Arrivée à l'Assemblée nationale en 2017, Annie Chapelier faisait partie de ces nouveaux députés élus à la suite de l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée. Mais progressivement, elle prend ses distances avec LREM, qu'elle quittera en 2020 pour le groupe Agir Ensemble. "Avec l'élection d'Emmanuel Macron, on pensait que l'on allait faire avancer des idées pour la France. Mais tous les témoignages que j'ai regroupés dans ce livre vont finalement tous vers le même constat : l'Assemblée nationale n'est qu'un outil d'apparat."
Majorité parlementaire passive, des initiatives de travail vite tuées dans l'œuf… La parlementaire dit ne
pas tarir d'exemples pour dénoncer un appareil proche du fantoche : "Vous pouvez oublier les années Giscard, avec la loi sur l'IVG, ou Mitterrand, avec l'abolition de la peine de mort. Avant, l'Assemblée pesait dans les décisions. Aujourd'hui, les députés ne sont là que pour tamponner les lois, sans autre pouvoir : le gouvernement les ignore quand il y a désaccord."
Ce constat s'accompagne d'une "forte inquiétude" : "On a été élus pendant cinq ans pour rien. Le climat ? On n'a rien fait. Le rapport du Giec nous donne trois ans pour réagir, et personne ne fait rien. Les problèmes sociétaux ? On n'a rien fait. La géopolitique ? Poutine et la Chine tentent d'affaiblir les démocraties occidentales. Ils ont de la chance, en France, on s'affaiblit déjà tout seul."
Une protestation d'autant plus importante qu'Annie Chapelier est secrétaire du bureau de l'Assemblée nationale qui, selon le site de l'Assemblée, « exerce une compétence générale sur l'organisation et le fonctionnement interne de l'Assemblée ». Un rôle qui lui permet donc d'avoir une vue globale sur l'activité de l'institution.
H.Scardapane