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vendredi 17 octobre 2025

Fwd: Hadrien Mathoux : « Pourquoi la crise politique est loin d'être finie »



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Hadrien Mathoux
 

Hadrien Mathoux

Directeur adjoint de la rédaction

 

 
Pourquoi la crise politique est loin d'être finie 

Un grand ouf de soulagement. À dix-huit voix près, la motion de censure visant à renverser le gouvernement Lecornu II a échoué, ce jeudi 16 octobre à l'Assemblée nationale. Voilà donc le Normand reconduit, aux moins pour quelques semaines, au poste de Premier ministre, et chargé de faire adopter par les députés un budget pour l'année suivante. Le frêle esquif qu'est le gouvernement a évité la vague qui menaçait de l'emporter. Mais ne nous y trompons pas : il est toujours au cœur de la tempête.

Pour s'en convaincre, énumérons les raisons qui ont poussé l'Assemblée nationale à ne pas censurer ce gouvernement assis sur un socle très minoritaire : la nécessité absolue de doter la France d'un budget, l'immense lassitude des Français face à l'instabilité, la terreur des députés PS et LR à l'idée d'une dissolution qui leur ferait potentiellement perdre leur siège, et, enfin mais surtout, le compromis en forme d'aveu de faiblesse proposé par Sébastien Lecornu : la suspension de la réforme des retraites, seule mesure d'ampleur du second quinquennat Macron, qui a permis d'obtenir la clémence du Parti socialiste. 

Aucune des causes structurelles qui ont donné naissance à la crise politique n'a disparu. L'Assemblée est toujours divisée en blocs irréconciliables et étanches, ils sont même plus nombreux qu'avant avec l'éclatement du Nouveau Front populaire. Emmanuel Macron, toujours plus impopulaire, a toujours décidé de faire cavalier seul au pouvoir, en nommant des membres de sa famille politique à Matignon. Loin de démontrer leur talent et leur responsabilité, les oppositions, les yeux rivés sur la présidentielle et/ou les municipales, s'accommodent bien de cette situation qui leur permet de dénoncer l'impéritie de l'exécutif sans se salir les mains à exercer les responsabilités. 

Alors que l'hypothèse d'une censure du gouvernement est toujours loin d'être écartée, tant la moindre péripétie des discussions parlementaires sur le budget pourra faire l'objet de montées de fièvre, tout porte à croire que nous ne sommes qu'au début d'une laborieuse décantation du paysage politique, qui devra nécessairement déboucher sur la fin de la tripartition actuelle, totalement incompatible avec le bon fonctionnement des institutions de la Ve République. Dans le cas contraire, nous passerons d'une crise politique à une crise de régime. 

 
 
 
Twitter @hadrienmathoux
 
 
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1 commentaire:

  1. D'UN FOURNIER À L'AUTRE....
    LES BODIN'S N'ONT PAS ÉTÉ RETENUS DANS LE CASTING !!!

    "La France est un pays formidable où les gouvernements se font «sur proposition du Premier ministre» sans que les intéressés ne soient forcément prévenus en amont.

    Le nouveau ministre de la Ruralité, Michel Fournier, raconte ainsi à BFM TV avoir appris sa nomination «dimanche soir à la télé». Il précise avoir discuté avec Lecornu «deux jours avant» sa nomination, mais rien n’était sûr. «Comment j’ai réagi ? Bah pfff voilà», résume-t-il avec un sens de la synthèse assez poussé.

    Quant à sa femme, elle semble également n’en avoir pas eu grand-chose à faire puisqu’elle «regardait un film sur une autre télévision». Encore heureux que Fournier n’était pas devant ce choc du Top 14 entre Toulouse et Bordeaux-Bègles (53 à 16 quand même) ou ce chef-d’œuvre du cinéma diffusé par W9, les Bodin’s en Thaïlande. Le plus vieux ministre nommé sous la Ve République aurait pu rater sa nomination. Ce qui aurait été fâcheux."


    https://www.liberation.fr/politique/le-nouveau-ministre-de-la-ruralite-michel-fournier-raconte-avoir-appris-sa-nomination-a-la-tele-20251016_VTTTFCCVTVAOPL4OMWF5KWOQQU/

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