mercredi 11 juillet 2018

Eolien offshore les 15 milliards d’économie d’Emmanuel Macron sont du vent | Contrepoints

Eolien offshore les 15 milliards d'économie d'Emmanuel Macron sont du vent | Contrepoints

Eolien offshore les 15 milliards d'économie d'Emmanuel Macron sont du vent

Par Jean-Louis Butré et Arnaud Casalis1.

Le 20 juin 2018 le président Macron et le ministre Nicolas Hulot ont annoncé à grand renfort de médiatisation une économie de 15 Md€ sur le coût d'installation des éoliennes en mer. À un moment où le gouvernement proclame vouloir boucler son budget en réalisant d'importantes économies budgétaires de l'État, une telle annonce est évidemment flatteuse.  Elle résiste toutefois difficilement à la réalité des faits.

De quoi parle-t-on réellement dans ces projets d'éoliennes en mer ? Un bref retour en arrière s'impose pour rappeler que les gouvernements précédents ont décidé de donner corps à la transition énergétique de façon idéologique, sans la moindre analyse du potentiel des ressources ni de leur faisabilité économique. Dans le plus grand désordre et en l'absence de réflexion sur ce que devrait être l'intérêt général, ils se sont lancés dans des politiques opportunistes sous la pression immédiate de groupes de pression alliant spéculateurs et prétendus écologistes.

Pour masquer le fiasco de l'éolien terrestre le gouvernement lance l'éolien offshore encore plus coûteux

Les subventions aux éoliennes terrestres assurant une rentabilité incomparable à tout autre investissement, aux frais du contribuable, il a fallu corriger une image promise à être désastreuse lorsqu'il a commencé à être public le fait que le secteur éolien ne créerait pas d'emploi en France (les machines sont toutes importées) et que cette énergie intermittente serait  à l'origine d'un prochain triplement du prix de l'électricité pour le consommateur.

L'idée fut donc vite vendue, par quelques industriels, de créer une filière d'énergie éolienne dite « marine » (en réalité littorale) permettant de tenir un discours franco-français sur la création d'emplois compatible avec le discours politique ambiant. On sait quelle fut la suite, avec l'arrêt ou la cession des projets (Siemens, General Electric) dans des conditions de décisions encore mal élucidées.

Électricité offshore plus de 7 fois le prix normal

C'est dans ces circonstances  que furent hâtivement lancés des appels à projets d'éolien marin, sans étude préalable autre que celles des promoteurs les portant dans leurs cartons, assorties d'exigences de rémunération sans précédent.

Alors qu'EDF est tenu de vendre à ses concurrents 25% de sa production d'électricité à 49 € le MWh dans  les conditions imposées par la loi Nome, et que les éoliennes terrestres lui vendaient déjà la leur au double de ce prix, le premier projet de Veulette proposait un prix d'achat  imposé à EDF de 110 € le MWh.

Profitant d'une volonté politique défaillante et de la légèreté de Mme Ségolène Royal, les projets suivants ont ensuite vu leurs  offres acceptées à des prix exorbitants atteignant  jusqu'à 230 € le MWh. Il n'est pas non plus inutile de comparer ce prix à celui du marché spot de l'électricité qui oscille souvent  aux alentours de 30 € le MWh et qui est même quelquefois négatif lorsqu'il faut délester le réseau allemand de la surproduction erratique de ses propres éoliennes.

Des opposants déterminés

Seule l'action des opposants aux projets regroupés dans des associations locales et nationales a permis d'attirer l'attention sur des pratiques choquantes ayant pour objet de bénéficier de la manne publique au détriment du citoyen. C'est à eux qu'on doit la contestation juridique et médiatique des projets d'énergie marine.

En acceptant que les projets soient maintenus avec des tarifs de 150 € le MWh, certes en baisse, mais toujours très supérieurs  à des tarifs normaux, le Président Macron vient  de donner son feu vert à un gâchis de subventions de l'ordre de 20 Md€ que paieront les contribuables pour faire vivre une filière déficitaire.

Une supercherie de communication

C'est peu dire qu'en  proclamant une économie de 15 Md€, le Président ne fait que dissimuler de moindres déficits. Il use en fait d'une posture de communication en contradiction avec la réalité, à l'image de son ministre Hulot qui annonce que les projets d'usines éoliennes en mer sont l'équivalent de deux centrales nucléaires en oubliant de dire que, par l'intermittence de leur production,  ces gisements électriques ne produiront au mieux que le tiers de leur capacité et porteront préjudice à des pans entiers de l'économie des littoraux français.

Un mépris des lois et de la démocratie

Emmanuel Macron  et Nicolas Hulot ont méprisé la démocratie en annonçant des décisions comme celle de construire le parc eolien du Tréport alors que le maire, les élus, la population et les associations de pêcheurs sont depuis des années totalement opposés à ce projet.

En  prime, ils ont bafoué le 20 juin 2018 toutes les lois et les fondements de la participation citoyenne, l'enquête publique du Tréport n'étant  même pas encore faite.

Ce véritable Ukase a obligé le maire de la ville à réagir pour exprimer sa colère . Voici le texte de  sa lettre ouverte du 5 juillet 2018

Depuis lundi un bateau barge travaille sur le futur chantier du parc éolien offshore, visible de notre plage ils auront du mal maintenant à nous dire que nous ne verrons pas les moulins à vent. Ce qui me pose problème aujourd'hui c'est l'interdiction de pêche sur le secteur, l'économie de la pêche Tréportaise en est mise en danger, j'adresse aujourd'hui un courrier au préfet maritime pour trouver des solutions.

Monsieur le Préfet, 

Depuis quelques jours, je perçois la présence au large du Tréport d'un navire dont la mission serait de préparer l'installation éventuelle des ancrages des 62 éoliennes du projet mené par la société «Éoliennes en mer Dieppe Le Tréport». Je suis consterné par la présence de ce bateau dont l'action me semble prématurée (voir photo ci-dessous).

Même si le Président de la République a assuré que ce parc verrait le jour, vous n'êtes pas sans savoir que l'enquête publique n'est, pour le moment, pas encore programmée, que l'issue n'est donc pas connue et que, dans l'éventualité où un avis favorable serait donné, des recours seraient encore possibles.

Au-delà de la consternation, c'est surtout l'indignation qui m'étreint. En effet, j'ai été alerté par les pêcheurs du Tréport. Ils ont été avisés de l'interdiction qui leur était faite de travailler dans la zone où se trouve ce navire. Alors que la période de la pêche du rouget-barbet et de la seiche débute, cela est fort préjudiciable et aucune compensation n'a été prévue, ni même envisagée.

De plus, les répercussions sur cette action risquent d'être plus lourdes encore. En effet, les bateaux de pêche les plus conséquents pourront se rendre sur d'autres secteurs, mais cela aurait pour conséquence de les dérouter vers d'autres ports pour décharger leur pêche et s'approvisionner. L'activité de la CAPA (Coopérative des Artisans Pêcheurs Associés) qui commercialise le carburant et la glace s'en trouverait impactée.

J'en appelle donc à vous, Monsieur le Préfet, pour mettre bon ordre dans cette situation et faire en sorte que les droits des professionnels de la mer ne soient plus bafoués.

Recevez, Monsieur le Préfet, l'expression de mes salutations distinguées.

Laurent JACQUES

Maire du Tréport

Jean-Louis Bultré est l'auteur de Éolien, une catastrophe silencieuse, paru aux éditions de l'Artilleur en 2017.

  1. Jean-Louis Bultré est président et Arnaud Casalis est administrateur de la Fédération Environnement Durable.

lundi 9 juillet 2018

Pluies torrentielles à Bouzene
encore ce foutu réchauffement climatique

Je partage « cd30.reference-syndicale.fr-9 juillet....



Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "Je partage « cd30.reference-syndicale.fr-9 juillet..." :

«TINA». There Is No Alternative : il n'y a pas d'alternative.

«La célèbre expression de Margareth Thatcher est tout sauf vraie. Des alternatives au capitalisme et à la pensée néolibérale existent. Elles sont construites par des hommes et des femmes qui, partout dans le monde, se dressent contre l'injustice, les inégalités, l'oppression. Beaucoup de ces alternatives sont simples, cohérentes et, avec un peu de volonté politique, pourraient être mises en oeuvre dès aujourd'hui.

Prétendre que l'être humain est fondamentalement égoïste ou que le capitalisme est notre seul horizon revient à forger notre impuissance: en jetant le discrédit sur celles et ceux qui veulent changer le monde, taxés de rêveurs, d'utopistes, TINA nourrit le fatalisme, la passivité et la résignation. En effet, comment penser l'alternative et pourquoi agir si l'on part du principe que, de toute façon, «c'est foutu» et qu'on n'y pourra rien changer?

C'est le point de départ et l'objectif de ce livre : proposer un outil accessible et pratique, concret et rigoureux pour rompre avec le fatalisme ambiant et montrer que, dans tous les domaines (finance, économie, éducation, culture, démocratie, agriculture, etc...), des alternatives crédibles à la mondialisation capitaliste sont à notre portée.

Cet ouvrage s'adresse à des millions de personnes indignées par les injustices et les absurdités de ce monde. À celles et ceux qui veulent construire un autre modèle, fondé sur la satisfaction des droits humains fondamentaux, le respect de l'environnement et la construction d'une véritable démocratie.

L'Histoire a montré qu'il est vain d'attendre passivement que nos dirigeants servent les intérêts des populations. Ce ne sont pas le bon sens ou l'intérêt général qui mènent le monde, mais les rapports de force. Face à la puissance organisée des transnationales et de la finance, il est temps que les peuples s'organisent, prennent en main leur destin et, par l'action collective, relèvent le défi du changement. Si ce livre réussit à éveiller l'envie d'apprendre, de débattre et de passer à l'action, il aura pleinement joué son rôle.»

Olivier Bonfond est économiste et conseiller au CEPAG (Centre d'Éducation Populaire André Genot).
Militant altermondialiste, membre du CADTM (Comité pour l'abolition des dettes illégitimes), de la plateforme d'audit citoyen de la dette en Belgique (ACiDE) et de la Commission pour la Vérité sur la dette publique grecque.

Il était l'invité avec Éric Toussaint des Rencontres Déconomiques qui se tiennent à Aix-en-Provence depuis quelques temps et dont la deuxième journée cette année, s'est tenue à Monoblet ce dimanche 8 juillet.

Rejets toxiques dans les Pyrénées-Atlantiques : Sanofi annonce l'arrêt immédiat de l'activité de son usine de Mourenx fabriquant la Dépakine

https://mobile.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/rejets-toxiques-dans-les-pyrenees-atlantiques-sanofi-annonce-l-arret-immediat-de-l-activite-de-son-usine-de-mourenx-fabriquant-la-depakine_2842797.html#xtor=EPR-51-[rejets-toxiques-dans-les-pyrenees-atlantiques-sanofi-annonce-l-arret-immediat-de-l-activite-de-son-usine-de-mourenx-fabriquant-la-depakine_2842797]-20180709-[bouton]&xtref=acc_dir

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Affaire des assistants d'eurodéputés : les juges retiennent 2 millions d'euros d'aide publique destinés au Rassemblement national (ex-FN)

https://mobile.francetvinfo.fr/politique/front-national/affaire-des-assistants-fn-au-parlement-europeen/affaire-des-assistants-d-eurodeputes-les-juges-retiennent-2-millions-d-euros-d-aide-publique-destines-au-rassemblement-national-ex-fn_2840931.html#xtor=EPR-51-[affaire-des-assistants-d-eurodeputes-les-juges-retiennent-2-millions-d-euros-d-aide-publique-destines-au-rassemblement-national-ex-fn_2840931]-20180708-[bouton]&xtref=acc_dir

dimanche 8 juillet 2018

Fêtes votives : les gendarmes répondent à l'Union des jeunes du Languedoc

https://www.midilibre.fr/2018/07/08/fetes-votives-les-gendarmes-repondent-a-lunion-des-jeunes-du-languedoc,4648964.php#xtor=EPR-2-[Newsletter]-20180708-[Zone_info]

samedi 7 juillet 2018

SAINT-CHRISTOL Routes : ces zones à risques qui polluent la vie des riverains… - Objectif Gard

SAINT-CHRISTOL Routes : ces zones à risques qui polluent la vie des riverains… - Objectif Gard

SAINT-CHRISTOL Routes : ces zones à risques qui polluent la vie des riverains…

Les habitants ont, une fois encore, exprimé leur ras-le-bol aux élus et au direction adjoint de l'Unité territoriale d'Alès. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Ce jeudi 5 juillet, les conseillers départementaux Jean-Michel Suau et Geneviève Blanc sont allés à la rencontre d'habitants de Saint-Christol-lez-Alès pour évoquer des problèmes de sécurité routière sur deux axes de circulation.

On prend les mêmes et on recommence ! Souvenez-vous, en juillet 2015, les élus avaient déjà organisé une rencontre au niveau du carrefour de Lézan, un tronçon dangereux où les intersections se multiplient et où la vitesse des automobilistes est excessive (lire ici). Une situation qui pourrait se régler avec la construction de la fameuse voie de contournement (*) de Saint-Christol, un vieux serpent de mer qui alimente les conversations de quartier et les vœux du maire depuis des décennies.

En attendant, des propositions avaient été émises pour sécuriser les lieux, dont celle de transformer la voie qui longe la cave coopérative en sens unique. Trois ans plus tard, si la configuration du carrefour n'a pas bougé d'un pouce, l'exaspération des habitants, elle, monte en puissance. « Ça fait cinquante ans que le contournement doit être réalisé ! Cinquante ans que j'entends la même chose et rien ne se fait ! Tout ça, c'est du pipeau », s'agace un retraité qui vit à côté du carrefour.

L'une de ses voisines, une dame âgée, semble avoir déposé les armes : « Maintenant, à nos âges, on ne la verra pas cette déviation... » Pourtant, selon le conseiller départemental Jean-Michel Suau, « les études sont engagées et le projet avance. » Mais les travaux ne débuteraient pas avant 2022, dit-on sans trop se mouiller. Pour trouver une solution provisoire permettant de réduire les accidents sur cette portion, l'élu propose d'organiser prochainement une réunion en mairie avec les services du Département, de la municipalité et d'Alès Agglomération. La route risque d'être encore longue…

 « Un jour, il y aura un mort »

Les automobilistes roulent particulièrement vite sur cette portion de route où un croisement n'est pas signalé. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

À quelques encablures de là, sur la route départementale de Montèze, entre l'intersection de la montée des cyprès et le rond-point du lycée Jacques Prévert, les riverains manifestent aussi leur ras-le-bol. Depuis des années, ils subissent à longueur de journée les comportements de chauffards inconscients, à quoi s'ajoute un croisement non signalé qui en devient très dangereux. « Les gens déboulent à 90 km/h alors que c'est limité à 70 km/h, déplore Nadine Casses, gérante de l'auto-école Perrier située le long de la route. J'ai déjà assisté à trois accidents, dont un jeune en scooter ! Un jour, il y aura un mort », avertit-elle. « Les lycéens marchent au bord de cette route pour rejoindre leur arrêt de bus. Ils sont en danger ! », renchérit Jean-Luc, un habitant.

La bonne nouvelle, c'est qu'un projet global d'aménagement porté par la commune est prévu sur ce secteur, avec la création notamment d'une voie cyclable séparée. La mauvaise, c'est que les travaux ne sont pas encore programmés. « Il appartient à la commune de demander des crédits au Département dans le cadre du contrat territorial. Le problème, c'est que ces subventions ne peuvent être accordées que pour un seul projet à la fois et que la commune bénéficie actuellement du soutien du Conseil départemental sur la rénovation de toitures de bâtiments municipaux », explique l'élue Geneviève Blanc.

Autrement dit, le chantier n'est pas prêt de voir le jour… Là aussi, les Saint-Christolens réclament des solutions transitoires. « Il appartient à la mairie de mettre en place des mesures de sécurité », affirme Éric Bousquet, directeur adjoint de l'Unité territoriale d'Alès. Présent lors de cette visite de terrain, le représentant du maire, Bernard Tecco, n'a pas dit un mot de la matinée. Peu rassurant pour les habitants qui vont encore devoir s'armer de patience…

Élodie Boschet

*Le projet de voie de contournement est financé par Alès Agglomération, le Département et la Région.

vendredi 6 juillet 2018

Plan pauvreté reporté à cause du foot : Benjamin Griveaux dément

Plan pauvreté reporté à cause du foot : Benjamin Griveaux dément

Plan pauvreté reporté à cause du foot : Benjamin Griveaux dément

De toute façon, c'était pas pressé. Invité ce vendredi 6 juillet sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a balayé la polémique entourant le report annoncé par sa collègue Agnès Buzyn des annonces d'Emmanuel Macron pour combattre la pauvreté, et ce en raison d'une possible sélection de la France en demi-finale de la Coupe du monde de football. Faisant valoir que le calendrier de l'annonce ne changeait rien à celui de la mise en application, il a indiqué : "Le temps de la mise en œuvre sera le 1er janvier 2019, comme prévu".

 

Emmanuel Macron devait initialement exposer les grandes lignes de son plan pauvreté "autour du 10 juillet". Mais la ministre de la Santé Agnès Buzyn a expliqué mercredi sur LCI que cette présentation allait "peut-être" dépendre de résultats des Bleus à la coupe du monde. " Nous verrons si l'équipe de France est en demi-finale ou pas", a-t-elle déclaré, évoquant une question de "disponibilité". Le président de la République a en effet fait savoir qu'il se

rendrait en Russie pour assister au match si l'équipe de France se

qualifie pour la demi-finale de la compétition organisée par la Fifa. Or, ce match aurait lieu le 10 juillet.

Ce vendredi, Benjamin Griveaux exclut tout lien entre football et report du plan : "Si quelqu'un peut sérieusement penser qu'on peut remporter un plan aussi important en raison d'un match de football, c'est qu'il est dans la polémique. C'est une chose trop sérieuse". Le porte-parole du gouvernement évoque simplement un délai supplémentaire pour préparer "un plan global qui attaque la pauvreté" : "Une politique sociale, ça prend du temps". S'accorder avec sa collègue aussi, manifestement…

44 communes de l'Agglo reconnues en état de catastrophe naturelle pour l’été 2017 - Ales.fr

44 communes de l'Agglo reconnues en état de catastrophe naturelle pour l'été 2017 - Ales.fr

44 communes de l'Agglo reconnues en état de catastrophe naturelle pour l'été 2017

L'arrêté interministériel a été publié le 5 juillet au Journal Officiel, pour la période du 1er juillet au 30 septembre 2017. Il peut ouvrir droit à la garantie des assurés et il appartient aux personnes impactées par un sinistre d'effectuer les démarches auprès de leur compagnie d'assurances dans un délai de 10 jours.

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Macron décroche dans l'opinion

Macron décroche dans l'opinion

Macron décroche dans l'opinion

Emmanuel Macron Edouard Philippe cote confiance bas l'opinion quinquennat, baromètre Elabe Les Echos Radio Classique
Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont une cote de confiance au plus bas dans l'opinion depuis le début du quinquennat, selon le baromètre Elabe pour Les Echos et Radio Classique - AFP

EXCLUSIF - La cote de confiance du chef de l'Etat atteint son plus bas niveau depuis le début du quinquennat dans le baromètre Elabe pour « Les Echos ». La polarisation de l'opinion est de plus en plus forte.

Le décrochage est net. Selon le baromètre Elabe pour « Les Echos » et Radio Classique, la  cote de confiance d'Emmanuel Macron  plonge. Le pourcentage de Français lui faisant confiance passe, en un mois, de 40 % (son étiage depuis un an) à 34 %, tandis que ceux ne lui faisant pas confiance progressent de 5 points pour atteindre 60 %.

Macron décroche dans l\'opinion

« C'est le mois de tous les records pour Emmanuel Macron. Il atteint son niveau le plus bas depuis le début du quinquennat, il affiche sa plus forte baisse et les fractures entre les catégories socioprofessionnelles et les territoires n'ont jamais été aussi fortes », commente Bernard Sananès, le président d'Elabe. La cote d'Emmanuel Macron se situe seulement trois points au-dessus de celle de François Hollande à la même époque de son mandat.

Edouard Philippe sur la même tendance

Edouard Philippe suit la même tendance. Le pourcentage de Français déclarant faire confiance au Premier ministre baisse elle aussi de 6 points, pour atteindre 31 %. Comme pour Emmanuel Macron, il se retrouve à son plus bas niveau depuis sa nomination à Matignon.

Cette chute spectaculaire du duo exécutif a plusieurs explications. D'abord une communication qui a dérouté. Au cours de la même semaine, on a vu le président recadrer sèchement un collégien l'appelant « Manu » lors de la cérémonie du 18 juin au Mont Valérien, et, trois jours plus tard, poser pour la fête de la musique avec des danseurs transgenres à l'Elysée.

Ensuite, Emmanuel Macron et Edouard Philippe paient leurs ambiguïtés dans le domaine social. Evoquer le « pognon de dingue » du coût des prestations sociales comme l'a fait Emmanuel Macron dans une vidéo diffusée sur Twitter qui a beaucoup fait parler d'elle a réveillé les inquiétudes sur le sujet. Et malgré les mises au point successives du gouvernement, les craintes sont restées. « Les Français ont compris cette expression comme le préambule à une future baisse des aides sociales », analyse Bernard Sananès.

Le cafouillage sur les  pensions de réversion , qui a obligé Emmanuel Macron à faire lui-même une mise au point, n'a pas arrangé les choses. Le chef de l'Etat perd 12 points de confiance chez les 50-64 ans, qui se sont sentis les plus concernés par la question.

Doublement perdant sur les migrants

Enfin, la question des migrants, très présente tout au long du mois de juin avec l' Aquarius , et le sommet européen qui a suivi, a montré les limites du « en même temps » macronien. Le chef de l'Etat a été jugé trop sévère par la gauche et trop laxiste par la droite. Il se retrouve perdant des deux côtés. A gauche, la cote d'Emmanuel Macron perd trois points pour tomber à 26 %, tandis qu'elle baisse de six points à droite, à 35 %.

De ce fait, la polarisation n'a jamais été aussi forte dans le pays. Entre d'une part les catégories les plus aisées et les habitants des grandes agglomérations, qui sont les plus nombreux à conserver une opinion positive d'Emmanuel Macron, et les catégories populaires et habitants des territoires ruraux d'autre part. Ces derniers ont décroché et ont une image très négative du président. Emmanuel Macron ne recueille que 19 % de bonnes opinions chez les ouvriers (-11 points en un mois) et 23 % chez les habitants des communes rurales (-11 points).

Grégoire Poussielgue   


Autolib’-Bolloré : nouveau feuilleton du capitalisme de connivence à la française | Contrepoints

Autolib'-Bolloré : nouveau feuilleton du capitalisme de connivence à la française | Contrepoints

Autolib'-Bolloré : nouveau feuilleton du capitalisme de connivence à la française

Par Jonathan Frickert.

Le 21 juin dernier, le syndicat mixte gérant les délégations de service public Autolib' et Velib' a décidé de résilier le contrat avec le groupe Bolloré pour la gestion du service d'autopartage de la capitale, le titulaire de la délégation ayant demandé à la municipalité de financer son déficit d'exploitation.

Cessant son activité, nombreux sont les concurrents qui se sont rués au portillon. L'entreprise PSA, dès ce mardi, a proposé de mettre en place un nouveau service, par la voix d'un certain Thierry Bolloré, cousin de Vincent.

Alors que les services de mobilité fourmillent dans la principale ville française, l'autopartage a connu une forte expansion ces dix dernières années, marquées par la prise de conscience environnementale et les politiques de désengorgement des centres urbains. Destiné à mettre au service du public un parc automobile, aujourd'hui généralement électrique afin de satisfaire des impératifs environnementaux, ce type de services existe pourtant depuis plusieurs dizaines d'années. Or, beaucoup d'exploitations chapeautées par des collectivités ne connaissent pas la croissance qu'il s'agirait d'attendre de ce nouveau modèle économique

L'occasion de comprendre ce qui pèche tant dans ce secteur et, surtout, de constater une nouvelle fois l'incapacité de la sphère publique à gérer convenablement une activité pourtant en pleine croissance.

De bonnes intentions aux prises avec la concurrence

Le principe de l'Autolib' a été proposé lors de la campagne pour les élections municipales de 2008, incluant dès le départ plus de 80 communes de la couronne parisienne. Bertrand Delanoë, alors futur maire, proposait un fonctionnement sous forme de délégation de service public.

Courant 2009 est créé le syndicat mixte qui pilote encore aujourd'hui le projet. On nous parle régulièrement de mille-feuille territorial. Plutôt que d'attaquer les collectivités, il serait bon de noter une maladie bien française : la foison d'agences, de services, de sociétés d'économie mixte et bien sûr de syndicats mixtes. Voici un mille-feuille dans le mille-feuille qui montrera, dans notre cas d'espèce, encore une fois son inadaptation.

La même année est lancé un appel d'offres auquel 6 candidats auront répondu, donc un groupement incluant la SNCF et la RATP, une candidature de La Poste et une candidature du groupe Bolloré. L'année suivante, la liste est réduite à 4 candidatures avec lesquelles sont menées des négociations. En décembre 2010, le groupe Bolloré remporte le marché, avec une mise en service progressive à partir de 2011.

Pourtant, très vite, l'opérateur montre ses limites. Ne parvenant pas à rentrer dans ses frais, la municipalité estime à 293 millions d'euros le déficit cumulé à l'horizon 2013. Le projet, devant être rentable à partir de 50 000 usagers, souffre de plusieurs maux, entraînant rupture du contrat de délégation fin juin de cette année.

Outre le très mauvais entretien des véhicules, le réseau parisien de transports alternatifs est déjà largement saturé, rendant impossible le respect des objectifs fixés. Entre Velib', scooters en libre-service et VTC, faisant déjà concurrence aux modes classiques que sont le métro, le tramway et le taxi, le Parisien a déjà une ribambelle d'options. Ajoutons à cela les politiques tant décriées mises en œuvre par Madame Hidalgo pour faciliter la circulation dans la capitale, et vous aurez tous les ingrédients d'un échec annoncé.

Au final, ce qui ressort de cette péripétie tient dans un simple constat de marché. L'offre de transports est déjà saturée, et il est très difficile de voir comment une demande pourrait se manifester sérieusement pour les services d'autopartage. L'objectif environnemental et urbain de la mairie de Paris se heurte à une carence de la demande sur ce créneau.

Le capitalisme de connivence à la Française

Une situation qui n'est pas sans rappeler d'autres modes de partenariat entre exploitants privés et clients publics. Les bonnes intentions ne suffisent pas à masquer la mécanique du marché sur lequel elles doivent s'exercer.

L'exemple de la Poste, société anonyme à capital 100 % public, ou d'EDF, montre une nouvelle fois ce modèle hybride d'entrée de la collectivité sur un marché.

Comme vu dans un article précédent, l'actionnaire étant un investisseur, prenant des risques financiers, ces risques peuvent entraîner une responsabilité économique. L'essence même de tout capitalisme sain repose sur la prise de risque. Le dividende est là pour récompenser cette prise de risque. C'est le principe du libéralisme : la liberté suggère la responsabilité. Dans le cas de l'État-actionnaire, la responsabilité, et donc ici le risque, est supporté par le contribuable lui-même.

De quoi rappeler le fiasco qu'a été le projet avorté d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Initié en 1963 par une délégation interministérielle dont la république gaullienne avait déjà le secret, l'objectif était de rééquilibrer le territoire, le tout dans le cadre d'un cinquième plan.

Il faudra attendre 7 ans pour voir le schéma d'aménagement, avant que la crise pétrolière et l'opposition des propriétaires locaux ne mettent le projet en sommeil jusqu'au début des années 2000.

De la même manière, on retrouve le principe des concessions autoroutières, concernant plus des 3/4 du réseau. Des concessions faites il y a 13 ans à un prix modique avec garantie de compensation du déficit d'exploitation par l'autorité concédante.

En Grande-Bretagne, si la privatisation était loin d'être une catastrophe, elle a souffert des maux habituels des marchés publics de service dans leur forme contemporaine.

Plusieurs exemples d'un système bâtard, où les désavantages des modes de gestion privés et publics s'additionnent. L'association public-privé fonctionne ainsi dans les domaines propres au service public, mais très rarement dans ce qui relève de la compétence d'une activité privée, auquel cas le contribuable sera toujours celui qui essuiera les pots cassés.

Le fonctionnement d'une économie saine suppose que le risque de faillite permanent, né de l'investissement et de la concurrence, pousse à l'innovation afin de conquérir de nouvelles parts ou de conserver celles détenues. Une question qui est au cœur du drame de l'Autolib.

Vous nous avez assez aidés !

La plupart des politiques étatiques souffrent des mêmes maux : des bonnes intentions servies par un mode de gestion inadapté à la demande qu'on tend à satisfaire. Les enjeux environnementaux, le besoin de désengorger les centres-villes, d'assurer un maillage en termes de transports ou encore un espoir de décentralisation comme pour l'aéroport mariligérien désormais avorté ne sont que les façades d'un entre-deux probablement dépassé. La sphère publique est tout simplement inadaptée au terrain économique classique, à moins de tenir à bout de bras à grand coup de subventions et donc d'impôts.

L'occasion de reprendre une phrase désormais bien connue et de dire solennellement à nos élus : par pitié, sire, surtout ne faites rien !


jeudi 5 juillet 2018

Penelope Gate : la défense de François Fillon s'écroule toujours un peu plus

Penelope Gate : la défense de François Fillon s'écroule toujours un peu plus

Penelope Gate : la défense de François Fillon s'écroule toujours un peu plus

Nouvelle défaite judiciaire pour François Fillon. Le 25 juin dernier, la Cour de cassation a anéanti un des principaux arguments juridiques de l'ex-Premier ministre dans l'affaire Penelope. Il s'agit de la fameuse théorie de la "séparation des pouvoirs" agitée par le Sarthois et ses avocats pendant la campagne présidentielle. L'idée ? Un parlementaire – ce qu'était François Fillon quand il a embauché son épouse comme collaboratrice – ne saurait être poursuivi pour détournement de fonds publics. Dans leur esprit, seuls les dépositaires de l'autorité publique, comme les maires, pourraient être inculpés.

"Cette enquête viole les principes les plus fondamentaux du droit constitutionnel", expliquait le 9 février 2017 Antonin Lévy, l'avocat de François Fillon. "Le parquet national financier s'est auto-saisi sur le fondement d'un délit, le détournement de fonds publics, qui ne peut être reproché à un parlementaire de la République", ajoutait-il, une manière de nourrir la "théorie du complot", selon laquelle le PNF aurait tout fait pour empêcher le candidat de droite de remporter la présidentielle. Trois jours plus tôt, François Fillon lui-même croyait bon d'affirmer que le PNF "n'était sans doute pas compétent pour se saisir de cette affaire".

Caisse noire du Sénat

La Cour de cassation a réduit à néant cette interprétation du droit. Saisis par des sénateurs de droite dans une affaire de caisse noire au Palais du Luxembourg, les juges ont estimé, selon le Canard enchaîné, que le parlementaire était bien "chargé, directement ou indirectement, d'accomplir des actes ayant pour but de satisfaire l'intérêt général". Les sénateurs et députés sont donc bien "chargés d'une mission de service public" et donc susceptibles d'êtres condamnés en justice pour détournement de fonds publics.

Contrairement à ce qu'il pensait, François Fillon n'est donc pas au-dessus de la loi. Pas plus que n'importe quel citoyen français, il n'a le droit de détourner de l'argent public impunément. Ce qui pourrait doublement le contrarier : en plus de l'affaire Penelope, l'ex-parlementaire est cité dans l'affaire de la caisse noire du Sénat. Entre 2004 et 2007, il aurait touché 21.000 euros, en sept chèques.

Réforme des retraites : l’enfumage continue | Contrepoints

Réforme des retraites : l'enfumage continue | Contrepoints

Réforme des retraites : l'enfumage continue

Par Thierry Benne.

Un article de l'Iref-Europe

Après que le Haut-Commissaire à la Réforme des Retraites et le Gouvernement aient fait filtrer des informations laissant craindre que les pensions de réversion puissent être l'une des variables d'ajustement de la prochaine réforme des retraites, la levée de boucliers a été telle que subitement le pouvoir a réalisé qu'il s'était engagé dans une impasse où il n'avait que des coups à prendre. En effet, les tenants de la réversion étaient pleinement dans leur rôle de défense de la veuve et de l'orphelin, lorsqu'ils ont immédiatement objecté haut et fort que :

  • 89% des quelque 4,4 millions de pensions de réversion sont perçues par des veuves et pour plus d'un million d'entre elles (1 079 000 exactement selon les chiffres 2016 de la DREES), ces pensions constituent la seule ressource de leurs bénéficiaires, ce qui ne les empêche d'ailleurs pas toujours de verser du mauvais côté du seuil de pauvreté ;
  • certaines de ces pensions pourvoient également à l'entretien d'orphelins, dont l'assistanat se détourne volontiers, nos priorités sociales privilégiant ouvertement celui qui n'a rien cotisé du tout, par rapport à celui qui a eu un temps assez d'argent pour pouvoir cotiser ;
  • près des deux tiers des bénéficiaires d'une pension de réversion ont plus de 75 ans et près de la moitié ont plus de 80 ans, avec un budget santé qui n'a évidemment rien à voir avec le budget moyen retenu par l'INSEE dans son calcul du coût de la vie ;
  • les pensions de réversion sont actuellement l'arme majeure et aussi le dispositif le plus immédiatement efficace dans le combat pour l'égalité homme/femme, puisqu'elles permettent sans délai de réduire statistiquement de 42 à 24% l'écart résultant entre les rémunérations des hommes et des femmes ;
  • on ne peut s'obstiner à secouer violemment les uns après les autres les piliers d'une vraie politique familiale, sans avoir à déplorer quelques années plus tard les ruptures démographiques qui sanctionnent immanquablement de telles initiatives. Ainsi l'INSEE vient de tirer la sonnette d'alarme sur 2016 en constatant sur la France entière (Mayotte compris) une baisse alarmante des naissances de 4,06 % depuis 2010 (et même bien pire : de 9,3% sur la seule France Métropolitaine de 2010 à 2017 !), résultat imparable de la succession de matraquages en règle faisant de la famille l'une des cibles prioritaires d'un législateur fou qui a perdu tous ses repères.

Si bien que l'opinion et l'opposition se sont à juste titre très largement émues de ces rumeurs insistantes, lesquelles au surplus confortent encore l'image de Président des riches qui commence à coller comme la tunique de Nessus à la personne du chef de l'État. C'est dans ce contexte d'inquiétude et d'urgence pour le pouvoir qu'est intervenu le tweet présidentiel, censé définitivement apaiser tout son monde :

Aucun bénéficiaire actuel ne verra sa pension de réversion diminuer ne serait-ce que d'un centime.

Sauf que, à la lumière d'expériences récentes et cuisantes, le tweet présidentiel pose au moins autant de problèmes qu'il en résout, surtout qu'à peine un jour après, le Secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement n'a pas craint d'envisager la baisse de certaines pensions de réversion, tandis que ses collègues du gouvernement annonçaient alternativement tout et son contraire et que, de son côté, le Haut-Commissaire aux retraites n'apaisait pas davantage les inquiétudes.

Pas un centime en moins ?

Rappelez-vous : quand ils protestent contre le défaut de revalorisation annuelle de la prestation, les bénéficiaires de l'APL se voient objecter par le pouvoir qu'ils n'ont pas perdu un seul centime, puisque le montant de l'APL se trouve simplement gelé et non pas réduit. On comprend tout de suite qu'en la matière le pouvoir s'en tient à un nominalisme monétaire de mauvais aloi, alors que le raisonnement économique l'aurait obligé à reconnaître honnêtement une perte de pouvoir d'achat à raison de l'inflation qui redémarre quelque peu (certes 1% en 2017, mais vers 2% pour la tendance 2018).

Donc dans le tweet ci-dessus et au vu d'exemples récents dont les APL ne fournissent qu'une illustration parmi d'autres, rien dans la promesse présidentielle ne garantit formellement le maintien du pouvoir d'achat de pensions de réversion, le plus souvent modestes et à caractère fortement alimentaire, alors justement que la plupart des autres pensions sont déjà depuis plusieurs années iniquement gelées ou rabotées.

Les « bénéficiaires actuels »

Certes, il a été publiquement annoncé comme préambule à la réforme qu'elle ne porterait pas atteinte aux droits des retraités actuels ou aux actifs très proches de la retraite (moins de 5 ans), droits dont la réversion lors du décès du premier conjoint fait précisément partie. Mais les propos des uns et des autres sont suffisamment ambigus et contradictoires pour que le peuple des retraités, désemparé, ne sache plus à quel saint se vouer.

Or la promesse présidentielle se limite aux seuls bénéficiaires actuels, ce qui laisse entendre a contrario que la réforme à venir ne s'interdirait pas de remettre en cause les futures pensions de réversion provenant de liquidations de pensions directes déjà intervenues et résultant d'engagements et de lois qui, moyennant inévitablement une réduction affichée ou implicite de la pension principale, garantissent le versement d'une pension de réversion en faveur du conjoint lors du prédécès du titulaire de la pension directe.

Notamment, dans certains cas, le retraité a eu à choisir lors de la liquidation de sa pension entre un montant majoré sans option de réversion et un montant minoré en cochant une option de réversion en faveur du conjoint. Mais même quand ce choix n'a pas été proposé, du fait que la répartition permet d'assimiler les retraites à une enveloppe plafonnée, les sommes consacrées aux pensions directes pâtissent inévitablement dans la redistribution globale de la concurrence des pensions de réversion. Donc nombre de retraités encore vivants se trouvent financer depuis de longues années et en faveur de leurs conjoints une option de reversion qu'ils ont d'ores et déjà partiellement acquittée (à leur gré ou à leur insu) en acceptant ou en étant contraints de toucher de leur vivant une pension directe minorée.

On ne voit vraiment pas pourquoi d'un coup ces équilibres actuariels tout à fait licites et honorables se trouveraient rétroactivement remis en cause, sans compensation aucune. Pourtant devant la cacophonie ambiante et faute d'assurance contraire, les retraités légitimement inquiets pour l'avenir de leurs conjoints sont légitimement amenés à se demander si la promesse initiale de non-rétroactivité de la réforme couvre bien également et toujours les droits à reversion attachés aux pensions directes actuellement versées, mais non encore mobilisés du fait même de la survie actuelle du conjoint. Et la grogne qui monte de toutes parts commence à faire sérieusement désordre dans la mécanique si minutieuse et si bien huilée de la communication présidentielle.

Conclusion : un peu plus de clarté ne messiérait pas

En réalité, ce qu'on aurait attendu d'un Chef de l'État parlant clair, c'est l'engagement solennel et expresse que toutes les réversions actuellement liquidées, ou celles à provenir de pensions principales actuellement en cours de payement, soient intégralement préservées.

Engagement sans doute infiniment trop précis, pour quelqu'un qui montre tous les jours qu'il a fait sien et presque de manière maladive le vieil adage du Cardinal de Retz, antienne de toutes les bonnes écoles de sciences politiques et selon laquelle « on ne sort jamais de l'ambiguïté qu'à ses dépens ».

Le problème, c'est que quand on revendique l'indispensable confiance des Français au seuil d'une réforme qu'on présente comme systémique et capitale, on ne peut constamment naviguer tous feux éteints en leur cachant une partie importante de la vérité, en soufflant successivement le chaud et le froid et en privilégiant un discours dont chaque mot apporte pratiquement autant, sinon plus, de trouble que d'apaisement.