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lundi 27 octobre 2025

Fwd: Le phénomène Zohran Mamdani



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L'ÉDITO
Le phénomène Zohran Mamdani
Il y a plus d'un an, Zohran Mamdani avait lancé sa campagne dans l'indifférence médiatique. À l'époque, personne n'aurait misé un dollar sur ses chances de s'imposer, tout d'abord comme candidat démocrate, et encore moins comme maire de New York.

En juin dernier, à quelques jours des primaires qui l'opposait à l'ancien gouverneur démocrate Andrew Cuomo, le New York Times avait appelé les électeurs et électrices à ne pas le soutenir, au motif qu'il n'avait pas d'expérience et que ses propositions sociales étaient dangereuses, montrant l'hostilité des élites de la ville envers le nouveau venu.

Mais à une semaine du scrutin, ce membre des Democratic Socialists of America (DSA, Socialistes démocrates d'Amérique) est bien placé pour l'emporter et diriger à partir de janvier la municipalité la plus peuplée du pays, avec huit millions d'habitant·es et un budget de 116 milliards de dollars.

S'il est élu, Zohran Mamdani sera le deuxième maire de la métropole issu des rangs des DSA, après David Dinkins (élu en 1989 et premier maire noir de 1990 à 1993). Il sera surtout le premier maire musulman et immigré (il est né en Ouganda de parents indiens et a été naturalisé en 2018).

Pour son dernier grand meeting, accompagné de Bernie Sanders et d'Alexandrie Ocasio-Cortez, deux grandes figures de la gauche états-unienne, et devant quelque 13 000 personnes, le candidat, qui vient tout juste de fêter ses 34 ans, a rappelé ses débuts, avec ce sourire qui ne semble jamais l'abandonner : « Lorsque nous avons lancé cette campagne le 23 octobre [2024 – ndlr] […], aucune caméra de télévision n'était présente pour la couvrir,[…] mon nom était une anomalie statistique dans tous les sondages », a-t-il rappelé, déclenchant les rires de la foule.

Passée la surprise initiale, on assiste à l'émergence d'un phénomène. Il suscite en effet, bien au-delà de New York, le même enthousiasme parmi une grande partie de la gauche que celui déclenché par Bernie Sanders en 2016 lors de la campagne des primaires démocrates pour la présidentielle.

« Si nous gagnons le 4 novembre, et que nous gouvernons la mairie avec comme fondement de notre politique la dignité, cela aura été rendu possible grâce au mouvement que Bernie a construit », a lancé Zohran Mamdani, après avoir rendu hommage à celui qui lui avait ouvert la voie en parlant le langage du « socialisme démocratique ».

Comme le souligne Theodore Hamm, journaliste new-yorkais, auteur du livre Run Zohran Run! (OR Books, 2025, non traduit), interrogé par l'un des correspondants de Mediapart aux États-Unis, Alexis Buisson, « la force de Zohran Mamdani vient de son attention aux "bread and butter issues", les problèmes fondamentaux du quotidien. Il les a identifiés très tôt en allant dans les quartiers de la ville où le vote Trump a progressé en 2024, comme Hillside Avenue, surnommé le "Little Bangladesh du Queens", ou certaines parties du Bronx. Il a mesuré la colère des couches populaires envers les démocrates, qui ont voté Trump car il parlait de ces problèmes, même s'il n'apportait pas de solutions réelles ».

Sa victoire aura valeur de test national pour un Parti démocrate en pleine reconstruction. « Je me présente devant vous ce soir en tant que candidat d'un Parti démocrate revigoré dans sa volonté de faire en sorte que le gouvernement travaille pour tous, et pas seulement pour les riches et les personnes bien connectées », a lancé le candidat démocrate.

Sa victoire enverra aussi un « message fort » au président Trump, a dit de son côté Alexandria Ocasio-Cortez. Car, a-t-elle souligné, l'opposition représentée par l'ancien gouverneur démocrate Andrew Cuomo, son ancien rival aux primaires soutenu par les plus riches et qui se présente en indépendant, « reflète ce à quoi nous sommes confrontés au niveau national » : « une présidence autoritaire et criminelle alimentée par la corruption et le sectarisme ».

La fin de la campagne a été marquée par des attaques islamophobes d'Andrew Cuomo et de l'actuel maire Eric Adams, un démocrate corrompu passé du côté de Donald Trump en échange d'une grâce judiciaire et qui a fini par se retirer de la course.

Rien n'aura donc été épargné à Zohran Mamdami, y compris les attaques les plus basses pour tenter d'empêcher sa victoire. Nul doute que s'il l'emporte le 4 novembre au soir, des centaines de caméras de télévision du monde entier seront là pour transmettre ce moment historique.
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