Comme l'a expliqué un Gilet jaune à notre envoyée spéciale sur le terrain:
«Je ne suis pas venu ici pour provoquer nos adversaires. Je suis venu par curiosité, mais aussi dans un esprit de dialogue, pour montrer qu'on est présents. J'ai déjà eu l'occasion de discuter avec une vieille dame "foulard rouge". Mais la discussion est très difficile, car les opinions sont très polarisées. Emmanuel Macron parle de nous en tant que "foule haineuse" et les "foulards rouges" disent que nous sommes violents et remplis de haine. Mais je constate que la haine vient de chez eux, dans le discours. Quand je parle avec eux, je suis calme et respectueux et ce sont eux qui sont furieux. Nous vivons dans deux mondes totalement différents. Ce sont les 20% de gens pour qui tout va bien, qui n'ont pas de problèmes financiers, qui ne savent pas ce que c'est d'avoir un frigo vide à la fin du mois.»
Les paysans de Culmont écrivaient en 1789 : «Sire, nous sommes accablés d’impôts de toute sortes, nous vous avons donné jusqu’à présent une partie de notre pain et il va bientôt nous manquer si cela continue, si vous voyiez les pauvres chaumières que nous habitons, la pauvre nourriture que nous prenons, vous en seriez touché, cela vous dirait plus que nos paroles que nous n’en pouvons plus, et qu’il faut diminuer nos impôts, ce qui nous fait bien de la peine, c’est que ceux qui ont le plus de bien paient le moins, nous payons la taille et le clergé et la noblesse rien de tout cela, pourquoi donc est-ce que ce sont les riches paient le moins et les pauvres qui payent le plus, est ce que chacun ne doit pas payer selon son pouvoir, sire nous vous demandons que cela soit ainsi parce que cela est juste.»
Plus de 2 siècles après, ces paroles reviennent comme un boomerang, même si le gouvernement semble n’avoir pas encore compris ce qui est en train de se passer, tout comme la reine qui répondait au roi, «s’ils n’ont plus de pain, donnez-leur de la brioche.» (...) Pour revenir au cahier de doléance de 1789, la démarche du Roi n’est finalement pas si éloignée que celle de Macron, car en convoquant les Etats Généraux, une assemblée qui n’était que consultative, il entendait tenter de régler la crise financière du royaume, mais n’entendait pas imaginer une vraie réforme. (...) Anne Roumanoff a une idée arrêtée sur le sujet, et elle ne manque pas de pertinence : «je pensais que c’étaient 60 millions de français qui donnaient leur avis (...) en fait, c’est Emmanuel Macron qui donne le sien à 60 millions de français.»
(...) «L’élection d’Emmanuel Macron, qui a rassemblé la classe dominante de droite et la classe dominante de gauche, a matérialisé la fracture de classe qui existe dans notre pays. Les gilets jaunes sont la résultantes de ce clivage, et nous sommes maintenant dans une guerre de position entre ces deux camps. Si les gilets jaunes continuent à clamer leurs aspirations de démocratie participative, de justice sociale et d’écologie non punitive, porteurs des valeurs de la république (liberté égalité et fraternité), condamnant les actes xénophobes, ils ne plieront pas devant la cupidité, le mercantilisme, le narcissisme et l’égoïsme de la classe dominante, dont l’idéologie ne peut constituer un projet de société. En agglomérant en plus une partie de la société civile et des partis progressistes, un bloc capable de peser suffisamment pour modifier l’ordre actuel pourrait se constituer.»
4 commentaires:
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2019/01/28/25001-20190128ARTFIG00169-liste-gilets-jaunes-le-directeur-de-campagne-hayk-shahinyan-se-retire.php
Comme l'a expliqué un Gilet jaune à notre envoyée spéciale sur le terrain:
«Je ne suis pas venu ici pour provoquer nos adversaires. Je suis venu par curiosité, mais aussi dans un esprit de dialogue, pour montrer qu'on est présents. J'ai déjà eu l'occasion de discuter avec une vieille dame "foulard rouge". Mais la discussion est très difficile, car les opinions sont très polarisées. Emmanuel Macron parle de nous en tant que "foule haineuse" et les "foulards rouges" disent que nous sommes violents et remplis de haine. Mais je constate que la haine vient de chez eux, dans le discours. Quand je parle avec eux, je suis calme et respectueux et ce sont eux qui sont furieux. Nous vivons dans deux mondes totalement différents. Ce sont les 20% de gens pour qui tout va bien, qui n'ont pas de problèmes financiers, qui ne savent pas ce que c'est d'avoir un frigo vide à la fin du mois.»
https://fr.sputniknews.com/france/201901281039814080-gilets-jaunes-foulards-rouges-fracture-france-macron/
Les paysans de Culmont écrivaient en 1789 :
«Sire, nous sommes accablés d’impôts de toute sortes, nous vous avons donné jusqu’à présent une partie de notre pain et il va bientôt nous manquer si cela continue, si vous voyiez les pauvres chaumières que nous habitons, la pauvre nourriture que nous prenons, vous en seriez touché, cela vous dirait plus que nos paroles que nous n’en pouvons plus, et qu’il faut diminuer nos impôts, ce qui nous fait bien de la peine, c’est que ceux qui ont le plus de bien paient le moins, nous payons la taille et le clergé et la noblesse rien de tout cela, pourquoi donc est-ce que ce sont les riches paient le moins et les pauvres qui payent le plus, est ce que chacun ne doit pas payer selon son pouvoir, sire nous vous demandons que cela soit ainsi parce que cela est juste.»
Plus de 2 siècles après, ces paroles reviennent comme un boomerang, même si le gouvernement semble n’avoir pas encore compris ce qui est en train de se passer, tout comme la reine qui répondait au roi, «s’ils n’ont plus de pain, donnez-leur de la brioche.»
(...)
Pour revenir au cahier de doléance de 1789, la démarche du Roi n’est finalement pas si éloignée que celle de Macron, car en convoquant les Etats Généraux, une assemblée qui n’était que consultative, il entendait tenter de régler la crise financière du royaume, mais n’entendait pas imaginer une vraie réforme.
(...)
Anne Roumanoff a une idée arrêtée sur le sujet, et elle ne manque pas de pertinence : «je pensais que c’étaient 60 millions de français qui donnaient leur avis (...) en fait, c’est Emmanuel Macron qui donne le sien à 60 millions de français.»
https://mobile.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/la-vie-en-jaune-212121
(...) «L’élection d’Emmanuel Macron, qui a rassemblé la classe dominante de droite et la classe dominante de gauche, a matérialisé la fracture de classe qui existe dans notre pays. Les gilets jaunes sont la résultantes de ce clivage, et nous sommes maintenant dans une guerre de position entre ces deux camps. Si les gilets jaunes continuent à clamer leurs aspirations de démocratie participative, de justice sociale et d’écologie non punitive, porteurs des valeurs de la république (liberté égalité et fraternité), condamnant les actes xénophobes, ils ne plieront pas devant la cupidité, le mercantilisme, le narcissisme et l’égoïsme de la classe dominante, dont l’idéologie ne peut constituer un projet de société. En agglomérant en plus une partie de la société civile et des partis progressistes, un bloc capable de peser suffisamment pour modifier l’ordre actuel pourrait se constituer.»
https://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/decryptage-de-la-strategie-de-la-212070
Enregistrer un commentaire