L'abaissement des limitations de vitesse à 80 km/h toujours plus impopulaire
Par Alexis Vintray.
Jusqu'où continuera le gouvernement dans une mesure inefficace et hautement impopulaire ? La question mérite d'être posée quand on voit l'impopularité toujours aussi forte qui entoure la volonté d'Emmanuel Macron de réduire à 80 km/h la vitesse sur les routes secondaires à double sens, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet.
Trois Français sur quatre opposés à la limitation à 80 km/h
Un sondage BVA pour la presse régionale sorti aujourd'hui 9 mai souligne à quel point la mesure est en effet rejetée : les trois quarts des Français (74%) se disent défavorables à l'abaissement de la vitesse à 80 km/h, et parmi eux près d'un sur deux tout à fait opposé (47%).
Les Français sont par ailleurs bien plus opposés à la mesure à la campagne et dans les petites villes que dans les très grandes villes. Hic, au final les seuls concernés sont les ruraux et les habitants de petites communes… 86% des habitants de communes rurales sont contre la mesure, et 79% dans les villes de moins de 20 000 habitants, contre « seulement » 58% dans l'agglomération parisienne. Une façon de plus de constater que la mesure est une mesure de technocrate parisien déconnecté de la vie quotidienne d'une grande majorité de la France…
Des résultats truqués pour imposer la mesure ?
Pire, la mesure ne devrait avoir aucune incidence sur le taux de mortalité sur les routes puisque la baisse des accidents observée pendant la phase d'expérimentation… était en fait la résultante de travaux d'amélioration sur les routes en question ! Les Français ne s'y trompent pas, 8 Français sur 10 estiment que l'abaissement de la vitesse sur les routes secondaires sera inefficace (79%) pour réduire le nombre de morts sur les routes.
Sans surprise, les Français ne s'y trompent pas et les promesses d'Emmanuel Macron ne convainquent personne : si la mortalité routière ne diminue pas au bout de deux années de test, Emmanuel Macron s'est engagé à abandonner cette mesure. Moins d'un Français sur deux estime qu'il s'agit d'une bonne manière de procéder (43%) et seul un tiers juge la démarche crédible (34%).
Le président de la République s'est également engagé à reverser intégralement l'argent des contraventions aux hôpitaux qui soignent les blessés de la route. Mais les Français ne semblent là encore pas convaincus : moins d'un tiers d'entre eux estiment qu'il tiendra cette promesse (30%).
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Méthodologie : Enquête réalisée par Internet auprès d'un échantillon de Français interrogés du 19 au 23 avril 2018.
La représentativité de l'échantillon a été assurée grâce à la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe,âge et CSP du chef de famille. Échantillon de 1200 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.(Échantillon raisonné avec 100interviews par région). La représentativité de l'échantillon a été assurée grâce à la méthode des quotas et à un redressement appliqués aux variables suivantes: sexe, âge, CSP de la personne de référence du ménage et de la personne interrogée, région et catégorie d'agglomération.
2 commentaires:
Cette histoire de limitation de vitesse est un faux problème en fait. A l'heure actuelle beaucoup de conducteurs roulent en permanence au dessus de la vitesse autorisée. A 110 ils sont à 130. A 90 ils roulent a 110.. À mon avis ils continueront à faire ce qu'ils faisaient jusqu'à maintenant. C'est à dire continuer à dépasser la vitesse. Alors 80 ou 90 !!! Non je crois que le vrai problème vient de l'absence de policiers sur les routes pour constater l'infraction. Par manque d'effectif certainement. Espérons que l'arrivée des radars mobiles qui de leur côté ne seront pas signalés en amont aura un impact réel sur le comportement des gens au volant. A voir !!
«Une façon de plus de constater que la mesure est une mesure de technocrate parisien déconnecté de la vie quotidienne d'une grande majorité de la France…»
Une mesure destinée avait tout à gaver les quelques privés qui voient là une opportunité de faire leur beurre à l'instar des sociétés liées aux fourrières...
Quant à promettre que les "bénéfices" seront reversés aux hôpitaux qui prennent en charge les blessés de la route, voilà Macron qui tombe dans un populisme fallacieux...
De la démagogie de bas étage!
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