"À ces prélèvements récurrents s’est ajouté un autre mécanisme pour piller les ressources financières des agences : le « plafond mordant ». En clair, l’État a fixé un seuil de recettes au-delà duquel il prélève le surplus. Un dispositif qui « empêche [les agences] de mettre des sous de côté pour mener à bien des projets ambitieux », alertait Jacques Pulou en 2017. Vertement critiqué, l’exécutif s’était engagé, l’an dernier, à relever ce plafond. Une promesse visiblement tombée aux oubliettes.
Pour l’État, pas de quoi en faire un pataquès : les caisses des agences sont pleines. Elles disposeraient d’une trésorerie de « 460 à 550 millions » fin 2024, selon l’exécutif, qui estime que 200 millions seraient suffisants. Un avis contesté par Régis Taisne, de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) : « Si l’État prélève 130 millions, le risque, c’est que l’agence ne puisse pas verser l’aide au moment où la collectivité en aura besoin, a-t-il expliqué au journal Ouest-France. Elle sera contrainte d’emprunter ou retarder le paiement des entreprises. »
« L’écologie encore victime de la raréfaction des financements publics »
Les projets des agences sont-ils menacés par cette nouvelle saignée budgétaire ? Interrogé par Reporterre, le président du comité de bassin Loire-Bretagne se veut rassurant : « Ce nouveau prélèvement ne va pas remettre en cause la dynamique autour du plan eau, indique Thierry Burlot. L’état des finances publiques est tel qu’aujourd’hui, chacun doit faire un effort. » Même si ce plan n’est pas la panacée, c’est la seule feuille de route existant à ce jour pour tenter de réduire nos consommations d’eau.
Il se dit en revanche « très inquiet » des coupes budgétaires visant les collectivités locales, qui portent les projets sur l’eau. « J’ai bien peur que l’effort très important demandé aux collectivités ne remette en cause la mise en œuvre du plan eau, précise-t-il. On ne devrait pas manquer d’argent pour subventionner le programme, mais on va manquer de porteurs de projets. »
Autrement dit, les communes et intercommunalités, exsangues, risquent de différer leurs travaux pour résorber les fuites des réseaux ou pour moderniser les stations de traitement de l’eau potable. Et l’élu de conclure : « Encore une fois, l’écologie va faire les frais de la raréfaction des financements publics. »
https://www.objectifgard.com/actualites/saint-felix-de-pallieres-bruno-weitz-a-demissionne-michel-sala-devrait-poursuivre-la-fonction-de-maire-137374.php
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RépondreSupprimerUn frein aux projets ambitieux
RépondreSupprimer"À ces prélèvements récurrents s’est ajouté un autre mécanisme pour piller les ressources financières des agences : le « plafond mordant ». En clair, l’État a fixé un seuil de recettes au-delà duquel il prélève le surplus. Un dispositif qui « empêche [les agences] de mettre des sous de côté pour mener à bien des projets ambitieux », alertait Jacques Pulou en 2017. Vertement critiqué, l’exécutif s’était engagé, l’an dernier, à relever ce plafond. Une promesse visiblement tombée aux oubliettes.
Pour l’État, pas de quoi en faire un pataquès : les caisses des agences sont pleines. Elles disposeraient d’une trésorerie de « 460 à 550 millions » fin 2024, selon l’exécutif, qui estime que 200 millions seraient suffisants. Un avis contesté par Régis Taisne, de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) : « Si l’État prélève 130 millions, le risque, c’est que l’agence ne puisse pas verser l’aide au moment où la collectivité en aura besoin, a-t-il expliqué au journal Ouest-France. Elle sera contrainte d’emprunter ou retarder le paiement des entreprises. »
« L’écologie encore victime de la raréfaction des financements publics »
Les projets des agences sont-ils menacés par cette nouvelle saignée budgétaire ? Interrogé par Reporterre, le président du comité de bassin Loire-Bretagne se veut rassurant : « Ce nouveau prélèvement ne va pas remettre en cause la dynamique autour du plan eau, indique Thierry Burlot. L’état des finances publiques est tel qu’aujourd’hui, chacun doit faire un effort. » Même si ce plan n’est pas la panacée, c’est la seule feuille de route existant à ce jour pour tenter de réduire nos consommations d’eau.
Il se dit en revanche « très inquiet » des coupes budgétaires visant les collectivités locales, qui portent les projets sur l’eau. « J’ai bien peur que l’effort très important demandé aux collectivités ne remette en cause la mise en œuvre du plan eau, précise-t-il. On ne devrait pas manquer d’argent pour subventionner le programme, mais on va manquer de porteurs de projets. »
Autrement dit, les communes et intercommunalités, exsangues, risquent de différer leurs travaux pour résorber les fuites des réseaux ou pour moderniser les stations de traitement de l’eau potable. Et l’élu de conclure : « Encore une fois, l’écologie va faire les frais de la raréfaction des financements publics. »
https://reporterre.net/Budget-2025-les-agences-de-l-eau-trinquent-encore