens ministres de François Hollande

La nouvelle vie des anciens ministres de François Hollande

La photo famille gouvernement décembre 2016 François Hollande - déjà renoncé candidat propre succession - nomme Bernard Cazeneuve Matignon, départ Manuel Valls. 
La photo de famille du gouvernement en décembre 2016 lorsque François Hollande - qui a déjà renoncé à être candidat à sa propre succession - nomme Bernard Cazeneuve à Matignon, après le départ de Manuel Valls.  - HAMILTON/REA

Elle le répète à de multiples reprises : « La politique m'a essorée. » Myriam El Khomri est attablée dans une brasserie du 18e arrondissement de Paris. Là où elle est encore élue locale. Là où elle a échoué à devenir députée. Depuis la fin du quinquennat, l'ancienne ministre du Travail a « pris du champ ». Et « savoure » sa liberté retrouvée, même si on devine que ça a pris du temps. 

« Etre loin des médias me repose énormément. J'avais un besoin de me relégitimer sur le plan professionnel. J'ai quarante ans, je suis pleine d'énergie, je ne veux plus m'user dans des combats de postures où l'on peut dire une chose dans un bureau et l'inverse sur un plateau de télé », confie celle dont la  loi - et donc le nom - reste, aux yeux d'une partie de la gauche, le symbole d'une trahison.

 Le fait de perdre est implacable. Ca aide à rebondir 

« J'ai l'image de ce que je ne suis pas. Sur la forme, je referais bien le match. Mais sur le fond, j'ai porté ce en quoi je croyais. Je suis une sociale-réformiste », assume-t-elle, admettant avoir « changé », elle qui, désormais, donne « beaucoup moins vite » sa confiance et « anticipe tout de suite le pire scénario »

Très fière de ne « rien » devoir à « personne », la jeune femme a créé sa société de conseil aux entreprises, MEK Conseil. « Je ne peux pas dire que je ne suis pas touchée par certaines choses. Peut-être y a-t-il même des fissures... Mais moi, tranche-t-elle, j'ai besoin de regarder devant . Le suffrage universel est très sain. Le fait de perdre est implacable. Ca aide à rebondir. »

Peu de survivants

De ce point de vue, les membres des gouvernements de  François Hollande ont été particulièrement « aidés » à tourner la page. Un an après la fin du quinquennat, rares sont les « anciens » à surnager dans le paysage politique. Hormis, bien sûr, Emmanuel Macron et, dans une moindre mesure, ses ministres Jean-Yves Le Drian et Annick Girardin.

La très grande majorité des 74 ex-ministres et secrétaires d'Etat n'ont aucun mandat et ils ne sont que quinze à être parlementaires, dont 8 députés. Et, parmi eux, 4 socialistes. Des survivants, alors que 22 anciens ministres ont été battus aux législatives et que bon nombre d'autres avaient jeté l'éponge.

 Je me vivais comme le rescapé d'un accident de la route 

« En 2002, en 2007, en 2012, ceux qui avaient exercé des responsabilités étaient les moteurs de la reconstruction et de la reconquête. Là, le  gâchis vient de ce que ces gens, pour beaucoup excellents, n'ont plus de terrain de jeu ni d'avenir politique immédiat », constate Michel Sapin (ex-Economie et Finances), le seul à toujours travailler avec... François Hollande.

« Je me vivais comme le rescapé d'un accident de la route, le seul à s'être tiré de la voiture après plusieurs tonneaux quand tous les autres avaient disparu. Avec cette question : pourquoi, moi, j'ai été réélu ? » raconte l'ancien ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot. Stéphane Le Foll (ex-Agriculture) a lui aussi sauvé sa peau aux législatives, mais il a  perdu la bataille pour le PS  : « Mes cinq ans au gouvernement et ma loyauté ont dû peser sur le résultat », grince ce hollandais historique.

Eparpillement sans précédent

« Globalement, c'est la fin d'un cycle. Et c'était mon cycle », analyse l'ancien secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen, qui a rejoint  le courtier en assurances Siaci Saint Honoré et n'a pas gardé, cette année, sa carte du PS. Cette fin de cycle se traduit par un éparpillement sans précédent.

Eparpillement politique d'abord, tant ils sont dispersés aux quatre vents. Barbara Pompili (ex-Biodiversité) est députée LREM, Benoît Hamon (Education) tente de faire fructifier son faible capital de la présidentielle avec Génération-s, Delphine Batho (Ecologie) est partie à Génération écologie, la socialiste Carole Delga (Commerce) préside la région Occitanie. 

 La politique, c'est un intérêt mais plus du tout une vie 

Eparpillement professionnel aussi, même s'ils sont loin d'être tous mal lotis. Audrey Azoulay (ex Culture) est à la tête de l'Unesco, Laurent Fabius (Affaires étrangères) préside le Conseil constitutionnel, Ségolène Royal (Environnement) est ambassadrice pour les pôles, Harlem Désir (Affaires européennes) est à l'OSCE. Quant à Marylise Lebranchu (Fonction publique), elle, ne fait « rien », hormis s'occuper de ses petits-enfants...

« Rupture de charge »

Beaucoup vivent aujourd'hui à distance de la politique, à laquelle ils avaient parfois tout sacrifié. Quelques-uns l'ont choisi. La plupart l'ont subi. « La politique était censée être notre vie jusqu'au bout », soupire l'un d'eux. Bernard Cazeneuve (ex-Premier ministre) et Matthias Fekl (Intérieur) sont avocats.  Cécile Duflot (Logement) est à Oxfam France. Thierry Mandon (Enseignement supérieur) a rejoint Rollin Publications,  Axelle Lemaire (Numérique) le cabinet Roland Berger, Christophe Sirugue (Industrie) le cabinet Tilder.

Najat Vallaud-Belkacem (Education) travaille, elle, chez Fayard et Ipsos. « Il n'était pas facile de passer à autre chose, de se déconnecter d'un suivi quasi compulsif de l'actualité dès le petit matin, de s'astreindre au silence un certain temps », convient cette dernière, tout en voyant dans cette « rupture de charge » une « occasion unique » de se « renouveler sans perdre de vue ni le bien public ni [son] engagement pour les progrès de société ».

 Par l'entreprise, on peut faire ce que les élus n'arrivent plus à faire 

Après avoir créé « les équipes du made in France » pour faciliter la création et la reprise d'entreprises, Arnaud Montebourg (Redressement productif) s'est lancé dans la relance des productions de  miel et d'amandes , arguant que « par l'entreprise, on peut faire ce que les élus n'arrivent plus à faire »« La politique, c'est un intérêt mais plus du tout une vie », renchérit l'ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti, qui enseigne avec « beaucoup de bonheur » à Sciences Po et pense en avoir « fini » avec les fonctions électives ou gouvernementales

Peu in fine ont rejoint le secteur privé sinon en lançant leur propre société. « Avant, les anciens ministres se recyclaient très facilement. Il y avait des entreprises qui embauchaient. Aujourd'hui, c'est fini », observe Marisol Touraine (Affaires sociales) qui est, elle, retournée au Conseil d'EtatTendance de fond ou phénomène conjoncturel lié à la mauvaise image des gouvernements Hollande, l'avenir le dira.

« Le choc de l'après »

L'atterrissage n'a pas été facile. Ils ont été ministres et ils ne le sont plus. Ne le seront d'ailleurs plus jamais, pour la plupart. « Je ne serai probablement plus candidat à rien mais ne l'écrivez pas, je ne veux pas me fermer de porte ! » espère encore l'un d'eux. Après son départ de Matignon,  Manuel Valls a physiquement « subi le choc de l'après » et a eu « mal partout »

Un autre confie avoir oublié de s'arrêter à un feu rouge lorsqu'il a repris sa voiture, deux jours après la passation de pouvoirs. C'est une nouvelle vie qui s'est imposée, plus loin et souvent sans les caméras, avec moins d'adrénaline, plus fade après la période « extraordinairement intense » qu'ils ont vécue. Une « petite mort », comme l'appellent les sportifs, d'autant plus étrange que l'un d'eux est... à l'Elysée.

 C'est ma première expérience dans l'opposition et ce n'est pas la meilleure. Là, on se rend vite compte qu'on pédale dans le vide. 

D'un côté, il y a la liberté de mouvement et de temps. « D'abord on respire. On dort. On mange. On revit », égraine Juliette Méadel (ex-Aide aux victimes), qui a réintégré la Cour des comptes et enseigne à Sciences Po. De l'autre, il y a, pour la plupart, un grand manque. Et parfois l'ennui. Même pour ceux qui ont sauvé leur peau. 

Réélue à l'Assemblée, Ericka Bareigts (Outre-mer) admet une « période de doute et de mal-être » : « C'est ma première expérience dans l'opposition et ce n'est pas la meilleure. Là, on se rend vite compte qu'on pédale dans le vide », observe-t-elle, soupirant : « Le quinquennat va être très long... »

« Réapprendre à vivre normalement »

Un ministre de Jacques Chirac, François Goulard, l'a dit un jour avec humour : « Etre ancien ministre, c'est s'asseoir à l'arrière d'une voiture et s'apercevoir qu'elle ne démarre pas. »  « Après avoir eu toute votre vie un agenda surchargé et rempli par d'autres, vous vous retrouvez maître de votre temps. C'est jouissif mais ça crée du vide », plaide l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui a pris la tête d'une Mission de la mémoire de l'esclavage, des traites et de leurs abolitions - « ça m'occupe » - et en présidera la fondation. « Il faut réapprendre à vivre normalement », dit-il.

« Réapprendre à conduire, à prendre seul ses billets de train sur Internet... Au ministère, tout est mâché, tout est pris en charge, on ne doit s'occuper d'aucun souci matériel puisqu'on est au service de l'Etat », renchérit  Patrick Kanner , se remémorant le jour où il s'est retrouvé à la gare du Nord, seul, sa valise à la main, avec son billet en poche pour « la première fois depuis trois ans »

Depuis qu'il a pris la tête des sénateurs PS, l'ex-ministre de la Ville ne cache pas sa satisfaction d'avoir retrouvé « un rythme ministériel » : « Je déteste les matinales [les émissions de télé et radio le matin] mais c'est une forme de drogue. »

 Il faut remplir ses journées. C'est un mélange de soulagement, de vide et d'angoisse. Je pensais que je le traverserai mieux que ça 

Certains ont galéré, voire un peu déprimé, mais bien peu osent l'avouer. Christian Eckert (ex-Budget), qui est redevenu fonctionnaire de l'Education nationale, a vécu cette dernière année « assez difficilement ». « Il faut remplir ses journées. C'est un mélange de soulagement, de vide et d'angoisse. Je pensais que je le traverserai mieux que ça... Ma femme avait peur, elle m'avait prévenu que ça allait être dur. Elle avait raison. » 

«  Je n'ai aucun regret de ma vie d'avant, mais je voulais retrouver du sens. Ministre, on donne tout ; élu local, on n'a pas de responsabilités. Ca ne comble rien », insiste la conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine Martine Pinville (Commerce), soulagée d'avoir pris été élue récemment à la tête de VVF Villages.

« L'odeur de la poudre »

Un an après la fin du quinquennat, beaucoup ont des regrets. Avoir été débarqué trop vite, pour certains. Ne pas avoir pu défendre la gauche de gouvernement et le bilan pendant la campagne, pour d'autres. Que Manuel Valls se soit lancé dans la course de la primaire, pour ses partisans. Ne pas avoir suffisamment alerté du « double jeu » d'Emmanuel Macron, pour les hollandais. Et, surtout, que l'ancien chef de l'Etat se soit mis dans l'impossibilité d'être candidat.

 Le point commun entre les anciens, c'est le sentiment d'une occasion manquée pour la gauche et pour le pays 

Le quinquennat a laissé un goût amer. « La politique n'est pas le meilleur lieu pour l'épanouissement », lâche Emmanuelle Cosse (ex Logement), qui a elle aussi créé sa société de conseil. 

« Le point commun entre les anciens, c'est le sentiment d'une occasion manquée pour la gauche et pour le pays. Et pour François Hollande lui-même », résume le commissaire européen Pierre Moscovici (Economie et Finances), qui estime avoir eu de la chance de sortir du gouvernement « par le haut et tout de suite » mais confesse regretter « l'odeur de la poudre ».

Fleur Pellerin a appris son éviction, en 2016, juste avant l'annonce officielle, en plein examen d'un de ses textes au Sénat. « Rétrospectivement, j'ai eu beaucoup de chance. La fin du quinquennat a été un vrai chemin de croix et je serais sortie lessivée. Même s'il ne l'a pas fait exprès, François Hollande m'a rendu service », assure l'ex-ministre de la Culture, qui a  lancé sa société de conseil en investissements, Korelya Capital, et a créé « 10 emplois ».

« Je n'ai aucun patron et j'adore ce que je fais. Honnêtement, j'aurais beaucoup de mal à renoncer à cette liberté maintenant. Moi je n'ai jamais fait de la politique pour soigner une blessure narcissique. » Elle ne milite pas, disant ne pas se reconnaître dans l'offre actuelle. « C'est assez triste comme constat », conclut-elle... en souriant.

Pierre-Alain Furbury 


Météo en Occitanie : attention aux pluies orageuses ! - MidiLibre.fr

http://www.midilibre.fr/2018/05/12/meteo-en-occitanie-attention-aux-pluies-orageuses,1669735.php#xtor=EPR-2-[Newsletter]-20180512-[Zone_info]

vendredi 11 mai 2018

Agence postale de Tornac ... attaquée par un tracteur




Interview Jean Leroy premier adjoint
Marie de Tornac le 11 mai 2018



La poste de Tornac attaquée

Le permis national de chasser va passer de 400 à 200 euros

Le permis national de chasser va passer de 400 à 200 euros

Le permis national de chasser va passer de 400 à 200 euros

Le permis national de chasser va passer de 400 à 200 euros

Le 14 mars 2017, Emmanuel Macron, alors candidat En marche! à l'élection présidentielle, était invité à l'assemblée générale de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), à Paris. Un passage presque obligatoire pour l'ex-ministre de l'Économie, alors que ce loisir est pratiqué par environ 1,2 million de personnes en France. Pourtant, le futur successeur de François Hollande est, avec François Fillon, le seul candidat à se présenter devant l'assemblée. Énarque, ex-banquier, le candidat Macron semble bien éloigné des préoccupations du monde de la chasse. Pourtant, lors de son allocution, il se déclare favorable à la chasse, une pratique qu'il juge «formidable». Il évoque même un potentiel retour des chasses présidentielles, «fascinantes» selon lui.

Le monde de la chasse, de son côté, est toujours aussi contesté, notamment par les défenseurs de la cause animale. Les différents accidents survenus en 2017 - il y en aurait entre 125 et 150 par an, selon l'Office national de chasse et de la faune sauvage (ONCFS) - n'ont pas arrangé la situation. Qu'à cela ne tienne, Emmanuel Macron, lui, a pleinement intégré la cause des chasseurs dans son programme de campagne. Devenu président de la République, il a reçu le 15 février, à l'Élysée, Willy Schraen, le président de la FNC, Thierry Coste, conseiller politique de la FNC et François Patriat, sénateur de la Côte-d'Or. Lors de cette réunion de travail, le chef de l'État a donné son feu vert pour réformer la chasse.

» LIRE AUSSI - Les chasses présidentielles, un retour fantasmé

Attirer les jeunes

«Nous avons beaucoup de chasseurs, âgés de 30-40 ans, qui n'ont pas toujours de gros moyens. Ils veulent pouvoir exercer leur passion à plusieurs endroits en France»

Thierry Coste, conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs

La réforme de la chasse passe par une mesure particulièrement symbolique: la baisse du prix du permis. Il devrait passer d'environ 400 euros aujourd'hui à 200 euros. Contacté par Le Figaro, Thierry Coste se félicite de cette mesure: «Nous sommes très satisfaits de voir que, pour la première fois, un président porte un intérêt majeur pour la chasse.»

Cette baisse ne concernera que le permis de chasse national, soit environ 100.000 personnes, d'après la FNC. Elle devrait d'abord permettre d'attirer plus de jeunes chasseurs: «Nous avons beaucoup de personnes, âgées de 30-40 ans, qui n'ont pas toujours de gros moyens et veulent pouvoir exercer leur passion à plusieurs endroits en France. Le permis national permet de chasser partout mais était très cher, alors que le permis départemental est plus accessible, mais ne permet pas d'exercer partout. Cela va donc être attrayant pour les jeunes générations», assure Thierry Coste.

Si le gouvernement respecte son engagement, cette mesure devrait être inscrite dans la prochaine loi de finance à l'automne 2018, pour une mise en application le 1er juillet 2019. Du côté de la FNC, on admet que cette baisse puisse être assimilée à un «cadeau financier», mais on tient à préciser que le coût du permis de chasse n'est «pas l'argent du contribuable, mais la contribution obligatoire des chasseurs pour avoir la validation annuelle du permis».

» LIRE AUSSI - La chasse avec des silencieux est-elle plus dangereuse?

Une réforme globale

La baisse du prix du permis de chasse s'inscrit dans une réforme beaucoup plus large. Le gouvernement a ainsi validé à la mi-février une trentaine de propositions faites par la FNC:

- Des simplifications sont prévues, notamment sur l'accessibilité de la chasse. Par exemple, la fédération veut permettre de passer l'examen du permis en un week-end, le soir et durant les congés, au lieu de quatre jours aujourd'hui. «Cela fait 20-25 ans que nous attendons des simplifications», affirme Thierry Coste. «Nous avons beaucoup plus de candidats ces temps-ci, mais ils doivent bloquer quatre jours et parfois, certains ne vont pas au bout de l'examen».

- Autre axe de développement, la meilleure gestion des espèces, ou «gestion adaptative»: il s'agit de mettre en place des quotas de prélèvements plus souples, selon les espèces. Si une espèce va bien, elle pourra être plus chassée, et inversement. Des bilans réguliers seront effectués afin d'ajuster régulièrement ces quotas. La FNC souhaite des expérimentations sur des espèces comme les oies, les cormorans, ou les ortolans.

- La FNC souhaite aussi réformer l'indemnisation des dégâts de gibier, pris en charge intégralement par les chasseurs à hauteur de 50 millions d'euros par an: «Il y a des tensions très fortes dans certains départements où il n'y a pas de chasse et où les populations de certaines espèces sont difficiles à réguler», indique Thierry Coste.

- Enfin, la nouvelle réforme devrait permettre le gonflement des effectifs de la police de l'environnement. «La police de l'environnement est financée aux trois quarts par le monde de la chasse, alors que c'est une mission régalienne de l'État. Nous voulons la mise en place d'une vraie police de la nature», détaille Thierry Coste.

Si Emmanuel Macron a d'ores et déjà validé les idées de la FNC, des ajustements doivent encore être effectués lors de points d'étapes réguliers. Le prochain doit avoir lieu à la fin du mois de juin.