Une plainte contre Nestlé Waters, une contre des ministres
"Dans ce contexte, l’association a déposé deux plaintes. La première, auprès du Procureur de la République de Nanterre, vise Nestlé Waters et ses dirigeants. Elle porte sur "des faits susceptibles de constituer des pratiques commerciales trompeuses, falsifications aggravées et tromperies aggravées". La plainte vise également le lobbyiste de l’entreprise, différents membres de cabinets ministériels et l’ARS Occitanie, "afin que leur éventuelle complicité dans cette affaire soit examinée". Elle est également dirigée contre X, "car une série de circonstances soulèvent de sérieuses interrogations au titre des infractions de corruption et de trafic d’influence".
Une deuxième plainte a été déposée devant la Cour de Justice de la République (seule compétente pour juger des délits commis par des membres du gouvernement) afin "que le rôle de l’Etat, et en particulier du pouvoir exécutif, soit pleinement analysé". Elle vise Agnès Pannier-Runacher (alors ministre déléguée à l’Industrie), Roland Lescure (ex-ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’énergie), Aurélien Rousseau (ex-ministre de la Santé et de la prévention) et Agnès Firmin-le-Bodo (ex-ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé et ex-ministre de la Santé et de la Prévention).
L’UFC-Que Choisir indique également avoir été autorisée à saisir le Président du Tribunal judiciaire de Nanterre en urgence, par la voie d’une procédure de référé pour que soient ordonnées des mesures provisoires contre Nestlé Waters : retrait du marché et rappels de produits, interdiction de commercialisation et cessation des tromperies déplorées concernant ces eaux Perrier présentées comme "minérales naturelles". L’audience est prévue au début du mois de juillet."
A69 : vous méprisez l'état de droit ! - Anne Stambach-Terrenoir La France insoumise - NFP à l'Assemblée Nationale.
https://youtu.be/4nqAzpZciuk?si=tXsQSGb6wXpO9HtN
🔴🗣️ « 27 février 2025 : décision historique du tribunal administratif de Toulouse. L'autoroute A69 est déclarée illégale. Le chantier est arrêté. Stupeur et tremblements au plus haut sommet de l'Etat.
Le tribunal administratif a tranché et vous essayez par cette loi inique de le faire taire.
Alors qui de nous ici méprise l'état de droit ? » - @Anne_Stambach
REGION LʼUFC‐Que Choisir réclame lʼarrêt de la vente des eaux Perrier
"C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire des eaux minérales naturelles traitées. Trois semaines après que la commission d’enquête sénatoriale a rendu un rapport critique dans ce dossier qui a éclaté début 2024, l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a décidé de lancer « une offensive judiciaire », avec une série de plaintes, notamment pour tromperie commerciale, à l’encontre de Nestlé Waters et de responsables publics – dont l’ARS Occitanie –, qui auraient couvert l’utilisation de procédés de filtration illégaux dans la production de ces marques, dont Perrier, produit sur le site de Vergèze dans le Gard. Parmi les personnes visées, quatre anciens ministres de l’Industrie ou de la Santé : Agnès Pannier-Runacher, Roland Lescure, Aurélien Rousseau et Agnès Firmin-le-Bodo. « Le respect du droit, la santé publique et la loyauté commerciale ne sont pas des variables d’ajustement susceptibles d’être sacrifiées sur l’autel des intérêts industriels. Le scandale Nestlé Waters a rendez-vous avec la justice », a justifié Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’UFC-Que Choisir.
Sous lʼépée de Damoclès du préfet du Gard
Cette deuxième action judiciaire, après celle de l’association Foodwatch à l’automne qui a abouti à l’ouverture d’une information judiciaire, vise aussi à stopper la vente des produits Perrier sous l’appellation “Eau minérale naturelle” – ce qui ne concerne donc pas la gamme Maison Perrier lancée en 2024. « Il est inconcevable qu’une eau ne respectant pas les critères des eaux minérales naturelles et posant des questions sanitaires continue en toute impunité à être vendue telle quelle au détriment de millions de consommateurs », justifie encore Marie-Amandine Stévenin. Elle annonce une audience dès le 9 juillet au tribunal judiciaire de Nanterre, espérant les mesures provisoires de retrait du marché et de rappel de produits, ainsi que d’interdiction de commercialisation. C’est un nouveau coup dur pour Perrier qui, le 7 mai dernier, a été mis en demeure par le préfet du Gard de retirer dans les deux mois – soit avant le 7 juillet - le système de microfiltration qui avait remplacé en 2021 les traitements interdits mais qui restait illégal. Jérôme Bonet doit aussi se prononcer, avant début août, sur le renouvellement de l’autorisation d’exploiter les forages de Vergèze sous l’appellation “eau minérale naturelle”, décision qui pourrait s’avérer négative après « l’avis défavorable » rendu en avril par un groupe d’hydrogéologues." .../…
.../… Nesté : « Il nʼy a jamais eu de risque sanitaire »
"La justice pourrait donc devancer le représentant de l’État, hypothèse que refuse pour l’heure d’évoquer Nestlé. « Nous n’avons pas reçu notification du référé mentionné par UFC-Que Choisir. Comme nous l’avons affirmé, il n’y a jamais eu de risque sanitaire lié à la consommation de nos produits. Les autorités sanitaires locales et nationales l’ont régulièrement rappelé. Par ailleurs, la composition minérale de nos eaux embouteillées a toujours été préservée. Tous les produits commercialisés aujourd’hui l’ont été sous le contrôle des autorités », affirme à Midi Libre le groupe Nestlé Waters. Les syndicats, contactés, font aussi preuve de retenue. « Il y a des procédures, tant techniques que légales, en cours qui demandent patience et recul », répond Olivier Almeras, pour la CGT. Cette prudence traduit des enjeux économiques et sociaux majeurs. Alors que la marque Perrier a subi une baisse majeure de ses ventes avec la médiatisation de l’affaire, – 14 % depuis le début de l’année, l’inquiétude grandit autour du maintien de l’emploi. « Il faut être sérieux. Derrière ce coup de communication, il y a 1 000 emplois en jeu et autant de familles derrière », s’agace même l’élu gardois Laurent Burgoa qui a présidé la commission d’enquête sénatoriale et qui n’a pourtant pas été tendre avec Nestlé Waters. Il ajoute : « Notre rapport, certes, a demandé que les industriels se mettent dans les clous et que les services de l’État jouent leur vrai rôle, mais jamais nous n’avons dit qu’il y a une contamination sanitaire. Prétendre qu’il faut tout arrêter du jour au lendemain, non, on ne peut pas. » Leparlementaire précise aussi que le rapport « n’a jamais mis en cause les ministres, toutes les décisions ayant été prises par des cabinets ministériels ou conseillers politiques».
« Erreur dʼappréciation »
C’est bien la ligne de défense des ministres concernés. Aurélien Rousseau, le Gardois qui fut ministre de la Santé du 20 juillet au 20 décembre 2023, après avoir été directeur de cabinet de la Première ministre Élisabeth Borne, a récemment admis « une erreur d’appréciation », mais « pas un scandale sanitaire». « On n’a changé aucune règle sanitaire, a-t-il assuré au micro de France Inter. Je fais le raisonnement inverse. Si, en 2022, Nestlé étant venu voir les autorités, on avait décidé de dire : “C’est terminé, vous n’êtes plus eau minérale”, Nestlé aurait sans doute dit : “On va fermer ces sources.” Je pense qu’on nous aurait traités de technocrates maboules. » Des arguments qu’il devra peut-être répéterdevant la Cour de justice de la République. Un épisode de plus dans cette triste saga Perrier qui n’en finit plus."
Ludovic Trabuchet
Mercredi 04 juin 2025https://kiosque.midilibre.fr/reader/ae83ed0b-b522-4b93-b1da-2fa7e272...
"Exiger le retrait du marché des eaux Perrier, c’est une demande forte…
Forte effectivement, mais surtout inédite, puisqu’il n’y a jamais de volonté politique et administrative de solliciter ce type de mesures, alors même que le rapport de la commission d’enquête sénatoriale est suffisamment clair sur le fait que les eaux Perrier n’ont plus rien de naturel au regard des traitements illicites qui sont pratiqués par Nestlé. On le fait donc, aujourd’hui, pour marquer un coup d’arrêt à ce scandale et que l’industriel cesse enfin de tromper le consommateur en lui vendant une eau à un prix 200 fois plus élevé que l’eau du robinet, alors qu’elle ne présente pas une composition minérale et microbiologique pure et saine que l’on peut en attendre. Et puis, il se pose encore la question de savoir si ces mesures de micro-filtration, qui sont toujours appliquées au sein de l’usine Perrier, assurent une réelle sécurisation de la qualité de l’eau. Même l’Igas (Inspection générale des affaires sociales, NDLR) a indiqué que ce dispositif peut constituer une fausse sécurisation de la qualité de l’eau. Contrairement aux allégations de Nestlé, un risque sanitaire reste possible.
Pourquoi ce choix d’une procédure “heure à heure” ?
Nous avons été autorisés par la justice à assigner le groupe Nestlé dans le cadre de cette procédure d’extrême urgence, qui permet d’obtenir une audience beaucoup plus rapidement qu’avec un référé classique. Notre demande sera ainsi examinée dès le 9 juillet prochain parce qu’il y a, dans ce dossier, une urgence impérieuse à ce que des mesures de précaution du consommateur soient prises au plus vite face à ces constats d’une extrême gravité, et compte tenu de l’immobilisme persistant des pouvoirs publics.
Pouvoirs publics que vous visez avec des plaintes au pénal ?
Il nous paraît en effet essentiel que la justice puisse se saisir de la question des responsabilités de tous les acteurs et parties prenantes de ce scandale, et ce, à tous les échelons étatiques. La première plainte vise Nestlé Waters et ses dirigeants pour des faits qui sont susceptibles de caractériser des infractions de pratiques commerciales trompeuses, tromperies aggravées et falsifications aggravées, mais cette action intéresse aussi d’autres acteurs manifestement impliqués, des membres de cabinets ministériels, des autorités de contrôle et notamment l’ARS Occitanie ou encore le lobbyiste de Nestlé qui, à grand renfort de chantage à l’emploi, a fait pression sur les autorités pour que les décisions soient prises dans le sens de l’industriel. On saisit enfin la Cour de justice de la République, juridiction spécialement compétente pour juger d’éventuels délits commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions. La question des responsabilités de quatre ministres doit être examinée, car la plupart n’ont pas dit grand-chose lors de leur audition par la commission d’enquête sénatoriale alors qu’on sait qu’ils étaient avertis dès août 2021 pour certains d’entre eux, en tout cas en 2022." .../…
.../… "Réclamer l’arrêt de la vente, n’est-ce pas mettre en danger un millier d’emplois ?
L’UFC-Que Choisir est une association de défense des consommateurs. Pour autant, pour avoir lu un communiqué des salariés du site de Vergèze, eux-mêmes sont obligés de dire qu’ils n’étaient pas au courant et demandent des comptes à leur employeur. Eux aussi sont potentiellement victimes et c’est toute l’ampleur de ce scandale qui est polymorphe.
Cette demande ne concerne pas la gamme Maison Perrier ?
Non, car même si le graphisme, le design et la forme des bouteilles sont la même que celle estampillée “eaux minérales naturelles”, elles ne bénéficient pas de cette appellation puisqu’elles font l’objet de mesure de désinfection et de traitement pour permettre à Nestlé Waters de continuer à extraire de l’eau de deux points de captage qui ont été déclassés parce que trop régulièrement contaminés.
Qu’attendez-vous de cette offensive judiciaire ? Au-delà de déterminer des responsabilités, on veut démontrer qu’on ne peut pas admettre l’existence d’une telle collusion entre un industriel, leader de son marché, et des autorités au détriment des consommateurs qui, une fois de plus, sont les dindons de la farce. Des décisions fermes et exemplaires doivent être rendues pour rétablir une certaine confiance et faire comprendre aux industriels qu’on ne peut pas tromper impunément les consommateurs."
Recueilli par L. T.
Mercredi 04 juin 2025https://kiosque.midilibre.fr/reader/ae83ed0b-b522-4b93-b1da-2fa7e272...
"Mathilda, 18 ans, apprentie en 2e année de pâtisserie, déplore cette situation, "à l’heure actuelle, nous voyons chaque jour nos productions, pains, gâteaux, viennoiseries… être jetées à la poubelle plutôt que d’être données ou vendues aux élèves qui passent 10 heures d’apprentissage par jour". Elle a même écrit au président de la République pour demander l’annulation de cette mesure.
Un autre changement est contesté, le paiement en liquide n’est plus accepté. Seuls les chèques ou tickets prépayés sont autorisés, ce qui complique l’accès aux produits pour de nombreux élèves, surtout mineurs.
La direction du lycée avait évoqué la recherche d’une association pour récupérer les invendus, mais rien n’a été mis en place à ce jour. "Je connais pourtant des gens des Restos du Cœur, ils ont toujours besoin de dons. Ça ne devrait pas être si difficile de trouver une association", s’étonne une formatrice."
8 commentaires:
Une plainte contre Nestlé Waters, une contre des ministres
"Dans ce contexte, l’association a déposé deux plaintes. La première, auprès du Procureur de la République de Nanterre, vise Nestlé Waters et ses dirigeants. Elle porte sur "des faits susceptibles de constituer des pratiques commerciales trompeuses, falsifications aggravées et tromperies aggravées". La plainte vise également le lobbyiste de l’entreprise, différents membres de cabinets ministériels et l’ARS Occitanie, "afin que leur éventuelle complicité dans cette affaire soit examinée". Elle est également dirigée contre X, "car une série de circonstances soulèvent de sérieuses interrogations au titre des infractions de corruption et de trafic d’influence".
Une deuxième plainte a été déposée devant la Cour de Justice de la République (seule compétente pour juger des délits commis par des membres du gouvernement) afin "que le rôle de l’Etat, et en particulier du pouvoir exécutif, soit pleinement analysé". Elle vise Agnès Pannier-Runacher (alors ministre déléguée à l’Industrie), Roland Lescure (ex-ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’énergie), Aurélien Rousseau (ex-ministre de la Santé et de la prévention) et Agnès Firmin-le-Bodo (ex-ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé et ex-ministre de la Santé et de la Prévention).
L’UFC-Que Choisir indique également avoir été autorisée à saisir le Président du Tribunal judiciaire de Nanterre en urgence, par la voie d’une procédure de référé pour que soient ordonnées des mesures provisoires contre Nestlé Waters : retrait du marché et rappels de produits, interdiction de commercialisation et cessation des tromperies déplorées concernant ces eaux Perrier présentées comme "minérales naturelles". L’audience est prévue au début du mois de juillet."
https://www.franceinfo.fr/environnement/pollution/qualite-de-l-eau/pollution-eau-potable/scandale-des-eaux-nestle-l-ufc-que-choisir-porte-plainte-contre-le-geant-agroalimentaire-et-plusieurs-ministres_7288470.html
A69 : vous méprisez l'état de droit ! - Anne Stambach-Terrenoir
La France insoumise - NFP à l'Assemblée Nationale.
https://youtu.be/4nqAzpZciuk?si=tXsQSGb6wXpO9HtN
🔴🗣️ « 27 février 2025 : décision historique du tribunal administratif de Toulouse. L'autoroute A69 est déclarée illégale. Le chantier est arrêté. Stupeur et tremblements au plus haut sommet de l'Etat.
Le tribunal administratif a tranché et vous essayez par cette loi inique de le faire taire.
Alors qui de nous ici méprise l'état de droit ? » - @Anne_Stambach
REGION
LʼUFC‐Que Choisir réclame lʼarrêt de la vente des eaux Perrier
"C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire des eaux minérales naturelles traitées. Trois semaines après que la commission d’enquête sénatoriale a rendu un rapport critique dans ce dossier qui a éclaté début 2024, l’association de
défense des consommateurs UFC-Que Choisir a décidé de lancer « une offensive judiciaire », avec une série de plaintes, notamment pour tromperie commerciale, à l’encontre de Nestlé Waters et de responsables publics – dont l’ARS Occitanie –, qui auraient couvert l’utilisation de procédés de filtration illégaux dans la production de ces marques, dont Perrier, produit sur le site de Vergèze dans le Gard. Parmi les personnes visées, quatre anciens ministres de l’Industrie ou de la Santé : Agnès Pannier-Runacher, Roland Lescure, Aurélien Rousseau et Agnès Firmin-le-Bodo.
« Le respect du droit, la santé publique et la loyauté commerciale ne sont pas des variables d’ajustement susceptibles d’être sacrifiées sur l’autel des intérêts industriels. Le scandale Nestlé Waters a rendez-vous avec la justice », a justifié Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’UFC-Que Choisir.
Sous lʼépée de Damoclès du préfet du Gard
Cette deuxième action judiciaire, après celle de l’association Foodwatch à l’automne qui a abouti à l’ouverture d’une information judiciaire, vise aussi à stopper la vente des produits Perrier sous l’appellation “Eau minérale naturelle”
– ce qui ne concerne donc pas la gamme Maison Perrier lancée en 2024. « Il est inconcevable qu’une eau ne respectant pas les critères des eaux minérales naturelles et posant des questions sanitaires continue en toute impunité à être vendue telle quelle au détriment de millions de consommateurs », justifie encore Marie-Amandine Stévenin. Elle annonce une audience dès le 9 juillet au tribunal judiciaire de Nanterre, espérant les mesures provisoires de retrait du marché et de rappel de produits, ainsi que d’interdiction de commercialisation.
C’est un nouveau coup dur pour Perrier qui, le 7 mai dernier, a été mis en demeure par le préfet du Gard de retirer dans les deux mois – soit avant le 7 juillet - le système de microfiltration qui avait remplacé en 2021 les traitements interdits mais qui restait illégal. Jérôme Bonet doit aussi se prononcer, avant début août, sur le renouvellement de l’autorisation d’exploiter les forages de Vergèze sous l’appellation “eau minérale naturelle”, décision qui pourrait s’avérer négative après « l’avis défavorable » rendu en avril par un groupe d’hydrogéologues."
.../…
.../…
Nesté : « Il nʼy a jamais eu de risque sanitaire »
"La justice pourrait donc devancer le représentant de l’État, hypothèse que refuse pour l’heure d’évoquer Nestlé. « Nous n’avons pas reçu notification du référé mentionné par UFC-Que Choisir. Comme nous l’avons affirmé, il n’y a jamais eu de risque sanitaire lié à la consommation de nos produits. Les autorités sanitaires locales et nationales l’ont régulièrement rappelé. Par ailleurs, la composition minérale de nos eaux embouteillées a toujours été préservée.
Tous les produits commercialisés aujourd’hui l’ont été sous le contrôle des autorités », affirme à Midi Libre le groupe Nestlé Waters.
Les syndicats, contactés, font aussi preuve de retenue. « Il y a des procédures, tant techniques que légales, en cours qui demandent patience et recul », répond Olivier Almeras, pour la CGT. Cette prudence traduit des enjeux économiques et
sociaux majeurs. Alors que la marque Perrier a subi une baisse majeure de ses ventes avec la médiatisation de l’affaire, – 14 % depuis le début de l’année, l’inquiétude grandit autour du maintien de l’emploi.
« Il faut être sérieux. Derrière ce coup de communication, il y a 1 000 emplois en jeu et autant de familles derrière », s’agace même l’élu gardois Laurent Burgoa qui a présidé la commission d’enquête sénatoriale et qui n’a pourtant pas été tendre avec Nestlé Waters. Il ajoute : « Notre rapport, certes, a demandé que les industriels se mettent dans les clous et que les services de l’État jouent leur vrai rôle, mais jamais nous n’avons dit qu’il y a une contamination sanitaire.
Prétendre qu’il faut tout arrêter du jour au lendemain, non, on ne peut pas. » Leparlementaire précise aussi que le rapport « n’a jamais mis en cause les ministres, toutes les décisions ayant été prises par des cabinets ministériels ou conseillers politiques».
« Erreur dʼappréciation »
C’est bien la ligne de défense des ministres concernés. Aurélien Rousseau, le Gardois qui fut ministre de la Santé du 20 juillet au 20 décembre 2023, après avoir été directeur de cabinet de la Première ministre Élisabeth Borne, a récemment admis « une erreur d’appréciation », mais « pas un scandale sanitaire». « On n’a changé aucune règle sanitaire, a-t-il assuré au micro de France Inter.
Je fais le raisonnement inverse. Si, en 2022, Nestlé étant venu voir les autorités, on avait décidé de dire : “C’est terminé, vous n’êtes plus eau minérale”, Nestlé aurait sans doute dit : “On va fermer ces sources.” Je pense qu’on nous aurait traités de technocrates maboules. » Des arguments qu’il devra peut-être répéterdevant la Cour de justice de la République. Un épisode de plus dans cette triste saga Perrier qui n’en finit plus."
Ludovic Trabuchet
Mercredi 04 juin 2025https://kiosque.midilibre.fr/reader/ae83ed0b-b522-4b93-b1da-2fa7e272...
REGION
« Marquer un coup d'arrêt à ce scandale »
"Exiger le retrait du marché des eaux Perrier, c’est une demande forte…
Forte effectivement, mais surtout inédite, puisqu’il n’y a jamais de volonté politique et administrative de solliciter ce type de mesures, alors même que le rapport de la commission d’enquête sénatoriale est suffisamment clair sur le fait que les eaux Perrier n’ont plus rien de naturel au regard des traitements illicites qui sont pratiqués par Nestlé. On le fait donc, aujourd’hui, pour marquer un coup d’arrêt à ce scandale et que l’industriel cesse enfin de tromper le consommateur en lui vendant une eau à un prix 200 fois plus élevé que l’eau du robinet, alors qu’elle ne présente pas une composition minérale et microbiologique pure et saine que l’on peut en attendre. Et puis, il se pose encore la question de savoir si ces mesures de micro-filtration, qui sont toujours appliquées au sein de l’usine Perrier, assurent une réelle sécurisation de la qualité de l’eau. Même l’Igas (Inspection générale des affaires sociales, NDLR) a indiqué que ce dispositif peut constituer une fausse sécurisation de la qualité de l’eau. Contrairement aux allégations de Nestlé, un risque sanitaire reste possible.
Pourquoi ce choix d’une procédure “heure à heure” ?
Nous avons été autorisés par la justice à assigner le groupe Nestlé dans le cadre de cette procédure d’extrême urgence, qui permet d’obtenir une audience beaucoup plus rapidement qu’avec un référé classique. Notre demande sera ainsi examinée dès le 9 juillet prochain parce qu’il y a, dans ce dossier, une urgence impérieuse à ce que des mesures de précaution du consommateur soient prises au plus vite face à ces constats d’une extrême gravité, et compte tenu de l’immobilisme persistant des pouvoirs publics.
Pouvoirs publics que vous visez avec des plaintes au pénal ?
Il nous paraît en effet essentiel que la justice puisse se saisir de la question des responsabilités de tous les acteurs et parties prenantes de ce scandale, et ce, à tous les échelons étatiques. La première plainte vise Nestlé Waters et ses dirigeants pour des faits qui sont susceptibles de caractériser des infractions de pratiques commerciales trompeuses, tromperies aggravées et falsifications aggravées, mais cette action intéresse aussi d’autres acteurs manifestement
impliqués, des membres de cabinets ministériels, des autorités de contrôle et notamment l’ARS Occitanie ou encore le lobbyiste de Nestlé qui, à grand renfort
de chantage à l’emploi, a fait pression sur les autorités pour que les décisions soient prises dans le sens de l’industriel. On saisit enfin la Cour de justice de la République, juridiction spécialement compétente pour juger d’éventuels délits commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions.
La question des responsabilités de quatre ministres doit être examinée, car la plupart n’ont pas dit grand-chose lors de leur audition par la commission d’enquête sénatoriale alors qu’on sait qu’ils étaient avertis dès août 2021 pour certains d’entre eux, en tout cas en 2022."
.../…
.../…
"Réclamer l’arrêt de la vente, n’est-ce pas mettre en danger un millier d’emplois ?
L’UFC-Que Choisir est une association de défense des consommateurs. Pour autant, pour avoir lu un communiqué des salariés du site de Vergèze, eux-mêmes sont obligés de dire qu’ils n’étaient pas au courant et demandent des
comptes à leur employeur. Eux aussi sont potentiellement victimes et c’est toute l’ampleur de ce scandale qui est polymorphe.
Cette demande ne concerne pas la gamme Maison Perrier ?
Non, car même si le graphisme, le design et la forme des bouteilles sont la même que celle estampillée “eaux minérales naturelles”, elles ne bénéficient pas de cette appellation puisqu’elles font l’objet de mesure de désinfection et de traitement pour permettre à Nestlé Waters de continuer à extraire de l’eau de deux points de captage qui ont été déclassés parce que trop régulièrement contaminés.
Qu’attendez-vous de cette offensive judiciaire ?
Au-delà de déterminer des responsabilités, on veut démontrer qu’on ne peut pas admettre l’existence d’une telle collusion entre un industriel, leader de son marché, et des autorités au détriment des consommateurs qui, une fois de plus, sont les dindons de la farce. Des décisions fermes et exemplaires doivent être rendues pour rétablir une certaine confiance et faire comprendre aux industriels qu’on ne peut pas tromper impunément les consommateurs."
Recueilli par L. T.
Mercredi 04 juin 2025https://kiosque.midilibre.fr/reader/ae83ed0b-b522-4b93-b1da-2fa7e272...
https://www.midilibre.fr/2025/06/04/lufc-que-choisir-veut-interdire-la-vente-de-perrier-sous-lappellation-eau-minerale-il-faut-marquer-un-coup-darret-a-ce-scandale-12738133.php
Productions jetées à la poubelle
"Mathilda, 18 ans, apprentie en 2e année de pâtisserie, déplore cette situation, "à l’heure actuelle, nous voyons chaque jour nos productions, pains, gâteaux, viennoiseries… être jetées à la poubelle plutôt que d’être données ou vendues aux élèves qui passent 10 heures d’apprentissage par jour". Elle a même écrit au président de la République pour demander l’annulation de cette mesure.
Un autre changement est contesté, le paiement en liquide n’est plus accepté. Seuls les chèques ou tickets prépayés sont autorisés, ce qui complique l’accès aux produits pour de nombreux élèves, surtout mineurs.
La direction du lycée avait évoqué la recherche d’une association pour récupérer les invendus, mais rien n’a été mis en place à ce jour. "Je connais pourtant des gens des Restos du Cœur, ils ont toujours besoin de dons. Ça ne devrait pas être si difficile de trouver une association", s’étonne une formatrice."
https://www.midilibre.fr/2025/06/05/la-direction-du-cfa-a-interdit-toute-distribution-dinvendus-les-pains-et-gateaux-des-apprentis-boulangers-et-patissiers-finissent-a-la-poubelle-12743048.php
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