Cohen et Dati : et l'histoire se terminera au tribunal...
L’Arcom saisie
"En juin, Rachida Dati avait eu un échange tendu avec Patrick Cohen sur le plateau de C à Vous, alors qu’elle était interviewée sur ses démêlés avec la justice. L’élue LR avait répliqué en menaçant le journaliste de déclencher une enquête contre lui pour des accusations de harcèlement rapportées dans la presse.
Interrogée par l’AFP, l’Arcom, régulateur de l’audiovisuel, a quant à elle annoncé ce samedi avoir été saisie. «Elle recueillera dans les meilleurs délais tous les éléments d’explication auprès de Radio France et France Télévisions afin de s’assurer du respect, par le service public de l’audiovisuel, de ses obligations d’impartialité et d’indépendance, dont l’Arcom se voit confier par la loi la mission d’être la garante», a-t-elle indiqué."
"Dans la foulée, la machine de guerre médiatique de Bolloré s’est mise en branle : l’affaire est largement commentée par la bollosphère. Elle vient renforcer la stratégie de déstabilisation politique de l’audiovisuel public, projet idéologique et industriel, pour imposer le narratif de l’extrême droite. Ces vidéos seraient la preuve par l’image des arguments martelés à l’antenne depuis plusieurs années : l’audiovisuel public pratiquerait l’absence de neutralité, la collusion et le manque d’impartialité — tout cela avec l’argent du contribuable. Peu importe l’absence de contexte, la marge d’interprétation des séquences, les explications de Thomas Legrand et de Patrick Cohen qui dénoncent la méthode — ils ont annoncé vouloir porter plainte pour atteinte à l’intimité de la vie privée —, tout en expliquant que ces rencontres informelles font partie de l’exercice journalistique.
Parallèlement, cette séquence est un parfait carburant pour les ennemis politiques du service public : ces vidéos seraient une preuve de son dévoiement au profit de quelques-uns. Marine Le Pen appelle sur X à sa privatisation, tandis que Jean-Luc Mélenchon, fidèle à sa position antisystème, tweete contre « la caste [qui] choisit ses masques politiques ». Elle renforce Rachida Dati dans son bras de fer avec le service public, avec en toile de fond son projet de loi de holding de l’audiovisuel public, très contesté à Radio France. La ministre de la Culture et de la Communication a fustigé, vendredi soir, sur X « des propos graves et contraires à la déontologie, qui peuvent exposer à des sanctions ». Le député Jérémie Patrier-Leitus (Calvados, Horizons), vice-président des affaires culturelles de l’Assemblée nationale et fervent partisan de la réforme, a saisi l’Arcom, qui va examiner l’affaire.
Quels effets une telle polémique peut-elle avoir sur les auditeurs et les téléspectateurs ? Alors que la confiance dans les médias n’a jamais été aussi faible, elle renforcera probablement l’opinion des convaincus, sèmera peut-être le doute chez les sceptiques, ceux qui peuvent basculer d’un côté ou de l’autre. Chez les plus radicaux, elle confortera l’idée que tous les coups sont permis dans la guerre culturelle façon Trump."
Cohen et Dati : et l'histoire se terminera au tribunal...
RépondreSupprimerL’Arcom saisie
"En juin, Rachida Dati avait eu un échange tendu avec Patrick Cohen sur le plateau de C à Vous, alors qu’elle était interviewée sur ses démêlés avec la justice. L’élue LR avait répliqué en menaçant le journaliste de déclencher une enquête contre lui pour des accusations de harcèlement rapportées dans la presse.
Interrogée par l’AFP, l’Arcom, régulateur de l’audiovisuel, a quant à elle annoncé ce samedi avoir été saisie. «Elle recueillera dans les meilleurs délais tous les éléments d’explication auprès de Radio France et France Télévisions afin de s’assurer du respect, par le service public de l’audiovisuel, de ses obligations d’impartialité et d’indépendance, dont l’Arcom se voit confier par la loi la mission d’être la garante», a-t-elle indiqué."
https://www.liberation.fr/economie/medias/filmes-avec-des-elus-du-ps-thomas-legrand-et-patrick-cohen-se-defendent-de-tout-complot-20250906_FHMCBXHS3FDLFCVC5B5ZWV2MQI/
Déstabilisation du service public
RépondreSupprimer"Dans la foulée, la machine de guerre médiatique de Bolloré s’est mise en branle : l’affaire est largement commentée par la bollosphère. Elle vient renforcer la stratégie de déstabilisation politique de l’audiovisuel public, projet idéologique et industriel, pour imposer le narratif de l’extrême droite. Ces vidéos seraient la preuve par l’image des arguments martelés à l’antenne depuis plusieurs années : l’audiovisuel public pratiquerait l’absence de neutralité, la collusion et le manque d’impartialité — tout cela avec l’argent du contribuable. Peu importe l’absence de contexte, la marge d’interprétation des séquences, les explications de Thomas Legrand et de Patrick Cohen qui dénoncent la méthode — ils ont annoncé vouloir porter plainte pour atteinte à l’intimité de la vie privée —, tout en expliquant que ces rencontres informelles font partie de l’exercice journalistique.
Parallèlement, cette séquence est un parfait carburant pour les ennemis politiques du service public : ces vidéos seraient une preuve de son dévoiement au profit de quelques-uns. Marine Le Pen appelle sur X à sa privatisation, tandis que Jean-Luc Mélenchon, fidèle à sa position antisystème, tweete contre « la caste [qui] choisit ses masques politiques ». Elle renforce Rachida Dati dans son bras de fer avec le service public, avec en toile de fond son projet de loi de holding de l’audiovisuel public, très contesté à Radio France. La ministre de la Culture et de la Communication a fustigé, vendredi soir, sur X « des propos graves et contraires à la déontologie, qui peuvent exposer à des sanctions ». Le député Jérémie Patrier-Leitus (Calvados, Horizons), vice-président des affaires culturelles de l’Assemblée nationale et fervent partisan de la réforme, a saisi l’Arcom, qui va examiner l’affaire.
Quels effets une telle polémique peut-elle avoir sur les auditeurs et les téléspectateurs ? Alors que la confiance dans les médias n’a jamais été aussi faible, elle renforcera probablement l’opinion des convaincus, sèmera peut-être le doute chez les sceptiques, ceux qui peuvent basculer d’un côté ou de l’autre. Chez les plus radicaux, elle confortera l’idée que tous les coups sont permis dans la guerre culturelle façon Trump."
https://www.telerama.fr/radio/france-inter-l-affaire-thomas-legrand-un-dangereux-carburant-pour-les-ennemis-de-l-audiovisuel-public-7027274.php