Les chasseurs obtiennent la baisse du prix du permis
Le prix du permis national de chasse sera divisé par deux, comme le réclamaient les chasseurs, a indiqué l'Élysée lundi.
À l'occasion de la deuxième réunion à haut niveau sur la chasse en six mois, Emmanuel Macron, qui a plusieurs fois exprimé son soutien à la pratique de la chasse, a donné son accord à la baisse du permis national de 400 à 200 euros, selon la Fédération nationale de la chasse (FNC) et l'Élysée. Le permis national, contrairement au permis départemental, permet de chasser sur tout le territoire. Il n'est possédé que par environ 10 % des quelque 1,2 million de Français qui pratiquent la chasse chaque année, selon la FNC.
Cette baisse, qui n'est pas une surprise dans la mesure où le président avait déjà donné en février son feu vert à une réflexion sur le sujet, n'est pas nécessairement une préoccupation majeure pour les défenseurs de l'environnement. Ces derniers s'inquiètent surtout de la façon dont sera mise en place la nouvelle gestion des espèces chassables. Lors de la réunion de lundi, à laquelle participaient le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, et le président de la FNC, Willy Schraen, la liste de six premières espèces qui seront concernées d'ici à la fin de l'année par cette « gestion adaptative » a été annoncée, notamment les oies cendrées, les courlis cendrés et les grands tétras, selon l'Élysée.
Vers un allongement de la liste des animaux à chasser ?
Actuellement, la liste des espèces chassables, qui compte une soixantaine d'oiseaux et de mammifères, de la gélinotte des bois à l'oie cendrée en passant par le blaireau et le sanglier, est figée. La nouvelle « gestion adaptative », dont le principe avait été retenu dans le plan biodiversité présenté en juillet par Nicolas Hulot, repose sur un renforcement de la collecte des données sur l'état de conservation des espèces et sur les prélèvements des chasseurs.
Pour « éclairer » les décisions pour chaque espèce, un conseil scientifique doit être mis en place prochainement. Les chasseurs espèrent ainsi que certaines espèces aujourd'hui protégées, comme les cormorans qui selon eux ont proliféré ces dernières années, pourront être ajoutées à la liste. Une perspective dénoncée par les défenseurs de l'environnement qui voudraient que la nouvelle formule ne concerne que les espèces aujourd'hui chassables mais qu'ils considèrent comme en danger et dont ils voudraient réduire les quotas autorisés.
La création d'une police rurale
« En France, on chasse 64 espèces différentes d'oiseaux » alors que, dans « le reste de l'Europe, c'est 14 espèces. Et sur les 64 espèces, il y en a 20 qui sont sur la liste rouge de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN) », a dénoncé lundi sur BFM TV le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Allain Bougrain-Dubourg. Le militant plaide pour que la chasse de toutes les espèces sur la liste UICN soit immédiatement interdite, comme la tourterelle des bois.
La réforme prévoit également la création d'une police rurale pour contrôler les prélèvements des chasseurs, mais aussi les dépôts sauvages d'ordures par exemple. Alors que la saison de la chasse ouvre progressivement partout en France d'ici à fin septembre, les chasseurs lancent mardi une grande campagne de communication dans les transports en commun des grandes villes avec cette question : « Les chasseurs, premiers écologistes de France ? »
Question à laquelle ils répondent « oui », dénonçant l'« image caricaturale » attribuée par les anti-chasse et les « méconnaissances » du grand public sur un « loisir millénaire » qui, selon eux, œuvre à la conservation des espèces. Un avis que ne partagent pas les défenseurs des animaux comme la Fondation Brigitte Bardot.
« La France ne doit pas rester l'éternelle lanterne rouge de la condition animale, il faut arrêter de se coucher devant les chasseurs ! » a dénoncé lundi l'organisation sur Twitter, alors que sa présidente avait récemment qualifié Nicolas Hulot de « trouillard » sur ce dossier et appelé à sa démission.