pages

vendredi 4 juillet 2025

Fwd: Le Front Populaire 2027 est né !



2 commentaires:

  1. On demande du « gros »

    "Plus que la peine même : l’urgence. C’est que l’étendue et l’intensité de la menace sont telles que bien d’autres déroutements des fonctionnements organisationnels ordinaires devraient être envisagés. Au moins au titre d’une anticipation. Anticipation, par exemple, de ce que la bourgeoisie sera prête à tout pour empêcher l’arrivée au pouvoir de la gauche, y compris à distordre, voire à piétiner, le processus électoral, pour lequel elle n’a de respect que s’il a du respect pour ses propres intérêts. Jusque dans son coup de force de l’été 2024, le macronisme aura été une répétition générale.

    Dans un cas de figure semblable, où le mensonge institutionnel-électoral éclaterait en pleine lumière, il y aurait intérêt à envoyer du « gros ». Alors voyons : qu’avons-nous donc en rayon au magasin du « gros » ? Pas tant de choses que ça en fait. Essentiellement deux.

    Il y a d’abord l’émeute à débordement insurrectionnel, façon Gilets Jaunes ou Nahel, ou toute combinaison convexe des deux. Mais nul n’en connaît le mode d’emploi, ni de déclenchement — si, en face de ses vertus, l’on en mesure aussi les aléas et les périls. Le deuxième article en magasin est bien plus intéressant : il s’appelle « mobilisation de masse du camp du travail ». On n’en connait pas plus le mode d’emploi ? Ça n’est pas entièrement faux — pas entièrement vrai non plus : par exemple, il y eut un 16 mars 2023, un 49.3 qui portait à ébullition un corps social déjà dégoupillé de colère, et ce jour-là une fenêtre politique, historique, d’appel à la grève générale s’ouvrit. Pour être laissée aux courants d’air.

    De toute façon, la question n’est plus là. Contre tous les sociologues réalistes des organisations syndicales, il faut prendre le problème à l’envers : non pas depuis la critique mécanique des « incantations à la grève générale », mais depuis la conjoncture, qui est historique, et le péril sans précédent sous la Ve. C’est de là qu’il faut partir. C’est cela qui commande — ce que les organisations ont impérativement à penser. C’est le sentiment du danger qui fait trouver la ressource. Et remuer ciel et terre pour rendre possible ce qui était jugé impossible — mais se trouve être impérieusement vital. Encore faut-il que le sentiment du danger soit éprouvé avec ce qu’il faut de vivacité…

    Que le camp du travail s’implique politiquement dans un arc anti-fasciste, ça se plaide syndicalement. Il devrait être assez clair que le fascisme n’est pas exactement son allié. Les lois anti-syndicales les plus cognées viennent très haut dans son agenda : il y aurait là normalement un motif très suffisant pour les confédérations à s’agiter sérieusement — ce serait tout de même ballot de se retrouver anéanties juste pour n’avoir pas voulu « faire de politique ».

    Au reste, l’argument vaut pour toutes les organisations, indifféremment syndicales et politiques, qui seraient contrariées de se retrouver à rouler pour l’une des composantes de l’arc : ce qui se présente à l’horizon 2027 est suffisamment grave, en fait suffisamment dangereux, et pour tout le monde. Car les dissolutions et les poursuites politiques, celles mêmes dont le macronisme nous a déjà donné l’avant-goût, tomberaient aussi vite que les lois anti-syndicales.
    .../…

    RépondreSupprimer
  2. .../…
    "En tout cas, nous savons où nous en sommes à simplement écouter Retailleau trouver que « le RN est très à gauche », pause, « sur le sujet économique », combinaison bien faite pour à la fois indiquer en toute généralité son authentique appartenance à la dynamique fasciste du moment, et ce que cette généralité emporte en matière sociale.

    Faire voir la connexion des deux combats, politique et syndical, construire une disposition — à entrer dans une pratique sans doute inhabituelle —, c’est une affaire de ligne, confédérale. Et de discours. Qui reviennent à la direction — puisque, si on lit correctement, c’est la direction qui est en charge de donner la direction. On voudrait beaucoup que la CGT mesure qu’en cette période historique, elle se retrouve chargée, qu’elle le veuille ou non, d’une responsabilité historique. Qui va un peu au-delà d’un premier communiqué « NFP » d’entre-deux tours — ou d’un deuxième, atterrant, pour en appeler avec le Medef à la « stabilité »… Il est des périodes où le syndicalo-syndicalisme du « partenaire social » n’est simplement plus tenable. Il n’y a plus la gauche syndicale et la gauche partidaire, les luttes ceci et les luttes cela, les revendications et les élections : il y la gauche et l’extrême-droite."

    Frédéric Lordon


    https://blog.mondediplo.net/l-union-quelle-union

    RépondreSupprimer