Victimes des éoliennes : mythe ou réalité ?
78              scientifiques du monde entier constatant quantité de              troubles sanitaires liés aux éoliennes ont demandé des              études indépendantes. Pour quels résultats ?
Par                Jean-Pierre Riou.
 L'Académie              Nationale de Médecine préconise 1500m d'éloignement entre              éoliennes et habitations. Elle demande que soit menée              une étude épidémiologique sur les effets sanitaires des              éoliennes.
L'Académie              Nationale de Médecine préconise 1500m d'éloignement entre              éoliennes et habitations. Elle demande que soit menée              une étude épidémiologique sur les effets sanitaires des              éoliennes.
78                  scientifiques du monde entier constatant              quantité de troubles sanitaires liés aux éoliennes ont              demandé ces mêmes études indépendantes. L'industrie éolienne              paye quantité d'études pour accréditer l'idée que le bruit              éolien n'est pas nocif pour la santé et nier l'impact des              infrasons et basses fréquences1.
Rien              de nouveau sous le soleil, les groupes financiers liés au              tabac ou à l'amiante ont dû faire de même en leur temps, et              l'industrie éolienne n'est pas la seule dans ce cas à              l'heure actuelle. L'Acoustical Society of America a publié,              cette année, un article du professeur A.N.Salt « How Does Wind                  Turbine Noise Affect People ? », dans lequel              il fustige les liens de certains acousticiens avec              l'industrie éolienne et condamne l'absence de référence              scientifique dans leur déni du risque sanitaire. À titre              d'exemple, l'« Australian Medical Association » (AMA) a              publié récemment un rapport tendant à minimiser ce risque.
Le              ver est dans le fruit, quelle information sera donc diffusée              par le Ministère du Développement Durable et de l'Énergie ou              par L'ADEME dont le rôle est de promouvoir l'énergie              éolienne ?
En              France, l'avis de l'Académie de Médecine n'avait pas dû              paraître légitime, s'agissant de notre santé, puisque              l'AFSSET a été chargée de se prononcer sur sa pertinence et              n'a pas retenu cette mesure de précaution jugeant, entre              autres, que « Les avantages de la mise en œuvre d'une telle              mesure (1500m) d'application simple doivent être mis en              balance avec le frein au développement qu'elle constitue ».
Ce              rapport, du reste, est extrêmement sévère à l'encontre des              insuffisances des critères de protection des riverains              (émergences spectrales, validité des seuils d'exposition,              d'application aux bruits impulsionnels…) et constate des              nuisances excessives à des distances de l'ordre du              kilomètre. Mais qui a lu ce rapport et ne s'est contenté du              refus de la distance de précaution ?
Signalons              également que le rapport                  parlementaire de mars 2010 a fait état du              manque de documentation de ce rapport AFSSET, qui l'a              empêché de se forger sa propre opinion scientifique fondée              sur une analyse indépendante et relève au contraire un              encadrement des travaux et des sources par l'ADEME et le              Syndicat des Énergies Renouvelables ! Mais qui connait cette              critique émise par nos parlementaires ?
Et              malgré tout, les propos les plus rassurants, dans des études              les plus trompeuses, ne peuvent occulter un impact sanitaire              inadmissible. Seules les pathologies induites par les              infrasons sont obstinément réfutées. Il n'est jamais              contesté, en effet, que le bruit des éoliennes altère le              sommeil, ou trouble la tranquillité. On oublie juste de              rappeler que la santé dépend intimement de la qualité du              sommeil et du bien-être dans le cadre de vie.
Il              n'est pas contesté, en effet, qu'on puisse entendre ces              éoliennes toute la nuit, que le fait de les avoir vues              tourner toute la journée rend leur bruit d'autant moins              supportable, ni encore, que certaines personnes présentent              une plus grande fragilité que d'autres à l'agression par le              bruit, ni, enfin, qu'il est prouvé (Janssen et                  Vos, (sept 2011) ou Pedersen,              juin 2009) qu'à dose égale, le bruit éolien est plus              difficile à supporter que celui de la plupart des autres              sources, ou que leur composante « basse fréquence » est              particulièrement dérangeante (Møller et                  Pedersen (Low-frequency noise from large wind              turbines).
Mais              qu'en termes charmants ces choses-là sont dites… Après de              grandes déclarations du genre « il est scientifiquement              prouvé que le bruit éolien n'entraîne pas de détérioration              physiologique de l'appareil auditif », ce que personne n'a              jamais prétendu, puis des considérations générales sans              aucun intérêt du genre de « les infrasons sont des              phénomènes naturels présents dans le bruit du vent ou des              vagues » ou encore « Les sons et les vibrations produits par              les éoliennes n'ont rien d'unique », le florilège commence :
«              Certaines personnes peuvent être irritées par les sons              produits par les éoliennes. Cette indisposition n'est pas              une maladie »
              
« Certaines personnes peuvent trouver ce son gênant, ce qui serait une réaction qui repose principalement sur les caractéristiques spécifiques des personnes et non sur l'intensité des niveaux sonores »
« Certaines personnes peuvent trouver ce son gênant, ce qui serait une réaction qui repose principalement sur les caractéristiques spécifiques des personnes et non sur l'intensité des niveaux sonores »
Il              a même été mentionné que ceux qui en retirent de l'argent              seraient moins gênés que les autres. (Qui ne seraient alors              que de simples jaloux ?)
De              telles études ne sont, bien sûr, lues par personne, mais              permettent des titres ronflants dans la presse concernant              « La vérité scientifique sur l'absence de nuisance sanitaire              des éoliennes ». La communication, c'est un métier. Et ce              sont des professionnels ! Il est de règle, pour les articles              médicaux validés par la communauté scientifique d'être              publiés en anglais, citons donc cette revue médicale              canadienne (peer reviewed) qui a la bonne idée d'en publier              également la traduction                  française.
Cet              article de mai 2013 fait le bilan des symptômes sanitaires              liés aux éoliennes et observés (dans un rayon d'1.4km) par              les médecins canadiens. Il est plaisant de constater qu'elle              cite précisément l'étude évoquée ci-dessus, considérant              qu'elle reconnait le dérangement par le bruit et la              détérioration du sommeil et, par voie de conséquence, les              graves effets sanitaires induits.
Mais              qui en parle dans la presse ? Cette causalité est réfutée «              sans la moindre référence scientifique » par les défenseurs              de l'éolien et « repose sur un manque de connaissance              approfondie de la physiologie », affirme le Pr                  Salt dans l'article cité précédemment. Qui              s'en soucie ?
Lorsque              les faits sont accablants, l'argument est alors avancé qu'il              s'agit d'anciens modèles et que les éoliennes modernes sont              silencieuses. Les études évoquées ici datent de 2011 à 2014              et considèrent (Møller et Pedersen) que le principal              problème, lié aux basses fréquences est encore pire avec les              éoliennes les plus récentes.
Faut              il y voir un lien avec la suppression du contrôle des basses              fréquences des éoliennes françaises depuis l'arrêté du 26              août 2011 qui les dispense du respect du code de santé              publique ?
« Les acteurs du développement de l'énergie éolienne devraient comprendre qu'aucun objectif économique ou politique ne doit prévaloir sur le bien-être et la santé des individus », c'est du moins la conclusion du rapport du ministère de la santé finlandais, dans lequel il vient de demander, ce 17 juin, l'application d'une distance minimum de 2 km avec les maisons.
« Les acteurs du développement de l'énergie éolienne devraient comprendre qu'aucun objectif économique ou politique ne doit prévaloir sur le bien-être et la santé des individus », c'est du moins la conclusion du rapport du ministère de la santé finlandais, dans lequel il vient de demander, ce 17 juin, l'application d'une distance minimum de 2 km avec les maisons.
Cette              conception de la protection sanitaire l'honore.
 
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