Témoigagne : Charles, 27 ans, convoqué au tribunal pour avoir décroché le portrait d’Emmanuel Macron .../...
“Ce procès n’est pas le mien : c’est le procès d’Emmanuel Macron, de nos dirigeants, le procès de l’inaction face à la crise sociale et climatique” .../...
« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » Cette citation d’origine incertaine résume bien le propos du Discours de la servitude volontaire de La Boétie, et du même coup ce qui anime le mouvement dans lequel je suis impliqué depuis maintenant plus de deux ans, au sein du groupe local Alternatiba ANV Rhône. D’un côté nous encourageons, mettons en avant et construisons les alternatives au système, de l’autre nous résistons, combattons, désobéissons ; opposition et proposition. En tout cas pas question de rester à genoux, surtout face à ce président, Emmanuel Macron.
Ce président qui prétend vouloir la “transition écologique et solidaire” et n’y va qu’à coup de taxe carbone et d’appels à l’effort individuel (mais surtout pour les moins riches).
Ce président qui se pose comme le “Champion de la Terre” qui va “make our planet great again”, alors qu’il renouvelle son soutien aux projets climaticides d’entreprises comme Total et Société Générale, et qu’il ratifie des traités de libre-échange irresponsables.
Ce président qui se targuait l’année dernière d’avoir instauré un “dialogue respectueux et républicain” alors que nous étions chaque semaines des milliers à montrer dans la rue notre farouche opposition à son projet de réforme des retraites qui, non content d’être parfaitement à rebours du progrès social nécessaire, est la manifestation d’un productivisme dépassé qui nous envoit droit dans le mur — et pied au plancher.
Ce président qui méprise, frappe, mutile et éborgne celles et ceux qui osent exprimer leur détresse et réclamer plus de justice et de démocratie.
Ce président qui a montré pendant l’année qui vient de s’écouler son incapacité à s’abstraire de l’idéologie néolibérale, en favorisant systématiquement les intérêts des marchés, le travail avant la culture, l’argent avant les gens.
Ce président qui maintenant veut se donner les moyens de museler toute forme de contestation, en s’attaquant tout à la fois à la liberté d’expression, à la liberté de la presse, à la liberté de manifester.
La liste est longue, je coupe ici.
Ce président, donc, j’ai décroché son portrait en assumant pleinement les risques d’arrestation, de garde à vue, de perquisition, de poursuites judiciaires.
Le 27 janvier, c’est devant la Justice que je devrai expliquer tout cela, comme des dizaines de mes camarades l’ont déjà fait avant moi partout en France. Et même si je serai à la barre ce jour-là, pour moi ce procès n’est pas le mien : c’est le procès d’Emmanuel Macron, de nos dirigeants, le procès de l’inaction face à la crise sociale et climatique ! Mais pour ça, je vais avoir besoin de soutien, parce que c’est quand même une sacrée responsabilité." .../...
L’État aux abonnés absents lors de l’audience face à la Compagnie Montagne d’or
"La Compagnie Montagne d’or, filiale des sociétés canadienne Orea (l’ancien nom de Colombus Gold) et russe Nordgold, décide de se tourner vers le tribunal administratif pour attaquer les refus implicites de l’État de prolonger ses deux concessions. Lors de l’audience qui s’est tenue le 3 décembre 2020, « aucun représentant de l’État n’a daigné faire le déplacement pour soutenir la légalité du refus de prolonger les concessions », relate Sébastien Mabile, avocat spécialiste du droit de l’environnement. Cette faiblesse de la défense a semble t-il joué dans les deux jugements. Le tribunal relève ainsi que l’État « ne produit aucune pièce justificative », et pointe le « défaut de contestation sérieuse du ministre » ainsi que « l’absence de critiques » [4]
Le tribunal administratif a dans le même temps considéré que la Compagnie Montagne d’or « présente suffisamment d’éléments justifiant de ses capacités techniques et financières pour exploiter les concessions ». La justice française enjoint ainsi l’État à prolonger les deux concessions sous six mois. Alors que le gouvernement dispose de deux mois pour faire appel de cette décision, ce qu’il n’a toujours pas fait à l’heure où nous écrivons ces lignes, Sébastien Mabile interroge : « Emmanuel Macron joue-t-il un double jeu ? Opposé publiquement au projet, l’État n’a pourtant pas défendu ses décisions implicites de refuser de prolonger les concessions. »
Pour rappel, la Convention citoyenne pour le climat a voté à plus de 94 % en faveur de l’adoption d’un moratoire sur l’exploitation industrielle minière en Guyane. Depuis, ce moratoire a disparu du projet de loi Climat, où il a été remplacé par la réforme du Code minier qui ne prévoit pas d’interdire les mines industrielles. Au-delà du seul projet Montagne d’or qui couvre 15 km2, ce sont 3000 km2 de forêts guyanaises qui sont menacés par les permis d’exploration minière."
Affaire du siècle : le tribunal est invité à condamner l’État pour « carence fautive »
Le recours porté par les associations écologistes contre l’État pour inaction climatique a été jugé jeudi 14 janvier. La rapporteuse publique recommande de condamner l’État. Décision sous quinze jours.
"Jeudi 14 janvier, dans l’après-midi, la rapporteuse publique a invité le tribunal administratif de Paris à reconnaître la « carence fautive » de l’État dans la lutte contre le changement climatique. Si cet avis est suivi par les magistrats, qui devraient se prononcer dans un délai de quinze jours, « ce serait une décision historique pour la justice climatique en France », estime Cécilia Rinaudo, coordinatrice générale de l’association Notre affaire à tous.
C’était la première audience de l’Affaire du siècle, ce recours en justice déposé en mars 2019 par quatre ONG — Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot — contre l’inaction climatique de l’État. Trois mois plus tôt, les associations avaient recueilli plus de deux millions de signatures dans la pétition qu’ils avaient lancé pour dénoncer l’inaction climatique du gouvernement français." .../...
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Témoigagne : Charles, 27 ans, convoqué au tribunal pour avoir décroché le portrait d’Emmanuel Macron
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“Ce procès n’est pas le mien : c’est le procès d’Emmanuel Macron, de nos dirigeants, le procès de l’inaction face à la crise sociale et climatique”
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« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » Cette citation d’origine incertaine résume bien le propos du Discours de la servitude volontaire de La Boétie, et du même coup ce qui anime le mouvement dans lequel je suis impliqué depuis maintenant plus de deux ans, au sein du groupe local Alternatiba ANV Rhône. D’un côté nous encourageons, mettons en avant et construisons les alternatives au système, de l’autre nous résistons, combattons, désobéissons ; opposition et proposition. En tout cas pas question de rester à genoux, surtout face à ce président, Emmanuel Macron.
Ce président qui prétend vouloir la “transition écologique et solidaire” et n’y va qu’à coup de taxe carbone et d’appels à l’effort individuel (mais surtout pour les moins riches).
Ce président qui se pose comme le “Champion de la Terre” qui va “make our planet great again”, alors qu’il renouvelle son soutien aux projets climaticides d’entreprises comme Total et Société Générale, et qu’il ratifie des traités de libre-échange irresponsables.
Ce président qui se targuait l’année dernière d’avoir instauré un “dialogue respectueux et républicain” alors que nous étions chaque semaines des milliers à montrer dans la rue notre farouche opposition à son projet de réforme des retraites qui, non content d’être parfaitement à rebours du progrès social nécessaire, est la manifestation d’un productivisme dépassé qui nous envoit droit dans le mur — et pied au plancher.
Ce président qui méprise, frappe, mutile et éborgne celles et ceux qui osent exprimer leur détresse et réclamer plus de justice et de démocratie.
Ce président qui a montré pendant l’année qui vient de s’écouler son incapacité à s’abstraire de l’idéologie néolibérale, en favorisant systématiquement les intérêts des marchés, le travail avant la culture, l’argent avant les gens.
Ce président qui maintenant veut se donner les moyens de museler toute forme de contestation, en s’attaquant tout à la fois à la liberté d’expression, à la liberté de la presse, à la liberté de manifester.
La liste est longue, je coupe ici.
Ce président, donc, j’ai décroché son portrait en assumant pleinement les risques d’arrestation, de garde à vue, de perquisition, de poursuites judiciaires.
Le 27 janvier, c’est devant la Justice que je devrai expliquer tout cela, comme des dizaines de mes camarades l’ont déjà fait avant moi partout en France. Et même si je serai à la barre ce jour-là, pour moi ce procès n’est pas le mien : c’est le procès d’Emmanuel Macron, de nos dirigeants, le procès de l’inaction face à la crise sociale et climatique ! Mais pour ça, je vais avoir besoin de soutien, parce que c’est quand même une sacrée responsabilité."
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https://www.lemondemoderne.media/temoigagne-charles-27-ans-convoque-au-tribunal-pour-avoir-decrocher-le-portrait-demmanuel-macron/
L’État aux abonnés absents lors de l’audience face à la Compagnie Montagne d’or
"La Compagnie Montagne d’or, filiale des sociétés canadienne Orea (l’ancien nom de Colombus Gold) et russe Nordgold, décide de se tourner vers le tribunal administratif pour attaquer les refus implicites de l’État de prolonger ses deux concessions. Lors de l’audience qui s’est tenue le 3 décembre 2020, « aucun représentant de l’État n’a daigné faire le déplacement pour soutenir la légalité du refus de prolonger les concessions », relate Sébastien Mabile, avocat spécialiste du droit de l’environnement. Cette faiblesse de la défense a semble t-il joué dans les deux jugements. Le tribunal relève ainsi que l’État « ne produit aucune pièce justificative », et pointe le « défaut de contestation sérieuse du ministre » ainsi que « l’absence de critiques » [4]
Le tribunal administratif a dans le même temps considéré que la Compagnie Montagne d’or « présente suffisamment d’éléments justifiant de ses capacités techniques et financières pour exploiter les concessions ». La justice française enjoint ainsi l’État à prolonger les deux concessions sous six mois. Alors que le gouvernement dispose de deux mois pour faire appel de cette décision, ce qu’il n’a toujours pas fait à l’heure où nous écrivons ces lignes, Sébastien Mabile interroge : « Emmanuel Macron joue-t-il un double jeu ? Opposé publiquement au projet, l’État n’a pourtant pas défendu ses décisions implicites de refuser de prolonger les concessions. »
Pour rappel, la Convention citoyenne pour le climat a voté à plus de 94 % en faveur de l’adoption d’un moratoire sur l’exploitation industrielle minière en Guyane. Depuis, ce moratoire a disparu du projet de loi Climat, où il a été remplacé par la réforme du Code minier qui ne prévoit pas d’interdire les mines industrielles. Au-delà du seul projet Montagne d’or qui couvre 15 km2, ce sont 3000 km2 de forêts guyanaises qui sont menacés par les permis d’exploration minière."
Sophie Chapelle
https://www.bastamag.net/Extractivisme-mines-projet-Montagne-d-or-relance-en-Guyane-gouvernement-proces-convention-citoyenne-climat
Affaire du siècle : le tribunal est invité à condamner l’État pour « carence fautive »
Le recours porté par les associations écologistes contre l’État pour inaction climatique a été jugé jeudi 14 janvier. La rapporteuse publique recommande de condamner l’État. Décision sous quinze jours.
"Jeudi 14 janvier, dans l’après-midi, la rapporteuse publique a invité le tribunal administratif de Paris à reconnaître la « carence fautive » de l’État dans la lutte contre le changement climatique. Si cet avis est suivi par les magistrats, qui devraient se prononcer dans un délai de quinze jours, « ce serait une décision historique pour la justice climatique en France », estime Cécilia Rinaudo, coordinatrice générale de l’association Notre affaire à tous.
C’était la première audience de l’Affaire du siècle, ce recours en justice déposé en mars 2019 par quatre ONG — Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot — contre l’inaction climatique de l’État. Trois mois plus tôt, les associations avaient recueilli plus de deux millions de signatures dans la pétition qu’ils avaient lancé pour dénoncer l’inaction climatique du gouvernement français."
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https://reporterre.net/Affaire-du-siecle-le-tribunal-est-invite-a-condamner-l-Etat-pour-carence-fautive
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